L’immeuble à logements fait partie d’une première phase de construction de la Grande rue de la Croix-Rousse, sur la partie nord, qui se déroule durant le troisième quart du XVIe siècle. La parcelle faisait partie d’un vaste domaine qui appartenait dès 1485 à Claude Paquelet. Ce domaine s’étendait entre la rue d’Ivry, la Grande rue de la Croix-Rousse, la rue Janin et la rue des Gloriettes. Autour de 1550, il est morcelé une première fois par Marie Peyrat, belle-fille de Claude Paquelet. Celle-ci décide de vendre, à la mort de son mari, les terrains nord longeant la Grande rue de la Croix-Rousse. Il s’agit de la première phase de lotissement de la Grande rue de la Croix-Rousse. A partir de 1663, une deuxième phase de lotissement s’effectue au sud, lorsqu’une des descendantes de la famille Paquelet, Yzabeau Marlhet, décide de vendre les terrains longeant la partie sud de la Grande rue de la Croix-Rousse. L’Historique des propriétés et maisons de la Croix-Rousse de 1350 à 1790, de Joseph Pointet mentionne qu’au XVIe siècle, les n° 56, 58 et 60 Grande rue de la Croix-Rousse formaient une seule propriété. En 1559, Monsieur Martin Pente, maçon demeurant à Lyon, acquiert le terrain consistant en une pie de terre. Une reconnaissance de 1583 indique que le terrain contient désormais une maison et une vigne. Une description plus précise de la propriété est réalisée lors d’une nouvelle reconnaissance datant de 1675. Il s’agit désormais d’un tènement composé de trois corps de maisons consistant en plusieurs membres et pavillons. La propriété présente également une cour, un puits et un jardin commun. A la fin du XVIIIe siècle, l’ensemble de la propriété semble se diviser entre trois propriétaires. Le 17 avril 1831, Monsieur Jean Bleton, boucher et propriétaire, demande l’autorisation de reconstruire la façade depuis le premier étage. Le registre de 1834 des nouvelles constructions soumises aux contributions mentionne que Monsieur Jean Bleton a fait exhausser sa maison d’un étage. L’immeuble accueille aujourd’hui un magasin de vêtements au rez-de-chaussée et les étages sont occupés par des logements.
Le bâtiment sur cour n’apparaît pas sur le plan cadastral napoléonien de 1828, mais est représenté une première fois sur le plan topographique de la ville de Lyon et ses environs réalisé par Rembielinski et Dignoscyo en 1847.