Dossier d’œuvre architecture IA42002143 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Essertines-en-Châtelneuf
  • Lieu-dit les Gouttes-basses
  • Cadastre 1809 G 42  ; 1986 G 362
  • Dénominations
    ferme
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    four à pain, cuvage, porcherie, étable à chevaux

Le lieu-dit des Gouttes est cité à la fin du 14e siècle (1375, in fonte de Gutis) et en 1440 la mention apud les Gotes semble indiquer l'existence d'un lieu habité (Dufour) ; celui-ci est situé approximativement à mi-chemin entre deux maisons nobles existantes au 14e siècle, au Chevallard (Essertines-en-Châtelneuf ; étudiée) et à Chavassieux (Lérigneux ; étudiée). Une croix en granite, datable du 16e siècle (étudiée) balise le chemin qui relie ces deux sites au niveau de la ferme des Gouttes-basses. Le bâtiment ouest de l'édifice étudié présente des indices qui permettent d'en faire remonter l'origine au 16e siècle : la ferme aurait alors été composée d'un logis et d'une grange-étable accolée, dont les murs gouttereaux présentent des parties appareillées en petit moellon posé sur chant, mise en oeuvre que l'on peut attribuer au 16e ou au 17e siècle. Le logis a une petite fenêtre à linteau en accolade et jambages chanfreinés avec un congés à feuille, mais cette ouverture se trouve dans une partie du mur qui semble avoir été remontée, et elle a été agrandie (allongement des jambages) ; la porte a des jambages avec chanfrein et congés, mais elle est également remontée, au moins en partie (linteau à feuillure). Le mur est de la grange est percé de deux petits jours chanfreinés qui paraissent en place. Cet édifice montre des traces de reprise (façade est du logis, mur séparant le logis de la grange), agrandissement (grange-étable) et surélévation (pignon du logis). Il semble que logis ait comporté un aître en façade, entre l'avancée du mur pignon nord et le décalage du mur de la grange (poutres sciées visibles dans le mur). Le portail a également un encadrement en arc en anse de panier à chanfrein et congés en oblique. En 1809, la ferme appartient au comte Casimir de Damas, propriétaire à la fin du 18e siècle de Chavassieux (depuis son mariage avec Jeanne Louise Henrys d'Aubigny) et maire de Lérigneux. L'emprise de la parcelle 1809 G 42 ("bâtiment et cour") correspond approximativement à celle des bâtiments actuels (qui débordent sur la parcelle 1809 G 38, non bâtie), mais avec des distorsions, et l'absence de matérialisation des cours sur les plans cadastraux de cette époque ne permet pas une grande précision dans les hypothèses de reconstitution du bâtiment au début du 19e siècle. Dans le courant du 19e siècle, la ferme est agrandie : la grange-étable est sans doute en partie reconstruite, une seconde grange-étable est ajoutée en retour (elle est contemporaine de la reconstruction du mur ouest de la première grange-étable), puis ces deux granges-étables sont chacune allongée (ajout d'une écurie et d'un bûcher à la première, d'un hangar et de petites étables à la seconde). Enfin, à la fin du 19e siècle, un nouveau logis est construit dans l'angle nord-est de la cour, avec un cuvage-remise accolé à l'arrière. La présence de ce cuvage et d'une cave à vin laissent supposer que cette construction est en relation avec la possession de vignes dans une zone propice, à une époque où cette culture était florissante et a permis l'enrichissement des vignerons. Une vigne avec une loge située au lieu-dit la Cavouse (Ecotay-l'Olme) aurait fait partie du domaine de la ferme (oral). L'ancien logis est alors transformé en fournil-remise au rez-de-chaussée et fenière à l'étage (l'ancienne fenêtre de petit module est murée, une ouverture plus grande est percée, peut-être à la place d'une porte donnant sur l'aître dont on suppose l'existence).

L'édifice occupe une situation privilégiée sur un replat dominant la maison du Chevallard, à un peu plus de 800 m d'altitude, au bord du chemin qui rejoint directement le bourg de Lérigneux au Chevallard (et plus loin au bourg d'Essertines), en passant entre le pic de Chaudabrit et le pic d'Os. Un bief rejoignant la Trésaillette passe à proximité. Il s'agit d'une ferme à juxtaposition, transformée par agrandissement en ferme à bâtiments distincts, à cour fermée (portail à génoise). La ferme d'origine comportait un logis d'une travée, avec une cuisine dotée d'une cheminée au large (linteau en bois) avec un four à pain intérieur (le massif de la voûte du four est inclus dans la cuisine et ferme un des côtés de la cheminée). Le sol de cette cuisine est en carreau de terre cuite, avec des dalles de pierre dans le foyer ; une cave est creusée dans le roc sous la cuisine. En face de la cheminée se trouve l'escalier d'accès à l'étage, avec une volée droite en bois amorcée par quelques marches en pierre en retour. Une cloison en bois sépare la cuisine d'une chambre, éclairée par une fenêtre dans le mur pignon. La grange est accolée au logis (espace utilisé comme aire à battre ; oral), prolongée par une étable qui forme un retour dans la cour, et pourvue d'ouvertures vers l'extérieur (en façade ouest) et d'une porte vers la cour (des divisions ont été aménagées dans la partie orientale de ce bâtiment). Un hangar, avec une petite porcherie et un poulailler, lui est accolé. Une petite étable ou écurie, à laquelle est accolé un bûcher, prolonge au sud le bâtiment ouest. L'angle nord-est de la cour est fermé par le nouveau logis édifié à la fin du 19e siècle, dont la façade présente une élévation régulière à trois travées. Ce logis a un sous-sol voûté, formé de deux caves, une cave à vin et une cave à pommes de terre en retour (accès par l'extérieur). Le rez-de-chaussée est divisé en quatre quartiers, de part et d'autre d'un couloir au fond duquel se trouve l'escalier (en bois, quart tournant), avec deux pièces en façade (une cuisine avec cheminée sur le mur de refend longitudinal et une salle à manger), une chambre dite "bretagne" derrière la cuisine et un vestibule d'accès vers le cuvage, puis un saloir derrière la salle à manger. Le logis a un étage carré et un grand comble sous toiture. Un grand cuvage avec remise au-dessus est accolé contre l'élévation postérieure du logis. Les bâtiments sont en moellon de granite : petit moellon posé sur chant pour les parties les plus anciennes (pignon et mur gouttereau ouest du logis ancien, parties non remaniées du mur gouttereau est et de la grange), moellon de petit gabarit pour les granges-étables et la remise-cuvage, moellon de grand gabarit avec enduit à pierres vues et assises gravées pour le logis neuf. Les encadrements sont en pierre de taille. Les toits sont à longs pans et en tuile creuse sur le bâtiment ouest, à longs pans et en tuile plate mécanique sur la grange-étable sud (toit refait) et le cuvage-remise, à croupes de plan massé et en tuile plate mécanique sur le logis neuf (toit refait ; une corniche enduite a été supprimée). Un jardin clos planté d'arbres fruitiers précède le logis à l'ouest.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en charpente
  • Typologies
    Type A1: ferme à juxtaposition ; Type C1: logis et grange-étable dans des bâtiments distincts, sur cour
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Loire. Série 3 P : 527. Etat de sections. Essertines-en-Châtelneuf. [s. d.]

Bibliographie

  • BAROU, Joseph. Parcours à travers l'histoire de Lérigneux (notes et documents) . 4e trimestre 1999 (Village de Forez ; Bulletin d'histoire locale ; supplément au n°79-80)

    p. 32 et 54
  • DUFOUR, J.-E. Dictionnaire topographique du Forez et des paroisses du Lyonnais et du Beaujolais formant le département de la Loire. Mâcon : imprimerie Protat frères, 1946.

    col. 408
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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