La rue des Asperges, représentée sur le plan du mandement de Béchevelin en 1710, est l'une des voies anciennes structurant le secteur de la Guillotière. Elle est recensée en 1823 dans le Tableau des rues du territoire de la Guillotière, avec cette mention : "De la Grande rue au chemin des Trois Pierres. Ancienne dénomination généralement connue, elle tire son nom de la culture de l’asperge qui se fit d’abord dans le sol que cette voie traverse" (AC Lyon, 4 WP 75/2). Dans les années 1840, la rue est prolongée au sud jusqu'à l'actuelle rue Renan grâce à l'ouverture des terrains du Prado en 1842, mais la ville de la Guillotière ne parvient pas à arrêter un alignement définitif (largeur fixée à 8m au nord mais 10 m au sud) et s'enlise dans un contentieux avec la Veuve Servant, propriétaire du tènement bordant la rue à l'ouest (ancienne propriété Félissent). Dans le cadre de cette campagne, une placette est ménagée au croisement de la rue du Père-Chevrier par la systématisation des parcelles à pans coupés. Au nord, la jonction de la rue d'Anvers à l'avenue Jean-Jaurès est aménagée dans le dernier tiers du 19e siècle (cessions de terrains Capiel 1863, Brouchoud 1865, Rivoire 1874) : elle prend sa source à l'angle d'une place triangulaire (aujourd'hui place Émir Abd-el-Kader) bordée par la Grande rue de la Guillotière, l'avenue Jean-Jaurès et l'avenue Félix-Faure. La rue des Asperges devint la rue d'Anvers par délibération du conseil municipal en date du 26 novembre 1914, en rappel du siège de la ville par l'armée allemande (du 28 septembre au 10 octobre 1914) et en signe de condamnation contre la violation de la neutralité belge.