Les trailles "de l'Hôtel-Dieu" de Lyon, 1740 (extr. de : COGOLUENHE, Henri. Histoire des bacs pour traverser le Rhône. Recherches historiques et sociologiques. Thèse de doctorat, Institut de Recherche et d'Enseignement Philosophiques, Département Sociologie. Lyon : Facultés catholiques de Lyon, 1980, livre 3 : annexe D-09) :

"Du Mardy 30e d´Aoust 1740.

[...]

Le consulat, toujours attentif... à procurer l´abondance de toutes sortes de denrées à ses citoyens, au meilleur marché que faire se peut, auroit considéré que l´unique moyen d´éviter pour ses citoyens et particulièrement pour les pauvres, ouvriers et artisans, l´inconvénient de la cherté des voitures, étoit d´établir des bacs ou trailles sur le fleuve du Rhône vis à vis les chantiers... au moyen de quoy le public aura les bois à peu de chose près au même prix qu´il l´avoit auparavant... différentes propositions ont été faites par plusieurs particuliers... Et les Sieurs Recteurs du grand Hôtel-Dieu au nom des pauvres de leur hôpital... lors qu´ils furent chargés d´une partie de la construction du nouveau quay vis à vis l´Hôtel-Dieu, le Consulat de ce temps là leur fit espérer la liberté de la faculté d´établir les trailles ou bacs qu´ils jugeroient à propos... que c´estoient cette espérance qui les avoit engagé à aliéner des portions du terrein qu´ils possèdent de l´autre côté du Rhône pour la construction de plusieurs maisons ou magasins pour l´entrepôt du bois à brûler... qu´ils avoient même pour l´exécution de cette idée pris toutes les précautions convenables pour faire jouir bien tost le public d´un avantage qu´il désire avec empressement. Que d´ailleurs nul particulier ne scauroit aporter la même attention que les dits Recteurs à un pareil Établissement qui sera d´autant plus utile... que la sûreté y sera... soit pour le transport du bois... que pour les personnes.

Les dits Sieurs Prévôt des marchands et Échevins, après avoir ouï Étienne Prost, ont consenti, pour le bon plaisir du roy, que les dits Sieurs Recteurs du Grand Hôtel-Dieu de cette ville établissent des bacs ou trailles privativement à tous autres depuis le pont du Rhône jusques au port Saint-Clair...".

(Archives municipales de Lyon, BB. 305).

Les trailles "de l'Hôtel-Dieu" de Lyon, 1743 (extr. de : COGOLUENHE, Henri. Histoire des bacs pour traverser le Rhône. Recherches historiques et sociologiques. Thèse de doctorat, Institut de Recherche et d'Enseignement Philosophiques, Département Sociologie. Lyon : Facultés catholiques de Lyon, 1980, livre 3 : annexe D-10) :

"Par ses lettres patentes de mars 1743, le roy Louis XV a autorisé les Recteurs de l´Hôpital à construire, entre Lyon et leurs "broteaux" de la Guillotière, toutes trailles jugées utiles. Ces lettres sont examinées par le Consulat".

"Du mardy neuf avril mil sept cent quarante trois, après midi, en l´hôtel commun de la ville de Lion y étant : les Prévôt des marchands et Échevins de la ville de Lion, ensemble l´avocat et procureur du Roy... qui ont vu les lettres patentes du mois de mars dernier pour l´établissement des bacs et trailles sur le fleuve du Rhône... disent... que l´établissement des trailles et bacs sur le fleuve du Rhône aboutissant au quay neuf deviennent chaque jour plus nécessaires... tant pour la sureté des passagers sur un fleuve aussi impétueux que pour le transport des bois à brûler... ce qui mettra la ville à l´abri des incendies qu´ils pourroient occasionner tant qu´ils seront dans son enceinte. D´ailleurs, s´il en revient quelque profit à l´hôpital qui a fait construire les dits trailles et bacs, ce sont des secours qu´il est juste de lui procurer puisque de tous les temps il est surchargé d´un nombre considérable de malades...".

(Archives municipales de Lyon, BB. 308).