HISTORIQUE

En 1873 la ville de Lyon entretient 143 écoles communales de garçons ou de filles. 82 d´entres elles sont laïques et 61 sont congréganistes. La majorité de ces écoles sont tenues dans des immeubles dont la ville est locataire et non propriétaire. (AC Lyon. 454 WP 16. Rapport de Monsieur Mazeran, inspecteur primaire à Lyon le 7 et 9 septembre 1873)

École de garçons et de filles

Les immeubles situés aux 279 et 320 rue Vendôme, devenue rue Chavant en 1939 en hommage à un adjoint au maire décédé, accueillent dès le dernier tiers du XIXe siècle deux écoles primaires ouvertes aux garçons pour l´une et aux filles pour l´autre.

La municipalité de la ville de Lyon loue à Monsieur Servonnet le 12 février 1867 le premier étage de l´immeuble situé au 279 rue Vendôme afin d´y installer une école de garçons et d´héberger les instituteurs des écoles congréganistes de la Guillotière (AC Lyon. 476 WP 33. Acte administratif enregistré à Lyon le 2 décembre 1874). Les frères de la doctrine chrétienne occupent les locaux jusqu´à la fin 1870, puis l´école est laïcisée. Monsieur Bonnoit devient directeur de l´école de garçon.

Au 1er octobre 1872 les frères réintègrent le premier étage de l´immeuble, sous la direction de Rabatel, dit frère Robustinien. Le nombre d´élèves augmente ainsi que celui des frères à héberger (ils sont vingt en 1874) (Monographie des écoles communales de Lyon depuis 1828 jusqu´en 1891, J. Janicot. 2 M 16. AC Lyon). Les locaux étant devenus insuffisants pour l´école et le logement des frères, Madame Lemerle, fille et héritière de Monsieur Servonnet décédé, propose de louer à la municipalité le rez-de-chaussée situé au-dessous des locaux scolaires. Le rez-de-chaussée servait précédemment d´écurie et de dépôt de chiffons. La municipalité accepte et projette de convertir les 208 mètres du rez-de-chaussée en trois pièces pour de nouvelles classes. (AC Lyon. 476 WP 33. Acte administratif enregistré à Lyon le 2 décembre 1874).

En avril 1880 l´école de garçons est à nouveau laïcisée, la direction est confiée à Monsieur Aucagne (Monographie des écoles communales de Lyon depuis 1828 jusqu´en 1891, J. Janicot. 2 M 16. AC Lyon).

En 1882 Monsieur Lemerle, époux de la fille et héritière de Monsieur Servonnet, loue à la municipalité un deuxième immeuble situé dans la cour du 279 rue Vendôme pour servir au fonctionnement de l´école de garçons (AC Lyon. 476 WP 33. Acte administratif enregistré à Lyon le 6 octobre 1882). Il y a 109 garçons inscrits à l´école à cette période (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre de l´inspecteur de l´académie au maire, Lyon le 4 août 1882).

Monsieur Lemerle loue également à la municipalité l´immeuble situé au 320 rue Vendôme afin d´accueillir une école de jeunes filles (AC Lyon. 476 WP 33. Acte administratif enregistré à Lyon le 24 avril 1886). Cette école est fondée et ouverte en avril 1857 par la Société d´instruction primaire du Rhône. Madame Baile-Reinier en est la première directrice, puis Mademoiselle Motteroz lui succède à ce poste en novembre 1862. La Société d´instruction primaire du Rhône cède l´école à la ville de Lyon le 1er avril 1871 (Monographie des écoles communales de Lyon depuis 1828 jusqu´en 1891, J. Janicot. 2 M 16. AC Lyon). Dans un premier temps Monsieur Lemerle loue uniquement le premier étage à la municipalité pour la tenue d´une école municipale de filles. Le reste de l´immeuble est loué à « des gens tranquilles de bonnes mœurs » (AC Lyon. 476 WP 33. Actes administratifs enregistrés à Lyon le 24 mars 1873, et le 24 avril 1886). Il loue ensuite à la ville une partie du rez-de-chaussée et le premier étage.

Les baux liant la municipalité à Monsieur Lemerle pour la location des immeubles du 279 et 320 rue Vendôme expirent le 24 juin 1892. Peu de temps avant, celui-ci a cédé ses constructions aux Hospices civils de la ville de Lyon (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre de l´architecte en chef au maire, Lyon le 25 juillet 1892). La municipalité signe ensuite un bail avec les Hospices civils pour une durée de quinze ans. Au moment de la signature du bail, les Hospices cèdent à la ville les constructions situées aux 279 et 320 rue Vendôme (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 8 août 1892).

En 1894 la municipalité désire devenir propriétaire de la parcelle de terrain qu´elle loue aux Hospices civils. Elle leur propose un échange de terrains. La Ville leur céderait à titre gratuit différentes parcelles d´une superficie de 1761 m2 en échange de deux parcelles rue Vendôme d´une superficie de 1780 m2 (AC Lyon. 476 WP 33. Rapport au conseil municipal par le maire, Lyon le 19 juillet 1894). Les Hospices approuvent ce projet ainsi que le conseil municipal le 27 juillet 1894 (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 27 juillet 1894).

En 1880 la municipalité considère que le nombre de groupes scolaire est insuffisant. Elle acquiert des terrains pour construire des groupes scolaires dans chaque arrondissement, et fait appel à des architectes lyonnais n´appartenant pas à l´administration municipale (AC Lyon. 454 WP 25. Délibération du conseil municipal à Lyon le 25 mai 1880). Cependant, pour le groupe scolaire de la rue Vendôme (279 et 320), la municipalité fait le choix de rénover les bâtiments et ne construit qu´un seul immeuble pour l´école des filles.

En 1892 le maire envisage une transformation des bâtiments scolaires, il demande à Abraham Hirsch de lui soumettre un avant-projet. Abraham Hirsch est l´architecte en chef de la ville depuis le premier janvier 1871. Le 1er août 1892 l´architecte en chef fait plusieurs propositions ; il commence par suggérer la démolition du bâtiment situé dans la cour du 279 rue Vendôme afin d´y construire une école de filles. Cette école aurait quatre classes avec préaux couverts et découverts, parloir et logement pour le concierge. L´entrée de l´école se ferait rue du Château. L´architecte propose de transformer l´école de garçons en supprimant les classes de l´école de dessin placé au rez-de-chaussée afin d´y créer un préau couvert. Il faudrait prévoir l´exhaussement du premier étage avec une modification des fenêtres, afin de donner plus d´air et de lumière aux classes. L´architecte suggère également la construction d´un pavillon à l´angle des rues Vendôme et du Château pour abriter une bibliothèque pédagogique, le logement du concierge, un parloir et l´escalier principal. Cet escalier remplacerait les escaliers en bois placés précédemment à l´extérieur. Quant à l´immeuble du 320 rue Vendôme il pourrait recevoir l´école de dessin dépossédée de ses classes. Cette appropriation engendrerait une transformation complète des locaux et aurait l´avantage de séparer distinctement l´école de dessin pour adultes et enfants de celles pour garçons et filles (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre du chef de bureau au maire, Lyon le 1er août 1892).

Le conseil municipal approuve les travaux pour l´école de garçons et demande à ce qu´ils soient exécutés avant la rentrée scolaire du 3 octobre 1892 (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 13 septembre 1892). Hirsch dresse rapidement un devis estimatif qui s´élève à 12 000 francs (AC Lyon. 476 WP 33. Devis estimatif des réparations de l´école de garçons, A. Hirsch, Lyon le 19 août 1892).

Le 22 août la municipalité signe des traités de gré à gré avec les adjudicateurs de l´entretien des bâtiments communaux pour les travaux de l´école de garçons. Il s´agit de :

Terrassement, maçonnerie, pierre de taille et ciment, Henri Monthioux ; charpente et menuiserie, Louis Paradon ; serrurerie, Toussaint Dumosca ; plâtrerie, peinture et vitrerie, Jules Mouton ; ferblanterie, zinc, plomberie, couverture en ardoise, Eugène Faure ; gaz, Louis Guicherd (AC Lyon. 476 WP 33. Actes de soumission, Lyon le 22 août 1892).

Les travaux débutent le 24 août 1892 : ils comprennent l´exhaussement du bâtiment, l´agrandissement des fenêtres, la réfections des croisées, la construction de cloisons de séparation et plafonds, la pose d´un parquet et des boiseries, l´installation du gaz, l´établissement d´une toiture vitrée sur la galerie extérieure, la réfection des enduits, le badigeon et la peinture. Contrairement à ce qui était prévu, ils ne sont pas complètement achevé pour la rentrée scolaire du 3 octobre. Il reste encore à exécuter des travaux de badigeon et de peinture à l´intérieur, et la vitrerie du couvert de la galerie à l´extérieur (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre de A. Hirsch au maire, Lyon le 6 octobre 1892).

Le 3 juillet 1893 l´architecte en chef soumet au maire un projet en vue de la transformation des bâtiments scolaires situés au 279 et 320 rue Vendôme. Ce projet comporte trois phases, premièrement l´achèvement de l´école de garçons, puis le transfert de l´école de filles et la démolition du bâtiment dans la cour de l´immeuble, enfin la construction d´une école de fille à sa place (AC Lyon. 476 WP 33. Projet de A. Hirsch au maire, Lyon le 3 juillet 1893). L´architecte dresse un devis estimatif de 120 000 francs pour l´ensemble des travaux (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 27 juillet 1894).

Les travaux sont programmés et échelonnés sur plusieurs périodes de vacances scolaires afin de ne pas perturber la tenue des classes. Les premiers travaux sont prévus pour les vacances de l´année 1894. Ils concernent l´achèvement de l´école de garçons avec la création d´un préau couvert et la réfection des façades de l´immeuble au 279 rue Vendôme. Il est également prévu une appropriation du rez-de-chaussée de l´immeuble du 320 rue Vendôme pour recevoir les classes de l´école de dessin placées dans le bâtiment sur cour du n° 279, bâtiment qui doit être démoli. Ces travaux sont réalisés par les adjudicataires de l´entretien des bâtiments communaux (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre à A. Hirsch, Lyon le 8 août 1894) Ils débutent le 14 août. (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre de A. Hirsch au maire, Lyon le 1er octobre 1894).

Terrassement, maçonnerie, pierre de taille et ciment, Frères Faufingue ; charpente et menuiserie, Pansu et fils ; serrurerie, Émile Dauphin ; plâtrerie, peinture et vitrerie, Dominique Bastion ; ferblanterie, zinc, Eugène Faure ; gaz, Louis Guicherd ; installation des eaux, Landier fils (AC Lyon. 476 WP 33. Actes de soumission, Lyon le 17 août 1895).

La deuxième période de travaux est planifiée pour les vacances de l´année 1895. Il s´agit de la construction de l´école de filles, qui serait réalisée par des entrepreneurs choisis par adjudication publique.

La dernière période de travaux aurait lieu aux vacances de 1896, elle permettrait la construction du pavillon à l´angle des rues Vendôme et du Château, ainsi que l´appropriation du premier étage de l´école de filles au 320 rue Vendôme afin de recevoir le complément des classes de l´école de dessin. L´architecte en chef de la ville constate qu´il subsiste une petite construction à l´emplacement prévu pour la construction du pavillon. La petite construction paraît ancienne et ne dispose que d´un étage, elle se situe au 281 rue Vendôme. Elle est louée à la Ville par Monsieur Sallavin, négociant en vins. Il accepte sans difficulté de rendre à la ville ce bâtiment pour qu´il soit détruit. Les frères Faufingue, adjudicataires de l´entretien des bâtiments communaux, s´engagent à démolir le bâtiment en échange des matériaux qu´ils en retireront (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre de A. Hirsch au maire, Lyon le 29 juin 1896).

Le bureau municipal d´hygiène fait un rapport le 7 novembre 1894 sur le projet de transformation des bâtiments scolaires. Il constate une insuffisance de l´éclairement naturel, de l´éclairage et de la ventilation. L´architecte en chef leur répond qu´il ne veut pas modifier son projet « pour ne pas entraîner des dépenses inutiles » (AC Lyon. 476 WP 33). Le Conseil départemental d´hygiène et le Conseil des bâtiments civils sont quant à eux favorables au projet sous réserve de quelques modifications (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 16 juillet 1895). Ils demandent de fermer par cloison vitrée la galerie extérieure qui dessert les classes du premier étage de l´école des garçons et d´élargir sensiblement cette galerie. Ils souhaitent également que les cloisons séparant les classes du couloir du premier étage soient munies de châssis d´aération. A la suite de ces instructions Hirsch modifie ses plans et dresse un nouveau devis pour la totalité des travaux, qui s´élève à 150 084 francs. La municipalité approuve les nouveaux plans et le devis (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 16 juillet 1895).

La municipalité dresse un cahier des charges pour l´adjudication des travaux concernant l´école des filles le 12 septembre 1895. Les adjudicataires sont :

Terrassement, maçonnerie, pierre de taille et ciment, Aimé Fauché ; charpente, Albert Mally ; menuiserie, Jean-Baptiste Cavard ; serrurerie, Joseph Bernard ; plâtrerie, peinture et vitrerie, Louis Vellisson ; ferblanterie, zinc, plomb, Auguste de Bussy ; gaz, Louis Guicherd ; installation des eaux, Auguste de Bussy (AC Lyon. 476 WP 33. Procès verbal d´adjudication, Lyon le 20 mars 1896).

Le maire nomme par arrêté le 3 juin 1896 Monsieur Renbeau comme géomètre vérificateur ; il doit tenir la comptabilité des travaux et remettre un compte rendu par mois. Ce qu´il fera entre le 9 novembre 1896 et le 9 novembre 1897 (AC Lyon. 476 WP 33. Arrêté du maire, Lyon le 3 juin 1896).

Lors de la construction de l´école de filles une partie de la rue du Château a été nivelé et cela a entraîné une surélévation du bâtiment d´environ 1m10. Par conséquent il fallait remblayer sur une même hauteur le sol du préau découvert. L´architecte propose par la même occasion d´ajouter des trottoirs le long de la façade sur cour, ainsi que des canaux pour conduire, soit à l´égout rue Vendôme, soit à l´égout rue du Château, les eaux pluviales et ménagères. Hirsch présente un devis de 8500 francs pour ces travaux supplémentaires, devis accepté par le conseil municipal (AC Lyon. 476 WP 33. Délibérations du conseil municipal, Lyon le 23 février 1897).

La construction de l´école de fille est retardée par une grève des maçons au mois de juillet 1897 (AC Lyon. 476 WP 33).

En 1963, à la suite d´une demande du directeur du groupe scolaire, Monsieur Bret, le lino de son bureau est changé pour la somme de 793 francs (AC Lyon. 425 WP 30. Lettre du directeur du service de l´architecture au maire, Lyon le 11 décembre 1963).

Le directeur du groupe scolaire fait une requête en janvier 1963 auprès du maire afin de remplacer les sièges de la salle de cinéma scolaire. Celle-ci serait utilisée « presque constamment » pour diverses activités : le jeudi pour les séance de cinéma données aux enfants, tous les samedis en fin de journée pour des films éducatifs, tous les mois pour une séance de cinématographe proposée aux parents. Il s´y tient également des conférences et des réunions. La salle aurait été remise à neuf deux ans auparavant, avec l´appareillage cinématographique. Cependant les sièges, ayant été récupérés par les professeurs dix ans avant, sont pour la plupart hors d´usage. Le directeur a besoin de 144 sièges, répartis en 18 rangées de 8 sièges, et de 36 strapontins (un à chaque extrémité d´une rangée). Le remplacement des sièges est estimé à 8620 francs, le maire donne son accord (AC Lyon. 425 WP 30. Lettre du directeur de l´école 13 rue Chavant au maire, Lyon le 12 janvier 1963).

Lors d´une visite des locaux de l´école des garçons en 1969 les services municipaux constatent un degré d´usure important des escaliers menant du rez-de-chaussée au premier étage. Une remise en état des marches, ainsi que l´installation d´une bande antidérapante de corindon sont préconisées par le service de l´architecture. Les travaux, qui s´élèvent à 4200 francs, sont acceptés par le maire (AC Lyon. 425 WP 30. Lettre du directeur du service de l´architecture au maire, Lyon le 30 Juin 1969).

Les toilettes de la cour de l´école de garçons nécessitent une totale réfection en 1969. Le devis des travaux, qui s´élève à 60 000 francs, est approuvé par le maire (AC Lyon. 425 WP 30. Lettre du directeur du service de l´architecture au maire, Lyon le 30 janvier 1969).

En 1979 la ville de Lyon souhaite modifier la galerie de l´école des garçons. Elle demande au bureau d´étude « Architecture de la ville de Lyon » de présenter des projets de réfection. Deux projets sont proposés le 26 mai 1979. Dans les deux cas la galerie serait rehaussée pour s´aligner sur le niveau de la toiture ; le premier étage aurait ainsi une hauteur de 3 mètres 90. Les fenêtres seraient complètement modifiées. A l´origine la galerie était éclairée par neuf fenêtres hautes. Le premier projet envisageait trois baies jumelées de forme trapézoïdale, au-dessus des poteaux métalliques. Entre ces baies il y aurait des petites ouvertures en forme de triangles ou de losanges, elles aussi au-dessus des poteaux (AC Lyon. 2 MI 5370680. Réfection de galerie, groupe scolaire Jean-Marie Chavant, Lyon le 26 mai 1979). Le deuxième projet fait le choix de quatre fenêtres rectangulaires, qui ne seraient pas au-dessus des poteaux mais dans l´alignement des fenêtres du rez-de-chaussée. Il y aurait également entre elles des petites ouvertures, de forme carrée ou rectangulaire (AC Lyon. 2 MI 5370681. Réfection de galerie, groupe scolaire Jean-Marie Chavant, Lyon le 26 mai 1979). Dans les deux projets les fenêtres s´ouvrent vers l´intérieur. La ville de Lyon a retenu le deuxième projet. Néanmoins il convient de préciser que la galerie n´a pas été rehaussée, elle a conservé sa hauteur originelle.

On observe que sur les plans de 1979 le préau couvert disposait de 9 fenêtres donnant sur la cour de l´école de garçons. Actuellement ces fenêtres n´existent plus, elles ont disparu ou ont été remplacé par des portes. Le gymnase du groupe scolaire est ainsi accessible par deux portes, une autre porte donne sur un local de rangement, et une dernière porte donne accès à l´ancien hall d´entrée de l´école de garçons. Il y a deux fenêtres au sud du préau, appartenant au cabinet médical du groupe scolaire, mais nous ne savons pas si elles sont d´origine.

École municipale de dessin

Le conseil municipal de la ville de Lyon souhaite en février 1881 créer une sixième école municipale de dessin et propose de l´implanter dans le troisième arrondissement, au 279 rue Vendôme. Le Conseil d´administration de l´école des Beaux-Arts en est informé, il se déclare favorable au projet (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre du Président du Conseil d´administration de l´école des Beaux-Arts, Lyon novembre 1881).

La ville propose que l´école de dessin investisse le rez-de-chaussée de l´immeuble situé 279 rue Vendôme. L´école de garçon occupe le premier étage mais le rez-de-chaussée est inoccupé (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre de l´administration à Monsieur le Président du Conseil d´administration de l´école des Beaux-Arts, Lyon le 11 novembre 1881). L´école de dessin peut également installer sa bibliothèque pédagogique au rez-de-chaussée du bâtiment situé dans la cour du 279 rue Vendôme. Le reste du bâtiment est dédié au logement du directeur et du concierge de l´école des garçons (AC Lyon. 476 WP 33. Lettre du chef de bureau au maire, Lyon le 1er août 1882).

Le maire demande à l´architecte en chef de la ville, Abraham Hirsch, de lui présenter un projet pour cette école municipale de dessin. Elle est destinée à former des garçons et des hommes adultes (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre de l´architecte en chef à Monsieur le Président du Conseil d´administration de l´école des Beaux-Arts, Lyon le 21 décembre 1881). L´architecte en chef dresse un devis du montant des travaux à réaliser et du mobilier à fournir, qui s´élève à 6500 francs (AC Lyon. 84 WP 25. Devis de A. Hirsch pour le maire, Lyon le 7 février 1882). Le conseil municipal approuve ce devis et créé officiellement l´école municipale de dessin de la Guillotière dans une séance du 8 juin 1882 (AC Lyon. 84 WP 25. Rapport du maire au conseil municipal, Lyon le 9 septembre 1882).

Un décret du président de la République (Jules Grévy) du 20 février 1883 confirme l´existence légale de l´école municipale rue Vendôme.

Joseph Dubuisson est nommé directeur de l´école municipale de dessin qui ouvre le 23 octobre 1882. Deux professeurs encadrent les 87 élèves inscrits (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre de Joseph Dubuisson au maire, Lyon le 23 octobre 1882). Le conseil d´administration de l´école des Beaux-Arts fait savoir à l´administration municipale que les élèves sont à l´étroit dans leurs locaux. Le conseil municipal leur propose la création de deux nouvelles classes (AC Lyon. 84 WP 25. Délibération du conseil municipal, Lyon le 23 octobre 1882). L´architecte en chef suggère alors au maire d´affecter les deux salles du rez-de-chaussée du bâtiment sur la cour à l´école de dessin (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre de l´architecte en chef au maire, Lyon le 11 novembre 1882). Ces salles permettraient la création d´un cours de dessin linéaire et de l´héréotomie, d´une classe de modelage et l´installation d´une bibliothèque pédagogique pour les enseignants.

Les entrepreneurs pour la fourniture du mobilier sont :

Fourniture de mobilier ordinaire, Messieurs Carré et Jolivet ; fourniture de 30 tables bidets Monsieur Dumond (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre de A. Hirsch au maire, Lyon le 9 septembre 1882, Lettre au préfet du Rhône, Lyon septembre 1882).

Les entrepreneurs pour les travaux d´aménagement de l´école sont les adjudicataires de l´entretien des bâtiments communaux :

Terrassement, maçonnerie, pierre de taille et ciment, Frères Faufingue ; charpente et menuiserie, Pansu et fils ; serrurerie, Émile Dauphin ; plâtrerie, peinture et vitrerie, Dominique Bastion ; ferblanterie, zinc, Eugène Faure ; gaz, Louis Guicherd ; installation des eaux, Landier fils (AC Lyon. 476 WP 33. Actes de soumission, Lyon le 17 août 1895).

L´école a 130 élèves inscrits en 1889 et deux professeurs (AC Lyon. 84 WP 25. Lettre du président du Conseil d´administration de l´école des Beaux-Arts, Lyon le 8 mai 1889).

En 1890 la municipalité crée un cours de dessin de figure à l´école municipale de dessin de la rue Vendôme (AC Lyon. 84 WP 25. Délibération du conseil municipal, Lyon le 21 octobre 1890).

L´école municipale de dessin de la Guillotière est transférée à la rentrée d´octobre 1897 dans le bâtiment restauré situé au 320 rue de Vendôme. Les professeurs sont alors au nombre de cinq et il y a 220 élèves inscrits.

En 1923 une inspection par Monsieur Lefort, inspecteur de l´enseignement du dessin, indique que l´école de dessin est « des plus importantes », et qu´elle est dirigée par Monsieur Lamotte, artiste et éducateur (AC Lyon. 84 WP 25. Rapport d´inspection, Monsieur Lefort, Lyon 1923).

École maternelle

Au début des années 1950 l´inspecteur d´académie observe que le quartier de la rue Chavant ne possède pas d´école maternelle. A la suite d´un recensement, il établit que près de 120 enfants pourraient fréquenter un tel établissement (AC Lyon. 425 WP 137. Lettre de l´inspecteur d´académie au préfet du Rhône, Lyon, 28 mai 1963). En 1954, la ville de Lyon demande à Monsieur Faure, architecte diplômé par le gouvernement, de présenter un avant-projet pour la construction d´une école maternelle (AC Lyon. 425 WP 137. Contrat d´architecte, Lyon, 4 octobre 1967). L´école maternelle aurait cinq classes et accueillerait une classe de garçons pour faire le lien avec le bâtiment adjacent (AC Lyon. 425 WP 137. Note du chef du bureau au maire, Lyon, 24 mars 1966). Le conseil municipal approuve le projet de l´architecte (AC Lyon. 425 WP 137. Délibérations du conseil municipal, Lyon, 18 juin 1956).

La ville acquiert le terrain au 9 rue Jean-Marie Chavant. Cependant le locataire, un commerçant, refuse de partir. La municipalité engage alors une procédure d´expropriation. Une autre difficulté vient compromettre le projet : les règles d´urbanisme régissant le secteur sont contraignantes. L´architecte doit réétudier le projet, et fait une nouvelle proposition en 1963. L´école maternelle serait cette fois-ci composée de trois salles de classes, d´une salle de jeux insonorisée, d´une salle de repos, d´une salle « de propreté » (avec wc, urinoir, lavabo), d´un vestibule d´entrée, d´un réfectoire, d´un bureau et d´un logement pour la directrice. Une cour de 500 m2 est également envisagée (AC Lyon. 425 WP 137. Lettre de l´inspecteur d´académie au préfet du Rhône, Lyon, 28 mai 1963).

Le nouveau projet de Faure est approuvé deux fois par le conseil municipal, une première fois en 1965, puis une deuxième fois pour valider le projet définitif (AC Lyon. 425 WP 137. Délibérations du conseil municipal, Lyon 3 mai 1965, 23 janvier 1967). Le montant des travaux est évalué à 820 000 francs.

Les travaux débutent en août 1967, avec la maçonnerie, et s´achèvent le 26 mars 1969 avec la pose de stores toiles. La réception définitive des travaux a lieu le jeudi 11 mars 1971, avec la venue à l´école maternelle de la commission chargée de la réception des travaux (AC Lyon. 425 WP 137. Procès verbal de la réunion de la commission de réception des travaux, Lyon, 11 mars 1971).

Les entrepreneurs qui sont intervenus dans la construction sont les suivants :

Terrassement, maçonnerie, Entreprise Courtaud, 71-73 rue Rachais Lyon 7e ; menuiserie et ferrage, Entreprise Raffis, 8 avenue des Combattants à Bron; serrurerie, Edmond Piguet, 8-10 rue du Creuzet à Lyon ; plâtrerie et peinture, Entreprise Neri, 31 rue d´Inkerman à Villeurbanne ; vitrerie, Entreprise Blatter, 250 cours Lafayette Lyon 3e ; carrelage, revêtement des sols, CDR Revet-sol, chemin des Pivolles à Décines ; plomberie, zinguerie et sanitaire, Entreprise Haguenauer et compagnie, 49 chemin du Buisset BP 32 à Oullins ; étanchéité, Société Oletra, 9 rue de Brest Lyon 2e ; Store toile, Établissement Ecochard, 23 avenue Jean Jaurès Lyon 7e ; électricité, Coopérative Nouvelle Électricité, 9 rue Richan Lyon 4e ; chauffage central, Équipements thermiques industriels, 38 quai Arloing Lyon 9e ; enseigne, SA Coster, 23 rue Childebert Lyon 2e ; plantation, pour l´aménagement pour la pose des plantations, STAL Frères et compagnie, chemin du Gabugy à Vaulx-en-Velin, pour les plantes, service des cultures du parc de la Tête d´Or (AC Lyon. 848 WP 23. Acte de soumission, Lyon, 29 mai 1967. Mémoires de travaux exécutés pour le groupe scolaire avenue Faure rue Chavant).

Dès sa construction l´école maternelle est intégrée au groupe scolaire rue Chavant avenue Faure, malgré une construction plus tardive que l´école de filles et de garçons.

DESCRIPTION

Le groupe scolaire se situe à l´extrémité sud-ouest d´un îlot, sur deux parcelles. L´îlot est délimité par le cours Gambetta au nord, la rue de Créqui à l´est, l´avenue Félix-Faure au sud et la rue Jean-Marie-Chavant à l´ouest. Les écoles de garçons et de filles sont disposées en parallèle de chaque côté d´une cour centrale. L´école de filles est flanquée d´une autre cour à l´est. L´école maternelle forme un L et s´aligne sur l´école de garçons. Elle dispose d´une longue cour, qui longe les autres cours et l´école des filles.

Les écoles de garçons et de filles sont orientées nord-sud, l´école de garçon est située le long de la parcelle, prolongée par l´école maternelle rue Jean-Marie-Chavant.

L´école de garçons comprend deux corps de bâtiment : un corps allongé le long de la rue Jean-Marie-Chavant, et un corps plus élevé, avec un toit à long pans à croupe, à l´angle de la rue Jean-Marie-Chavant et avenue Félix-Faure. L´école de filles est composée de trois corps de bâtiment : un corps nord-sud le long des cours, une tour d´escalier et un corps massé sur l´avenue Félix-Faure.

A l´origine l´accès au groupe scolaire se faisait par deux entrées : l´école des garçons par une porte d´entrée au 13 rue Jean-Marie-Chavant (anciennement rue Vendôme), l´école de fille par une porte d´entrée au 9 avenue Félix-Faure (anciennement rue du Château). L´entrée de l´école maternelle se fait par une porte d´entrée au 9 rue Jean-Marie-Chavant.

Le dessus de porte de la porte d´entrée de l´école de garçons est orné de l´inscription « école communale de garçons », ainsi que de « RF » sur un claveau. Une autre inscription est lisible sur le mur à l´angle sud-est de l´école des garçons, sur l´avenue Félix-Faure. Il est écrit « Liberté Égalité Fraternité » dans un blason, avec la date de 1896. Le bâtiment à l´angle sud de l´école des garçons est souligné d´un bandeau d´étage. Quant à l´école de filles, l´inscription « école communale de filles » orne le dessus de porte de la porte d´entrée, et la date de 1896 apparaît sur la clef de la plate-bande.

Les fondations et locaux en sous-sol de l´école des filles sont construits en maçonnerie de moellons de Couzon, avec des voûtes en béton. Les bâtiments de l´école des filles et de garçons sont en maçonnerie de moellon de la Grive recouverte d´enduit, avec des linteaux en pierre de la Grive. Les escaliers en équerre qui mènent aux caves sont en pierre de Saint-Cyr, alors que les escaliers tournants à retours avec jour, dits « à l´anglaise » dans un devis estimatif de Abraham Hirsch de 1893, conduisant aux étages, sont en pierre de Villebois. Les charpentes sont en bois. L´ensemble des toitures, à deux pans, est couvert en tuiles de Sainte Foy-l´Argentière, dite « de montagnes ». A la différence du toit du pavillon à l´angle de la rue Jean-Marie-Chavant et Félix-Faure, qui est en zinc.

Les écoles de garçons et de filles ont des toits à longs pans alors que le toit de l´école maternelle est en terrasse.

La façade sur cour de l´école des filles se développe sur trois niveaux : un rez-de-chaussée et deux étages carrés. La façade sur rue de l´école des filles se développe sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage.

La façade sur cour de l´école des garçons se développe sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage en surplomb sur une galerie, qui repose sur des piliers en métal. La façade sur rue de l´école des garçons se développe sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage.

Au sud-ouest de l´école de filles, un escalier dessert le premier et le deuxième étage, et donne accès à un couloir qui distribue les salles de classes. A l´entresol deux pièces ont été aménagées en appartement pour le gardien du groupe scolaire. La rampe de l´escalier est en bois jusqu´au premier étage, puis devient métallique au deuxième étage. Les fenêtres du couloir donnent sur la cour intérieure alors que les fenêtres des classes sont ouvertes vers la cour à l´est. Une sortie de secours au fond du couloir permet d´accéder à un escalier métallique extérieur. Il s´agit d´un escalier tournant à retours avec jour, situé au nord du bâtiment de l´école des filles. Il donne accès à la cour de l´école de maternelle. Au deuxième étage un petit escalier conduit aux combles. Il est à retours avec jour, sans rampe et en bois. Le grenier a un sol en carreaux de Verdun, posés au ciment. Au rez-de-chaussée un petit escalier en pierre permet d´accéder à la cave. Elle est voûtée en berceau à pénétrations, et comprend deux pièces.

L´école de garçons comprend au rez-de-chaussée un gymnase, un hall d´entrée (avec un faux plafond) et un bureau pour le directeur. Au sud du bâtiment un escalier mène à la cave, dont le couloir est voûté. La cave est constituée de deux pièces, avec des voûtes en berceau. Les murs sont en pierre et sont parfois recouvert d´enduit.

L´école des garçons est desservie par un escalier tournant à retours avec jour, situé au sud-est du bâtiment. Un couloir donne accès à une bibliothèque, une salle informatique et deux classes. Il faut relever que ce sont les dernières classes qui conservent un plancher en bois. Leurs fenêtres s´ouvrent vers la rue Jean-Marie-Chavant. Au bout du couloir se trouve une classe de l´école maternelle. L´escalier permet d´accéder au comble du corps de bâtiment d´angle. Le bâtiment le long de la rue Jean-Marie-Chavant est à comble perdu.

L´école maternelle comprend deux corps de bâtiment : un premier corps le long de la rue Jean-Marie-Chavant, et un deuxième corps qui lui est perpendiculaire. Le premier corps de bâtiment est à deux étages, il est occupé par le hall d´accueil, le réfectoire, les toilettes et un logement. Les toilettes sont ouvertes sur la cour de la maternelle. L´étage est actuellement en travaux afin de rénover l´appartement du gardien. Ce bâtiment se prolonge à l´est par un corps de bâtiment perpendiculaire, mitoyen au nord, où se trouve une salle de jeux et gymnastique, des classes et un dortoir avec des lits. Leurs fenêtres donnent sur la cour de la maternelle. Le sous-sol du premier bâtiment a un plafond en béton, la chaufferie y est installée.

Les façades sur rue et sur cour de l´école maternelle se développent sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage. La façade sur cour du bâtiment perpendiculaire se développe sur un seul niveau : un rez-de-chaussée.

Les trois écoles du groupe scolaire fonctionnent actuellement et tous leurs locaux sont occupés.