Dossier d’œuvre architecture IA69001151 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Grenier public dit grenier d'abondance puis gendarmerie nationale actuellement direction des affaires culturelles de Rhône-Alpes
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Hydrographies Saône
  • Commune Lyon 1er
  • Adresse 6 quai Saint-Vincent
  • Cadastre 1999 AB 158
  • Dénominations
    grenier public
  • Parties constituantes non étudiées
    grenier public

Situé au nord-ouest de la ville de Lyon, sur la rive gauche de la Saône, le grenier d'abondance a été construit entre 1722 et 1728 par l'architecte Claude Bertaud de la Vaure, ainsi que Etienne Fahy et Claude Perrache pour les ouvrages de pierres de taille et de maçonnerie et pour les travaux de charpenterie. Etienne Fahy est l'entrepreneur retenu pour la réalisation de la plus grande partie du bâtiment et la fourniture du matériel ; Claude Perrache n'ayant fourni et installé que le matériel nécessaire à la fermeture des baies et à la réalisation de la charpente (AMLyon : DD 288 F42). Ce grenier est nécessaire pour conserver le blé nécessaire à l'alimentation annuelle des quelque 120 000 lyonnais de l'époque. En théorie, sa capacité totale dépassait 16 000 tonnes. La génèse de sa construction date du 31 mars 1643, où les édiles créent la Chambre d'Abondance, assemblée permanente de notables qui achète et gère les grains en Provence, en Languedoc et en Beauce. Les grains arrivent de Bourgogne, de Franche-Comté et de Champagne. A partir du XVIIIe siècle la ville achète également du blé de mer (italien et méditerranéen). Avant la construction du grenier public, les grains étaient entreposés dans des locaux de fortune loués à grand frais. Puis en 1720, la nécessité d'engranger 82 000 hl de blé incite à la construction d'un nouveau bâtiment : le grenier d'abondance. Ce bâtiment s'inspire des premières façades de Bellecour construites par le même architecte, sur des plans de Robert de Cotte, on retrouve le même rythme des travées et la même mise en valeur du centre par un fronton orné d'un cartouche aux armes royales et cornes d'abondance qui versent des fruits et des épis de blé. Les premiers niveaux sont voûtés. Le grain arrive par voie d'eau, est déchargé, monté à l'étage, entreposé. Ce grain est ensuite redistribué dans les magasins du rez-de-chaussée qu'il gagne par un couloir en pierre de taille percé dans la voûte. En 1762 est tenté l'essai d'une étuve pour dessécher mécaniquement les blés. Les bâtiments de l'Abondance relèvent d'une architecture fonctionnelle : proximité de la Saône et de son port spécialisé, facilité d'aération, système de trappes et de gaines de pierre assurant la descente des blés sur trois étages jusqu'au lieu de la mise en sac et du pesage. Après l'édit de libre circulation des grains (1763), le bâtiment, devenu inutile, est désaffecté et transformé en caserne en 1777 : magasin d'artillerie, arsenal puis caserne, jusqu'en 1987. Le départ de la Gerdarmerie nationale permet alors au ministère de la Culture d'y installer la DRAC Rhône-Alpes ainsi que les studios de danse du Conservatoire national supérieur de musique, installé quant à lui, depuis 1988, dans l'ancienne Ecole vétérinaire située juste en face, sur la rive droite de la Saône. Pour aménager les locaux adaptés à ses nouvelles fonctions (bureaux, laboratoires, salles de réunion, studios de danse), le ministère de la Culture a fait appel aux architectes Valode et Pistre et associés. Le parti proposé permet de laisser intacte la structure d'origine et d'intégrer les éléments modernes dans un souci de sobriété et d'authenticité. Commencés en septembre 1991, les travaux se sont achevés en mars 1993 pour un coût total de 65 millions de francs. Le grenier d'abondance est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (arrêté du 25 mai 1987), à l'exception de la façade occidentale et de l'escalier principal qui ont été classés au titre des monuments historiques (arrêté du 30 juin 1990).

L'édifice présente une architecture tout à fait exceptionnelle : trois niveaux superposés, trois files de voûtes d'arête retombant sur deux séries de piliers de pierre et deux rangées de pilastres engagés dans les revers des façades. Au centre de ce bâtiment rectangulaire aux dimensions imposantes, 130 m de long, 18 m de large, un avant-corps saillant, en pierre de taille, pourvu d'un fronton triangulaire sobrement décoré, introduit à un grand escalier (annexe 1) à quatre noyaux et trois volées droites donnant accès aux étages. De part et d'autre de l'escalier, se déploient deux files de colonnes séparant chacun des trois premiers niveaux de l'édifice en trois nefs longitudinales, avec quarante-quatre colonnes par niveau. Toutes les travées sont de même dimension, hormis celles qui encadrent l'escalier et celles des extrémités nord et sud qui sont plus étroites. Le dernier niveau est charpenté, sans colonnes aucunes. Aux extrémités du bâtiment se trouvent deux escaliers secondaires. Ils ne figurent pas dans le devis. Ce sont probablement des ajouts ultérieurs en remplacement des toboggans de manutntion. Au Grenier d'Abondance, la pierre de taille est utilisée pour les éléments ayant un rôle structurel majeur ou une dimension esthétique particulière : façade de l'avant-corps, chaîne d'angle, encadrement des baies, supports (colonnes et pilastres), escalier principal. L'enveloppe du bâtiment elle, et les murs de cage de l'escalier sont en maçonnerie. Les deux roches retenues pour la construction du Grenier sont le calcaire à gryphées et la pierre de Villebois.

  • Murs
    • pierre
    • pierre de taille
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier
  • Protections
    inscrit MH, 1987/05/25
    classé MH, 1990/06/30

Le grenier d'abondance est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (arrêté du 25 mai 1987), à l'exception de la façade occidentale et de l'escalier principal qui ont été classés au titre des monuments historiques (arrêté du 30 juin 1990). Périmètre UNESCO (photo en cours)

Documents d'archives

  • Archives de l'armée de Terre (Vincennes) : Art. 8, section 1 (place françaises, 1680-1880), carton 1 n° 40. Note sur le casernement de Lyon et sur les moyens de l'améliorer. 1821

  • Archives de l'armée de Terre (Vincennes) : Art. 8, section 1 (place françaises, 1680-1880), carton 2 n° 5/5. Projet pour 1827, plans, coupes, élévations, projet pour établir de grandes latrines et une cour d'environ 12 m. de largeur. 1827

  • AM Lyon : DD 288, f° 41, Le roi autorise la construction du Grenier. Registre des actes consulaires, Cholier, prévôt des marchand (f° 136) 1722

  • AM Lyon : DD 288, f° 43, recherche d'entrepreneurs pour construire le Grenier 1722

  • AM Lyon : BB 292, f° 179-180, Règlement des entrepreneurs Fahy et Perrache. 1722

Bibliographie

  • GARDES, Gilbert, Lyon, l'art de la ville. t. 2, Architecture-décor, 1988

    p. 30
  • NICOLIER, Anelise, Le grenier d'Abondance : étude archéologique du bâti. Rapport de stage, Master 2 Professionnel, patrimoine architectural du moyen-âge à la période contemporaine, SRA, 2006-2007

  • Le grenier d'Abondance chronique des travaux et des jours, photographies de Jacqueline Salmon. Drac Rhône-Alpes, 1993

  • Précis chronomogique de l'histoire de Lyon. Rev. Lyonnais, t. 1, 1835

    p. 442
  • TARDIEU, Joëlle, Utilisation du matériau pierre dans le Grenier d'abondance de Lyon, (Service Régional de l´archéologie - DRAC Rhône-Alpes et UMR 5138) avec la participation de Marcel Geay (compagnon) 1998

  • CHARVET. Lyon artistique, architectes Lyonnais, notices biographiques et bibliographiques. Lyon, 1899. 436 p. : ill. ; 28 cm

    p. 27
  • CLAPASSON, André. Description de la ville de Lyon avec des recherches sur les hommes célèbres qu'elle a produits. Lyon : impr. A. Delaroche, 1741. XVI-283 p. ; 17 cm. [Réimpr. Lyon, 1761 ; rééd. annotée et ill. par G. Chomer et M.-F. Perez. Seyssel : Champ Vallon, 1982]

    p. 150-151 (ill.)
  • STEYERT, André, Nouvelle Histoire de Lyon, Lyon, 1895 -1939

    fig. 528

Documents figurés

  • Plan et vue du bâtiment de l'Abondance. D'après Séraucourt. STEYERT, André, Nouvelle Histoire de Lyon, T 3, Lyon, 1895 -1939

    fig : 528

Annexes

  • Description de l'escalier par A. Clapasson
  • Jean Pistre et Denis Valode, juin 1988
  • Utilisation du matériau pierre
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon