À l'origine, dans ce quartier du Stade-République, deux immeubles collectifs (dits "Tennis" et "Cataroux") préexistent depuis 1909 : un premier projet pour deux groupes d'habitations à bon marché "pour loger 72 ménages ouvriers" (avec l'idée d'en construire deux autres dans un second temps) est lancé dès les mois de décembre 1907 et mars 1908 avec la réalisation de plans. Un courrier d'intention est envoyé à la mairie en novembre 1908, suivi l'envoi des plans en janvier 1909. Les deux immeubles ont vraisemblablement été construits au cours de cette même année 1909. L'un de ces deux immeubles, "Cataroux", le plus à l'est, a été démoli entre 1996 et 1999, le second, "Tennis", à l'ouest, a été détruit entre 2000 et 2004.
La deuxième campagne de construction de la cité du Stade-République correspondant à la cité du "Stade" à proprement parler débute avec le dépôt d'une demande de permis de construire en juin 1910. Cette demande concerne le projet non plus d'immeubles mais de 30 maisons, totalisant 118 logements, sur l'avenue de la République : 2 maisons de chacune 6 logements (type I), 19 maisons de 4 logements (type A), 1 maison de 2 logements (type A), 2 maisons de 4 logements (type H), 4 maisons à étage de 4 logements (type B) et 2 maisons de 2 logements (type C). Le permis pour cet ensemble d'habitations est accordé par arrêté municipal le 23/09/1910.
Début septembre 1912, une nouvelle demande d'autorisation est faite pour 13 nouvelles constructions, toujours sur l'avenue de la République, de part et d'autre des habitations déjà en place (9 à l'ouest, à proximité des deux immeubles collectifs, et 4 à l'est). Ce groupe de 13 maisons représente un total de 82 logements : 1 maison de 6 logements (type I), 2 maisons de 2 logements (type A), 8 maisons à étage de 8 logements (type N), 2 maisons à étage de 4 logements (type B). Le permis est accordé pour ces 13 maisons par arrêté municipal le 18/10/1912. Un PV de récolement pour travaux exécutés est délivré le 31/12/1913.
Une nouvelle campagne de construction est lancé dans les années 1920, venant compléter les constructions précédentes de la cité, en bordures sud et est, constituant la cité "République" proprement dite le long de l'avenue du même nom : en mars 1923, une demande de permis de construire est sollicitée pour 5 bâtiments à usage d'habitation pour employés, permis accordé le 05/04/1923. l s'agit de deux maisons en rez-de-chaussée, deux maisons à un étage et une maison à deux étages ; parmi celles-ci deux, les plus à l'ouest, bénéficient d'un garage pour chaque logement. Puis dès octobre 1923, un nouveau projet de maisons (toujours pour employés) à bâtir à la suite des 5 précédents bâtiments alors "en cours de construction", fait l'objet d'une demande de permis. L'accord pour ce nouveau chantier est obtenu le 24/05/1924. Les travaux sont terminés l'année suivante (PV de récolement le 04/12/1925). ce sont les mêmes modèles que précédemment qui sont encore mis en œuvre semble-t-il (en particulier les petits collectifs à deux étages et trois appartements).
Enfin, en 1929, deux demandes de permis sont déposée en vue de construire 5 nouvelles habitations à deux logements pour employés, à l'extrémité nord-est de la cité : 3 dans un premier temps (demande de permis de construire du mois d'août 1929 pour des maisons de types 7 et 11, accordé vraisemblablement en août ou septembre 1929), puis 2 ensuite, sans doute de type 9 (demande de permis de décembre 1929, accordé le 04/01/1930).
Les premières démolitions au sein de cet ensemble sont celles des deux maisons en limite sud-ouest de la cité entre 1978 et 1980, puis ces démolitions concernent les maisons "employés" des années 1920 en bordure de l'avenue de la République qui disparaissent suite à l'élargissement de cette voie : d'abord cinq entre 1981 et 1983, puis les douze dernières entre 1989 et 1991. Les démolitions des anciennes habitations de la période 1911-1914 suivent dans les années 1990 et 2000, avec la destruction de cinq maisons jouxtant le côté sud du stade, entre 1994 et 1996, puis de sept autres entre 1996 et 1999 ; en 1999-2000, ce sont huit maisons qui disparaissent. Finalement, les vingt dernières habitations des années 1910 sont détruites entre 2000 et 2004.
À la suite de ces démolitions, de nouveaux immeubles, n'appartenant plus à la Manufacture, se sont très vite implantés sur ces parcelles devenues disponibles.
Cartographe-dessinatrice au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel.