1. L’une des plus anciennes catégories de malades
2. L’intervention d’un Deus ex machina
3. Un bâtiment conçu en collaboration
4. Les dispositions intérieures
5. L’affirmation d’un matériau
Ce bâtiment date de 1931-1933. L’inscription « Clinique et laboratoire des maladies sociales, Pavillon Émile Roux » figure au-dessus de sa porte principale. Volontairement elliptique, elle révèle tout de même la principale vocation d’origine de cet équipement : celle de la lutte antivénérienne.
L’une des plus anciennes catégories de malades
Avant même le XVIIIe siècle, les maladies vénériennes étaient déjà traitées dans les hôpitaux. Ainsi à Clermont-Ferrand, le Refuge1 (mis en service en 1770) devait prendre en charge toutes les « prostitués repentantes » ou retenues contre leur gré, y compris les vénériennes. L’hôtel-Dieu accueillait également des malades vénériens, comme en témoigne par exemple un rapport rédigé en 17852. Au moins dès les années 1830, une salle fut réservée aux hommes civils vénériens. Les soldats, population très touchée, étaient également hospitalisés à part. Mais en 1827, il n’existait encore aucun local affecté aux femmes vénériennes, ces « bonnes mères et […] vertueuses épouses victimes des fautes qu’elles n’ont pas commises »3. Vers 1864, une « maison de santé » leur fut affectée. Ce bâtiment indépendant se trouvait à l’est de l’enclos de l’hôtel-Dieu, en bordure de l’avenue Vercingétorix (ancienne rue Saint-Jacques)4. Les « filles vénériennes » (les prostitués malades) constituaient une autre catégorie de patientes, laquelle fut jusqu’à la Première guerre mondiale clairement définie et répertoriée dans les registres d’entrées. En 1911, elles représentaient encore 1 % des entrées, toutes catégories confondues5. Au moins dès 1874 (et très probablement avant cette date), un quartier séparé du reste de l’hôtel-Dieu leur fut réservé. Il se composait d’une maison, d’un petit bâtiment annexe, d’une grande et d’une petite cours. Cet ensemble discret, clos et surveillé, se trouvait en bordure de la rue Saint-Guillaume, entre l’ancien Refuge et l’avenue Vercingétorix. Il était communément nommé « salle sainte Pélagie » ou maison et cours des « Pélagiennes »6. Dans les années 1920, à la suite d’un probable changement d’affectation, la maison porta brièvement le nom de « Pavillon Émile Roux »7.
L’intervention d’un Deus ex machina
Au milieu des années 1920, les hospices de Clermont-Ferrand créèrent deux laboratoires, le premier d’anatomie pathologique, le second de bactériologie et de chimie. Ce dernier, placé sous la direction du docteur Raoul Vaurs, fut installé dans l’édifice de l’hôtel-Dieu8. L’augmentation rapide du nombre d’examens chimiques et bactériologiques conduisit à l’étendre peu à peu aux dépens des services voisins. L’on envisagea bientôt de bâtir des locaux mieux adaptés. Mais les moyens manquaient car les hospices venaient d’engager de lourds investissements, en particulier le projet de l’hôpital-sanatorium Sabourin9. À ce moment « surgit le Deus ex machina, en la personne du docteur Cavaillon, [directeur des] services de la lutte antivénérienne au ministère de la Santé »10. André Cavaillon (1887-1967) mettait en œuvre un plan national contre la maladie. Il demanda d’organiser à Clermont-Ferrand un centre régional antivénérien et un laboratoire central de sérologie. Dans ce laboratoire devaient être analysés les sérums des malades syphilitiques résidant dans le Puy-de-Dôme et dans sept départements limitrophes. Cavaillon sut convaincre les membres de la commission scientifique qui répartissait les fonds votés par le Parlement : ils débloquèrent les crédits nécessaires à la construction d’un bâtiment de vénérologie abritant non seulement le laboratoire central des hospices (bactériologie, chimie et sérologie), mais aussi un dispensaire et une clinique de dermato-syphiligraphie.
Le 30 décembre 1931, le professeur Joseph Castaigne informa les autres membres de la commission administrative des hospices de l’obtention de ces importantes subventions11. Le projet du nouveau « Pavillon de vénérologie » était déjà bien engagé car, dès le 5 janvier 1932, la commission approuva les premiers plans et devis présentés par l’architecte des hospices Albéric Aubert (1895-1971)12. Ces documents furent par la suite revus et corrigés.
Les administrateurs des hospices décidèrent d’implanter l’édifice à l’emplacement de la « maison de santé » située en bordure de l’avenue Vercingétorix. Le pavillon s’insérait ainsi entre la maternité, l’hôpital pour enfants et l’ancien Refuge. Il disposait en outre d’un accès direct sur une voie publique. Les marchés de démolition, terrassements, maçonnerie et béton armé furent attribués le 23 avril 1932 à l’entreprise Labaye-Teissère13. Les travaux débutèrent peu après par la destruction de la maison de santé. Mis en service à la fin de l’été 1933, le bâtiment fit l’objet de parachèvements jusqu’en 1936. Il coûta 1 518 828,70 francs14. Il reçut le nom d’Émile Roux très probablement au début de 1936, après le changement intervenu dans la dénomination de la polyclinique15.
Un bâtiment conçu en collaboration
L’architecture du pavillon résulta de l’étroite collaboration de Raoul Vaurs (qui fut nommé directeur du nouveau laboratoire) et d’Albéric Aubert. Raoul Vaurs détailla dans un livre les dispositions du laboratoire établi au premier étage du bâtiment16. Cet étage est donc bien documenté par les descriptions et les illustrations du livre de Vaurs. Un autre ouvrage rédigé par Raoul Vaurs et Joseph Castaigne donne également des informations générales17. Malgré cela, la connaissance de l’état original du rez-de-chaussée et des deux niveaux supérieurs souffre de l’absence de plans et de photographies. Les dessins conservés18, datés de mars et avril 1932, diffèrent notablement de l’édifice construit. Ils concernent le gros-œuvre et n’indiquent pratiquement aucune cloison intérieure. D’autre part, l’intérieur de l’édifice a subi des modifications importantes vers 1979, et la façade nord a été dissimulée la même année par une extension du laboratoire.
L’édifice possède un plan rectangulaire orienté est-ouest, augmenté au nord-ouest du ressaut de la cage de l’escalier principal. Il mesure 13,5 mètres de largeur, 30 mètres de longueur au nord et 28,5 mètres au sud. Sa hauteur est approximativement de 18 mètres (à l’exception de la cage d’escalier un peu plus haute). Il compte quatre niveaux couverts par un toit-terrasse. Son volume parallélépipédique est bien souligné par une architrave à trois fasces et une corniche très saillante.
Si jusqu’en 1979 toutes les élévations étaient visibles, dès l’origine les façades orientale et méridionale se distinguèrent par leur remarquable parement en briques. Le pavillon s’affirmait ainsi dans la perspective urbaine de l’avenue Vercingétorix. Il répondait par son langage élaboré et monumental aux édifices voisins, le palais des universités et la maternité. D’ailleurs, lorsqu’il modifia ce dernier bâtiment en 1934-1935, Albéric Aubert revêtit ces parties hautes d’un appareil de briques similaire19. Il employa le même matériau pour bâtir une petite conciergerie devant la maternité. Il voulut donc créer une composition d’ensemble.
A l’est, le rez-de-chaussée est revêtu d’un appareil régulier en pierre de Volvic à bossage continu en table. Les niveaux supérieurs présentent une composition symétrique de quatre travées. Encadrées par trois pilastres dessinant un ordre colossal, les deux travées centrales en avancée accentuent cet effet. Les baies centrales des premier et deuxième étages possèdent des ébrasements à ressauts sommés de tympans triangulaires. Le troisième étage est souligné par un registre décoratif où les briques dessinent des losanges. Les fenêtres de ce niveau comportaient à l’origine un meneau. Outre le jeu ornemental créé par les briques (posées de face, de côté, en boutisses, en damier, etc.), des bas-reliefs en pierre claire représentant des feuilles d’acanthe simplifiées décorent les pleins de travées des premier et deuxième étages. Leur attribution au sculpteur clermontois Gustave Gournier (1903-1986) peut être proposée. Des grilles de défense protègent les deux fenêtres du rez-de-chaussée ; elles sont sans doute l’œuvre du ferronnier clermontois Georges Bernardin (1894-1974).
La façade sud possède une composition asymétrique. Pourtant, bien que décalé par rapport à la ligne de symétrie de la façade, un axe vertical s’affirme à partir de la travée où se situe la porte principale. Les baies des étages s’organisent symétriquement de part et d’autre de cet axe. En revanche, la partie ouest de la façade est plus large que la partie orientale. L’élévation du rez-de-chaussée est divisée en sept travées. Pour souligner l’axe décalé, Albéric Aubert a accentué les trois travées centrales avec des ébrasements et des pilastres à ressauts, ainsi qu’avec l’enseigne du pavillon. Un empattement et des chaînes d’angle en pierre de Volvic assoient la partie inférieure de la façade. Au premier étage, un volume en léger encorbellement est percé par une fenêtre horizontale continue car dégagée de tout support, mesurant 18 mètres de longueur et 3 mètres de hauteur. Les deux niveaux supérieurs comportent chacun trois baies soulignées par des pilastres, des bandeaux et des appuis saillants. À l’origine, la partie centrale de chacune de ces baies présentait une encoche qui réduisait la hauteur du mur-sous-appui. Enfin, le décor « en losanges », l’entablement et la corniche complètent la composition de cette élévation.
Les mêmes éléments règnent sur la façade ouest. Celle-ci s’avère plus sobre car le reste du mur est simplement crépi. Quatorze baies ouvraient de ce côté (quinze aujourd’hui, après la partition de la baie centrale du 1er étage). Les fenêtres des deux étages supérieurs forment une composition symétrique à quatre travées. Une haute verrière cernée d’un cordon de briques accentue la saillie de la cage d’escalier. La verrière est continue car elle se trouve à une vingtaine de centimètres en avant des dalles des repos de l’escalier. Ce dispositif fut également employé par Albéric Aubert pour les verrières des escaliers principaux de l’hôpital-sanatorium Sabourin.
L’élévation nord n’est connue que par les plans anciens (même si des baies murées sont aujourd’hui visibles depuis l’intérieur au rez-de-chaussée). Selon ces dessins, chaque niveau disposait de fenêtres qui étaient regroupées dans la partie centrale de la façade.
A l’exception peut-être des niveaux supérieurs de la façade sud, les murs extérieurs sont porteurs. Ils paraissent construits avec un blocage de moellons de pierre de Volvic. Le revêtement en briques semble autoportant ; des crampons métalliques le solidarisent probablement avec la maçonnerie. En revanche, l’ossature interne, de type « poteaux-poutres-dalles », est en béton armé. L’implantation des poteaux suit une trame rectangulaire régulière. Les poteaux (ou colonnes) du rez-de-chaussée sont cylindriques, ceux des étages possèdent des chapiteaux coniques et pyramidaux qui renforcent la liaison entre les éléments verticaux et horizontaux.
Les dispositions intérieures
Les livres mentionnés plus haut renseignent sur l’état d’origine de l’intérieur du pavillon. Le rez-de-chaussée abritait principalement un grand vestibule, les salles de consultation et de conférence du dispensaire, une pièce pour les animaux destinés aux expériences. Le laboratoire occupait tout le premier étage. Les deuxième et troisième étages étaient affectés au service de dermato-vénérologie (les malades masculins au deuxième, les malades féminins au troisième). Il existait un « quartier spécial » pour les « prostituées contagieuses » dont l’hospitalisation était devenue obligatoire. Selon Raoul Vaurs et Joseph Castaigne, Clermont-Ferrand comptait très officiellement à l’époque « dix maisons de tolérance groupant entre elles un contingent de 60 à 80 pensionnaires »20.
Un escalier principal situé au nord-ouest du pavillon relie tous les niveaux, mais jusqu’en 1978 il fut surtout utilisé pour desservir les étages. En effet, de ce côté, le rez-de-chaussée est semi-enterré. Une porte ouvre sur la cage d’escalier à l’ouest. Elle donne sur un palier placé trois mètres au-dessus du sol du rez-de-chaussée. Les personnes qui venaient de l’édifice de l’Hôtel-Dieu (entre autres les malades admis dans le service de dermato-vénérologie et le personnel apportant des prélèvements) passaient par là. Un escalier secondaire était disposé dans l’angle nord-est. Il reliait seulement le rez-de-chaussée et le premier étage. Une petite porte21, qui ouvrait avenue Vercingétorix, permettait d’y accéder. Depuis la voie publique, l’on pouvait ainsi monter directement jusqu’à la salle de prélèvements du laboratoire. Une certaine discrétion était donc assurée pour celles – et surtout ceux – obligés de subir ces « actes honteux ».
Le rez-de-chaussée constituait une partie quasi autonome du reste du bâtiment22. Comme il était affecté à un dispensaire accueillant un public nombreux et varié, il devait avoir une certaine allure. Albéric Aubert se servit des colonnes pour structurer les espaces. Il organisa les poutres du plafond afin qu’elles dessinent des caissons. La mise en scène de ces éléments conférait au vestibule une réelle monumentalité.
Le niveau du laboratoire était double en profondeur avec couloir23. Les salles d’analyse occupaient la moitié sud. Leur organisation, leur distribution et leur mobilier répondaient à une rationalisation de l’enchaînement des étapes d’analyse. Depuis son bureau situé dans l’angle sud-est, le chef du service pouvait surveiller le travail de ses collaborateurs grâce à une enfilade d’ouvertures. Une longue paillasse se trouvait sous la fenêtre horizontale ouverte vers le sud. Des volets roulants en lattes de bois permettaient de doser l’éclairage naturel. Il s’agissait de ne pas nuire aux cultures biologiques et d’éviter la réverbération sur les surfaces blanches du mobilier. La plupart des cloisons étaient vitrées en partie haute afin de diffuser la lumière du jour au cœur du bâtiment.
L’affirmation d’un matériau
Dans le contexte géographique – Clermont-Ferrand et plus largement l’Auvergne – et chronologique, le pavillon Roux s’affirme comme une œuvre rare. Stylistiquement, il relève de l’Art déco par certains détails (en particulier les ressauts en briques des ébrasements), du Classicisme moderne par sa monumentalité ordonnée et la mise en scène intérieure de l’ossature en béton armé, enfin du Modernisme pour la franchise de son parti et pour la fenêtre en longueur de la façade sud. Mais Aubert sut combiner ces influences pour donner au bâtiment une expression architecturale remarquable.
Fruit d’un savoir-faire remarquable et mais d’une mise en œuvre coûteuse, le revêtement en briques est d’une grande qualité. Il n’existe sans doute pas d’autre exemple en Auvergne d’un tel parement pour un édifice public du XXe siècle. En habillant ainsi les façades les plus visibles, Aubert voulut souligner le caractère de l’édifice et l’importance de l’investissement consenti. Par sa régularité standardisée offrant de multiples combinaisons de pose, par son aspect net et sa couleur, la brique fut l’un des matériaux favoris de l’Entre-deux-guerres. Aubert l’employa à plusieurs reprises, par exemple pour l’hôpital-sanatorium Sabourin ou pour la maison « de Monsieur L. » à Clermont-Ferrand (actuel n° 53 avenue Jean-Jaurès). Elle fut utilisée par des célèbres architectes incarnant une modernité tempérée, courant dans lequel s’inscrivent la plupart des œuvres d’Albéric Aubert. Robert Mallet-Stevens pour la villa Cavrois (Croix, 1929-1932) ou Willem Dudok pour l’hôtel de ville d’Hilversum (Pays-Bas, 1923-1931) en firent grand usage. Mais il convient également de rappeler, dans une veine historiciste et éclectique, l’Institut d’art et d’archéologie construit à Paris de 1926 à 1928 par Paul Bigot. La partie supérieure des façades de ce bâtiment entièrement revêtu de briques présente un réseau en losange qui pourrait avoir inspiré Aubert. La brique servit également dans l’architecture hospitalière, comme le montre deux exemples quasi contemporains du pavillon Roux. Les élévations de l’hôpital Beaujon24 à Clichy furent parées de briques de Dizy. Celles de la cité hospitalière de Lille25 présentent un parement en briques de Silésie animé par un décor en losange.
Les qualités architecturales du pavillon Roux paraissent évidentes26. En revanche, les édifices qui le jouxtent au nord ne présentent pas le même intérêt. Leur auteur – l’architecte clermontois Antoine Espinasse (1923-1989) – ne disposa pas des mêmes facilités budgétaires et réglementaires.
Ces bâtiments furent construits en deux étapes. La première phase, programmée dès 1968 mais exécutée de 1978 à 1981, eut pour objet l’extension du laboratoire. Un bâtiment de plan rectangulaire, comprenant quatre niveaux visibles, vint s’appuyer contre la façade nord du pavillon Roux. Une partie des étages et du toit-terrasse du bâtiment d’Aubert fut annexée à la nouvelle construction. Des registres de canaux horizontaux, semblables à ceux utilisés pour la seconde extension de la maternité27, agrémentèrent la façade ouest. Pour la façade orientale, la présence d’un périmètre de protection des monuments historiques imposa une architecture sans accent. Un placage en dalles de pierre de Volvic prolongea les lignes du revêtement dessiné par Aubert. Un mur-rideau en métal et verre teinté habilla les niveaux supérieurs.La seconde phase vit la construction, de 1981 à 1983, d’un centre d’hépato-gastro-entérologie. Un bâtiment rectangulaire orienté est-ouest fut implanté entre l’extension du laboratoire d’une part, la rue Saint-Guillaume et l’ancien Refuge d’autre part. Afin de permettre des réaménagements sans toucher au gros-œuvre, l’on édifia une structure en béton armé comportant quatre niveaux de plateaux techniques. La façade occidentale prolongea le placage en dalles de Volvic et le mur-rideau de l’extension du laboratoire. Les façades nord et sud reçurent des panneaux préfabriqués en béton armé. Des terrasses soulignèrent l’angle du bâtiment situé à l’intersection de la rue Saint-Guillaume et de l’avenue Vercingétorix. Là encore, le dépouillement de l’architecture résulta de fortes contraintes budgétaires (modération de la dépense), techniques (nécessité d’avoir des plateaux aménageables suivant l’évolution des besoins), urbaines (respect de l’alignement et du gabarit sur l’avenue Vercingétorix) et patrimoniales (en raison de la proximité d’un monument historique, les matériaux des façades et leurs couleurs furent choisis en accord avec un architecte des bâtiments de France).
Christophe LAURENT, historien de l'architecture, mai 2016
Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-