L’immeuble à logements fait partie d’une seconde phase de construction de la Grande rue de la Croix-Rousse, sur la partie sud, qui se déroule durant le troisième quart du XVIIe siècle. La parcelle faisait partie d’un vaste domaine qui appartenait dès 1485 à Claude Paquelet. Ce domaine s’étendait entre la rue d’Ivry, la Grande rue de la Croix-Rousse, la rue Janin et la rue des Gloriettes. Autour de 1550, il est morcelé une première fois par Marie Peyrat, belle-fille de Claude Paquelet. Celle-ci décide de vendre les terrains nord longeant la Grande rue de la Croix-Rousse. Il s’agit de la première phase de lotissement de la Grande rue de la Croix-Rousse qui se déroule au cours du troisième quart du XVIe siècle. Concernant la partie sud de la Grande rue de la Croix-Rousse, il faut attendre le troisième quart du XVIIe siècle pour qu’Yzabeau Marlhet, descendante de la famille Paquelet, décide de vendre les terrains sur la partie sud de la Grande rue. Il s’agit de la deuxième phase de lotissement de la Grande rue de la Croix-Rousse qui s’effectue à partir de 1663. L’Historique des propriétés et maisons de la Croix-Rousse de 1350 à 1790, de Joseph Pointet mentionne une reconnaissance de propriété de 1674 indiquant une maison avec une cour. En 1758, lors d’une nouvelle reconnaissance de la propriété, il est mentionné une maison, une écurie, une fenière, une cour, un puits et une cave. Le bâtiment nord sur cour a été construit dans un deuxième temps et correspond certainement à la fenière réaménagée qui a été construire au cours de la première moitié du XVIIIe siècle. Les plans parcellaires indiquent qu’un ancien bâtiment sud sur cour, ayant un escalier hors-œuvre, a été détruit à la fin du XIXe siècle afin d’agrandir la cour. Le corps de bâtiment sur cour, parallèle à la rue, a été élevé au cours du deuxième quart du XIXe siècle, certainement par Monsieur Pesseylon qui en était le propriétaire. Cette partie d’immeuble est mentionné une première fois dans le recensement de la population de la commune de la Croix-Rousse en 1840, et indique la présence d’ouvriers en soie. Le bâtiment était au départ rattaché au n° 21 rue du Mail. Un passage était aménagé au rez-de-chaussée de ce bâtiment et permettait d’accéder directement aux parcelles des n° 21 et 23 rue du Mail. Pendant tout le XIXe siècle le n° 28 Grande rue de la Croix-Rousse et la partie de l’immeuble sur cour du n° 23 rue du Mail ont eu le même propriétaire. Cela explique cette volonté de créer un passage au sein de ces parcelles afin de rejoindre plus facilement la Grande rue de la Croix-Rousse et la rue du Mail.
En 1926, Messieurs Collard et Dervichian, déposent chacun un permis de construire afin de faire construire un atelier de tissage mécanique dans la cour. Monsieur Collard a pour maître d’œuvre l’entreprise Chenaud et Monsieur Dervichain l’architecte Louis Walzer demeurant à la Croix-Rousse. La construction de ces petits ateliers de tissage sur cour a condamné le passage établi entre le n° 28 Grande rue de la Croix-Rousse et les n° 21 et 23 rue du Mail. Ces ateliers sont aujourd’hui réaménagés en habitation privée.
L'immeuble accueille aujourd'hui un fleuriste ainsi qu’un salon de coiffure et les étages sont occupés par des logements. Les bâtiments sur cours sont aujourd’hui occupés par des logements.