Dossier d’œuvre architecture IA69008026 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Eglise d'oratoriens, actuellement église paroissiale Saint-Polycarpe
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon
  • Commune Lyon 1er
  • Adresse 25 rue René Leynaud
  • Cadastre 1832 D 240  ; 2017 AP 67
  • Dénominations
    église
  • Genre
    d'oratoriens
  • Vocables
    Saint-Polycarpe
  • Destinations
    église paroissiale

L'église des oratoriens :

Les pères de l’Oratoire s’installent à Lyon en 1617, d’abord de façon provisoire à la manécanterie de la Primatiale, puis rue de la Vieille-Monnaie, aujourd'hui la rue René Leynaud. Ils y font l'acquisition en 1617 de la seigneurie des Capponi, connue sous le nom de "Maison Verte", et y bâtissent une chapelle dédiée aux "Grandeurs de Jésus", selon J.-B. Martin (1908, p. 249). Lugdunum [dit : Grande Vue], Simon Maupin, 1625, détail : état avant construction de l'église (l'emplacement se trouve à droite au dessus des Terreaux)Lugdunum [dit : Grande Vue], Simon Maupin, 1625, détail : état avant construction de l'église (l'emplacement se trouve à droite au dessus des Terreaux)

Les oratoriens se font propriétaires sur cette même rue de la maison des Espinassi en 1642, puis de celle du sieur Berthon en 1665. La même année, reconnus pour leur œuvres, ils obtiennent les faveurs du consulat et l’octroi d’une aide financière de 15 000 livres pour l'établissement d'une église dont la construction est en cours à la fin de l'année 1665, et dont le plan-masse est connu par plusieurs plans du début du 19e siècle (par exemple AD Rhône : 5V : 32/1). La pierre tombale érigée en l'honneur de l'abbé Gourdiat, curé de Saint-Polycarpe et instigateur des travaux d'agrandissement du 19e, située dans la dernière travée ouest, marque la fin de l'église avant agrandissement.

La nef conserve son architecture et son décor sculpté d'origine. Elle est couverte de voûtes d’arêtes à lunettes séparées par des arcs doubleaux en plein-cintre. Les bas-côtés sont formés de chapelles voûtées d'arêtes communicant par des arcs en plein-cintre. L'élévation présente un ordre colossal de pilastres corinthien avec entablement et corniche continus. Les arcs en plein cintre des bas côtés portent des agrafes feuillagées à volutes et un décor de rinceau d'acanthes aux écoinçons. Les chapelles sont surmontées de tribunes ouvertes sur la nef par un arc polygonal à trois pans (ou "arc à pans coupés" selon A. Clapasson, 1741, p. 130) et voûtées en berceau transversal en anse de panier. Leur garde-corps est constitué d'une rangée de balustres carrées en poire. La frise de la corniche est coiffée de denticules.

Vue d'ensemble intérieure en direction du choeur, depuis la tribune de l'orgueVue d'ensemble intérieure en direction du choeur, depuis la tribune de l'orgueElévation de la nef : ordre colossal corinthien, arc en plein cintre et tribune polygonale à trois pansElévation de la nef : ordre colossal corinthien, arc en plein cintre et tribune polygonale à trois pans

La façade du 18e :

En 1756, l'élévation de la façade est confiée à l'architecte Toussaint-Noël Loyer (J. Bergeron, 1896, p. 12) collaborateur de Jacques-Germain Soufflot pour le compte duquel il assure la direction des travaux du prieuré des génovéfains et l'achèvement du dôme de l'Hôtel-Dieu. La façade se compose d'une travée d'ordre corinthien colossal à pilastres cannelés jumelés, supportant un fronton triangulaire saillant. Elle est flanquée de demi-travées aveugles formant un amortissement incurvé au niveau supérieur. Les deux niveaux sont séparés par un corps de moulure. Chacun loge une baie rectangulaire à chambranle. La porte d’entrée à doubles vantaux est coiffée d’un fronton cintré décoré d’un groupe sculpté en haut relief attribué au sculpteur Marc II Chabry. Lourdement endommagé, il représente l’Enfant Jésus adoré de deux anges. L'ornement de la façade se compose principalement d’oves et dards, de feuilles d’acanthes, de rais de cœur, de vigne et de feuilles de chêne. Dans le même temps, on construit une tribune au-dessus de la porte d'entrée.

Vue d'ensemble depuis la rue de l'Abbé Rozier Vue d'ensemble depuis la rue de l'Abbé Rozier Photogrammétrie de l'élévation de la façadePhotogrammétrie de l'élévation de la façade

Saint-Polycarpe :

En 1789, les biens des Oratoriens sont nationalisés. La congrégation est dissoute en 1792. En 1791, la ville est divisée en dix paroisses. L’église des oratoriens devient paroissiale et prend le nom de Saint-Polycarpe, évêque de Smyrne (1er et 2e siècles) et maître des deux premiers évêques de Lyon, saint Pothin et saint Irénée. Le premier curé nommé est un prêtre constitutionnel, l’abbé Rozier. Agronome distingué, il perd la vie durant le siège de Lyon de 1793 : "une bombe lancée depuis les Brotteaux, tomba sur la maison de l'Oratoire qu'il habitait" (J.-B. Martin, p. 252). En témoignent les stigmates encore visibles sur la façade de l'église, au niveau des pilastres et la destruction du groupe sculpté du fronton.

Détail du fronton et son décor sculpté par Marc II ChabryDétail du fronton et son décor sculpté par Marc II Chabry

Avec la loi du 28 ventôse an IV (18 mars 1795) ordonnant la vente des biens du clergé déclarés nationaux, les anciennes propriétés des oratoriens sont alloties et cédées. L’église se trouve dépourvue de sacristie jusqu'à son rachat par la ville en 1818 à M. Casati (J. Bergeron, 1896, p. 32). Un projet de clocher est envisagé en 1805 sans pour autant aboutir. En 1820, la ville fait l'acquisition pour le compte de la fabrique d'un presbytère, ainsi que d'un "grand corridor" donnant accès aux tribunes, selon J. Bergeron (1896, p. 34) .

Agrandissement de l’église Saint-Polycarpe de 1826 à 1836 :

Durant le premier quart du 19e siècle, le développement de l’habitat, l’ouverture de voies publiques et l’installation de la Condition des Soies dans le quartier engendrent un fort accroissement de la population. Des travaux d’agrandissement de l’église Saint-Polycarpe sont projetés. Financés en partie par la ville, ils débutent dès 1826. Les terrains au chevet de l’église jusqu'à la rue du Commerce, actuelle rue Burdeau, sont acquis à cet effet. Les correspondances de la fabrique à la municipalité offrent de précieux renseignements sur l’avancée des travaux. En 1828, le chantier est suffisamment engagé pour permettre la construction des escaliers du passage Mermet. Un rapport daté du 17 juillet 1834 de François-Jacques Farfouillon, architecte chargé de la direction des travaux, fait la synthèse de l'état d'avancée des travaux (J. Bergeron, 1896, p. 40).

La nef est prolongée par un chœur et un court transept surmontés de tribunes semblables à celles de l'église. La croisée des transepts est coiffée d’un dôme carré. La tribune au-dessus de l’entrée est démolie puis reconstruite et porte depuis 1841 un orgue du facteur Zeiger. Le dallage présente encore les marques de l'ancienne architecture. Dans la continuité du tambour de porte, la tribune couvre la première travée. Elle est portée par des colonnes ioniques jumelées et les arcs des bas-côtés ornés de consoles figurées à têtes d'angelots.

Vue d'ensemble intérieure en direction de l'entréeVue d'ensemble intérieure en direction de l'entréeVue de la première travée depuis le bas côté ouestVue de la première travée depuis le bas côté ouest

Le passage de la nef au transept est marqué par une clôture de chœur à balustres en double poire. Les bras du transept et l'abside ont la même composition : une niche centrale en plein-cintre flanquée de niches latérales plus petites et ornées de statues en ronde-bosse. Le maître-autel est placé devant la niche axiale, des autels latéraux devant les niches des bras du transept (autels du Sacré-Cœur à est, et de la Sainte-Vierge à l'ouest). Le sol de l'abside est en mosaïque à motifs végétaux et géométriques. Le sol de la croisée du transept est en dallage de marbre polychrome à décor géométrique dont le cœur est orné d'une croix pattée. Deux chapelles latérales séparées par des grilles jouxtent le chœur. L'abside est percée d'une porte donnant accès à un espace situé entre les murs de soutènement et le chevet. L’église agrandie est inaugurée en 1836 après dix années de travaux. La question de la construction d’un clocher en pierre est à nouveau évoquée sans pour autant aboutir. 

Vue d'ensemble du bras du transept est et de l'autel du Sacré-Cœur Vue d'ensemble du bras du transept est et de l'autel du Sacré-Cœur Vue d'ensemble de l'abside et du maître-autel, depuis la clôture de chœurVue d'ensemble de l'abside et du maître-autel, depuis la clôture de chœurVue d'ensemble du bras du transept ouest et de l'autel de la ViergeVue d'ensemble du bras du transept ouest et de l'autel de la Vierge

Embellissement et décor :

Des travaux d’embellissement de l’église se font en 1852, sous la direction de l’architecte Tony Desjardins et du peintre Alexandre Dominique Denuelle. Une partie du décor peint est conservée : la corniche est longée d'une frise à tore de laurier, fleurs, et monogramme de saint Polycarpe. Les baies hautes du transept sont ceinturées de trois médaillons et deux demi-médaillons ornés. Ceux du côté de la chapelle du Sacré-Cœur (à l'est) arborent le monogramme du Christ, une gerbe de blé et un panier d'abondance. Côté chapelle de la Vierge, à ouest, on retrouve le monogramme AV, un bouquet de lys et un bouquet de camélia. De part et d'autre, les demi-médaillons sont décorés de palmettes d'acanthe. Les arcs des transepts accueillent à l'est une frise de tore lauré et à l'ouest une frise de tore de chêne. Bien que le reste de l'ornementation soit recouvert, on perçoit en transparence les vestiges des décors de la voûte et des parties hautes des élévations : tresses, caissons, motifs floraux et géométriques.

L’autel de la Vierge de 1852, le maître-autel de 1856 et l’autel du Sacré-Cœur de 1860 sont toutes trois des œuvres du sculpteur Fabisch, d’après les dessins de Desjardins. Une fresque peinte par Janmot en 1856 représentant la Cène occupait autrefois la partie supérieure de l’abside. La chaire, dont la tribune en marbre est attribuée à Charles Dufresne et l'abat-voix en bois à Pierre Bossan, est installée en 1864. Le cœur embaumé de Pauline-Marie Jaricot (1799-1862), repose dans la chapelle de saint François-Xavier. Fondatrice de la congrégation de la Propagation de la foi, c'est à l'église Saint-Polycarpe qu'elle débute son œuvre.

Chapelle de saint François-Xavier, quatrième travée ouestChapelle de saint François-Xavier, quatrième travée ouest

Implantation et plan général de l'église

L’église de plan rectangulaire s'élève sur trois niveaux et se divise en sept travées. Elle est implantée dans un tissu urbain dense, sur un terrain en pente et se trouve donc en étage de soubassement. La façade est en retrait par rapport au reste des édifices de la rue Leynaud. L'église est flanquée de trois contreforts à l'est et de cinq à l'ouest.

Vue aérienne de l'église Saint-Polycarpe du sud vers le nordVue aérienne de l'église Saint-Polycarpe du sud vers le nordVue aérienne de l'église Saint-Polycarpe du nord-ouest vers le sud-ouestVue aérienne de l'église Saint-Polycarpe du nord-ouest vers le sud-ouest

Deux sacristies jouxtent à l'est les quatre premières travées du bas-côté. Elles sont chacune percées de deux fenêtres à verrières en grisailles, semblables à celles de la nef, donnant sur le passage Mermet.

Vue d'ensemble de la seconde sacristie Vue d'ensemble de la seconde sacristie Vue d'ensemble de la première sacristie Vue d'ensemble de la première sacristie

Au rez-de-chaussée, l'espace situé en amont du bras est du transept, faisant aujourd'hui office de chaufferie, a accueilli la première sacristie. (Archives municipales 3S04416c, 1813). Du côté de la chapelle ouest du chœur, un escalier quart tournant dessert la tribune. Au rez-de-chaussée, l'église dispose de deux entrées : le portail principal et la porte latérale est donnant sur la cinquième travée. L'étage des tribunes dispose de deux accès de plain-pied au niveau du transept : à l'est à mi-chemin des escaliers du passage Mermet, et à l'ouest au niveau du passage Thiaffait. La porte ouest est flanquée de deux pilastres d’ordre dorique, coiffés d'un fronton triangulaire en saillie.

Vue extérieure de la porte conduisant à la tribune ouest depuis le passage ThiaffaitVue extérieure de la porte conduisant à la tribune ouest depuis le passage Thiaffait

La nef est éclairée par des fenêtres hautes en arc surbaissé portant des verrières à grisailles et une verrière figurée (baie n°209) signée et datée du peintre-verrier Augustin Burlet, à Lyon en 1934. Les fenêtres sont décorée d'une tête d'angelot et de volutes. Le dôme est percé de quatre fenêtres dont une aveugle. La façade est en pierre de taille, les murs en moellon enduit.

Vue d'ensemble d'une fenêtre haute à arc segmentaire, verrière à grisaille et son décor sculptéVue d'ensemble d'une fenêtre haute à arc segmentaire, verrière à grisaille et son décor sculptéVue de la verrière figurée n°209 représentant saint Polycarpe, signée du maître verrier Augustin Burlet à Lyon 1934Vue de la verrière figurée n°209 représentant saint Polycarpe, signée du maître verrier Augustin Burlet à Lyon 1934

Les combles éclairés par des oculi couvrent l'ensemble de la surface de la nef jusqu'aux abords du dôme. Y sont visibles : les doubleaux en pierre de taille, l'extrados du voûtement en moellon recouvert de bois au niveau des dernières travées et la charpente à fermes latines. La nef est couverte d’un toit à long pans en tuile creuse mécanique, les bas-côtés, le dôme carré et le fronton, de tôle nervurée et les bras du transept de toits terrasses. Le chevet est couvert jusqu'aux abords du dôme par un édifice de trois étage indépendant de l’église.

Le bâtiment à droite de la façade est occupé au rez-de-chaussée par l’espace d’accueil de la paroisse. L’élévation est de église est en partie dissimulée par trois immeubles et par l'escalier du passage Mermet. Les sacristies occupent le rez-de-chaussée du premier immeuble ; elles sont séparées par un escalier tournant à retours indépendant, accessible depuis le passage Mermet et donnant accès à la tribune, aux appartements de la paroisse et à des logements actuellement loués par la Ville. L’élévation ouest est cachée jusqu’à hauteur des baies segmentaires par l’ancien passage Donat. Depuis le passage Thiaffait, on aperçoit le revers du fronton de la façade au sommet duquel se trouvent trois cloches et une croix latine maçonnée. L’élévation nord du côté du chevet n'est pas visible.

Elévation du passage Mermet, Jean Gabriel Mortamet (architecte en chef des monuments historiques), 1991Elévation du passage Mermet, Jean Gabriel Mortamet (architecte en chef des monuments historiques), 1991Vue d'ensemble depuis le passage ThiaffaitVue d'ensemble depuis le passage Thiaffait

L'église des Pères de l'Oratoire est en construction à la fin de l'année 1665. En 1756, l'élévation de la façade est confiée à l'architecte Toussaint-Noël Loyer, collaborateur de Jacques-Germain Soufflot pour le compte duquel il assure la direction des travaux du prieuré des génovéfains et l'achèvement du dôme de l'Hôtel-Dieu. Le décor du fronton du portail est attribué au sculpteur Marc II Chabry. Dans le même temps, on construit une tribune au-dessus de la porte d'entrée.

En 1791, l'église devient paroissiale et prend le nom de Saint-Polycarpe, évêque de Smyrne (1er et 2e siècles) et maître des deux premiers évêques de Lyon, saint Pothin et saint Irénée. Après la nationalisation et la vente des biens des oratoriens, l'église se trouve dépourvue de sacristie et de presbytère. Un projet de clocher est envisagé en 1805 sans pour autant aboutir. En 1820, la ville fait l'acquisition pour le compte de la fabrique d’une sacristie et d'un presbytère ainsi que d'un "grand corridor" donnant accès aux tribunes, selon J. Bergeron (1896, p. 34).

Les travaux d'agrandissement de l’église Saint-Polycarpe, financés en partie par la ville, débutent en 1826. Les terrains au chevet de l’église jusqu'à la rue du Commerce, actuelle rue Burdeau, sont acquis à cet effet. En 1828, le chantier est assez engagés pour permettre l’établissement des escaliers du passage Mermet du côté de l'élévation est. Un rapport de 1834 de François-Jacques Farfouillon, architecte chargé de la direction des travaux, fait la synthèse de l'état d'avancée des travaux (J. Bergeron, 1896, p. 40). La nef est prolongée par un chœur et un court transept doté de tribunes semblables à celles de l'église. La croisée des transepts est coiffée d’un dôme carré "indépendamment d'un bâtiment ayant rez-de-chaussée et deux étages, placés au-dessus du chevet de l'église, au niveau de la rue du Commerce" (actuelle rue Burdeau). La tribune de l'entrée est détruite et rebâtie. L’église agrandie est inaugurée en 1836 après dix années de travaux.

Des travaux d’embellissement de l’église sont réalisés en 1852, sous la direction de l’architecte Tony Desjardins et du peintre Alexandre-Dominique Denuelle.

L’église de plan rectangulaire s'élève sur trois niveaux et se divise en sept travées. Elle est implantée dans un tissu urbain dense, sur un terrain en pente en étage de soubassement. La façade est en retrait par rapport au reste des édifices de la rue Leynaud. L'église est flanquée de trois contreforts à l'est et de cinq à l'ouest. Deux sacristies jouxtent à l'est les quatre premières travées du bas-côté.

Au rez-de-chaussée, l'église dispose de deux entrées : le portail principal et la porte latérale est donnant sur la cinquième travée. L'étage des tribunes dispose de deux accès au niveau du transept, à l'est à mi-chemin des escaliers du passage Mermet, et à l'ouest au niveau du passage Thiaffait. La nef est éclairée par des fenêtres hautes en arc surbaissé portant des verrières à grisailles et une verrière figurée (baie n°209). Le dôme est percé de quatre baies dont une aveugle et les combles d'oculi.

La façade est en pierre de taille, les murs en moellon enduit. Elle se compose d'une travée d'ordre corinthien colossal à pilastres cannelés jumelés, supportant un fronton triangulaire saillant. Elle est flanquée de demi-travées aveugles formant un amortissement incurvé au niveau supérieur. Les deux niveaux sont séparés par un corps de moulures. Chacun loge une baie rectangulaire à chambranle. La porte d’entrée à doubles vantaux est coiffée d’un fronton cintré décoré d’un groupe sculpté en haut-relief.

Le bâtiment à droite de la façade est occupé au rez-de-chaussée par l’espace d’accueil de la paroisse. L’élévation est de église est en partie dissimulée par trois édifices et par l'escalier du passage Mermet. L’élévation ouest est cachée jusqu’à hauteur des baies segmentaires par l’ancien passage Donat. Depuis le passage Thiaffait, on aperçoit le revers du fronton de la façade au sommet duquel se trouvent trois cloches et une croix latine maçonnée. L’élévation nord du côté du chevet n'est pas visible.

La nef est couverte en voûtes d’arêtes à lunettes séparées par des arcs doubleaux en plein-cintre. Les bas-côtés sont formés de chapelles voûtées d'arêtes communicant par des arcs en plein-cintre. Le décor et l'architecture de la première travée diffèrent des autres. Dans la continuité du tambour de porte, des colonnes ioniques jumelées délimitent l’entrée et soutiennent la tribune de l’orgue. Le reste de l'élévation présente un ordre colossal de pilastres corinthien avec entablement et corniche continus. Les bas-côtés sont surmontés de tribunes ouvertes sur la nef en arc polygonal à trois pans et voûtées en berceau transversal en anse de panier. Un décor peint est conservé : au niveau de la frise de la corniche, des arcs de l'abside et du transept et autour des baies hautes du transept.

Le passage de la nef au transept est marqué par une clôture de chœur. Les bras du transept et l'abside ont la même composition : une niche centrale en plein-cintre flanquée de niches latérales plus petites et ornées de statues en ronde-bosse. Le maître-autel est placé devant la niche axiale, des autels latéraux devant les niches des transepts (autels du Sacré-Cœur à est, et de la Sainte-Vierge à l'ouest). Le sol de l'abside est en mosaïque, le sol de la croisée du transept, en dallage de marbre polychrome. L'abside est percée d'une porte donnant accès à un espace situé entre les murs de soutènement et le chevet.

La nef est couverte d’un toit à long pans en tuiles creuses mécaniques, les bas-côtés, le dôme carré et le fronton, de tôle nervurée et les bras du transept de toits terrasses. Le chevet est couvert jusqu'aux abords du dôme par un édifice de trois étage indépendant de l’église.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • calcaire petit appareil
  • Toits
    tuile creuse mécanique, tôle nervurée
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau, rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes, à lunettes
    • voûte en berceau en anse-de-panier
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • dôme carré
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre en charpente, suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Représentations
    • ordre colossal
    • fronton
    • Enfant Jésus
    • acanthe
    • tête d'ange
    • ove
    • balustre
    • chêne
    • vigne
    • draperie
    • rai de coeur
    • chapelet
    • denticule
    • rinceau
    • monogramme
    • ordre corinthien
    • ange
    • acanthe
  • Précision représentations

    Pour le décor, voir le texte libre.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1982/10/20
  • Précisions sur la protection

    Eglise Saint-Polycarpe (cad. AP 67) : classement par arrêté du 20 octobre 1982

  • Référence MH

La tribune ouverte sur la nef en arc polygonal trois pans fait la singularité de l'église.

Bibliographie

  • BERGERON, (J.). Notice historique de la paroisse et du quartier Saint-Polycarpe, dans : Manuel de Saint-Polycarpe, recueil de prières, de chants liturgiques et de cantiques. Lyon, impr. Paquet, 1896

    p. VI-LIV
  • CLAPASSON, André. Description de la ville de Lyon avec des recherches sur les hommes célèbres qu'elle a produits. Lyon : impr. A. Delaroche, 1741. XVI-283 p. ; 17 cm. [Réimpr. Lyon, 1761 ; rééd. annotée et ill. par G. Chomer et M.-F. Perez. Seyssel : Champ Vallon, 1982]

  • Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Relevés photogrammétriques d'architecture de la Région Rhône-Alpes. Lyon, 1979.

    pl. 7
  • MARTIN, Jean-Baptiste. Histoire des églises et chapelles de Lyon. Lyon : H. Lardanchet,1908-1909. 2 vol., 490 p., 498 p. : ill. ; 30 cm,

  • PABOIS, Marc. L’église Saint-Polycarpe. Ancienne église des Pères de l’oratoire. Dactyl. Lyon : Inventaire général Rhône-Alpes, non publié, classeur Lyon 1er, Edifices religieux, 1980.

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien, Section D dite de Saint-Clair, feuille n°1 / Eymain (géomètre), 1832. 1 dess. : encre et lavis coloré sur papier. Ech. 1:600 (AD Rhône : 3P 950).

    https://archives.rhone.fr/ark:/28729/lvbx8sch29m0/4d5ac307-5ba8-4ccb-8d02-e0eddcd00cf8

    AD Rhône : 3P : 950
  • [Plan de l'église Saint-Polycarpe avec les limites des terrains concédés par M. Casati et M. Mermet pour son agrandissement] / Lyon, 1826. 1 dess. : encre et lavis coloré sur papier. (AD Rhône : 5V32/1).

    https://archives.rhone.fr/ark:/28729/6d8fm1kzsq9b/4dfb01e7-3ab8-4e8c-bdda-5ff0cb77405a

    AD Rhône : 5V : 32/1
  • [Plan des pentes de la Croix-Rousse entre la montée de la Grande-Côte et la grande Côte de Saint-Sébastien] / Lyon, 1780. 1 dess. : encre sur papier. Ech. graphique. Limite des propriétés, nom des propriétaires (AM Lyon : 1 S 071).

    http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/a90d7539414b4d9e7526b877fcabd808

    AC Lyon : 1S : 071
  • Description au naturel de la ville de Lyon et paysages alentours d'icelle / Simon Maupin, del. Lyon : chez Froment marchand imagier, rue Mercière, [vers 1714]. 1 est. : grav., sur papier. Ech. 150 toises de roi [= 6,3 cm]. Plan dessiné en 1659, impr. et mise à jour par Froment. Encart La maison de Ville grav. par V. Guigou. (AM Lyon. 1S 171)

    AC Lyon : 1S : 171
  • [Projet de redressement de la rue de la Vieille Monnaie] / Lyon, 1813. 4 dess. : encre et lavis coloré sur papier. Signature du voyer de la ville (illisible) (AM Lyon : 3 S 0416. Le document reproduit est le 3 S 0416c).

    http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/c1364702f0ef43e84b3bacdcb657ba14

    AC Lyon : 3S : 0416
  • [Lyon - Eglise Saint-Polycarpe. Ancienne église des oratoriens (XVII°s.) paroissiale depuis 1791, conserve le coeur de P. Jaricot] / Lyon, [vers 1910]. 1 photogr. pos. Noir et blanc. Vue Générale vers le chœur (AM Lyon : 4 FI 1797).

    https://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/bbc4132369253a11e3000f51f5ab2ec0

    AC Lyon : 4FI : 1797
  • Eglise Saint-Polycarpe 25 rue René Leynaud – 69001 Lyon. 9910112-10-02 Etat des lieux. 9910112-10-03 1er étage / Marc Charmasson (géomètre expert), Lyon, avril 1999. 2 tirages de plan. Ech 1:100 (A Services techniques de la Ville de Lyon, Direction Méthodes et Moyens : 01020)

    Service Urbanisme et Architecture Ville de Lyon : 01020
  • Rhône_Lyon, Eglise Saint-Polycarpe, remise en état des façades élévation sur passage Mermet. Etat des lieux 1 / Jean Gabriel Mortamet (architecte en chef des monuments historiques), Lyon, mai 1991. 1 tirage de plan. Ech 1:100. (A Services techniques de la Ville de Lyon)

    Service Urbanisme et Architecture Ville de Lyon
  • Lugdunum [dit : Grande Vue] / Simon Maupin del., David van Velthem fecit. 1625. Lyon : Claude Savary et Barthélemy Gaultier, 1626. 1 est. (gravure sur cuivre) ; 63,4 x 123,2 cm (Musée Gadagne. [9] 60.6.1)

    Musées Gadagne Lyon : [9] 60.6.1
Date(s) d'enquête : 2025; Date(s) de rédaction : 2025
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Articulation des dossiers