Dossier d’œuvre architecture IA69006833 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Monument Fouillée et Guyau
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Archives municipales de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Guillotière-Marseille
  • Commune Lyon 7e
  • Lieu-dit Guillotière-Marseille-Saint-André
  • Adresse square Raspail
  • Cadastre 1999 AB non cadastré domaine public

Ce monument était consacré à Alfred Fouillée (1838-1912), philosophe mort à Lyon, à Jean-Marie Guyau (1854-1888), son beau-fils également philosophe, et au fils de Guyau, Augustin (1883-1917). Il était dû au sculpteur Denys Puech et a été inauguré le 13 juin 1920. Sa conception, attestée par une esquisse coulée en bronze (musée Denys Puech, Rodez), remonte à 1915. Des dessins ont également été fournis par Louis Prost, statuaire, prix de Rome, professeur à l´école nationale des beaux-arts de Lyon : peut-être s'agissait-il des dessins du socle ? Entre 1904 et 1906 (cf. Lettres de Fouillée conservées à la Société des lettres de l'Aveyron), Fouillée entretient une correspondance au sujet d'un portrait que Puech pourrait réaliser de lui, mais cette idée n'eut pas de suite en raison du mauvais état de santé du philosophe. Le monument lyonnais est un don de Madame Alfred Fouillée qui prend également à sa charge les frais d´installation. Elle a offert aussi à l´Oeuvre municipale de la maison des mères 55 000 francs. Elle est mieux connue sous le pseudonyme de G. Bruno, sous lequel elle a écrit Le Tour de la France par deux enfants. Le 14 novembre 1919, le directeur des musées, H. Focillon, écrit à Augustine Fouillée : « Nous sommes particulièrement heureux de posséder à Lyon la noble image de ces deux maîtres qui ont formé nos jeunesses ». Il est à l'origine de l'emplacement du monument, le square de la place Raspail, côté des facultés. Dans son discours d'inauguration, Herriot précise ce choix : « Ce n´est pas sans raisons que nous avons placé cette double statue, due à votre libéralité, ici, dans ce cadre de nature simple, à distance égale entre l´Université où s´abrite la pensée de notre Ville et l´un de nos quartiers les plus activement laborieux. » Sur le socle est associé le portrait en médaillon d'Augustin Guyau, mort héroïquement en 1917, faisant de ce monument public un monument commémoratif familial, véritable cénotaphe de la famille Fouillée-Guyau. De plus, dans son discours d´inauguration, M. A. Darlu, ami des deux philosophes, rattache le monument aux ouvrages mémoriels écrits par ceux-ci, celui rédigé par Fouillée à la mort de Guyau, celui écrit par Augustin Guyau sur Fouillée au décès de celui-ci. Le monument a disparu en 1959. Un article de J.R. témoigne du désintérêt profond que ce type de sculpture pouvait rencontrer alors : "[...] Ils n´étaient que deux, et non pas trois : Guyau et Fouillée. Ce sont les collégiens barbus que le sculpteur a punis d´une faute inconnue - peut-être leur philosophie ? - en les livrant à l´épouvante d´un fantôme comme on n´en trouve plus, même dans les manoirs d´Ecosse. / Il y avait là, autrefois, de quoi inspirer une terreur macabre aux gamins qui choisissaient, pour jouer, ce coin tranquille. Heureusement, ils ignoraient - comme tout le monde - que le tailleur de pierre avait voulu figurer, sous les apparences de cet ectoplasme en peignoir, la Science, sinon il y avait de quoi les en dégoûter à jamais." ("Le fantôme de la Place Raspail va rejoindre le royaume des ombres", Echo-Liberté, 16 juin 1959 ). D'après un témoignage oral d'un agent technique de la Ville de Lyon recueilli par Gérard Corneloup, le monument aurait été mis à bas sans être déplacé et reposerait sous la terre, place Raspail.

Le groupe mesurait 2,80 mètres de haut et était en marbre. Il représentait les deux philosophes en pied, Guyau dévoilant une figure dont A. Darlu nous révèle l'identité dans son discours d'inauguration : "Son patient génie [celui de Denys Puech], tout en saisissant profondément chacun d'eux dans son individualité propre, l'un plus ardent, l'autre plus réservé, les a associés dans le même effort pour entr'ouvrir le voile de Mayâ", notion reprise de l'hindouïsme et du bouddhisme par Lamennais et surtout Schopenhauer et Nietzche, évoquant l'Illusion (et non la Science).

  • Murs
    • pierre
    • marbre
  • État de conservation
    détruit (?)
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Archives de la Société des lettres de l'Aveyron (Rodez). Trois lettres d'Alfred Fouillée à Denys Puech. 15 septembre 1904, 24 janvier 1905, 14 octobre 1906

  • Arch. mun. Lyon. 468 WP 008-1. Edifice public : monument : installation d´une statue de Fouillée-Guyau : correspondance, photographies, délibérations, soumissions, factures. 1919-1920

  • Arch. mun. Lyon. 1 C 450105. Monument Fouillée-Guyau, 13 juin 1920. Paris, impr. Davy et Fils aîné, sd [Discours d'inauguration prononcés par A. Darlu et H. Herriot]

  • Arch. mun. Lyon. 1 C 131. J.R. Le fantôme de la Place Raspail va rejoindre le royaume des ombres. Echo-Liberté, 16 juin 1959

  • Arch. mun. Lyon. 1 C 131. Quand les philosophes déménagent. Le Progrès, 8 août 1959

Bibliographie

  • Denys Puech : 1854-1942. Rodez, Musée des beaux-arts Denys Puech, exposition du 24 décembre 1992 au 30 août 1993

    n°140
  • GARDES, Gilbert. Le monument public français : l'exemple de Lyon. Thèse d'Etat, sous la direction de TERNOIS, Daniel. Paris, Université Paris I, 1986, 6 tomes en 7 volumes

    t. IV p. 263 cat. N°390a, p. 521-522 ; t. V p. 389-390 n°856-857, p. 522

Périodiques

  • GUILLOT, Catherine. « Heurs et malheurs de quelques monuments lyonnais de la Guillotière », Les carnets de l’Inventaire : études sur le patrimoine – Région Rhône-Alpes [en ligne], 1er mai 2012. URL : <http://inventaire-rra.hypotheses.org/784>

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Articulation des dossiers