• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de confection Guicher et Coste dite Manufacture de vêtements Bayard
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Villeurbanne
  • Adresse 44 à 52 avenue Condorcet , 28 rue de Grenette
  • Cadastre 1997 K4 A610
  • Dénominations
    usine de confection
  • Genre
    d'industriel
  • Appellations
    usine Guicher et Coste, Manufacture de vêtements Bayard
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, conciergerie

Julien Guicher et Auguste Coste fondent l'usine Bayard en 1919 une des première manufacture de vêtements qui deviendra la première griffe de France. Ciblant sa clientèle, cette société bâtit sa réputation sur les vêtements masculins de qualité, de confort et de solidité, coupés à la main (slogan publicitaire "Un vêtement... Un Bayard". De la route de Vaulx à Villeurbanne, une nouvelle usine est construite avenue Condorcet en 1928 par l'architecte Pierre RENAUD. Elle subit de multiples extensions : l'agrandissement de la chaufferie puis en 1941, la construction d'un dépôt de bois par couverture d'une cour et surélévation d'un mur de clôture. En 1961, la construction d'un atelier à l'emplacement d'un garage et entrepôt avenue Condorcet augmenta la surface utile d'atelier de 505, 49 m² (soit sous-sol, rez-de-chaussée et 1er étage). La superficie de l'usine Bayard passe alors à 6000 m². Une seconde usine est localisée à Saint-Chamond-Izieux (l'usine Forely). Chaque mois sont produits 1 200 complets d'hommes. La plupart des employés était des femmes, couturières et selon le Progrès du 29 novembre 1986, l'usine comptait 350 employés. Ce qui faisait d'elle un élément clé du quartier. On y produisait des complets masculins et même à une certaine période (1944-1945), des tailleurs femmes. Au départ la plupart des tâches se faisaient manuellement puis par la suite, l'usine s'équipa de l'informatique, de machines de découpe, de traçeuse. Un grand espace show-room et vente de vêtements Bayard est localisé au 28 rue de Grenette à Lyon : une ancienne publicité murale est encore visible rue du Palet-Grillet. Actuellement l'usine est désaffectée. En 2007, après de nombreuses hésitations sur le devenir de ce site, le projet de construction d’un centre de soins privés (associé au projet d’extension de la clinique du Tonkin à proximité) est acté avec comme maître d’ouvrage Cakco SAS, et Rémi Blézat architecte DPLG, Anne Pujol-Olivier architecte d’intérieur-déco. Ce projet consiste à réutiliser seulement le pignon-façade principale de cette ancienne usine (l’ensemble des ateliers shed ayant été démolis).

L'usine orientée à l'est est construite en béton. Elle se compose symétriquement de deux ailes au nord et à l'est qui cantonne le corps central de l'usine de forme polygonale à six côtés à un axe de symétrie. Ce qui donne un plan symétrique en V (en comptant la loge du gardien isolée à l'est de l'usine). En ce qui concerne la distribution, deux escaliers droits dans le corps de bâtiment central permettent d'accéder dans chacunes des ailes qui font office d'ateliers. Au niveau de la distribution des ailes, deux escaliers en bêton hors-oeuvre distribuent les sous-sols et un escalier extérieur hors-oeuvre sur l'aile nord permet l'accès à son étage. Dans l'atelier datant de 1961 il y a présence d'un monte charge. L'éclairage de l'usine est assurée d'une part grâce à l'électricité et aussi par des séries de grandes baies : chaque aile est percée sur sa longueur de neuf baies vitrées séparées entre elles par une colonne colossale engagée de la moitié. Ainsi, l'éclairage se fait à chaque étage mais aussi au sous-sol grâce à la série de larges baies percées dans le sous-bassement mais aussi grâce à des lanterneaux skydome pour le nouvel atelier. Quant au bâtiment principal de l'usine, sur sa façade principale, sont percée de larges baies séparées entre elles par une colonne engagée de la moitié, à chaque niveau de même qu'au dessus de l'entrée la série des cinq petites baies sont aussi séparées entre elles de la sorte. L'usine est ponctuée par un rythme vertical (travées et colonnes) mais aussi par un rythme horizontal (les séries de larges baies sur toute la longueur des ailes, le premier et le 2nd niveaux délimités par un entablement en saillie). Notons que les différentes phases d'extension de l'usine Bayard n'ont pas changé son aspect esthétique mais au contraire dans un soucis de ressemblance, l'atelier construit ultérieurement (en 1961) a copié l'architecture de l'ensemble comme s'il suivait une continuité avec le même système pour les baies et la même couleur de façade entre autre. Enfin, remarquons sur la façade principale, le grand cartouche sur lequel on peut lire : " BAYARD S.A." en lettres de fer. Sur le portail donnant sur la rue Mozart, figurent les lettres entrelacées G et C en ferronnerie. L'ornementation végétale sculptée en bas-relief est visible sur les bagues situées au sommet des colonnes engagées de la moitié, du second niveau pour chacune des ailes et pour les deux niveaux en ce qui concerne la façade principale. C'est donc comme ça que l'on peut distinguer un ordre colossal au niveau des ailes. Deux sphères sont visibles de part et d'autre du fronton "en podium" à trois degrés de la façade principale. La façade principale est aussi marquée par le grand cartouche où l'on peut lire : "BAYARD S.A" en lettres de métal. L'esthétisme de l'usine visible de part son architecture, l'est aussi de part la polychromie utilisée.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    verre en couverture, béton en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • lanterneau
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • Énergies
    • énergie électrique
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Techniques
    • ferronnerie
    • sculpture
  • Représentations
    • monogramme
    • ornement végétal
    • feuille
    • fleur
    • ornement géométrique
    • sphère
    • ornement architectural
  • Précision représentations

    Sur le portail donnant sur la rue Mozart, figurent les lettres entrelacées G et C en ferronnerie. L'ornementation végétale sculptée est visible sur les bagues situées au sommet des colonnes engagées de la moitié, du second niveau pour chacune des ailes et pour les deux niveaux en ce qui concerne la façade principale. Deux sphères sont visibles de part et d'autre du fronton "en podium" à trois degrés de la façade principale. L'esthétisme de l'usine visible de part son architecture et l'est aussi de part la polychromie utilisée (rosé pour les mûrs et brun pour le sous-bassement).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

L'usine Bayard représente un symbole du quartier, c'est un des exemples de l'industrialisation de la ville qui apparaît dès la fin du XIXe siècle, plus particulièrement de l'industrie textile. L'usine marque le passé de Villeurbanne parce qu'elle a fourni de nombreux emplois (environ 350 postes en 1986). Et aujourd'hui, elle n'a pas de projet de réutilisation.

Pour citer cette étude :

HALITIM-DUBOIS N., Usine de confection Guicher et Coste dite Manufacture de vêtements Bayard - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (auvergnerhonealpes.fr), 2002.

Documents d'archives

  • AD 69 : 130 W 212 , saisie et blocage de marchandises , 1944-1945

  • AD Rhône : 130 W 192 , listes par départements et par type d'activité des ressortissants de l'industrie textile de la région , 1948

  • AC Villeurbanne : 020 , Session du conseil régional concernant l'entreprise BAYARD et les sites de Saint Chamond et Villeurbanne déposé par Marc BRUYERE, 24 février 1995

Bibliographie

  • BONNEVILLE, Marc. Naissance et métamorphose d'une banlieue ouvrière, Villeurbanne. P.U.L., 1978

  • Indicateur Henry. 1945. AM Lyon (accès libre)

    p. 1090
  • Le rayonnement d'une maison villeurbannaise : Guicher et Coste. La Vie Lyonnaise, février 1954

  • Article du Monde - 1986-1994 Le nouveau look Bayard : Investissements, qualité et productivité, nouveau concept de vente, Bayard retrouve une nouvelle santé. Le Monde, mercredi 26 novembre 1986 BUETAS, Gérard. Les "Bayard" ont peur de mourir : Deux cents emplois du textile pourraient être condamnés à Saint-Chamond. Le Monde, 16 novembre 1994

  • Articles du Progrès -le journal de Villeurbanne- 1986 à 1996 Vêtements Bayard : un nouveau souffle. Le Progrès - Journal de Villeurbanne, samedi 29 novembre 1986 Bayard (Villeurbanne) : 33 licenciements. Le Progrès, jeudi 24 juin 1993 Trente-trois emplois menacés chez Bayard. Le Progrès, jeudi 24 juin 1993 La Vie à Villeurbanne : Marc Fraysse interpelle Edouard Balladur. Le Progrès, samedi 24 septembre 1994 Bayard Saint-Chamond : fermeture annoncée. Le Progrès, dimanche 6 novembre 1994 DEPROST, Michel. Bayard : craintes à Villeurbanne. Le Progrès, mercredi 9 novembre 1994 Bayard : 196 emplois supprimés par la délocalisation en Tunisie. Le Progrès, jeudi 10 novembre 1994 DEPROST, Michel. Textile-Habillement : Pas de redressement. Le Progrès, vendredi 11 novembre 1994 Bayard reste, mais licencie : La direction veut développer le travail à mi-temps pour ne pas fermer un atelier. Le Progrès-Saint-Chamond, vendredi 30 décembre 1994 Bayard : plan refusé. Le Progrès, mercredi 4 janvier 1995 DEPROST, Michel. Bayard : 36 suppressions d'emplois. Le Progrès, samedi 5 janvier 1995 Les syndicats de Bayard haussent le ton. Le Progrès, samedi 7 janvier 1995 DEPROST, Michel. Bayard : recours à Matignon. Le Progrès, jeudi 12 janvier 1995 Manifestation des salariées de Bayard. Le Progrès, samedi 21 janvier 1995 Manifestation des salariés de Bayard. Le Progrès, 21 janvier 1995 Bayard : comité central houleux à Villeurbanne. Le Progrès, mercredi 8 février 1995 Bayard : table ronde vendredi. Le Progrès, jeudi 9 février 1995 Bayard : à petits pas. Le Progrès, samedi 11 février 1995 Bayard et le PCF. Le Progrès, lundi 13 février 1995 Logement : Un foyer flambant neuf. Le Progrès, lundi 13 février 1995 DEPROST, Michel. BAYARD VILLEURBANNE : En chômage la semaine prochaine. Le Progrès, mercredi 15 février 1995 Bayard : le plan social passe, la table ronde trépasse. Le Progrès, mercredi 8 mars 1995 Bayard-Vestra : les licenciements en route. Le Progrès, mercredi 10 mai 1995 DEPROST, Michel. Syndicats de Bayard : pas d'aides publiques pour accentuer la précarité. Le Progrès, samedi 27 janvier 1996 Chez Bayard, ça s'effiloche. Le Progrès, jeudi 15 février 1996 PUPIER, Hervé.Le désarroi des salariés de Bayard. Le Progrès, jeudi 25 juillet 1996

  • Article du Lyon-Figaro - 1994-1996 SAPY, François. Délocalisation : Mobilisation chez Bayard. Lyon-Figaro, mercredi 9 novembre 1994 Interruption du comité central d'entreprise de Bayard. Lyon Fig-Eco - l'Essentiel, jeudi 10 novembre 1994 SAPY, François. Nouveau projet de restructuration pour Bayard : Effort partagé entre Saint-Chamond et Villeurbanne. Lyon-Figaro, mercredi 28 décembre 1994 Bayard en grève. Lyon-Figaro, mercredi 4 janvier 1995 VACHER, Jean-Pierre.Restructurations : Des plans sociaux à l'origine d'un climat tendu. Lyon-Figaro, lundi 23 janvier 1995 Textile : Les salariés de bayard ont occupé les locaux du CCE. Lyon-Figaro-l'esssentiel, mardi 7 février 1995 Social : Table ronde pour Bayard. Lyon-Figaro, mercredi 8 février 1995 Bayard : Le plan social est maintenu. Lyon-Fig-Eco, samedi 11 février 1995 SAPY, François. Textile : Bayard va changer de main. Lyon-Figaro, jeudi 25 juillet 1996

  • Articles de La Voix du Lyonnais - 1994-1995 Etablissements Bayard : Proposition de loi. La Voix du Lyonnais, jeudi 15 décembre 1994 GIRAUDON, Pascal. La lutte des "Bayard" : une question nationale. La Voix du Lyonnais, jeudi 12 janvier 1995 Les "Bayards" déterminés : exigence d'une table ronde. La Voix du Lyonnais, jeudi 26 janvier 1995 Vêtements Bayard : Le retour au dialogue sauce gandois. La Voix du Lyonnais, jeudi 9 février 1995

  • Bayard, chevalier de la lutte syndicale. Lyon-Capitale, mercredi 11 janvier 1995

  • Articles de L'Humanité 1995-1996 GROUPE BAYARD. En soutien aux salariés. L'Humanité, mardi 7 février 1995 Fermeture de Bayard à Villeurbanne. L'Humanité - politique , 12 octobre 1996

  • Bayard : délocalisation contre emploi régional.,Assemblée Nationale : Info-activité parlementaire, avril 1995, n°12

  • LAVERGNE, Renaud. Les chemins de la croissance ne passent pas par Bayard. La Tribune Desfosses, jeudi 13 avril 1995

  • MENAIS, Georges-Paul. Géographie industrielle de Lyon. France, Edition Bibliothèque des Guides Bleus - Librairie Hachette, vol 2, 1960.

    p.120 à 127
  • Sodic : monographie de firmes industrielles lyonnaises. Enquêtes Datar-Loire, Tome III, société pour la la conversion et le développement industriel, Paris, 1970

    p. 78

Documents figurés

  • Plans de la chaufferie, dossiers des casiers sanitaires , 5-8-1937. AC Villeurbanne : 5I 86

  • Plan de la cheminée, permis de construire , 1940. AC Villeurbanne : PC 435-61

  • Cadastre Villeurbanne , section K4 A610 , 11 novembre 1997 , SUR-SSIC- échelle : 1/5000

  • Plan d'agrandissement, permis de construire et projet d'agrandissement avenue Condorcet , 1961. AC Villeurbanne : PC 435-61

Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002
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© Ville de Lyon