Château édifié dans la 1ère moitié du 17ème siècle. Le premier propriétaire connu est Gaspard de Mornieu, écuyer (fin 16ème siècle). La succession revient ensuite à son fils aîné Melchior de Mornieu, puis à la mort du fils de ce dernier, à son neveu François de Mornieu. A cette époque, le domaine de Gerland formait un ensemble de 133 hectares, estimé à 19 000 livres, « consistant en maison pour le maître, maison pour le granger, loges, écuries, feniers, cours, et jardins clos de murailles, en 702 bicherées de terre labourable, 109 bicherées de paquerages, 225 bicherées de broteaux ». Le 25 octobre 1682 est rédigée une quittance des ouvrages de fer blanc réalisés aux bâtiments, en particulier au pavillon du colombier, pour François de Mornieu, écuyer.

Les deux cheminées qui subsistent (pièce arrière à gauche au rez-de-chaussée et salle à l'étage) datent du 18ème siècle. Au début du 19e siècle, le château appartient à Marie Benoît Verset, agent de change à Lyon ; puis il est acheté par Joseph Émile de Montluzin, garde du corps de Louis XVIII, et en 1823, par Antoine Martin, ancien magistrat, conseiller à la cour d'appel de Lyon. La fille de ce dernier, Madame Chappet, transmet le château à ses trois fils, collectionneurs d'objets anciens. Ces derniers sans enfant laissèrent leur domaine à leurs neveux et nièces qui l'ont morcelé entre plusieurs propriétaires. C´est sur ces terrains que le quartier de Gerland va se développer dès la fin du 19e siècle.

Au début du 20ème siècle, lorsqu'il devient propriété publique, le domaine a été transformé : l'aile accolée à droite du logis et les communs au-devant ont été démolis. En 1919, le maire de Lyon Edouard Herriot le fait transformer en foyer pour les mères célibataires, accueillies pendant la fin de leur grossesse et la période d'allaitement de leurs bébés, la Maison des Mères nourrices. L'institution est agrandie plusieurs fois en 1926, 1929 et 1932 (bâtiments étudiés, voir IA69004489). Au début du 20e siècle le site est reconverti en campus universitaire avec l'installation de l'école d'ingénieurs agronomes ISARA. Les constructions modernes sont démolies en 2004 et 2010, et seul le corps de logis ancien est conservé. La rue Jean-Baldassini est ouverte en 2003 sur le domaine, amputant la partie sud du parc.