L’usine Obsession-Établissements Gilmo, située avenue Galline angle avenue Roger Salengro à Villeurbanne, est une manufacture de sous-vêtements (lingerie, corsetterie et maillot de bain) fondée en 1948. Elle déposera le bilan en 1975 en raison de la concurrence mondiale grandissante.
Les Etablissements Gilmo, qui avaient deux autres usines à Cuisery et Crémieu, ont été mis en liquidation le 10 octobre 1975. Refusant la fermeture, une partie du personnel a occupé l’usine pendant 31 mois pour demander la reprise de l’activité et le maintien de l’emploi. Lors de sa séance du 25 avril 1977, le conseil municipal de Villeurbanne a adressé un vœu au préfet du Rhône pour que soient étudiées « les possibilités de relance de la fabrication et du maintien de l’emploi ». La Ville avait également soutenu les ouvrières en difficulté dans le cadre du Fonds municipal d’aide en débloquant la somme de 59 000 francs.
Le personnel, essentiellement féminin, organise alors l’occupation de l’usine, occupation appuyée par différents syndicats, notamment la CGT, mais aussi d’autres collectifs en grève comme les mécanos d’AMTEC (usine de machines-outils villeurbannaise en train de fermer ses portes elles aussi) ou la municipalité.
L’occupation dure 30 mois, au terme desquels la bataille est perdue pour les ouvrières. Elles sont obligées de rendre les clés de l’usine en 1978. L’histoire de cette occupation extraordinaire fait apparaître le courage et la ténacité de ces femmes dans une période encore très sexiste (le personnel d’encadrement était entièrement masculin par exemple) ainsi que l’amertume de la fermeture. L’usine elle-même, longtemps restée en friche, n’a été détruite qu’en 2011 et 2014, dans l'indifférence. (La lutte - Le Rize+ (villeurbanne.fr))
L'entreprise LA GAINE OBSESSION ETABLISSEMENTS GILMO a été fermée le 25 décembre 1984.
En 1970 : Les ateliers de montage étaient au premier étage et l’atelier de coupe, où j’étais, se trouvait au rez-de-chaussée. On entrait par l’avenue Galline. Nous étions plus de 150 personnes. En mai 68, quand ont commencé les grèves, M. Bourvis, le patron, ne voulait pas qu’on arrête le travail. Ce sont les ouvriers de la maison Bayard qui nous ont fait sortir. Ils sont entrés dans les ateliers, sont montés sur les tables pour nous dire d’arrêter le travail. Ils nous ont poussés dehors. Ça m’a marquée. La grève a duré un mois. Je venais tout juste de me marier, on n’avait pas un sou.( entretien Micheline Fabry) sources : Quand la lingerie se faisait Obsession (villeurbanne.fr)