Dossier d’œuvre architecture IA63002576 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • opération d'urgence
Noviciat de frères des écoles chrétiennes, puis école du Franc-Rosier, puis ensemble scolaire La Salle, actuellement désaffecté
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Lieu-dit Récollets
  • Adresse 122 avenue République (de la)
  • Cadastre 2018 BY 497 Il subsiste un doute sur les limites du fonds d'origine. Faut-il l'étendre aux parcelles 488, 489, 490, 491, 492, 499 et 500 ?
  • Dénominations
    noviciat
  • Genre
    de frères des écoles chrétiennes
  • Précision dénomination
    petit noviciat
  • Destinations
    école, ensemble scolaire
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle

Les raisons de l'ouverture d'un dossier.

Il a paru nécessaire de constituer un dossier ponctuel d'urgence sur un fragment urbain clermontois, avant transformation. Il s'agit d'un enclos duquel émerge un édifice imposant, situé sur l'avenue menant de l'ancien centre de Clermont à celui de Montferrand (anciennement route royale menant de Perpignan à Paris).

Avenue de la République, de l'est vers l'ouest : au fond, les tours de la cathédrale, à gauche, mur de clôture de l'enclos du noviciat.Avenue de la République, de l'est vers l'ouest : au fond, les tours de la cathédrale, à gauche, mur de clôture de l'enclos du noviciat.

Cet Entre-deux-villes (titre donné à la section sur le plan cadastral de 1831) est une zone sensible puisqu'elle est celle de la jonction imposée au XVIIe siècle par le gouverneur d'Auvergne entre deux villes médiévales indépendantes. Citons André-Georges Manry : "Mais le grand évènement fut le 15 avril 1630 l'édit signé à Troyes par Louis XIII prévoyant l'union de Clermont et de Montferrand sous le nom contracté de Clermont-Ferrand. Cet édit dont l'instigateur était le marquis d'Effiat, gouverneur d'Auvergne, voulait donner à l'Auvergne une grande capitale ; il était bien conçu et ne lésait aucun intérêt des deux villes intéressées : si la cour des aides passait de Montferrand à Clermont, Montferrand devait recevoir un important collège de jésuites ; d'autre part il était interdit de bâtir dans les deux villes, sauf dans l'espace vide s'étendant entre elles. Malheureusement Effiat mourut peu après et l'édit resta lettre morte, seul se fit, au détriment de Montferrand, le transfert de la cour des aides. Il faudra attendre un siècle pour que ces décisions soient reprises ; en 1731 l'intendant Trudaine, de sa propre autorité, supprimera l'autonomie de Montferrand qui devint un simple faubourg de Clermont"1. Même la présence du couvent des récollets (construit grâce à une donation datée de 1619) ne semble pas avoir eu un grand pouvoir d'attraction. Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle que Clermont s'étend dans la direction de Montferrand, avec cependant des édifices qui ne relèvent pas du domaine du prestige : cimetière, abattoir, usine à gaz, caserne, gare des tramways. Sur le "Plan de la station de 1er ordre du chemin de fer du Centre, aux abords de Clermont-Ferrand", daté de 1855, le site indiqué "les récolets" est encore représenté par un petit bâtiment en plein champ. Sur le plan de 1914, en revanche, des cités Michelin, dont l'implantation est dictée par la proximité d'une usine, font face au noviciat des frères des écoles chrétiennes, dont la campagne de construction la plus significative se situe entre 1894 et 1897.

Plan de Clermont-Ferrand en 1914, donnant l'indication "noviciat des frères".Plan de Clermont-Ferrand en 1914, donnant l'indication "noviciat des frères".

Actuellement, dans le Plan local d'urbanisme de Clermont-Ferrand (approuvé en 2016), on lit : " La connotation trop souvent négative du passé industrieux peut être transformée en image de marque d'un nouveau centre urbain dans l'entre deux villes. Même d'un point de vue touristique et d'appropriation de la ville, un parcours reliant les centres de Clermont et de Montferrand par les sites industriels et d'habitat Michelin (le long de la Tiretaine ?) offrirait déjà un large panorama de l'identité urbaine clermontoise". De surcroît, comme preuve supplémentaire de l'intérêt que représente cet espace particulier, il a été annoncé que le premier point d'un axe de réflexion intitulé "faire métropole par les marges clermontoises" de la Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU) / Métropoles porterait sur "L'entre-deux-villes : une singularité clermontoise"2.

Le choix de l'emplacement par les frères des écoles chrétiennes.

Le récit de l'installation des frères est donné dans un des cahiers conservés aux Archives lassaliennes. Nous le retranscrivons : "L'Institut des frères s'était grandement développé sous le généralat du frère Philippe. Le frère Jean-Olimpe son successeur et après lui le frère Irlide s'occupèrent activement des moyens de préparer un personnel suffisant au maintien des écoles existantes. Le chapitre général de 1875, en vue de faciliter le recrutement, décida de fonder un Petit noviciat dans chaque district, à l'instar de celui qui depuis 1838 existait à la maison mère pour le recrutement du district de Paris. Le frère Agapet assistant du district de Clermont, et le frère Hilarin, visiteur, résolurent en 1876 de fonder un Petit noviciat pour ce district. Les débuts de cet établissement furent très modestes. Les supérieurs firent choix du frère Arthème-Claude, directeur de l'école de Volvic, pour prendre la direction du Petit noviciat. [...] Restait à trouver un local. Ce ne fut pas chose facile ! Rien n'avait été prévu. Au fond du jardin de la maison des jacobins était un réduit sombre, ayant pendant longtemps servi d'atelier de menuiserie [...]. Cependant les supérieurs s'inquiétèrent de cette installation provisoire. Après avoir tenté de jeter leur dévolu sur diverses propriétés à Beaumont, à Gerzat, à Riom même, ils conclurent qu'ils possédaient dans l'enclos des récollets leur apparte[nant], ce qu'ils cherchaient inutilement ailleurs. Dès lors, une petite construction fut jointe à celle déjà existante et abritait une petite ferme dirigée comme nous l'avons dit par le frère Hérab-Antoine [...]"3.

Du point de vue de la perception.

L'effet produit par l'imposant édifice disposé à l'arrière du mur de clôture, isolé sur sa parcelle, illustre particulièrement bien une réflexion de Jean-Christophe Bailly, énoncée dans son ouvrage La ville à l'oeuvre : "L'objet [architectural] révèle le vide, le vide autour de l'objet est le lieu de sa respiration"4. On pourrait ainsi avancer que l'édifice et son "espace de référence", soit l'enclos, l'avenue et plus généralement son environnement direct, forment un ensemble. Un des enjeux de l'aménageur auquel il a été confié serait soit de maintenir l'ensemble en l'état, en tant que témoin d'une époque révolue pour la ville, soit, puisqu'il est question de densifier la zone mais pas de démolir l'édifice principal, de ne pas l'étouffer mais de lui trouver une nouvelle qualité de respiration.

Les photographies qui illustrent ce dossier, qui s'ajoutent aux clichés de Léon Gendre, en auront au moins conservé la trace.

Une amorce.

Cette amorce d'étude aurait vocation à être développée, à devenir le sous-dossier d'un dossier sur l'avenue de la République, autrement dit sur l'Entre-deux-villes. Un inventaire en cours sur le patrimoine de l'entreprise Michelin à Clermont-Ferrand en fournira prochainement une composante.

1MANRY, André-Georges. Histoire des communes du Puy-de-Dôme. Généralités-Arrondissement de Clermont-Ferrand. Le Coteau : Horvath, 1991, p. 78-79.2Annonce orale faite à Clermont-Ferrand le 9 avril 2019 par Geraldine Texier lors de l'évènement inaugural du programme POPSU*Métropoles, à l'école nationale supérieure d'architecture.3Archives lassaliennes. Montferrand (Puy-de-Dôme). Petit noviciat. Scolasticat. Maison de retraite-Historique. Cimetière. Boîte 1. Cahier n°II, p. 4-7.4BAILLY, Jean-Christophe. La ville à l'oeuvre. Paris : éd. J. Bertoin, 1992, p. 43-44.

Lorsque l'on veut dresser l'historique de l'édifice imposant qui se trouve au 122 avenue de la République à Clermont-Ferrand (ancienne "grande route de Clermont à Paris"), il n'y a qu'aux Archives lassaliennes où l'on puisse trouver des éléments probants. Distribués dans plusieurs cartons d'archives se trouvent des cahiers et registres soigneusement manuscrits voire illustrés, des actes anciens transcrits, des plans (datant de 1868, 1901, 1904, 1917, 1922, etc). Les frères des écoles chrétiennes, notamment le frère Paul-Fernand Tabuteau (1924-1990), semblent avoir eu à coeur de transmettre l'histoire de leurs différents établissements. L'ébauche d'un historique du site (parcelles 497 et 499 de la section BY du cadastre en 2018, visité le 20 février 2019) a pu donc être tentée en croisant les informations contenues dans ces documents variés avec celles des plans disponibles de Clermont-Ferrand (essentiellement : cadastre ancien de 1831-1832, plans de 1914,1925,1954).

Il en ressort que si l'appellation "enclos des récollets" a perduré jusqu'à nos jours, le couvent des récollets proprement dit, installé dans cet Entre-deux-villes en 1619 grâce à une donation de P. Groing de Villebouche, avait été démoli en 1792 afin d'en réutiliser les matériaux (Taravant, tanneur chamaliérois avait acquis le tout à la bougie en 1791), soit un monastère composé de quatre corps de logis avec cloître, église attenante, jardin et "pré verger"). Le site valait donc alors essentiellement comme terroir agricole ou maraîcher, seule une maison avec grange-étable y étant répertoriée plus tard, dans la matrice cadastrale de 1832. Trois frères des écoles chrétiennes l'acquièrent en 1844. Ils l'afferment, puis à partir de 1854, ce sont les orphelins de l'école d'horticulture de Saint-André (gérée par les frères des écoles chrétiennes) qui le cultivent. Vers 1871, une piscine aurait été construite : "le pensionnat de Clermont avait fait construire à l'usage de ses élèves un vaste bassin de natation contenant environ 500 mètres cube d'eau" (on le voit sur différents plans, et encore sur un cliché de Léon Gendre pris avant 1947, mais aujourd'hui il a disparu). En 1876 un nouveau bâtiment est construit sur les "plans et devis" du frère Arthème-Claude "à la suite de l'ancienne maison" (en A probablement), de façon à loger la trentaine de "petits novices" (qui sont les plus jeunes des novices) du district de Clermont. Ils y restent jusqu'en 1885, date à laquelle ils intègrent un nouveau bâtiment construit pour eux au milieu de l'enclos (en B), sur des plans approuvés le 19 février 1884. La chapelle consacrée en 1885 en occupe le rez-de-chaussée. Puis une grande chapelle est élevée (en C) entre 1894 et 1897, ainsi qu'une annexe (en prolongement de la chapelle vers le nord, en C') contenant une lingerie et des dortoirs pour les scolastiques ("les scolastiques, tout en se préparant à l'obtention du brevet obligatoire, complètent la formation religieuse commencée dès le petit noviciat"), ces derniers ayant pris la place des petits novices en A à partir de 1885. Quand le scolasticat déménage, une infirmerie le remplace. "Les vieillards retraités" sont accueillis sur le site. En 1900 un incendie se déclare à l'angle nord-est de l'édifice, sans que l'on connaisse précisément l'ampleur des dégâts qu'il occasionne (mais il semblerait que la voûte de la chapelle ait cédé sous le poids de l'eau projetée par les pompiers). Dès 1901 l'ensemble est rétabli et les petits novices et scolastiques réintègrent leurs locaux.

La loi Combes de 1904 "fait subir un désastre autrement plus grave que celui de 1900" à la communauté puisqu'elle interdit à tous les congréganistes d'enseigner, contraignant les FEC à l'exil. La mesure étant suspendue en 1914, il semblerait que les frères des écoles chrétiennes se réinstallent à Clermont-Ferrand puisqu'un plan de la ville daté de 1914 porte à l'emplacement des récollets la mention "noviciat des frères", à moins que l'appellation n'ait été conservée que par habitude, jusqu'en 1926, date à laquelle le retour des frères des écoles chrétiennes est effectif.

En 1933 le bâtiment est aménagé par l'architecte Ernest Pincot de façon à servir de maison de retraite. D'autres travaux sont menés par le même architecte entre 1935 et 1937. Lorsque le site Michelin est bombardé en 1944 les vitraux de la chapelle des frères des écoles chrétiennes s'en ressentent. Les moins endommagés d'entre eux sont conservés et restaurés en 1953 par les établissements Francis et Pierre Chigot de Limoges, qui à cette occasion en crée deux nouveaux. La même année, l'école des frères des écoles chrétiennes située rue du Franc-Rosier à Montferrand étant devenue trop étroite, elle est transférée sur le site des récollets, prenant la place du noviciat / maison de retraite. Une plaque disposée en façade nord du bâtiment C' le premier mai 1954 indique d'ailleurs : "Aux anciens de l'école du Franc-Rosier. Morts pour la France. 1914-1918. 1939-1945". La chapelle est rénovée en 1960 de telle manière que, la nef étant divisée dans la hauteur, une salle de spectacle est aménagée en partie basse.

Sur la partie ouest du fond est ensuite construit un collège qui devient en 2009 l'ensemble scolaire La Salle, né de la réunion de plusieurs établissements clermontois. Ce qu'il reste de la parcelle d'origine est divisé en plusieurs lots. Sur un des lots est élevé un hôtel de voyageurs de la chaîne Campanile. Il reste alors deux lots dont le principal, celui sur lequel sont implantés les bâtiments scolaires et la chapelle, est vendu en 2012 à la CCI (Chambre commerciale d'industrie), qui le confie à la société immobilière Quartus dont le projet semble consister à densifier la parcelle avec des immeubles de logements, sans que l'on connaisse le sort réservé aux bâtiments du XIXe siècle.

NB : Nous remercions Mme Devif, directrice des Archives lassaliennes à Lyon, et le frère Alain Houry, archiviste, pour leur accueil.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1876, daté par travaux historiques
    • 1884, daté par travaux historiques
    • 1894, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Cavard Claude
      Cavard Claude

      Dit frère Arthème-Claude. Frère des écoles chrétiennes, premier directeur du petit noviciat de Clermont-Ferrand, de 1876 au 7 octobre 1880. "Comme architecte il fit les plans et devis de la belle construction destinée aux petits novices" est-il écrit dans un des cahiers conservés aux Archives lassaliennes.

      Dans sa notice nécrologique, conservée aux Archives lassaliennes, on lit qu'il avait été envoyé à Volvic et y avait donné des cours d'architecture. Après 1904, il se trouvait à la maison-mère à Lembecq (en Belgique) et de là était envoyé dans des établissements pour ses connaissances en architecture. Il traçait des plans d'écoles pour des maisons d'outre-mer.

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      maître de l'oeuvre attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Pincot Ernest
      Pincot Ernest

      Architecte DPLG en 1921. Élève de Léon Jaussely à l'école des Beaux-Arts de Paris. Architecte de la Ville de Clermont-Ferrand de 1921 à 1930. Architecte en chef du département du Puy-de-Dôme en 1931.

      Notamment :

      Architecte du lycée Amédée-Gasquet de Clermont-Ferrand (à l'origine École pratique de commerce et d'industrie et École primaire supérieure de garçons), 1923-1925. En 1924, il signe les plans du sobre immeuble du 10 boulevard Fleury. Puis, en 1925, il est l'auteur des plans de l'immeuble du 11 boulevard Fleury (attribution d'après la signature, faite par Christophe Laurent). Il reprend le même parti architectural pour l'immeuble du n°18 rue Raynaud en 1926. En 1932, il lance le projet de l'immeuble en copropriété du 11 et 11 bis boulevard Duclaux, pour lequel il est à la fois commanditaire (propriétaire) et architecte (rôle de promoteur).

      Architecte secondaire au petit noviciat des frères des écoles chrétiennes (122 avenue de la République à Clermont-Ferrand), entre 1933 et 1937 (devis de sa main conservés aux Archives lassaliennes).

      En tant qu'architecte de la ville, a donné un plan en 1930 pour l'établissement du lycée Blaise-Pascal sur le site de la caserne Gribeauval.

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      architecte, architecte communal attribution par travaux historiques

Depuis l'avenue de la République, l'arrachement à l'ouest du mur de clôture du site dit "des récollets" indique le démembrement récent de la parcelle initiale.

À environ 40 mètres à l'arrière du mur s'élève l'ensemble principal formé par l'ancien "petit noviciat", la chapelle et leurs annexes. Cet ensemble se présente légèrement de biais par rapport au tracé de l'avenue. Son plan est irrégulier et c'est la chapelle, orientée nord-sud, qui semble commander l'organisation des bâtiments, puisque chacun vient s'abouter avec elle comme les pales d'une hélice. Pourtant les bâtiments les plus anciens sont situés en A et en B, la chapelle étant venue se greffer dans un second temps. Les bâtiments B et C' sont ceux qui se distinguent le mieux depuis l'avenue. Ils présentent trois étages carrés et sont couverts de toits à pentes douces, pour l'un (B) en tuiles, pour l'autre (C') en ardoise. Leurs façades sont traitées de la même manière : à travées, avec bandeaux d'étages et un corps de moulures entre le deuxième et le troisième étage. Les baies ne sont couvertes de frontons qu'au troisième étage et aux portes d'accès principal (au centre de la façade, tant au sud qu'au nord de B). Les petites baies doubles qu'on aperçoit sur l'élévation est de C' correspondent à des lieux d'aisance. Que B et C' soient issus de deux campagnes de travaux différentes se dénote essentiellement dans le fait que les chaînes d'angles de B ne sont pas harpées, contrairement à celles de C'.

Un premier escalier, tournant à retour avec jours, se trouve dans l'angle nord-est de C', le second, du même type, est situé à l'extrémité est du corps de bâtiments B. Les paliers de ce dernier cependant sont constitués d'entrevous en berceaux segmentaires, avec solives et poutres métalliques. Cette particularité pourrait s'expliquer par le fait que l'incendie daté de 1900 s'était déclaré dans cet escalier : il aurait donc été reconstruit sur une structure différente (en revanche, en façade, rien ne fait supposer une reprise due à un incendie). Les différentes salles ont été tellement réaménagées qu'il a été impossible, en une visite de deux heures, d'identifier leur destination d'origine (classes, bibliothèque, dortoirs, lingerie, infirmerie et autres spécificités indiquées dans les textes et sur les plans successifs).

La chapelle (en C) est voûtée d'ogives. Afin de contenir les poussées de la voûte, des contreforts, ajourés en partie basse, raidissent à l'extérieur les murs de la chapelle. Seule la partie constituée du choeur et du transept a conservée sa hauteur d'origine.

Les vitraux visibles à l'intérieur sont ceux du transept et de la travée droite du choeur (les verrières de l'abside semblent avoir subsisté mais une cloison les masquent à l'intérieur). Ceux du transept ont été créés par l'entreprise Chigot de Limoges en 1953, quant aux deux verrières du choeur, il est difficile d'en comprendre l'histoire. Celle qui est située à l'est porte la mention d'un don daté de 1880 alors que la chapelle actuelle aurait été construite entre 1894 et 1897. Proviendrait-elle de la première chapelle qui occupait le rez-de-chaussée du bâtiment B ? Cela semble peu probable au vu de sa hauteur. Quant aux inscriptions situées dans les angles de la bordure basse de la verrière située à l'ouest, elles ont été masquées, intentionnellement, semble-t-il ; on ne peut plus lire que la mention "Clermont-F". L'ensemble des deux verrières, qui représente à l'est un ange gardien et Saint Vincent de Paul, et à l'ouest, Saint Michel à gauche et Saint Augustin et Sainte Monique à droite (sur un patron utilisé également à la baie 112 de l'église Notre-Dame du Marthuret de Riom), pourrait sortir de l'atelier de Félix Gaudin, maître-verrier clermontois, les damas qui font les arrière-plans des personnages en témoigneraient particulièrement (renseignements pris auprès de Jean-François Luneau, auteur d'une thèse sur Félix Gaudin). Cependant, dans les Archives lassaliennes est conservé un "mémoire de travaux de peinture sur verre exécutés" datant de 1896-1897, provenant de la veuve L. Chatain et décrivant des verrières à deux travées, chaque travée représentant un personnage en pied avec scène dans le bas et niche architecturée au-dessus, qui pourrait également correspondre à l'exécution des verrières encore en place (sauf pour "les scènes du bas"). Ou bien, on peut encore imaginer un remploi de deux verrières, celles-ci ayant été fabriquées à l'origine pour un autre lieu.

Ces bâtiments forment le "noyau dur "du petit noviciat. En outre, au sud-ouest, une sorte d'aile (en A) semble s'accrocher sur le chevet de la chapelle (sur son pignon est encastré un linteau de cheminée en pierre de Volvic gravé d'une fleur, remployé comme linteau d'une baie) alors qu'elle pourrait avoir été construite antérieurement à elle. Aucun indice assez significatif ne subsiste qui permettrait d'en dater la construction. Au sud et à l'est du chevet ont été élevés des bâtiments en béton.

À l'est de la parcelle, en B', subsiste également le "préau des petits novices" (dénommé ainsi sur le plan daté du 28 avril 1901), muré actuellement, mais dont les poteaux en bois reposant sur des semelles de pierre sont encore visibles.

Par ailleurs, on peut encore remarquer l'alignement d'arbres filant vers la rue du Ressort, au sud de la parcelle, qui correspond vraisemblablement à l'allée qui reliait le noviciat à une ferme construite en 1901 (démolie en 2018).

Du côté de l'avenue de la République, une statue de la Vierge à l'enfant érigée sur un socle portant la mention "Notre-Dame de la Vocation" est encore à signaler. La statue en plâtre, mutilée, est actuellement en deux morceaux. Le socle pourrait être celui initialement situé au sud du bâtiment B, au centre d'un jardin d'agrément, d'après les différents plans légendés dont on dispose. La première statue avait été offerte en 1879 "par les anciens élèves du pensionnat de Clermont-Ferrand au petit noviciat de Montferrand" : elle était en bronze, mais le piédestal décrit "en lave de Volvic, avec quatre colonnettes d'angle" correspond au socle actuel.

  • Murs
    • lave moellon enduit (incertitude)
    • fer
    • béton pan de béton armé (incertitude)
  • Toits
    tuile mécanique, ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 étages carrés, 1 vaisseau, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • croupe polygonale
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • feuillage, ornement symbole chrétien,
    • représentation non figurative
  • Précision représentations

    Trois clefs de voûtes dans la chapelle sont visibles en 2019 : pour deux d'entre elles, le décor sculpté est végétal, pour la troisième elle comporte en son centre les lettres IHJ (in honorem jesus ?) entourées d'une couronne d'épines, la lettre H étant surmontée d'une croix.

    Sur le vitrail du bras de transept est on peut lire "Don de Mr Robert Delamarre Palle 1880". Cette personne n'a pas pu être identifiée, ne figurant pas dans le fichier des personnes (bienfaitrices ou autres) des archives lassaliennes.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée, Chambre de commerce et d'industrie

Documents d'archives

  • Archives lassaliennes. Noviciat des frères des écoles chrétiennes de Montferrand. Boîte 1. Montferrand (Puy-de-Dôme). 1. Petit noviciat. Scolasticat. Maison de retraite - Historique. Cimetière.

    Notamment :

    -4 clichés de Léon Gendre (1909-1984). Dont l'un représente en arrière-plan un magasin d'usine disparu : le magasin des pneus Michelin (usine d'Estaing).

    -5 cahiers (format cahier scolaire) manuscrits, "Historique du district de Clermont-Maison des récollets" ; un cahier manuscrit "Noviciat de Clermont".

    -liasses de documents sur la "maison des récollets", dont plans.

    -prospectus du petit noviciat (imprimé, sans date).

    -image pieuse représentant Notre-Dame de la Vocation, avec prière appropriée au verso, imprimée en 1909.

    -historique manuscrit de la statue originale de Notre-Dame de la Vocation.

    -état nominatif des frères de la maison 1957-1963 ; photos de frères.

    Archives lassaliennes Lyon : Montferrand, boîte 1.
    Noviciat des frères des écoles chrétiennes
  • Archives lassaliennes. Noviciat des frères des écoles chrétiennes de Montferrand. Boîte 2. Montferrand (Puy-de-Dôme). 2. Maison de retraite : documents concernant l'enclos des récollets.

    -papiers (factures, lettres...), 1877-1878.

    -mémoire (devis, plan) de Maisonneuve, couvreur, 1896.

    -plan (chauffage de la chapelle).

    -documents juridiques : de l'an X au bail de 1929 ; bail à ferme de 1839 ; vente de 1844 ...

    Archives lassaliennes Lyon : Montferrand, boîte 2.
    Noviciat des frères des écoles chrétiennes
  • Archives lassaliennes. Noviciat des frères des écoles chrétiennes de Montferrand. Boîte 3. Montferrand (Puy-de-Dôme). 3. Maison de retraite.

    Notamment, devis de travaux à effectuer par Ernest Pincot, 1933 ; mémoire de la veuve L. Chatain, 1896-1897 ; bleu daté du 28/04/1901 ; liasse de documents datés entre 1813 et 1953 ...

    Archives lassaliennes Lyon : Montferrand, boîte 3
    Noviciat des frères des écoles chrétiennes
  • Archives lassaliennes. Noviciat des frères des écoles chrétiennes de Montferrand. 10 D 10. Enclos des récollets. 1831-1917.

    Notamment transcriptions de documents Ancien Régime conservés aux Archives départementales du Puy-de-Dôme.

    Plans : 1831, 1899, 1904, 1917, s.d.

    Cahiers de copies d'actes notariés ...

    Archives lassaliennes Lyon : 10 D 10
    Noviciat des frères des écoles chrétiennes
  • Archives lassaliennes. Noviciat des frères des écoles chrétiennes de Montferrand. Boîte 4. Montferrand (Puy-de-Dôme). 4. Petit noviciat.

    Documents concernant les vitraux de la chapelle.

    Archives lassaliennes Lyon : Montferrand, boîte 4.
    Noviciat des frères des écoles chrétiennes
  • Archives lassaliennes. Noviciat des frères des écoles chrétiennes de Montferrand. 10 D 1-5. District de Clermont-Ferrand 1817-1904.

    Notamment, registre "historique des maisons depuis 1817 jusqu'au 1er septembre 1904" (en 10 D 2*).

    Archives lassaliennes Lyon : 10 D 1-5
    Noviciat des frères des écoles chrétiennes

Périodiques

  • Auvergne architectures. 100 ans d'architecture en Auvergne. Hors-série, n°24-25, décembre 2000.

    "Les infrastructures de la croissance", p. 75 : pour l'extension du lycée Blaise-Pascal, en 1991-1992.

    "La reconquête de la ville : l'avenue de la République à Clermont-Ferrand", p. 90-93 : pour le développement de l'Entre-deux-villes.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : sans
    Auvergne Architectures : l'avenue de la République.

Documents figurés

  • Dossier de photographies constitué par l'UDAP (Régis Delubac, ABF). Noviciat des frères des écoles chrétiennes, Clermont-Ferrand, 2019.

    Dossier UDAP
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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