Dossier d’œuvre architecture IA63002851 | Réalisé par
Brown Isabelle (Contributeur)
Brown Isabelle

2023 : Stagiaire INP

à partir de 2024 : conservatrice du patrimoine et chercheure à l'inventaire

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • opération d'urgence, La station thermale de Royat-Chamalières
Immeuble dit Villa Mon Désir
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Chamalières
  • Lieu-dit
  • Adresse 7 avenue Beausite ,
  • Cadastre 2024 AI 480
  • Dénominations
    immeuble
  • Précision dénomination
    villa
  • Appellations
    Villa Mon Désir
  • Parties constituantes non étudiées
    garage

En 1925, une demande de permis de construire d'un premier édifice est déposée. Cet édifice est désigné comme une "maison à usage d'habitation" sur les plans conservés aux archives communales de Chamalières. Les plans de cette construction sont réalisés par l'architecte clermontois Charles Marc, pour le compte du propriétaire monsieur Abraham.

En 1926, une seconde demande est déposée par le même architecte et pour le même propriétaire. La lettre accompagnant les plans précise la continuité entre les deux projets: "La construction dont [il] s'agit, est la terminaison du projet dont une partie a été exécutée l'an dernier".

Les plans de ce second corps de bâtiment sont similaires aux premiers de 1925. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont composés de trois à 4 chambres, avec une cuisine et une salle à manger. Le corps de bâtiment présente cependant dès 1926 l'aménagement d'un deuxième étage (sous les combles) composé de deux cuisine faisant office de salle à manger et de quatre chambres, au contraire des plans de 1925 du bâtiment de gauche. L'aménagement d'un deuxième étage à gauche est donc plus tardif.

Cet immeuble est probablement destiné à la location, proposant un logement pour deux unités familiales par niveau. La proximité de la station thermale de Royat-Chamalières abonde l'hypothèse d'un immeuble de location de meublés pour les curistes, mais aucune source n'atteste que c'était la fonction d'origine de la construction.

Entre 1931 et 1961, les différents recensements d'habitation indiquent que le 7 avenue Beausite héberge plusieurs familles mais on ignore qui sont les propriétaires. En 1960, la famille Peyrol est citée dans les demandes de permis de construire. Les archives communales conservent la demande d'une surélévation de leur garage afin d'y installer "4 chambres à usage saisonnier" qui leur a été refusé à deux reprises. Cette même famille était jusqu'à 2023 propriétaire du 9 avenue Beausite, leur lieu de résidence. Il semblerait que ce soit également à cette période que l'appellation "Villa Mon Désir" apparaisse, avec l'apposition d'une plaque sur le corps de bâtiment de droite.

La destination du 7 avenue Beausite est jusqu'en 2016 celle de logements meublés dédiés à la location saisonnière. Bien que l'extérieur semble avoir été peu modifié selon les plans d'origine, on note des changements dans la destination et la fonction des pièces, telles que les salles de bain transformées en cuisine et l'ajout d'une cabine de douche et d'un WC dans chacune des chambres, correspondant aux évolutions des standards et des pratiques de la location saisonnière, mais également du développement de logement une pièce aménagée avec l'ensemble des commodités dans un même espace.

En 2023 le groupe Vinci Immobilier dépose une demande de permis de construire afin de remplacer cette villa Mon Désir et l'édifice voisin (maison du 9 avenue de Beausite) par un ensemble d'immeuble de 26 logements. La demande a été approuvée par la municipalité de Chamalières, ainsi que par les services de l'État.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1926, daté par source
    • 1925, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Marc Charles
      Marc Charles

      Architecte à Clermont-Ferrand, domicilié au 13 rue Rameau en 1923. Il est l'auteur d'églises dont celle du boulevard Jean-Jaurès (Sainte Jeanne d'Arc, consacrée en 1927, place Littré). Il est également l'auteur des plans de la maison du 3 boulevard Fleury, en 1923. En 1927, il édifie l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, sur la place Littré. Ce chantier est suivi de la construction de la maison paroissiale au 54 rue Drelon (1927) et de celle de l'école ménagère Sainte-Jeanne-d'Arc au 54 boulevard Jean-Jaurès (1932). En 1931, il édifie, pour le compte de la société la "Prévoyance immobilière clermontoise" une maison au 21 boulevard Aristide-Briand. En 1933, il construit la maison mitoyenne, au n°19, en respectant le même retrait d'alignement et le principe du pignon sur rue. Il opère l'alignement de l'immeuble du 31 boulevard Jean-Jaurès en ajoutant une portion de bâtiment en angle de l'avenue de la Libération (1935).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.

La parcelle AI 480 est une parcelle rectangulaire, donnant sur l'avenue Beausite. L'édifice est en léger retrait du front de rue, ménageant un jardinet avant, et en retrait oblique par rapport à la voie publique. Cette avenue relie le quartier de la gare Royat-Chamalières au parc Montjoly, traversant le quartier résidentiel des Galoubies.

L'édifice dit "Villa Mon Désir" du 7 avenue Beausite s'intègre dans ce paysage résidentiel. La construction est isolée, implantée dans la première moitié de la parcelle et dont l'élévation postérieure ouvre sur un jardin. Dans ce dernier se trouve un petit garage à un niveau en fond de parcelle ainsi qu'une installation métallique, reprenant les formes d'un kiosque.

L'édifice est composé de deux corps de bâtiments longitudinaux dont la rupture est marquée par la forme du toit. Ce dernier est à demi-croupe sur la façade et suit la forme générale du bâtiment, à deux ailes en retour de pignon. Le corps intermédiaire est particulièrement court : il est marqué par une façade en léger retrait, définissant l'entrée de l'édifice au rez-de-chaussée sur une travée.

L'élévation postérieure présente également une rupture entre les deux corps de bâtiments. L'élévation n'est pas au même nue. Le corps de droite (le plus ancien) est en léger retrait, composé de trois travées, avec des baies plus étroites que le corps de gauche. La travée de droite (au centre de l'édifice) correspond à la cage de l'escalier dans l'œuvre.

Malgré ces dissonances à l'arrière de l'édifice, la façade principale donne un effet de symétrie à l'ensemble de l'édifice. Cette symétrie est renforcée par l'agencement de la façade des différents corps. L'ensemble du bâti est composé d'un rez-de-chaussée (dont la surélévation est visible sur l'élévation antérieure), d'un étage carré et d'un étage de comble (appelé 2e étage sur les plans de 1926 mais absent sur les plans de 2025). L'élévation antérieure est composée de sept travées. La première travée, la travée centrale et la dernière travée sont en léger retrait sur toute leur élévation et sont composées de baies plus étroites ; tandis que les autres travées de chaque corps de bâtiment, sont marquées par deux baies rectangulaires, surmontées d'une baie plus étroite au niveau des combles.

Le décor sobre et géométrique participe à la cohérence des deux corps de bâtiments. Ces éléments décoratifs sont en brique et sont principalement situés dans les encadrements des baies du rez-de-chaussée et dans les arcs de décharge du premier étage. Deux losanges en briques sont disposés sur les trumeaux de la façade. La brique est également présente dans l'encadrement des oculi de l'élévation postérieure du bâtiment de 1926, conformément aux plans de l'époque. Cette légère différence de traitement décoratif entre les deux corps est également visible dans la ferronnerie. La partie de droite est pourvue de deux balcons au premier étage, dont le garde-corps en ferronnerie propose un décor végétal plus élaboré que celui de gauche.

Concernant l'agencement intérieur de l'édifice, on a conservé le plan double avec couloir sur chaque étage, présent à l'origine sur les plans de 1925 et de 1926. A première vue, les pièces semblent avoir conservées les mêmes proportions ; ce sont leur destination qui ont principalement évolué.

Les plans de 1925 (pour le corps de bâtiment de gauche) et les plans de 1926 (pour le corps de bâtiment de droite) présentent une organisation similaire. Chaque niveau accueille deux logements, desservis par un même escalier en retour. Dans le corps de bâtiment de gauche, le logement est composé d'une entrée avec couloir menant à une salle-à-manger, deux chambres, des WC et d'une cuisine. Une salle de bain est accessible par la plus petite chambre. Le corps de bâtiment de droite (plus large), propose également un logement par niveau, avec trois chambres, une cuisine, une salle à manger et une salle de bain reléguée à l'extrémité. La différence notamment est l'aménagement d'un deuxième étage (dans les combles), qui accueille deux cuisines-salle à manger et deux chambres, sans salle d'eau sur les plans de 1926.

L'état actuel de l'édifice laisse voir une individualisation des espaces. Ce ne sont plus des logements entiers mis à disposition d'une même unité familiale, mais plutôt des studios meublés. Dans chaque chambre, a été aménagé un coin salle de bain composé d'une douche et d'un WC moderne, tandis que les salles de bains à l'extrémité de chaque étage-carré ont été transformées en cuisine toute équipée. Les salles à manger sont devenues des chambres avec salle de bain dans les deux corps de bâtiment, tandis que la disposition et la fonction des cuisines sont restées identiques aux plans d'origine.

On note également la salle à manger du rez-de-chaussée de la partie droite de l'édifice qui a été transformée en "bureau" pour les propriétaires, probablement à partir des années 1960 et ce jusqu'en 2016. L'emplacement à proximité de la porte d'entrée facilite la gestion des locations. La cheminée indiquée sur le plan et vestige de l'ancienne salle à manger est toujours visible dans le bureau.

  • Murs
    • maçonnerie enduit (incertitude)
  • Toits
    tuile
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, 1 étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • État de conservation
    détruit après inventaire
  • Techniques
    • ferronnerie
    • maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AC Chamalières. Série 1 T 11. Demande de permis de construire n°403. Plan d'agrandissement de l'immeuble de Monsieur Abraham, avenue Beau Site, 1926.

    AC Chamalières : 1 T 11 n°403
  • AC Chamalières. Série 1 T 10. Demande de permis de construire n°242. Plan pour la construction d'une maison à usage d'habitation, avenue Beau Site, 1925.

    AC Chamalières : 1 T 10 n°242
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Brown Isabelle
Brown Isabelle

2023 : Stagiaire INP

à partir de 2024 : conservatrice du patrimoine et chercheure à l'inventaire

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.