Dossier d’œuvre architecture IA69001380 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Les ateliers SNCF de la Mulatière dit Oullins-machines, atelier de réparation de locomotives électriques puis Technicentre d'Oullins
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel
  • Hydrographies affluent du Rhône rivière Yzeron
  • Commune La Mulatière
  • Adresse quai Pierre-Sémard , rue Gabriel-Péri
  • Cadastre 2014 AL 3

Alphonse Clément-Desormes (1817-1879) est un ingénieur et entrepreneur français qui a eu notamment une action pionnière dans les chemins de fer avec laprise en sous-traitance de la traction de la ligne de Saint-Étienne à Lyon des frères Seguin. Sur cette ligne circulèrent les premières locomotives françaises, construites par Marc Seguin sur la base des locomotives de George Stephenson, qu’il équipa de son invention, la chaudière tubulaire. Il crée à Oullins en 1846-1847 la compagnie des hauts fourneaux et ateliers d'Oullins qui va produire des locomotives à vapeur. Suite à des problèmes de santé, il vend son entreprise (dont les installations d'Oullins) à la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France en 1854.

Ainsi entre 1840-1860, 15 locomotives à vapeur sortent des ateliers de La Mulatière. En 1853, la fusion des lignes ferrées aboutit à la naissance du PLM (Paris – Lyon Méditerranée). Entre 1860-1870, 40 locomotives sont construites dans ces mêmes ateliers.

En 1880, le site s'agrandit avec l'achat de terrains le long du Rhône, extension des ateliers à l'est du site (atelier des ressorts (cf photo), atelier des roues (1881) et chaudronnerie de fer (1882) (cf photo).

A noter, que sur la commune d'Oullins de l'autre côté de L'Yzeron, rivière affluent du Rhône, se trouvait la partie ateliers "voitures" dit Oullins-voitures au lieu dit de la Saulaie. Ce site a été démoli en 2009 pour la construction et l'extension à Oullins de la ligne B de métro.

L'après guerre est une phase de développement technologique pour les ateliers SNCF d'Oullins-machines. En effet, en 1954, la conception d'une locomotive à laquelle Oullins-machine participait atteignait la vitesse record de 331 km/h. D'autres innovations marquent ces ateliers : la "BB 9300" pour le tunnel sous la Manche, en 1976, la modification complète de la locomotive "le Zébulon" donnera naissance au TGV. En 1998, l'installation du BIG (Bureau Informatique Général) centre de gestion informatique qui gère tout le fret de France est un signe fort pour les ateliers machine d'Oullins.

Les ateliers de réparation de locomotives électrique d'Oullins de la commune de la Mulatière sont toujours en activité et emploient près de 800 salariés. Étaient employés 2 500 employés à l’ouverture et 1 200 il y a 10 ans.

Le technicentre d'Oullins est un des établissements de maintenance industrielle de la SNCF. Les missions principales de ce centre sont : révision et réparation des locomotives de la SNCF, la maintenance des pièces détachées, des missions d'ingénierie sur locomotive électriques et thermiques. Cet établissement, désigné plaque ingénierie locomotives de la SNCF, met son savoir-faire au service de la performance d'un parc de 1 700 engins. Les Unités Opérationnelles (UO) représentent des activités majeures pour les locomotives, pour le logistique Installations, pour l'Electrique et la Mécanique Moteurs. La modification de locomotives dans le cadre de la mise en cadencement du trafic ferroviaire concerne les Régions de Rhône-Alpes, Provence Cotes d'Azur, Bourgogne Franche Comté, Normandie, Picardie, Alsace... Ainsi que dans le cadre du développement du fret européen, pour notamment la Belgique et l'Italie.

De même la remise à niveau des locomotives, opération dites à "mi-vie" permettent d'assurer un service commercial pour une durée de 20 ans. L'Unité Opérationnelle logistique installation concerne le maintien du patrimoine, les études diverses, la sûreté du site, les installations et maintenance des chantiers et logistique de production. Il s'agit d'assurer les opérations de levage des engins, des gros organes déposés, ainsi que toutes les opérations de manutention par chariots élévateurs ou locotracteur. L'unité opérationnelle électrique consiste en de la maintenance et modification d'équipements électriques et électroniques, les cuves utilisées pour refroidir les semi-conducteurs de puissance qui équipent les TGV, les BB 26000, certaines automotrices. L'unité opérationnelle mécanique moteurs consiste en la modification d'équipements de la chaîne de traction ainsi que la maintenance des groupes tournants : les moteurs de traction, les génératrices principales, les alternateurs.

Site majeur, pour l'histoire nationale du chemin de fer (Marc Seguin). l'ensemble du site mérite une grande attention. Les hautes doubles-halles sont à conservées par leur qualité architecturale (charpente en béton) et leur présence dans le paysage. Tout projet urbain devra être à la hauteur du site.

En 2023-2024, l'agence Vurpas est retenue par la Métropole pour la réhabilitation de la halle 9, dans un projet appelé les grandes Locos.

Le site se compose d'une dizaine de bâtiments importants par leur taille de différente périodes de construction XIXe et XXe siècle. (cf: plan de localisation des ateliers, n° IVR82_20136900565NUCA.jpg).

Les bâtiments 1, 5, 6, correspondent à des série de halles à structure béton voutée sur plusieurs niveaux datant de la 1ère moitié du XXe siècle. Cette série de halles est intéressante architecturalement pour différentes raisons. L'atelier levage de caisse (n° 1 sur le plan), correspond à une série de trois halles accolées (datées de 1920 et 1928) dont une latérale moins haute, chaque arc est traité en console à chaque extrémité (photo IVR82_20136900661NUCA) avec une charpente béton remarquable toute en légèreté. L'atelier bogies (n° 5 sur le plan), est formé par une série de trois halles dont deux petites traitées en ailes, les pilastres de la façade principale se terminent par des chapiteaux stylisés (triglyphe) (photo IVR82_20136900683NUCA. Enfin, l'atelier peinture (n° 6 sur le plan) formé par deux halles de trois niveaux de grande hauteur, les sablières de toit rythment chaque poteau-poutre de la structure porteuse des façades latérales (photo IVR82_20136900625NUCA).

Le plan de 1863, indique la présence des bâtiments n° 3, 4, 18 et 16, atelier de maintenance des installation représentent les bâtiments les plus anciens (les plus anciens du site) (IVR82_20136900582NUCA ; IVR82_20136900625NUCA), ateliers en rez-de-chaussée avec encadrement des baies en briques : les exemples de l'atelier bobinage formant une série de 7 halles accolées en rez-de-chaussée, toit à longs-pans, du petit atelier en shed ainsi que les bâtiments qui longent l'Yzeron sur la partie sud du site et qui correspondent aujourd'hui aux services sociaux, restaurant d'entreprise et aux services médicaux.

Deux grandes halles en rez-de-chaussée, toits à long pans avec lanterneau, en alignement sur le quai dont une est identifiée en "chaudronnerie de fer", l'enseigne étant portée sur la façade nord, l'autre est l'atelier des ressorts datés vers 1882.

A l'entrée est localisé le bâtiment de la direction et administration d'un étage carré datant des années 1950-1960.

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    tuile mécanique
  • Couvertures
    • terrasse toit à longs pans lanterneau
    • extrados de voûte
    • shed
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    ensemble de construction mécanique

Le site des ateliers d'Oullins-machines sur la commune de la Mulatière est localisé en bordure de l'autoroute A7 et du Rhône, à proximité du quartier de la Confluence et en face du parc de Gerland. Sa position d'entrée sud de la ville de Lyon ainsi que la qualité du bâti (grandes halles, charpente en béton exceptionnelle, etc...) lui confèrent des atouts urbains indéniables. La fermeture et la démolition de la partie Oullins-voiture en 2008-2009 dans le quartier de la Saulaie pour la construction-extension de la ligne B du métro, interrogent sur le devenir des ateliers Oullins-machines.

Rencontre en 2009 avec les étudiants du SADL de l'université de Lyon 2 : de monsieur Couffin (membre du club d’histoire de la Mulatière), Guy Chazal (cheminot retraité), monsieur Mertzweiller ancien responsable des services techniques de la ville de la Mulatière ainsi que monsieur Barret, maire de la commune de la Mulatière.

Documents d'archives

  • 1) Rencontre avec monsieur Couffin, membre du club d’histoire de la Mulatière, juin 2009. 2) Entretien avec monsieur Guy Chazal cheminot retraité, juin 2009.

Bibliographie

  • Journée de terrain à la mulatière (Université Lyon 2-SADL 2008-2009) : patrimoine industriel, site Ateliers SNCF et la Commune de la Mulatière, la ville au confluent du Rhône et de la Saône, auteurs Sylvie Angiboust, Amanda Vega, Jean-de-Dieu Ratsimbazafy, sous la direction scientifique de Nadine Halitim-Dubois, Inventaire du patrimoine, Région Rhône-Alpes.

    B Université Lyon II
  • Reynaud Frédéric, Patrimoine industriel, la Mulatière, Guide promenade (3), Chaumiel, 2020

    AP

Périodiques

  • Mathias Cécile, Mémoires de Mulatins, la Seconde Guerre mondiale vécue et racontée par les Mulatins, avril 2008.

    AP

Documents multimédia

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Bogie

Annexes

  • Entretien avec Guy Chazal cheminot retraité, 2009
  • Réhabilitation Vurpas 2023-2024 : Les grandes Locos
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon