Dossier d’œuvre architecture IA69001698 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Villa Lafont dit villa de la Ferrandière
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Hydrographies
  • Commune Villeurbanne
  • Lieu-dit
  • Adresse 22 rue Marc Sangnier , rue du 4 septembre 1797
  • Cadastre 2014 CO 182

Appelée également "villa la Ferrandière" du nom du quartier, la villa Lafont localisée au n° 22 rue Marc Sangnier, est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 29 avril 1991. Elle est conçue entre 1921 et 1925 par le Bureau Technique de Construction fondé après la première Guerre Mondiale par les ingénieurs Léon Lelièvre (1878-1938) et Léon Barbier (1849-1930). Regroupant plusieurs techniciens du bâtiment, il est l’un des premiers bureaux de la région lyonnaise spécialisés dans le béton armé.

Au début du XXe siècle, la famille Lafont est propriétaire d’une importante entreprise de textile à Lyon dont l’origine remonte au début du XIXe siècle. En 1919, une nouvelle usine est réalisée rue Dolard par le fabricant de vêtements de travail lyonnais Adolphe Lafont.

À la mort de son père, Adolphe Lafont (1870-1952) reprend l’affaire familiale et l’oriente vers la fabrication de vêtements de travail en coton. Il dépose en 1896 la marque « Adolphe Lafont-Lyon »  et le 7 mai de la même année épouse Pauline Falb qui le soutient activement dans le développement de son entreprise.

En 1904, Adolphe Lafont agrandit son entreprise en construisant une usine Grande-rue de Monplaisir, à Lyon ou il met en place la technique du velours de coton côtelé. Dès 1911, il acquiert un terrain mitoyen afin d’ériger une seconde usine.

En 1919, Adolphe Lafont fait l’acquisition de 20 ha de terrain, rue de la Cité  à Villeurbanne, afin d’implanter une nouvelle usine de tissage de 6 000 m² pouvant accueillir 400 métiers. Le couple, qui habite alors dans un appartement cours Gambetta, à Lyon, avec sa fille unique Marcelle (1905-1982), prévoit, sur le même lieu, la construction d’une villa avec jardin attenante à l’usine.

Madame Lafont collabore étroitement à l’élaboration de la villa dont les plans et dessins sont dressés en 1921. Elle oriente et influence les concepteurs dans leur choix, ce qui les amène à édifier une architecture aux tendances éclectiques. La construction de la villa est achevée en 1925

La villa Lafont adopte un plan géométrique rectangulaire de 14 m sur 17 m. Elle est orientée nord-sud dans le sens de la longueur. Le gros-œuvre est entièrement réalisé en béton armé laissé brut de décoffrage. Les qualités qu’offre ce matériau permettent de coiffer l’édifice d’un toit-terrasse.

Chaque élévation de 8, 85 m de haut possède une configuration qui lui est propre avec des bow-windows occasionnant des décrochements en façade. Les angles présentent des pans coupés, excepté l’angle sud-ouest qui comprend une tourelle avec une pergola, en réponse à celle surplombant l’entrée principale.

Elle est dotée de caves et d’un sous-sol semi enterré, surmonté d’un étage rehaussé par rapport au niveau du sol. Des claustras ceinturent le toit-terrasse végétalisé et ajoutent un élément de décor en façade.

L’élévation montre une architecture fermée sur elle-même, en déconnexion avec le jardin, configuration souvent présente dans l’Art nouveau. L’unique porte d’entrée établit le lien avec l’extérieur. La villa et le jardin aménagé en roseraie sont clôturés par un mur réalisé en béton surmonté de claustras aux motifs Art déco[8]. La face intérieure du mur est recouverte d’un treillage décoratif.

La conception intérieure de la villa Lafont s’éloigne des distributions traditionnelles et répond à un mode de vie nouveau. Le sous-sol accueille une buanderie, un appartement destiné aux domestiques et un garage occupant toute la largeur de l’édifice.

À l’étage, la villa s’ouvre sur un vaste hall carré éclairé par une verrière zénithale. Il constitue le cœur de l’édifice autour duquel s’articulent la cuisine-salle à manger, les chambres, la salle de bain et un cabinet de travail. Cette configuration permet l’absence de couloir. Le hall qui est un lieu de passage adopte également les fonctions de séjour et de réception. La cuisine et la salle à manger forment désormais un seul espace.

La distribution ouverte de la villa l’a fait qualifier de « maison sans porte ». L’organisation est à la fois inspirée des villas de la Renaissance italienne et de la maison antique romaine. Ainsi, le hall délimité par quatre colonnes doriques reprend la fonction de l’atrium.

  • Murs
    • béton
  • Couvrements
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1991/04/29
  • Précisions sur la protection

    Inscription par arrêté du 29 avril 1991 : la villa, ainsi que son jardin et son mur de clôture (cad. H 627)

    (Pas de dossier aux archives de la CRMH)

  • Référence MH

Bibliographie

  • BEAUFORT, Jacques. L'architecture à Lyon. Lyon et le Grand Lyon de 1800 à 2000. Jean-Pierre Huguet, Editeur, tome II, 2001, 308 p.

  • BONNEVILLE, Marc. Naissance et métamorphose d'une banlieue ouvrière, Villeurbanne. P.U.L., 1978

  • BELMONT Alain, Villeurbanne, 2000 ans d'esprit d'indépendance, Glénat, 2015.

  • BEGHAIN, Patrice, BENOIT, Bruno, CORNELOUP, Gérard, THEVENON, Bruno. Dictionnaire historique de Lyon. Lyon : éd. Stéphane Bachès, 2009. 1503 p.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon : 69-LYON DIC

Périodiques

  • Clémençon (Anne-Sophie), « Une villa d’ingénieur à Villeurbanne en 1921 », La Revue de l’Art, 1980, n° 47, p. 90-97.

    Bazin (M.-J.), « La Famille Adolphe Lafont », Rive Gauche, juin 1986, n° 97, p. 15-17.

    Navrot (Jacques), « La Saga des Lafont », Rive Gauche, mars 2003, n° 164, p. 20-24.

    DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
    p. 90-97.

Documents figurés

  • AM Lyon, 2S 456. Les cartes industrielles de France : le Rhône. 1932. Société de documentation industrielle, relevé effectué par Mr. Saint-Denis géomètre à Lyon, 1 : 10000

Documents multimédia

Annexes

  • Architecture moderne
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers