Dossier d’œuvre architecture IA63003839 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
Cébazat, la maison L.
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Google Earth
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Clermont-Auvergne-Métropole

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Cébazat
  • Adresse 8 rue de la Pachat
  • Cadastre 2023 AP 91 Référence cadastrale complète : AP 91 et 92 Altitude : 358 à 362 m Surface du terrain : 1 289 m2

Du 12 février 1965 au 15 décembre 1975, mille cent quarante et une demandes de permis de construire furent déposées auprès de la municipalité de Cébazat. Presque toutes ces demandes avaient pour objet des maisons individuelles, les autres concernaient quelques immeubles d’habitation et des bâtiments industriels, notamment pour l’entreprise Michelin sur la zone d’activités de Ladoux. La date du 12 février 1965 est celle du premier permis numéroté dans le premier Carnet d’enregistrement des permis de construire tenu à jour par le personnel municipal cébazaire. La date du 15 décembre 1975 correspond à la limite chronologique fixée à notre étude (période de 1945 à 1975). Comme dans la majorité des communes de l’agglomération clermontoise, les permis de construire demandés à Cébazat de 1945 au milieu des années 1960 n’ont pas été enregistrés systématiquement. La plupart subsistent cependant sous la forme de dossiers lacunaires (conservés à Cébazat sous les cotes 1 W 1 à 1 W 13).

Dans la limite de notre temps de recherche consacré à la commune de Cébazat, nous avons pu consulter six cent soixante-deux permis de construire numérotés. Quatre d’entre eux ont retenu notre attention : ils concernaient des maisons dessinées par des architectes et qui se distinguaient, pour diverses raisons, de la production stéréotypée de l’époque. Parmi ceux-ci, plutôt que sur une « grande villa contemporaine » telle que la maison V.* (n° 44 rue de Terre Blanche), notre choix s’est porté sur la maison L., une « modeste villa contemporaine ».

La maison L.* date de 1969-1970. Elle est l’une des premières œuvres de Valéry Bernard. Âgé de 25 ans, celui-ci venait d’obtenir son diplôme d’architecte. Pour sa part, le commanditaire avait 26 ans et il était employé des PTT. Son épouse et lui avaient deux enfants.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      BERNARD Valéry François
      BERNARD Valéry François

      Valéry François BERNARD (Chamalières, 15 juin 1944, Clermont-Ferrand, 8 août 1984) étudiant dans la section Architecture de l’École des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis dans l’Atelier d’architecture d’Eugène Beaudouin à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, architecte DPLG le 26 mars 1969, actif notamment dans le département du Puy-de-Dôme.

      À ne pas confondre avec l’architecte clermontois Valéry Bernard (1885-1960) ni avec le fils de celui-ci, l’architecte clermontois Jean Bernard (1914-2000).

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      architecte attribution par source

La maison L.* se trouve à 500 mètres au sud du bourg historique de Cébazat. Aujourd’hui totalement conquis par le tissu pavillonnaire péri-urbain, ce secteur était encore très peu bâti en 1969. La commune cébazaire connaissait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une lente croissance démographique (1 631 habitants en 1946, 3 837 habitants en 1968). En l’absence de plan d’urbanisme d’ensemble et à l’exception de quelques lotissements, la plupart des maisons d’habitation étaient construites en ordre dispersé et sans que des rues soient créées. La maison L.* témoigne de ce développement inorganisé : implantée en retrait de l’ancien chemin de La Pachat, elle est accessible par une longue allée privée. Autour d’elle, d’autres maisons sont ainsi desservies. Faute de nouvelle voie collective, ce type d’accès individualisé permettait de lotir des terrains placés les uns derrière les autres. Heureusement, malgré le caractère désordonné de l’essor pavillonnaire, les anciennes caves viticoles qui bordaient le chemin de la Pachat ont été préservées. Deux d’entre elles se trouvent ainsi sur la propriété de la maison L.*.

Située sur un coteau, la parcelle de la maison offre une large vue vers la Limagne et le Forez. Elle est en pente modérée en direction du nord-est et elle domine la rue de quelques mètres. Par son implantation, la maison tire profit du relief. De plan rectangulaire orienté est-nord-est/sud-sud-est, le bâtiment comporte un niveau du côté oriental (qui occupe deux tiers du plan) et deux niveaux du côté occidental (qui s’étendent sur le tiers restant). Cette disposition peut paraître illogique : en exploitant la pente, les deux niveaux superposés auraient pu se trouver du côté oriental sans avoir à creuser le terrain. Mais en fait, la maison possède des demi-niveaux. La partie orientale est à mi-hauteur au-dessus du premier niveau du tiers ouest, et le second niveau du tiers ouest est à mi-hauteur au-dessus de la partie orientale. Ainsi, il n’a pas été nécessaire de terrasser profondément le terrain. En outre, grâce à la partition un tiers / deux tiers du plan, le versant oriental du toit à deux pans de la maison est nettement plus long que le versant occidental. Ainsi, globalement, par le parti adopté, la volumétrie de la maison s’intègre au site « en suivant » la pente.

Les horizontales et les obliques du dessin des élévations contribuent également à l’insertion du bâtiment. En façade principale, des bardages en bois alternent avec des pans de murs crépis et un long balcon répond à une baie horizontale. Sur le toit, une lucarne crée une saillie anguleuse.

L’intérieur de l’habitation exploite pleinement l’organisation par demi-niveaux. Le premier niveau ouest semi-enterré abrite l’entrée, un garage, une chaufferie et des toilettes. Une volée de sept marches conduit à la partie orientale en rez-de-chaussée. Celle-ci regroupe les « pièces de jour » (séjour, repas et cuisine). Une autre volée de sept marches mène au second niveau ouest où se trouvent les « espaces de nuit » (trois chambres et des sanitaires desservis par un couloir). À l’ouest, deux chambres sont de plain-pied avec le jardin. De même, le balcon relie la troisième chambre au jardin. L’escalier intérieur, placé en position centrale, assure une distribution pratique. Il reçoit l’éclairage zénithal diffusé par la lucarne. Le séjour profite également de cet éclairage puisque son volume monte jusqu’à la lucarne en occupant toute la hauteur sous le rampant du toit.

Dans son ensemble comme dans ses détails, la maison L.* s’avère donc bien conçue. Pour 112 m2 habitables et 143 m2 de planchers, sa construction a coûté 83 170 francs (prix indiqué sur le permis de construire). Cette somme correspondait à 160 fois le montant mensuel du SMIG brut de juin 1968 (520 francs pour 173 heures de travail par mois). Il s’agissait donc d’un budget assez modéré, à la portée d’un jeune ménage de la « classe moyenne inférieure » (à titre de comparaison, le devis estimatif de la maison V.* évoquée ci-dessus s’élevait à 210 000 francs pour 264 m2 de planchers). Bien des maisons comparables construites à cette époque suivant des plans-types coûtèrent une somme similaire voire supérieure, mais sans bénéficier de l’apport qualitatif d’une conception architecturale spécifique au site et au commanditaire.

  • Murs
    • béton béton armé
    • brique creuse
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Permis de construire n° 42 308 accordé le 30 mai 1969 (archives municipales de Cébazat, 1 W 17, PC n° 224).

Annexes

  • Autres maisons à Cébazat
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Clermont-Auvergne-Métropole
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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