Dossier d’œuvre architecture IA69001378 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Filature et tissage de soie J.B. Martin actuellement logements
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes - Tarare
  • Commune Tarare
  • Adresse rue (de) Lyon , avenue Edouaud-Herriot , chemin du vert Galant
  • Cadastre 1999
  • Dénominations
    usine textile
  • Précision dénomination
    usine pensionnat
  • Parties constituantes non étudiées
    bureau, atelier de fabrication, écurie

Jean-Baptiste Martin est l’exemple type de l’industriel paternaliste du XIXe siècle. Il a fondé l’une des plus importantes affaires de la Fabrique lyonnaise. La manufacture qu’il fait édifier à Tarare, est l’un des derniers bâtiments les plus représentatifs d’un mode social de travail révolu : l’internat industriel. Ce type d’organisation du travail fut très répandu dans la région Rhône-Alpes. La filature et le tissage sont ici par leur taille, par leur architecture, par la renommée de l’entreprise, le plus souvent cités dans la région, où ce mode social d’organisation du travail fut le plus répandu.

L’usine est construite de 1839 à 1843 par l’architecte Eugène Toussaint Cateland sur le modèle des manufactures en étage. Elle rassemblait une main-d’œuvre de jeunes filles âgées de 12 à 21 ans, logées et nourries à l’usine. 500 jeunes filles pauvres de tous pays sont confiées aux 22 sœurs de Saint-Joseph et à l’aumônier qui loge sur place. Après un essai d’un mois elles sont apprenties pour 3 ans, puis deviennent ouvrières et peuvent toujours donner leur congé. Le travail s’effectue sous le contrôle de contremaîtres et la surveillance morale par les sœurs. Celles-ci outre la direction des âmes, sont également comptables, économes, infirmières. Elles accordent des primes par ordre de mérite. Des oriflammes de couleurs indiquent les places les plus méritantes. Le travail est de 12 heures par jour, ponctuées de pauses pour les repas et les récréations. Faiblement rémunérées, les ouvrières se constituent une dot sous forme d’un compte épargne patronal. Leurs gains sont à peine les 2/3 de ceux des ouvriers, tandis que les apprenties gagnent environ la moitié d’un ouvrier. Du point de vue patronal, les revenus sont tels, que ce mode d’organisation s’étendit très largement.

L’usine est éclairée au gaz et des réservoirs d’eau sont répartis pour les lavages, l’hygiène et pour lutter contre les incendies. Une cuisine collective et une boulangerie complètent l’organisation, avec la chapelle et l’école. La chapelle, de 400 m², située au troisième étage du moulinage possède une charpente apparente polychrome, en séquoia, à poinçons pendants sculptés. A l’école, les leçons de lecture, d’écriture et de calcul sont dispensées dès la seconde année de présence. 600 métiers mécaniques fonctionnent au départ à l’énergie hydraulique puis, à partir de 1849, grâce à une machine à vapeur. Cet outil de travail s’étendra sous le Second Empire, notamment avec le travail de la peluche en 1862.

Le site de Tarare est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1987. La protection porte sur le moulinage dans sa totalité et les écuries pour les façades et les toitures. Le tissage a été détruit en 1970. Seuls subsistent le moulinage, la maison de maître transformée en clinique et les écuries. Lesquelles offrent une architecture recherchée et un décor intéressant représentant une tête de cheval encadrée d’une moulure en forme de fer à cheval timbré dans la partie basse de la lettre « M » et surmontée de la date « 1844 ». Des traces du jardin d'agrément sont encore visibles. Des logements sociaux ont été construits dans le parc à côté des écuries. Le moulinage a été occupé, en partie, en location par une société d’import-export, et une partie réhabilité en logement social.

L'usine est divisée en deux parties distinctes : d’un côté, le moulinage et son internat et de l’autre, le tissage tenu par les ouvriers « libres », sans communication possible entre les deux. Le moulinage, situé à l’angle nord-est, est le seul élément de l’ensemble préservé dans son intégrité. Il s’agit d’un vaste bâtiment rectangulaire de trois étages et comble auquel s’ajoutent deux courtes ailes en retour vers l’arrière. Les murs, appareillés en pierre, présentent des fenêtres plein cintre. La toiture à quatre pans est réalisée sur une charpente bois. L’ensemble revêt un caractère austère et imposant.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    usine pensionnat
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1987
  • Précisions sur la protection

    Le site de Tarare est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1987. La protection porte sur le moulinage dans sa totalité et les écuries (remarquables) pour les façades et les toitures.

Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives municipales de Tarare On peut y consulter le cadastre, des documents relatifs au travail (F6 172), aux constructions et travaux (M1 115-127), aux logements (S3 250-254). Il existe également aux Archives municipales un fonds de photos (plaques de verre et tirages papier), contenant une trentaine de clichés des usines, château et propriétés des Martin à Tarare, qui datent des années 1930 environ. Chambres de commerce et d'industrie de Lyon et Tarare. On trouve à la chambre de commerce et d'industrie de Lyon les registres de procès-verbaux de la chambre de Tarare de 1816 à 1943, avec des lacunes. On peut y admirer notamment la signature de Jean-Baptiste Martin. Les comptes rendus des travaux de la chambre de commerce et d'industrie peuvent également fournir des renseignements intéressants sur le tissu industriel local. Bibliothèque nationale BN Impr [4°V 4431 : Manufactures de Velours et Peluches J.-B. Martin [Recueil Statuts], Lyon, 1898-1900, 2 volumes, formats divers. BN Impr [4°V 4431 : Manufactures de Velours et Peluches J.-B. Martin [Recueil Rapports à l'assemblée générale], Lyon, 1898-1904, 8 vol., formats divers. Il existe également des échantillons de tissus conservés au Musée historique des Tissus, à Lyon

Bibliographie

  • Peluche et velours, J.-B.Martin, exposé, organisation, développement depuis 1867, Lyon, imprimerie ALF.

    Louis Perrin & Marinet, 1873.

    CRMH Rhône-Alpes
    Peluche et velours, J.-B.Martin
  • Duprat Bernard, Paulin Michel, Tran François,

    l’architecture régionale du moulinage de soie, modèle savant, types et

    variantes de l’Ardèche, la Drôme et la Loire, laboratoire d’analyse des formes, Ecole d’architecture

    de Lyon, 1990.

    Duprat Bernard, Paulin Michel, Tran François
  • Dossier de protection,

    CID-Drac Rhône-Alpes, 1987.

    CRMH Rhône-Alpes
    Dossier de protection
  • Association pour le développement des études économiques et sociales, Rhône-Alpes : le textile sacrifié dossier J.-B. Martin, un cas typique, Lyon, février 1978, 84 p.82

    COMBIER Charles, Face to face Velvet. The conquest of a french genius, Jean-Baptiste Martin (1801-1867), novembre 1991, non publié.

    Extravagant lenghts. Velvet plush and velveteen, november 19, 1991-january 11, 1992,

    Fashion Institute of Technology (plaquette disponible à la bibliothèque du musée des Tissus de Lyon).

    GAILLARD Lionel, L'entreprise Martin à Tarare de 1836 à 1914, Mémoire de maîtrise sous la direction de Yves Lequin, Lyon, Université Lyon II, 224 p. et annexes.

    HEMMERT, Didier et SALERON, Gérard, Émile Huber et la peluche de soies ou du temps où Sarreguemines coiffait le monde, Sarregumeines : Confluence, 2010.

    AP

Documents multimédia

  • AD69-45 J 1-1108 : Manufacture J.-B. Martin, 1873-1989, répertoire numérique détaillé dressé par Isabelle Brunet, 1996 http://archives.rhone.fr/accounts/mnesys_cg69/datas/medias/IR_pour_internet/45%20J.pdf

    AD Rhône : AD69-45 J 1-1108

Annexes

  • cité ouvrière (AD69-45 J 1-1108 )
  • Chronologie
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel