Entretien avec monsieur Jacques-Antoine Massimi par Nadine Halitim-Dubois inventaire du patrimoine culturel (Bureau de la DRAC en juin 2010)
NHD : J´aimerai que vous vous présentiez et que vous me racontiez l´histoire de la société Massimi quand elle s´est installée à Gerland.
JAM : Je m´appelle Massimi Jacques Antoine (né en 1930). Je suis né à Lyon en 1930, dans le 4ème arrondissement et mes parents étaient déjà installés à Lyon, je suis donc un vrai lyonnais. J´ai suivi une formation secondaire et j´ai terminé ma carrière scolaire à la Faculté Grand Lyon, à l´Ecole de Notariat de Lyon dont j´ai obtenu le diplôme. Mais ça il y a quand même pas mal d´années je dois vous le dire.
Mon père était directeur technique de la société Massimi de Lyon. Associés à la société Massimi, il y avait Paul Lény, qui était né en 1885, mon père en 1886 et deux autres frères, dont j´ai perdu la date de naissance, qui s´appelaient Edouard et Jean, voilà le premier temps. Puis il y a eu Antoine, (mon père), oui et en 3ème et 4ème lieu, Edouard et Jean, qui n´ont pas joué de rôles importants dans la société Massimi parce qu´ils sont morts très jeunes. Ils sont morts entre 1919 et 1921. Les deux créateurs étaient Paul et Antoine Massimi.
La première usine, je crois, qu´ils en avaient héritée tout au moins par le mariage de mon oncle Massimi avec une bourgeoise lyonnaise, qui devait être à l´origine propriétaire de ces ateliers. Cela leur a facilité l´accession à créer une entreprise parce qu´il y avait déjà les ateliers et les terrains (Pourche).
Alors, l´affaire est partie avant 1914. Il y avait déjà une situation très brillante au point de vue commercial et puis l´après guerre, de 1919 à 1939, a été vraiment une époque particulièrement glorieuse pour eux, parce qu´ils étaient les rois du marché européens en ce qui concerne les matières premières d´origine végétale, avec quand même une très grande spécialité. Ils n´ont pas été très connus du grand public, parce qu´ils n´ont pas vendu de margarine de table. Ils avaient mis au point un produit spécifique pour la pâtisserie, qui s´appelle le beurre blanc d´acier, c'est-à-dire c´est un beurre qu´on pouvait travailler à différents points de fusion en été, hiver, printemps, on modifiait les points de fusion ce qui permettait la malléabilité et l´utilisation dans l´incorporation des farines. Cela a été pendant trente ans ou quarante ans leur grand cheval de guerre.
Puis, il fallait faire rapidement, une synthèse de tout ça, après la guerre tout est devenu un petit plus difficile avec la naissance des grandes surfaces, un marché concurrentiel terrible qui a un problème d´âge aussi parce que les deux créateurs vieillissaient et il était temps qu´ils s´arrêtent. Il n´y a pas eu faillite, il n´y pas eu de liquidation. Ils sont partis même s´ils savaient que c´était fini.
Avec cette très grande chance particulière, c´est d´avoir 3 hectares et demi de terrains en plein centre de la ville (à Gerland) ce qui fait que la liquidation de la société Massimi a été longue. Entre le moment où elle a fermé et le moment où les terrains ont été vendus, il y a eu 15 années. Mais ces 15 années n´ont pas été perdues.
NHD : Vous pouvez me dire, par exemple, la date de fermeture de l´usine ? et où sont les archives de l'entreprise ?
JAM : Je ne m´en rappelle plus du tout. En 86, ça marchait encore autour des années 90.
NHD : Oui, j´ai fait un premier dossier d'urgence vers 1999, l´usine était en train d´être démolie, c´était en 1999, 2000. Il restait encore le château d´eau de la société Massimi et plusieurs bâtiments des années 1930 que nous avons photographié.
JAM : Toutes ces archives ont été conservées par la famille Massimi, c´est nous qui les avons. On a tout gardé, tout. Il faut contacter mon cousin Marc Massimi, Place de la Rédemption à Lyon, c´était autrefois la Place Puvis de Chavannes. Maintenant, je ne sais plus comment ça s´appelle. Donc lui a tout, tout a été gardé, depuis la période d´or à la fermeture.
adresse : 19 rue Victorien Sardou Lyon