HISTORIQUE DE LA STATION - 1948-1983
1948
1948, 3 janvier : premières interrogations sur Courchevel
Le journal La renaissance savoyarde : "Monsieur Coldefy, nouveau préfet de la Savoie, s'interroge pour savoir si le département est fondé à réaliser des opérations d'achat et de vente de terrains, s'il peut effectuer des opérations d'achat et de vente de terrains, s'il peut effectuer des expropriations dans un but spéculatif et s'il peut construire des immeubles à caractère commercial" (Antoine Borrel, ancien sénateur de la Savoie).
1948, janvier : Maurice Michaud nommé directeur départemental de la Reconstruction
Maurice Michaud nommé directeur départemental de la Reconstruction à Chambéry (Entretiens avec Madame Paule Michaud dans La montagne du XXe siècle - recueil de témoignages oraux - constitution d'un fond d'archives audiovisuelles - entretiens et biographie, décembre 1995).
1948, 15 janvier : inauguration de l'hôtel de la Loze et de l'hôtel Maraux.
1948, 3 mars : première visite du conseil général sur le site de Courchevel 1850
(Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées, 1946-1952, t. 2, p. 92).
1948, 22 mars : dommages de guerre.
Rapport du conseiller général Sibué :
"M. Sibué indique qu'il serait particulièrement intéressant d'aiguiller vers Courchevel 1850 les personnes qui bénéficient de dommages de guerre. Pour cela une liaison pourrait être établie avec les services de la reconstruction. Une longue discussion s'engage à ce sujet et la commission décide de faire tout ce qui sera possible pour attirer les personnes bénéficiant de dommages de guerre" (PV de la commission).
Commentaires de Laurent Chappis :
"À la suite des destructions de la guerre 39-45, les sinistrés avaient une créance sur l'Etat. Cette créance découlait des études faites pour une "reconstruction à l'identique sur place". Son montant, évalué par des architectes, et accepté par le sinistré, lui donnait droit, suivant une priorité où jouaient souvent les relations, à la reconstruction sur place de l'immeuble sinistré. Les investissements de caractère industriel étaient prioritaires... M. Michaud dans ses nouvelles fonctions en Savoie obtint que le tourisme soit appelé "industrie touristique". Ceci permit le transfert de dommages de guerre de leur lieu d'origine sur une station touristique en obtenant simultanément la priorité de la créance... M. Regottaz était chargé, à la Reconstruction, du service des dommages de guerre... C'est ainsi que put démarrer l'"opération FATH" de transfert de ses très importants dommages de guerre de l'hôtel de luxe des "3 Epis" à Colmar sur Courchevel 1850. Initialement Mr Fath voulait reconstruire à Courchevel un complexe hôtelier d'environ 200 lits. Très vite il s'orienta vers la construction de chalets préfabriqués que le MRU mettait à la disposition de propriétaires de dommages de guerre... Les chalets préfabriqués dans les Vosges étaient de différentes conceptions, avec des toitures à 1 ou 2 pentes. Celles à deux pentes avaient différents pourcentages de pente pour pouvoir s'adapter aux différentes régions d'implantation. Le détenteur de dommages de guerre pouvait acquérir ces chalets pour un prix de 20 à 30 % moins cher que sur le marché privé. De plus il était immédiatement servi... Mr Fath, devant l'intérêt financier de l'opération et sa rapidité de réalisation changea d'orientation et acquit une trentaine de chalets qui devaient constituer un hôtel pavillonnaire. En fait ils furent rapidement mis en location et devinrent des résidences secondaires... Par la suite il fut possible à tout particulier d'acheter des dommages de guerre, ce qui donna lieu à de véritables trafics. Des cabinets spécialisés proposèrent des dommages de guerre à 50% de leur valeur, puis devant l'afflux à la vente, à 40% voire 35%. De nombreux hauts responsables du Service Central de la Reconstruction à Paris ainsi que différents fonctionnaires départementaux de la Reconstruction et des ponts et chaussées (dont Michaud, Regottaz, Henry, Ricard, etc.) en achetèrent ainsi, les firent transférer à Courchevel 1850, choisirent un des chalets de la reconstruction (ou firent leurs propres plans) et obtinrent ainsi une priorité et un prix avantageux... On constate que c'est grâce à ces dommages de guerre que Courchevel eut un rapide développement à partir de 1949..."
Les modèles de chalet :
"Par contre l'esthétique très banale de ces bâtiments préfabriqués contribua à faire de Courchevel une station sans attrait architectural si ce n'est par les réalisations faites hors dommages de guerre par l'A.A.C... La réalisation de chalets préfabriqués couverts en toit à une pente alimenta la polémique sur le type de couverture que M. de la Gontrie continuait à critiquer m'autorisant à n'accepter qu'un seul chalet à 1 pente pour 2 chalets à deux pentes. Je ne respectais que très partiellement ces directives que je jugeais ne pas tenir compte de la réalité des problèmes" (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées. 1946-1952, t. 2, p. 94 et 95).
1948, été : constructions achevées et/ou en cours - architecture
Lots :
LES TOVETS
n° 1 13 - hôtel Le Roc - restaurant Belleçote - Fèvre propriétaire (en cours de chantier) ;
n° 45 - Chappis (en cours de chantier) ;
PLANTRET
n° 54 - boutique Jean Blanc aux Tovets ;
n° 56/57/58 boutiques - Bellemain -Roques- Bajulaz (en cours de chantier) ;
n° 80 bis - hôtel départemental ;
n° 79 - chalet Maraux ;
hôtel Marbeau
(Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées. 1946-1952, t. 2, p. 89).
Réalisation d'un document par l'Atelier d'Architecture de Courchevel (Denys Pradelle) mettant en parallèle les caractéristiques de 3 types de couvertures en montagne :
- toit à 2 pentes ;
- toit à une pente ;
- toit en terrasse ;
qui fut à l'origine de la toiture à 2 pentes inversées (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées. 1946-1952, t. 2, p. 95).
1948, mai : catérail
- La Commission des Sports d'Hiver et du Tourisme du conseil général de la Savoie décide de la construction d'un télébenne à cabines fermées permettant l'accès à la combe de la Vizelle ;
- Plans d'un avant-projet de gare aux Tovets : façade + plan ;
- Etude du tracé du prolongement du Catérail sur Val d'Isère, Chamonix, l'Oisans, Briançon etc ...
(A. SEATM ; Laurent CHAPPIS. Ibid.).
1949
1949, mars - mai : projet Joliot-Curie
Étude par Denys Pradelle du projet de chalet pour Frédéric Joliot-Curie (1900-1958) et Irène Joliot-Curie (1897-1956), physiciens, prix Nobel de physique en 1935, habitant 76 avenue Lenôtre à Anthony. Première proposition d'un "chalet à pattes" non retenu par les Joliot-Curie.
1949, mai : architecture
Difficultés rencontrées par Laurent Chappis pour "obtenir des gens du pays qui construisent à Courchevel 1850 (Mugnier, Auguste Blanc, Bajulaz) des dessins de permis de construire corrects; ces constructeurs font eux-mêmes leurs plans, ne voulant pas payer d'honoraires d'architecte" Pierre de la Gontrie confirme à Laurent Chappis "qu'il doit faire respecter à Courchevel une esthétique satisfaisante quels que soient les constructeurs" (Laurent CHAPPIS. Ibid., p. 103).
1949, 14 mai : extension des lotissements
Pierre de La Gontrie demande que soient étudiées des extensions du lotissement sur Bellecôte et sur le Jardin Alpin (Ibid.).
Pierre de La Gontrie écrit au maire de Saint-Bon pour lui dresser la liste des nouveaux terrains à acquérir, nécessaires pour les extensions de Courchevel 1850 (novembre 1949).
1949, été : architecture - chantiers
Chantiers en cours :
BELLECOTE
Lot n° 117 - chalets Fath : 5 chalets couverts, 11 en cours de construction ;
TOVETS
Lot n° 113 - Fèvre : hôtel le Roc, gros oeuvre en cours ;
Lot n° 111 - Joliot-Curie : gros oeuvre en cours ;
Chalet Eugène Blanc: gros oeuvre terminé ;
PLANTRET
Lot n° 81 - hôtel Mugnier : gros oeuvre en cours ;
Lot n° 71 - chalet Elisabeth, chalet du MRU : terminé (transfert de dommages de guerre) (chalet portant le prénom de la fille de Maurice Michaud) ;
lot n° 86 - chalet Barlet ; gros oeuvre terminé.
(Ibid.).
1950
1950, architecture
LES TOVETS :
Lot n° 100 - Église : Premier Projet d'église dessiné par Laurent Chappis.
BELLECOTE (automne 1950) :
Lot n° 122 - Chalet Lang : premier projet dessiné par Denys Pradelle de janvier à mars 1950 - choix d'un "chalet à pattes", premier chalet de ce type réalisé à Courchevel.
Lot n° 74 - Immeuble Le Vanoise : premier projet d'immeuble collectif résidentiel à l'initiative de Monsieur André Gallay ingénieur promoteur, projet conçu et construit par Laurent Chappis et Paul Berthe architectes.
1950, inspection financière - cour des comptes
Mission d'inspection de Prothin, directeur de l'urbanisme au MRU.
1950, lotissements, extension
Mise en oeuvre des lotissements :
LES CHENUS ;
BELLECOTE ;
(A. CAUE Savoie).
1950, décembre : remontées mécaniques
Mise en service du télébenne Burgin-La Saulire (depuis la vallée des Allues), transformé en télécabine en 1959.
Première liaison téléportée sur la Saulire, coté les Allues
(entretiens avec Jean Cattelin et Vincent Cambau, dans La montagne du XXe siècle - recueil de témoignages oraux - constitution d'un fond d'archives audiovisuelles - entretiens et biographie. Rapport EAG, décembre 1996.
1951
1951, architecture
Construction du chalet "le Petit Navire" dans le lotissement des Chenuts, chalet personnel de Denys Pradelle, construit pour le compte de la "Savoisienne de Chambéry" (société HLM privée).
1951, automne : départ de Pierre de La Gontrie du conseil général
Pierre de La Gontrie est battu aux élections cantonales, et abandonne le conseil général de la Savoie.
Nombreuses interrogations sur le "décollage" de Courchevel 1850 ; campagne d'opposition conduite par Arsène Trolliet contre de la Gontrie.
1951, inspection financière - cour des comptes
Mission d'inspection de Pierre Dalloz, directeur de l'architecture au MRU, et P. Herbe, conseiller de Dalloz.
1951, Samivel à Courchevel
"Totalement séduit par le site, les pentes, les installations actuelles. Connaissant toutes les grandes stations hivernales étrangères, j'estime que Courchevel présente un ensemble de possibilités exceptionnelles... Décor très beau, ensoleillement et enneigement favorables, pistes excellentes, installations mécaniques heureusement disposées, prix plutôt inférieurs à ceux d'autres stations..." (Laurent CHAPPIS. Evolution des idées dans l'aménagement de la montagne. 1995, p. 23).
1951, architecture : projet de diplôme de Georges Dufâyard : un hôtel de luxe sur le Jardin alpin
Georges Dufayard, jeune étudiant travaillant à 1' Atelier d'Architecture à Courchevel présente son projet de diplôme, un hôtel de luxe sur le Jardin Alpin, projet d'un immeuble tour dominant la station qui sera repris par la suite par des promoteurs et des concepteurs (projet Berthe-Chappis-Jomain en 1959), alimentant une longue polémique sur l'opportunité d'un immeuble tour pendant près de 15 ans (Georges Dufayard réalisera sa carrière comme architecte, à Gap, réalisant de très nombreuses constructions en montagne et notamment des refuges dans l'Oisans, la station de Merlette, de Praloup, etc.).
1952
1952, Maurice Michaud devient ingénieur général et prend la direction des services de la Reconstruction et ceux des ponts et chaussées du département de la Savoie
Publication du chalet Lang (Pradelle architecte) dans la revue l'Architecture d'Aujourd'hui, n° 44, septembre 1952, p. VI.
1952, mai : visite de Claudius-Petit
Mission d'inspection d'Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme (à la suite des visites de Prothin en 1950, et Dalloz en l951.
1952, 15 août : téléphérique de la Saulire
Mise en service du téléphérique de la Saulire.
Caractéristiques techniques :
réalisation : Neyret-Beylier à Grenoble ;
vitesse entre 4,5 et 6,0 m/sec ;
freinage breveté "système Goirand" (ingénieur chez Neyret-Beylier) ;
12 voyages par heure ;
30 voyageurs par cabines ;
360 personnes par heure ;
dénivellation de la piste 750 m
(le Ski, 1952).
Chantier de maçonnerie et travaux publics conduits par l'entreprise Cattelin ; chantier placé sous la direction de Jean Cattelin : Jean Cattelin assurera, dès le premier hiver, la conduite de l'appareil (Entretiens avec Jean Cattelin dans La montagne du XXe siècle - recueil de témoignages oraux - constitution d'un fond d'archives audiovisuelles - entretiens et biographie. Rapport EAG, décembre 1996).
1952, décembre : remontées mécaniques
Mise en service de deux nouveaux appareils :
- télébenne du Praz (système Julliard) ;
- téléphérique de la Saulire (système Neyret-Beylier)
(d'après Jean CATTELIN, A. SEATM).
État du parc des remontées mécaniques :
COURCHEVEL,
6 remonte-pentes - 1 télébenne - 1 téléphérique ;
LES ALLUES,
3 remonte-pentes - 1 télébenne.
Description des appareils :
- TÉLÉSKI COURCHEVEL 1550
Courchevel 1550/Courchevel 1850 : longueur 1270 m/500 s/h/280 m déniv.
- TÉLÉSKI DE LA LOZE
Courchevel 1850/Col de la Loze : longueur 1650 m - 750 s/h - 420 m déniv.
- TÉLÉSKI DU BIOLLEY
LE BIOLEY / 2200 M : longueur 1050 m - 520 s/h - 250 m déniv.
- TÉLÉSKI ECOLE COURCHEVEL 1550
Courchevel 1550/1580 : longueur 308 m - 120 s/h - 80 m déniv.
- TÉLÉSKI ECOLE COURCHEVEL 1850
Courchevel 1850/1950 : longueur 1650 m - 750 s/h - 420 m déniv.
- TÉLÉSKI DE MORIOND
Moriond 1600/ Ariondaz 1800 : longueur 1100 m - 400 s/h - 200 m déniv.
- TÉLÉBENNE DU PRAZ
Le Praz/ Courchevel 1850 : longueur 1760 m - 300 s/h - 500 m déniv.
- TÉLÉPHÉRIQUE DES VERDONS
2050/La Saulire 2700 : longueur 1590 m - 360 s/h - 650 m déniv.
(le Ski, 1952).
1952 : domaine skiable
Jean Cattelin est nommé responsable des secours à Courchevel. II passe la plupart de ses nuits au sommet de la Saulire, pour assurer la mise en service chaque matin
(Entretiens avec Jean Cattelin dans La montagne du XXe siècle... Rapport EAG, décembre 1996).
1953
1953, architecture : Claudius-Petit construit un "mazot" acquis sur les conseils de Chappis.
1953, architecture : église
Construction du projet d'église dessiné par Denys Pradelle en collaboration avec Jean Prouvé. Extension en 1955.
1953, décembre : remontées mécaniques
Mise en service du télébenne (transformé en télécabine en 1961) d'accès à la gare du téléphérique de la Saulire
(Jean CATTELIN. A. SEATM).
1953, 14 décembre : extension de la station, création du lotissement "centre social"
Approbation du lotissement "Centre Social" (situé entre les Tovets et Bellecote) - 70 Lots :
CENTRE SOCIAL : parcelles n° 30 à 34 - 38 - 39 - 43 - 43 bis - 92 - 94 - 96 à 99- 123 - 250 à 283 - 230 à 249.
1953, 14 décembre : extension de la station, création du lotissement Nogentil
Approbation du lotissement "Nogentil I" : 56 "bandes théoriques" de 10 mètres de large, avec un minimum de 2 bandes par lot, parcelles n° 400 à 456.
Plan défini par Laurent Chappis ; les gabarits :
- tous les bâtiments seront à usage d'habitations collectives ou hôtelières ;
- hauteur de chaque bâtiment est limitée par un plan horizontal situé à 5,5 au-dessus du sol naturel ;
- orientation conforme au gabarit ;
- toiture sera à une pente de 8 % environ déversant au nord en matériau gris ou blanc ne réfléchissant pas la lumière.
(Document du 3 juillet 1958, A. SEATM. Plan au 1 : 1000).
1954
1954, 11 février : extension de la station : création du lotissement "les Greniers"
Approbation du lotissement "Les Greniers" - 36 lots ;
LES GRENIERS : parcelles n° 350 à 366 - 367 à 386 : "La construction de mon grenier suscite de nombreuses demandes de construction similaires. Je mets donc au point un plan de lotissement spécialement conçu pour ce type d'habitat minimum en conservant tous les arbres, avec une quinzaine de parcelles variant de 160 à 225 m²" (Laurent CHAPPIS. Evolution des idées dans l'aménagement de la montagne, 1995, p. 29).
1954 : extension de la station, première esquisse pour le Jardin alpin
Laurent Chappis présente son premier projet pour le Jardin alpin (Ibid., p. 32).
1954, novembre : domaine skiable, arrivée d'Emile Allais
Emile Allais appelé comme directeur de la station de Courchevel : arrivée ou (retour) d'Emile ALLAIS "le sorcier des neiges" à Courchevel, après 10 ans d'expériences dans les chaînes montagneuses du continent américain ; désignation d'Emile Allais, de retour des U.S.A., par le conseil général pour s'occuper de tout ce qui concerne le ski à Courchevel (Entretiens avec Jean CATTELIN, dans La montagne du XXe siècle.... Rapport EAG, décembre 1996).
1955
1955 : architecture
Publication par l'Atelier d'Architecture à Courchevel : Contribution à une architecture de montagne, document qui expose le sens et le résultat de sept années d'expérimentations et d'observations, chaque hiver, du comportement des constructions réalisées (Études et informations, cahier mensuel du M.R.L., n° 3, mars 1955, 4e année). Publication de trois réalisations de Courchevel 1850 dans Chalets de montagne. Paris : Massin :
- chalet Joliot-Curie ;
- chalet Lang ;
- chalet Le Petit Navire.
1955 : hôtel départemental mis en vente
"Le conseil général envisage de vendre l'hôtel départemental qui, ayant rempli son rôle d'accueil des premiers acquéreurs de terrain, n'a plus de raison d'être géré par lui..." (Laurent CHAPPIS. Evolution des idées dans l'aménagement de la montagne. 1995, p. 34).
1956
1956, 18 septembre : architecture - permis de construire
Réclamations de Laurent Chappis, et amertume :
"À la suite de la saison de construction de cette année à Courchevel 1850, il m'apparaît qu'il ne me sera plus possible d'assurer mon rôle d'architecte-urbaniste de la station, si des moyens efficaces de travail et de surveillance ne sont pas mis à ma disposition pour l'année 1957... Cette année tous les chantiers sur les parcelles suivantes [suit plus de 25 n° de parcelles] ont débuté sans que les permis de construire ait été préalablement délivrés... Je dois constamment lutter, sans résultat, contre cette manière de procéder. Il s'ensuit que de nombreuses erreurs d'implantation, d'orientation, d'alignement, et surtout d'esthétique sont irrattrapables... Par ailleurs en contravention flagrante avec les clauses du cahier des charges, seule la moitié environ des bâtiments construits ont leur aspect définitif (peintures et bardages terminés). La station au bout de 10 ans a toujours l'aspect d'un chantier, et il m'est très pénible d'être constamment mis en cause en tant que responsable de cet état de choses alors que toutes mes réclamations restent vaines... Mon rôle dans les lotissements actuels devient de plus en plus ingrat, consistant surtout en perpétuels accrochages avec les propriétaires en infraction, à régler les litiges entre voisins, à conseiller les constructeurs réalisant sans architecte (37 bâtiments à Courchevel 1850) ou ne présentant que des esquisses pour éviter les frais d'architectes... Je propose donc que mon rôle consiste surtout en études d'urbanisme des deux vallées des Allues et de Belleville et en études architecturales de composition d'ensembles, alignements etc. à Courchevel 1850... Pour toutes les questions d'implantation, de surveillance des réalisations etc. , il me serait adjoint un agent technique assermenté pouvant faire arrêter immédiatement les constructions non autorisées ou non conformes au permis de construire. Sur place en permanence du 1er mai au 31 décembre, il devrait pouvoir faire lui-même les implantations, relevés d'implantations, nivellement, etc. Sa rémunération serait en grande partie assurée par les redevances des propriétaires tenus d'après le cahier des charges de procéder à la délimitation de leur parcelle à leurs frais et à l'implantation du bâtiment à construire... " (A. SEATM. Lettre de Laurent Chappis).
- Affaire PACHOD : "...Ce chalet privé transformé en bar restaurant a été construit sans permis de construire sur une parcelle privée enclavée au milieu de la piste de ski de Bellecôte. Ce bâtiment recevant du public n'est accessible qu'avec une piste jeepable coupant la piste de ski et n'est raccordé au réseau d'eau et d'égout. Mme Pachod a choisi Me de La Gontrie comme avocat, trop heureux de marquer ainsi de nouveau sa présence... " (Laurent CHAPPIS. Evolution des idées dans l'aménagement de la montagne. 1995, p. 37).
1957
1957, janvier : architecture, atelier d'architecture
Guy Rey-Millet, architecte, rejoint Denys Pradelle et s'installe à Courchevel 1850 pour travailler à l'Atelier d'Architecture à Courchevel.
1957, janvier : architecture - chalet C.A.F.
Inauguration du chalet skieurs du C.A.F., architecte Maurice Curny :
"La gaieté et l'agrément de cette grande salle éclairée par les larges baies, égayées par les tables et les rideaux aux couleurs vives et variées; les lustres et appliques modernes aux bras multiples accentuant par leurs chapeaux de lampes multicolores l'aspect gai et riant de l'ensemble. Le reste de l'installation : 5 chambres à 2 places en couchettes superposées deux par deux, 4 dortoirs respectivement de 8, 10, 12 et 14 places, soit au total 80 places, outre le logement du gérant et diverses dépendances : chauffage au mazout, eau courante chaude et froide dans toutes les chambres et dortoirs, 4 cabines de douches, etc. L'essentiel des fonds qui avaient permis l'édification de ce chalet provenait de la réalisation d'une partie du domaine immobilier du C.A.F. constitué depuis longtemps par la section lyonnaise en Haute-Maurienne et notamment par la vente du chalet-hôtel de Bonneval-sur-Arc... Que ce nouveau chalet skieurs, le plus beau du C.A.F., remplisse le but que lui ont assigné ceux qui furent ses promoteurs : attirer la jeunesse et lui faciliter l'accès et la connaissance de la montagne" (La Montagne et Alpinisme, avril 1957).
1957, avril : remontées mécaniques
Mise en service du téléski de Bellecôte.
1957, 25 septembre : extension de la station, création du lotissement "Nogentil II"
Approbation du lotissement "Nogentil II" - 17 lots, parcelles n° 459 à 475 b.
1957, 25 septembre : extension de la station, création du lotissement "Jardin alpin I"
Approbation du lotissement "Jardin Alpin" - 31 lots : JARDIN ALPIN I : parcelles n° 500 à 531.
1957, 14 octobre : extension de la station, création du lotissement de Mr Baude (Bellecôte)
Approbation du lotissement "Mr Baude".
1957, septembre : architecture atelier d'architecture
Denys Pradelle, architecte, s'installe à Chambéry avec sa famille, et quitte Courchevel 1850 comme lieu de résidence et de travail.
1957 : Maurice Grimaud, préfet de la Savoie
II suivra attentivement les questions de Courchevel (Laurent CHAPPIS. Evolution des idées dans l'aménagement de la montagne. 1995, p. 40).
1958
1958, décembre : remontées mécaniques
LE PRAZ
- Télébenne du Praz :
Le Praz 1275 m - Plantray 1775 m ;
installation Julliard (cf. Mégève, télébenne du Jallet / cf. Morzine, télébenne de Super-Morzine) ; construction 1951 - débit horaire : 180 personnes/heure - 50 bennes bi-place.
COURCHEVEL 1550
- Remonte-pente Les Rois 1470 m - place centrale de Courchevel 1850 - le long du Miolay : installation Pomagalski ;
construction 1946 - longueur 1075 mètres ;
1958 : remplacement par un télébenne ;
- Remonte pente mobile - genre "va partout" :
construction Abod, 2 rue du Mont - Pontarlier - longueur 130 mètres.
MORIOND
- Remonte pente du Plan du Marquis :
longueur 1486 m - départ 1600 m - arrivée 1867 m (dans la vallée du ruisseau du Grand Pralin) et près des chalets d'alpage du Petit Pralin ;
Propriété Société de Téléski Anselme-Bois - construction Pomagalski 1945.
- Téléski de Ste Agathe (prolonge le téléski du Plan du Marquis) :
Propriété Société de Téléski Anselme-Bois et Cie - auparavant: propriété de la "Société des remonte-pentes et téléphériques de la Tarentaise" 20 rue de la République - St Chazard - Loire ;
départ 1582 m - arrivée 1762 m - longueur 580 m - construction Pomagalski -construction 1953 ;
sert en parallèle avec les deux autres remonte-pentes de Moriond, desservant le versant est de la croupe d'Arionda.
COURCHEVEL 1850
- Téléski de la Loze :
construction 1946 - construction Pomagalski - construction pour le compte du département de la Savoie ;
départ : 1776 m - arrivée : 2200 m à proximité du Col de la Loze - longueur 1420 m ;
1946 : cabrettes en bois (lors de la construction) ;
1955 : remplacement par des pylônes métalliques ;
1955 : le téléski est doublé par un deuxième remonte-pente ;
dénivellation 428 m - débit : 1400 p/h (les 2 téléskis) - le "plus fort des Alpes" -donne accès aux Allues.
- Remonte pente du Mont-Blanc :
construction 1956 - construction Pomagalski - départ : 1685 m - arrivée : 2230 m - longueur : 2036 m
- Remonte-pente du Biolley (versant oriental) :
longueur : 973 m - départ : 1665 m près des chalets de Biolley - arrivée : 2145 m - montagne de Pralong
- permet d'atteindre la gare inférieure du téléphérique de la Saulire - piste assez raide à flanc de montagne - construction 1949 - construction Pomagalski ;
1956 : prolongement du remonte-pente jusqu'à la crête, après un angle - longueur : 1313 m- dénivellation : 317 m
- Remonte-pente de Bellecôte :
construction 1956 - construction Régie départementale - longueur 1412 m - dénivellation 173 m - deux angles - tracé parallèle à celui du Biolley.
- Remonte pente d'exercice :
construction 1948 - construction Pomagalski - départ : 1798 m ;
arrivée : 1851 m - longueur piste 220 m - à proximité du départ du téléski de la Loze.
- Remonte Pente du Bouc Blanc.
- Télébenne des Verdons.
départ 1765 m (centre de la station) - arrivée 2084 m (station inférieure du téléphérique de la Saulire) - suit la vallée du ruisseau des Verdons - longueur 2320 m - construction 1952-1953 - constructeur : Sosatel - exploitant : Société de Télébenne Julliard (succession M. Bernard à Chambéry) - 96 bennes bi-places - débit 360 pers/h - vitesse 2,5 m/sec ;
fin de concession accordée par le département : 25.12.98 - fonctionne toute l'année.
- Téléphérique de la Saulire :
construction 1951-1952 - constructeur : Neyret-Beylier Grenoble - départ : 2039 m - arrivée : 2656 m sommet de la Viselle - longueur : 1700 m.
1958 - projet avril 1959 : architecture Jardin alpin, projet hôtel-studio
Projet élaboré par l´Atelier Berthe-Chappis-Jomain : projet d'un "immeuble tour", dans la partie aval du Jardin alpin au-dessus du tremplin (salle de spectacles, piscine, commerces, hôtel, garages, copropriété, patinoire, etc.) ; projet élaboré à la demande d'un promoteur installé à Courchevel :M. Hayer (dit Jeansol). "Il doit dominer la station en créant une "image de marque de prestige", que la plupart des responsables politiques et administratifs souhaitent... Le préfet et moi sommes très réticents sur la justification d'un volume aussi imposant qui attirera plus les regards que les montagnes d'encadrement. Mais personne ne veut se prononcer ouvertement sur le bien fondé d'une telle réalisation, car sans document graphique, il est difficile de se faire une opinion. ; Michaud souhaite que je fasse cette étude pour la soumettre au plus haut niveau de décision afin d'éviter une polémique. En fait cette étude remaniée sur plusieurs années, déclenchera un tolet d'avis opposés et marquera pour moi la fin de mes études à Courchevel... Je conçois un socle couvert en voûte servant de piste de ski pour enfants et une tour de 15 étages, partie hôtel, partie copropriété (Laurent CHAPPIS. Evolution des idées dans l'aménagement de la montagne. 1995, p. 42).
1958, architecture urbanisme, affaire Benoist
Chappis, dénoncé de façon calomnieuse auprès du préfet, par un hôtelier qui a construit sans permis de construire (Ibid., p. 42 et43).
1958, architecture, chalet Altitude 1850, école communale
Construction du chalet "Altitude 1850" dans le lotissement de Nogentil I, chalet de M Morillon, construit par Philippe Quinquet et Guy Rey-Millet, publié dans Maisons françaises, n° 134, février 1960).
Construction de l'école communale dans le lotissement du Centre Social; projet élaboré par AAM, et Henry Mouette dans le cadre de son diplôme, puis construit dans le cadre d'AAM (1959-1960).
IV - COURCHEVEL 1850
DE LA STATION PIONNIÈRE À LA STATION COMMERCIALE - DENSIFICATION DES ÉQUIPEMENTS MÉCANIQUES 1959 - 1971
1959
1959, janvier : capacité de Courchevel 1850
population permanente : 148 personnes ;
population saisonnière ; 230 personnes ;
lits touristiques : 3280 ;
1430 lits disponibles en chalets ;
750 lits disponibles en studios collectifs ;
1050 lits disponibles en hôtels.
1959, 27 juin : architecture, remodélation Tovets - Bellecôte
Élaboration d'un projet de remodélation des quartiers des Tovets et de Bellelcôte, dans les zones commerciales :
"Pour palier aux inconvénients des chutes de neige sur la voirie, j'avais envisagé une remodélation des parcelles situées dans le centre commercial de la zone de Bellecôte, en alignement continu... Le dégagement des vues restera sensiblement identique puisque la rive d'égout de toiture en façade sud reste inchangée, seule la rive en façade nord est relevée pour obtenir un toit à deux pentes inversées vers l'intérieur" (courrier de Laurent CHAPPIS au préfet de Savoie - 27.06.59).
"Cette remodélation consiste essentiellement en une reprise des toitures en deux pentes inversées (toiture identique à celle de l'Hôtel du Rond Point des Pistes) évitant les chutes de neige sur la route au nord et la place au sud.. Cette remodélation vous permettrait d'obtenir un volume utilisable supplémentaire en façade nord, compte tenu que les rives d'égout seraient alignées sur celles existantes en façade sud" (courrier de Laurent CHAPPIS aux propriétaires - 25.05.59).
Plan de lotissement de 1946, parcelles dans "zone commerciale des Tovets" ; prescriptions sur les toitures du règlement de lotissement :
"Les constructions couvriront obligatoirement la totalité des lots et seront élevées en ordre continu. Elles comporteront des toitures à deux pans avec faîtières parallèles à la façade, la pente du toit devant être fixée entre 27° et 33° et la couverture obligatoirement en lauzes du pays ou en ardoises. Les combles ne seront pas habitables" (Evolution de la pensée architecturale et constructive).
1959, 6 juillet : architecture - urbanisme
Accord de Henry Jacques Le Même, architecte en chef du département de la Savoie, pour établir "un rapport d'expertise relative à l'application du plan d'aménagement de la station de Courchevel 1850", sollicité par Maurice Michaud :
"J'avais aussitôt donné mon accord de principe à mon confrère Laurent Chappis, auteur du dit plan d'aménagement, et je pense donc qu'il vous a fait part de celui-ci..." (A. SEATM.. Lettre de Henry Jacques Le Même à Maurice Michaud).
1959, août : architecture, chalet du préfet Grimaud
Le préfet Grimaud, construit son chalet à Nogentil II, parcelle 467 du lotissement ; projet élaboré par l´atelier Berthe-Chappis-Jomain.
1959, septembre : Georges Pialat remplace Laurent Chappis
Nomination de Georges Pialat, inspecteur de l'urbanisme au Ministère de la Construction, par Maurice Michaud, pour "assurer provisoirement le rôle de conseil du département pour la station de Courchevel 1850", en remplacement de Laurent Chappis, démissionnaire.
- "contrôle des nouveaux Permis de Construire, tant sur les questions d'aspect, de technique, que sur la question de la conformité avec le cahier des charges et des plans qui régissent les récents lotissements de la station" ;
- "recherche d'une solution raisonnable tendant à régulariser la situation des premières opérations (Bellecôte, Planteret, zone des commerces entre l'arrivée, la Croisette et le bas de Planteret) dont la situation administrative est anormale et laisse la porte ouverte à toutes contestations" (A. privées SEATM. Lettre de Georges Pialat à Maurice Michaud).
1959, 16 septembre : architecture infraction permis de construire
Surélévation clandestine d'une construction hôtelière :
"M. Fournier, hôtelier à Courchevel a pendant la journée du mercredi 16 septembre, élevé sa toiture d'au moins 60 cm. Manoeuvre camouflée, avec 4 crics, et aussitôt l'opération terminée, colmatage avec des planches, ce qui me fait penser que cela ne correspond pas à un permis de construire. Je vous en avise. Le ridicule serait que nous ne nous en apercevions pas..." (Ibid.. Note interne de Maurice MICHAUD à Messieurs PIALAT et REGOTTAZ).
1959 : architecture, projet de l'agence
Projet élaboré par 1' A.A.C d'une agence et deux studios (en face de l'église).
1959 : Pierre de La Gontrie élu maire de Saint-Bon
Pierre de La Gontrie est élu maire de la commune de Saint-Bon, et le restera jusqu'en 1968.
Gestion "conflictuelle" pendant dix ans, entre d'un coté la commune et de l'autre le conseil général et les services de l'État (Maurice Michaud) : "quand de La Gontrie a perdu la présidence du conseil général, parce qu'on lui a reproché l'opération de Courchevel, il a été très amer. Quand il est devenu maire de Courchevel, entre le département et la commune de Courchevel, ça a été la guerre. Et tout le développement de Moriond est dû à la réponse de la commune à la toute puissance du département de Courchevel. Parce que là le maire se sentait libre, parce qu'il était sur un terrain qui n'avait pas été concédé..." (Gilles LEPRETRE. Denys Pradelle. L'épopée de Courchevel 1946-1996. La Fontaine de Siloë, 1996, p. 218).
1959 - novembre : démission de Laurent Chappis
Laurent Chappis démissionne de ses responsabilités d'architecte et d'urbaniste conseil de la Commune de Saint-Bon.
1959, hiver - 1960 : domaine skiable - damage mécanique
Premiers essais de damage mécanique de la neige : SNOW-CAT (Entretiens avec Jean CATTELIN - dans La montagne du XXe siècle... Rapport EAG, décembre 1996).
1960
1960 - hiver 1960-1961 : domaine skiable - damage mécanique
Achat du premier véhicule chenille :
"Jusqu'à présent, l'entretien et le damage des pistes de ski est effectué à l'aide de rouleaux qui sont tirés par des secouristes. Cet entretien et ce damage ne sont possibles que sur des pentes raides, à proximité des remontées mécaniques, et demandent beaucoup de temps si l'on veut ouvrir une piste large à chaque chute de neige. Dès maintenant, il est très difficile de damer la piste de Bellecôte dont la pente est faible. Par ailleurs, il est absolument impossible de damer la piste des Verdons à la station. Or dans ce cas particulier, la modernisation du télécabine des Verdons va justement permettre d'utiliser cette piste. Il était donc impossible de pouvoir la damer. C'est pourquoi Emile Allais nous a demandé d'envisager l'acquisition d'un véhicule chenille qui puisse monter sur la neige et tirer des rouleaux de damage et divers engins permettant l'entretien des pistes. D'autre part un tel véhicule permettrait d'effectuer beaucoup plus rapidement en hiver les réparations des remontées mécaniques; on se demande, en effet par exemple, combien de jours il faudrait avec les moyens actuels pour remplacer les pylônes d'un téléski qui auraient pu être arrachés au cours d'un incident d'exploitation. Après avoir étudié les matériels existants sur le marché, et assisté à des démonstrations, notre choix s'est porté sur le snow-cat, engin qui a participé à plusieurs expéditions polaires. Nous signalons également que différentes stations importantes (l'Alpe d'Huez, Megève, Chamrousse, Val d'Isère) ont acheté ou ont l'intention d'acheter de tels véhicules pour les mêmes besoins" (A. SEATM. Rapport de Maurice Pialat. Programme d'achèvement de la station de Courchevel 1850. Programme de remontées mécaniques, p. 4 et 5).
1961
1961, 15 mars : plan d'urbanisme directeur -approbation par la commune
-article 11H
"Secteurs soumis à plan d'urbanisme de détail dit "plan masse :
- Jardin Alpin ;
- Bas Plantret ;
- Plantret inférieur ;
- Bellecôte ;
- Nogentil 1 ;
- Nogentil 2.
-article 17H
"les couvertures à faible pente à un pan, ou deux pans en cuvettes sont seules autorisées ; dans aucun cas les couvertures ne devront déverser la neige sur la voie publique ou sur les fonds voisins » (A. SEATM).
1961, juin : architecture, presbytère
Construction du presbytère; projet élaboré par i' Atelier d'Architecture à Courchevel (Denys Pradelle architecte) La construction comporte deux niveaux :
- chambres au rez-de-chaussée ;
- salle commune à l'étage éclairée par deux très grandes baies ;
- toiture mono-pente.
1961 : création de l'altiport
Sous l'initiative de Michel Ziegler, on construit un altiport au-dessus de la station de Courchevel 1850.
Michel Ziegler fonde la Compagnie AIR-ALPES (Gilles LEPRETRE. L'épopée de Courchevel 1946-1996. 1996, p. 192).
1961, 26 août : extension de la station, Jardin alpin 2ème tranche, débat entre dispersion et concentration des constructions
Projet de plan de composition dressé par l'Équipement de la Savoie : plan esquisse de parti ; 1 ère tranche du Jardin Alpin autorisée en septembre 1957.
Rapport de Georges Pialat, urbaniste, comparant les deux partis, sur un programme unique (600 lits nouveaux dont un tiers en capacité hôtelière de 3 étoiles et le reste en studios et appartements) :
a) de nombreuses constructions de faible volume ;
b) un très petit nombre de constructions de grand volume.
Parti a) : grand nombre de constructions de faible volume demande, pour réaliser le programme de 600 lits imposé, l'implantation d'au moins 10 volumes comparables à celui des 3 étoiles réalisés dans la 1ère tranche...pour 10 constructions ; la surface au sol serait donc de 75 000 m², en y ajoutant la surface des accès on peut penser que ce sont 12 000 m² de nature qui disparaissent... Si la réalisation de la 2e tranche du lotissement départemental doit se faire sous cette forme nous devrons débaptiser le site qui n'aura plus aucune raison d'être dénommé Jardin Alpin...
Parti b) : celui qui comprendrait trois blocs importants permettant à eux seuls de réaliser le programme de 600 lits ; s'il a l'inconvénient de créer un nouveau paysage auquel nous ne sommes pas préparés et dont on peut toujours se demander s'il sera valable, a pour avantage de réduire considérablement les surfaces occupées au sol et celles des dégagements nécessaires.. .on peut penser que 3500 à 4000 m2 seulement de verdure seront détruits par les implantations, c'est à dire 4 fois moins que dans la première solution... L'occupation du sol par une telle réalisation doit être de l'ordre de 800 à 1000 m² et avec ses accès ne pas dépasser 1500 m², soit pour les trois blocs représentants 240 x 3 = 720 personnes, une surface totale de 3500 m² de terrain. L'ensemble verdure Jardin Alpin serait ainsi moins massacré. À noter que l'étude es rapports de masse, relativement facile sur maquette, montre que la Tour, prévue à 18 étages sur le gabarit de vente, demande à être surélevée d'au moins 4 niveaux pour affirmer le geste qu'elle entend représenter" (A. S.E.A.T.M.).
1962
1962, 17 juillet : extension de la station, création du lotissement de M. Fath
1963
1963, 25 mars : plan d'urbanisme directeur -approbation définitive
Approbation du plan de secteur de Courchevel 1850.
1963, mai - juillet : plan d'urbanisme directeur -projet de modification
Demande de modification du P.U.D. (extension du périmètre constructible sur des terrains restés propriété de la Commune de Saint-Bon) par la Commune de Saint-Bon en vu de la réalisation d'un "ensemble immobilier de qualité" par la société SEQUIFRANCE dans le quartier de Nogentil II.
Opposition de l'Équipement et du Ministère de la Construction (saturation de la station, remontées mécaniques et voiries ...la question du déséquilibre entre la capacité d'hébergement et le domaine skiable" (Courriers, Association de propriétaires riverains s'opposant au projet de la commune demandant la modification du P.U.D).
Début des interrogations sur le devenir du parc des remontées de mécaniques (A. SEATM).
1963, juin : architecture : Jardin alpin ; nouveau projet hôtel-studio
Projet élaboré par l´atelier Berthe-Chappis-Jomain (avril 1959) avec projet de l'entreprise Bègue ; projet d'un "immeuble tour" (vingtaine d'étages), dans la partie aval du Jardin Alpin au-dessus du tremplin (salle de spectacles, piscine, commerces, hôtel, garages, copropriété, etc. ), associé à un immeuble barre (hôtel, réception etc.).
1964
1964 : domaine skiable - départ d'Emile Allais
Emile Allais quitte la station de Courchevel 1850 pour rejoindre la nouvelle station de La Plagne ; Jean Cattelin prend sa succession pour diriger la station de Courchevel (Entretiens avec Jean CATTELIN - dans La montagne du XXe siècle. Rapport EAG , décembre 1996.
1964, 10 août : Maurice Michaud, directeur de la CIAM
Arrêté créant la C.I.A.M. : Commission Interministérielle de 1' Aménagement de la Montagne ; Maurice Michaud est nommé directeur.
1965
1965, 5 février : architecture, Jardin alpin, nouveau projet hôtel-studio
Projet élaboré par l´atelier Berthe-Chappis-Jomain : projet d'un "immeuble tour", dans la partie aval du Jardin Alpin au-dessus du tremplin, de dimension réduite, à la suite des refus précédents (salle de spectacles, piscine, commerces, hôtel, garages, copropriété, etc. 67 000 m²).
1966
1966 : architecture, transformation du Club House (opération Fath)
Roger Toussaint achète le "club house" de 1´ « hôtel Fath » et entreprend de le rénover par un travail sur l'architecture reposant sur la dissimulation de l'architecture existante (grandes baies, toitures inversées etc. principes de l'École de Courchevel) par une nouvelle architecture : surélévation avec construction d'une toiture à deux versants, etc.
1967
1967, 21 février : urbanisation
Rapport de la CIAM sur la capacité d'accueil : "La C.I.A.M. s'est penchée sur Courchevel, spécialement sur le danger de surpopulation dans les stations satellites de Moriond, Courchevel 1550, et le Praz..." (A. SEATM).
1967, 30 avril : urbanisation
Rapport de la CIAM sur la capacité d'accueil :
Capacité nominale : "capacité théorique, issue de l'analyse de bâtiments sur plan, ou sur place, en leur attribuant le nombre de lits qu'il est raisonnable d'y trouver, pour un confort moyen, fonction de la classe des dits immeubles... Notion de capacité nominale, ramenée au nombre de m²/hors oeuvre planchers cumulés nécessaires à un lit, qui nous sert aux études globales sur les stations nouvelles".
Capacité installée : "capacité pratique issue
- en ce qui concerne les hôtels, des déclarations des syndicats d'hôteliers ;
- en ce qui concerne les immeubles mis en location, des déclarations des agences de location ;
- pour les appartements et chalets, par sondage direct (à Courchevel 1850, ce sondage a porté sur plus de 50 % de la capacité de cette nature)".
Lits existants "nominaux" : 6 400 lits, "installés" : 7 500 lits.
Lits existants + lits non construits mais accordés administrative ment : "si les périmètres constructibles tels que portés au Plan d'Urbanisme Directeur de Saint-Bon étaient colmatés par une utilisation maximale (après remembrement), en l'absence de plans de détails prévus, mais inexistants, les capacités pourraient passer à "installés" (extrapolation) : 8 700 lits.
Rappel : 1959 - 3280 lits touristiques (A. SEATM).
1967, remontées mécaniques
Le conseil général vote une demande d'emprunt de 6 millions de francs pour la construction de nouvelles remontées mécaniques. La réalisation de ce programme est subordonnée à une limitation de l'urbanisation sur l'ensemble de la commune de Saint-Bon.
1968
1968, avril : débat conseil général de Savoie/commune de Saint-Bon -désengagement du conseil général pour l'urbanisme -rénovation des remontées mécaniques
Rapport de Jean Cattelin sur le domaine skiable, destiné au conseil général, à propos d'un programme de travaux nécessaires pour le domaine skiable, recherche d'un équilibre entre capacité d'accueil et débit des remontées mécaniques.
Déséquilibre Courchevel 1850 - autres sites
"Grâce à la qualité de son site et de ses pistes, Courchevel est en tête des stations européennes de sports d'hiver. Hélas le département n'a pu contrôler les constructions d'immeubles en dehors de la station proprement dite (Moriond, Courchevel 1500, Le Praz etc.). Les lits ainsi créés ont pris un caractère de "parasites". Ils pèsent sur l'encombrement des remontées mécaniques et des parkings de 1850... Le département décide d'interdire toute nouvelle construction de remontée mécanique, pour essayer de paralyser l'expansion parasitaire".
Remontées mécaniques.
Justificatif pour investissement dans de
- nouvelles remontées mécaniques : programme précis ;
- travaux de pistes ;
- engins de damage, etc.
Programme de construction pour réaliser :
- 20 nouvelles remontées mécaniques, alors qu'il n'y en a que 14 en exploitation par le Département, "Il est de mon devoir de vous informer qu'on observe un mécontentement croissant dans la clientèle de Courchevel 1850...et les causes sont à mon sens, au nombre de deux :
- insuffisance des parkings ;
- attente exagérée aux remontées mécaniques.
Les pistes
"Depuis la venue d'Emile Allais et grâce à ses idées que nous appliquons au mieux, Courchevel doit sa réputation à la qualité d'entretien de ses pistes. Grâce à l'aide et à la compréhension du Conseil Général de la Savoie, chaque année notre effort va croissant et nous offrons toujours plus en qualité et en superficie "les services de pistes de notre station ont acquis une maîtrise et une renommée telles que de nombreux responsables de stations nationales ou étrangères viennent à nous pour se documenter. Sans forfanterie et pour tenir compte de la réflexion de la plupart de nos clients, nous sommes de loin la station la plus efficace en cette matière... " (A. SEATM. Note dactylographiée, p. 8).
1968, 8 mai : débat conseil général de Savoie/commune de Saint-Bon -désengagement du conseil général pour l'urbanisme -rénovation des remontées mécaniques
Accord du CIAT montagne.
Mise au point d'un programme décennal d'équipement :
Remontées mécaniques.
le programme de 6 millions de francs pour de nouvelles remontées mécaniques ; construction de :
- télécabine sur la Vizelle ;
- transformation du télécabine des Verdons ;
- quelques téléskis complémentaires.
Urbanisation.
- Refondre le P.U.D. et déterminer pour chacune des agglomérations qui constituent la station de Courchevel la capacité en lits touristiques et en lits d'hôtels ;
- fixer la capacité maximum de Courchevel 1850 à 8000 lits (actuellement : 2600 lits hôteliers, il faudrait ajouter 700 lits nouveaux) (Ibid.. Mise au point d'un programme décennal d'équipement).
1968 : architecture, immeuble le Pralong
Construction de l'immeuble "le Pralong" dans le lotissement de Nogentil I, pour le compte du promoteur chambérien Michaud, Guy Rey-Millet AAM, projet annonçant les constructions des Arcs 1600.
1968, décembre : urbanisme architecture, immeubles de standing
L'office de tourisme de Courchevel réclame : "il est absolument indispensable que la station puisse offrir à la clientèle riche des chalets de grand standing. Que ce soit la commune ou un particulier qui se charge de cette construction, il est urgent qu'elle soit faite. M. Ziegler propose de prendre contact avec M. Floirat, disposé à investir des capitaux importants dans un tel projet... Une commission est nommée qui étudiera l'emplacement, le nombre de chalets et tout ce qui doit se trouver dans l'entourage immédiat pour en faire une résidence de grand luxe... Il est convenu que Monsieur Toussaint attend les membres libres pour voir les terrains...".
1969
1969, 12 janvier : débat conseil général de Savoie/commune de Saint-Bon - désengagement du conseil général pour l'urbanisme
Point de vue de Joseph Fontanet, président du conseil général de la Savoie (de 1964 à 1976) :
".. dans une station qui connaît le succès, la tentation est grande de multiplier les constructions au-delà du raisonnable. Pour prévenir cela, le Conseil Général, créateur de Courchevel, avait constitué en 1945 une vaste réserve foncière en acquérant tous les terrains communaux au-dessus de 3800 mètres. La réussite de Courchevel devait bousculer cet objectif. Jugées à l'origine trop vastes par beaucoup, les zones constructibles prévues dans le domaine départemental étaient rapidement saturées. Dès lors, à une cadence accélérée, des constructions nouvelles commençaient à s'édifier sur les zones de la commune restées en dehors du domaine. Malheureusement ces constructions autorisées par la Municipalité du moment contre l'avis du Conseil Général et des techniciens qualifiés échappaient à la sévère discipline que le département, sacrifiant notamment les profits financiers qu'il lui aurait été facile de réaliser, s'était imposé sur son propre domaine, en y limitant les ventes de terrains. Non seulement il arrive que ces constructions nouvelles soient inesthétiques, non seulement elles ont parfois été réalisées sans marge de recul suffisante, mais surtout elles ont foisonné en dehors de toute règle d'harmonisation avec la capacité des terrains skiables correspondants. Les hébergements déjà construits dans la commune dépassent ainsi le double de l'objectif initial. Le Conseil Général plaça donc la commune devant ses responsabilités en lui faisant savoir qu'aucune remontée mécanique nouvelle ne serait construite tant que ne serait pas adopté un plan d'urbanisme fixant une limite à la capacité d'hébergement total à réaliser dans ces différentes zones... " (Le Monde, 12 Janvier 1969).
1969, 15 mars : débat conseil général de Savoie/commune de Saint-Bon - désengagement du conseil général pour l'urbanisme
La commune de Saint-Bon prend en charge la viabilité et les réseaux des lotissements départementaux (délibération du conseil municipal de Saint-Bon).
1969, 17 mars : débat conseil général de Savoie/commune de Saint-Bon - désengagement du conseil général pour l'urbanisme
Cession à la commune de Saint-Bon des terrains appartenant au conseil général ; poursuite de l'exploitation du domaine skiable et des remontées mécaniques par le conseil général.
Délibération du conseil général de la Savoie :
- il accepte de poursuivre l'exploitation du domaine skiable et de réaliser un programme triennal de construction de remontées mécaniques ;
- cession, à la commune de Saint-Bon, de l'ensemble des terrains situés dans les périmètres lotis, à l'exception de quelques parcelles demeurant propriétés du département (A. SEATM. Plan annexé).
Remontées mécaniques
Mise en service du télécabine de la Vizelle.
1970
1970, 5 mars : Maurice Michaud nommé directeur du SEATM
Arrêté créant le S.E.A.T.M., en remplacement de la C.I.A.M. (Commission interministérielle de l'Aménagment de la Montagne) ; Maurice Michaud est nommé directeur.
1970, 10 octobre : extension de la station, création du lotissement de Pralong
Approbation du lotissement "Pralong" - 8 lots.
1971
1971, mai : convention commune de Saint-Bon/conseil général de la Savoie (urbanisme et remontées mécaniques)
Le conseil général transfère à la commune les lotissements de Courchevel 1850 et l'exploitation des réseaux ; le département conserve l'exploitation des remontées mécaniques.
Établissement d'une convention entre le conseil général de la Savoie et la commune de Saint-Bon : convention de subrogation de la commune de Saint-Bon au département de la Savoie dans toutes les responsabilités de celui-ci à l'égard des propriétaires des parcelles loties.
remontées mécaniques
Mise en service du télécabine des Verdons.
architecture : la Croisette
Construction d'un ensemble regroupant de multiples services de la station ; le projet fut conçu une fois les trois télécabines construites ; il tente d'unifier l'ensemble.
Programmation de la Croisette : centre d'animation regroupant l'essentiel des services ainsi que les trois gares des télécabines déjà implantées au lieu-dit la Croisette.
Bâtiment de béton et de verre formant un véritable trait d'union dans la station : 8000 m2 de planchers clos et couverts, 3000 m2 de terrasses accessibles au public, trois gares de télécabines, regroupant les services publics chargés des remontées mécaniques et des pistes, l'école de ski, la direction technique de la station, la gare routière, l'office de tourisme, les PTT, 3 banques, une piscine, une salle polyvalente.
Maître d'ouvrage : département de la Savoie ; maître d'oeuvre : Atelier d'Architecture en Montagne ; Jean Toulouse et J.-G. Oth architectes, collaborateurs ; Véra Székély, collaboration artistique (Architecture française, n° 389, février 1975).
1971, décembre : Maurice Michaud prend sa retraite
Maurice Michaud quitte la direction du S.E.A.T.M. à l'âge de 66 ans.
V COURCHEVEL 1850
STATION INTERNATIONALE - RESTAURATION - DENSIFICATION -1971 - 1996
1975
Architecture : Facim, Jardin alpin
Réalisation du centre culturel de la FACIM.
Collectif d'architecture : Jean-Jacques Orzoni, assisté de J.-P. Saillant (Orzoni fait parti du groupe d'architectes d'Avoriaz).
"la FACIM est née de la fréquentation internationale de Courchevel, et du désir d'y créer un centre d'échanges culturels. Il est essentiellement composé d'une grande salle destinée aux congrès et concerts pouvant recevoir 500 personnes, et de 5 salles de 20 à 60 places avec les locaux techniques et administratifs nécessaires. Un bâtiment regroupant bar, restaurant et boutiques lui est adjoint, ainsi qu'un ensemble para-hôtelier de 110 chambres ; situé dans un site exceptionnel en bordure du Jardin Alpin, le centre est traité dans le style d'Avoriaz avec des volumes à la fois imbriqués les uns dans les autres et partiellement décrochés; l'ensemble est construit en béton armé recouvert de planches en bois" (Bernard MARREY. Guide Rhône-Alpes).
1983
Plan d'occupation des sols de la commune de Saint-Bon
Le P.O.S. s'engage dans l'encouragement à la rénovation ou la restauration de Courchevel 1850 :
"une grande partie de la station s'est faite en pleine période où l'architecture de montagne ne rêvait que de toits à un pan. Il est envisagé de favoriser certaines restaurations susceptibles de créer quelques m2 nouveaux en échange d'un style architectural mieux adapté à l'environnement" (Rapport de présentation du P. O.S. de Saint-Bon Courchevel, p. 5).
Article UB 15 "des dépassements du C.O.S. fixés à l´article UB14 pourront être admis pour les aménagements d'hôtels existants et pour les bâtiments publics ou pour la reconstruction ou réhabilitation de bâtiments existants dans la limite de la densité existante à la date de publication du P.O.S. Ce dépassement pourra être autorisé dans la limite de 10% de la surface hors oeuvre nette existant à la date de publication du P.O.S." (Ibid., p. 16).
Commentaire de Michel Ziegler, maire de Saint-Bon Courchevel (propos tenus en 1996) :
"aux particuliers, nous avons dit : "vous avez un toit à un pan, vous faites faire un toit à double pente, et les mètres carrés que vous aurez en dessous, vous les gagnez". Et aux hôteliers nous avons dit en plus : "il y a une taxe spéciale pour le dépassement du PLD. Cette taxe, vous ne la payerez pas, car c'est la commune qui la fixe, et on la fixe à zéro." On a donc donné une incitation fiscale pour qu'ils modernisent leurs hôtels. Et c'est comme ça qu'on a lancé ce mouvement qui a permis de rénover l'aspect extérieur de Courchevel, qui a plu à la clientèle et nous a valu beaucoup de compliments, et la critique de quelques architectes..." (Gilles LEPRETRE. L'épopée de Courchevel 1946-1996. La Fontaine de Siloë, 1996, p. 232).
J.-F. LYON-CAEN
Architecte et urbaniste français.
Biographie établie par Jean-Pierre Petit (architecte, CAUE 73):
Architecte et urbaniste français né à Aix-les-Bains. D'abord élève de Jean Benoît à l’École régionale d’architecture de Grenoble, il devint en 1936 élève d'Emmanuel Pontremoli et André Leconte à L’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (Matricule 9607). Ses études furent distinguées, entre autres, en 1937 par la Seconde Médaille au Concours Rougevin, son admission au Concours de Rome, et en 1938 par la Médaille de la Société centrale des architectes. Prisonnier de guerre (Croix de guerre 39-45, Médaille des évadés), il fut diplômé en 1944, obtenant en 1945 le Prix du Meilleur Diplôme des Prisonniers ; et par ailleurs diplômé de l'Institut d'urbanisme de l'Université de Paris avec une thèse portant sur l'aménagement de montagne. Il s'installa à Chambéry, associé avec Roger Berthe dès 1949, puis Pierre Jomain. C'est pendant sa captivité durant la Seconde Guerre mondiale, avec Maurice Michaud qui deviendra un personnage administratif clé pour l'aménagement de la montagne, qu'il a imaginé l'aménagement des Trois Vallées et qu'il deviendra le concepteur de plusieurs stations de sports d'hiver en France et à l'étranger, à commencer par Courchevel en 1946, puis Tignes, Chamrousse, Allos, etc., ou intervenant comme aux Sept-Laux, à Flaine... Son expérience l'amènera aux responsabilités d'architecte urbaniste de la station de Courchevel ; d'architecte conseil du ministère de la Reconstruction à partir de 1955 ; d'architecte conseil des départements de Savoie, Haute-Savoie, Ain et Rhône, mais aussi de l'Épiscopat français, et finalement, expert consultant de l'Organisation mondiale du tourisme, dépendant de l'O.N.U., à partir de 1980. C'est en référence à sa spécialité dans le domaine des stations de sports d'hiver, que dès 1948 Laurent Chappis fut diversement sollicité sur le Revard, pour étudier sa skiabilité, puis la faisabilité d'une station touristique à vocation internationale, puis le plan et les gabarits du lotissement. C'est dans l'esprit de l'Atelier d'architecture de Courchevel, co-fondé avec Denys Pradelle, qu'il fut promoteur d'un style de chalets rationnel dont il créa quelques spécimens au et pour le Revard ; et c'est en tant qu'architecte urbaniste de la station de 1953 à 1962, puis rappelé en tant qu'administrateur de la Société Immobilière du Revard à partir de 1972, qu'il eut son mot à dire sur les nouvelles constructions, mais à cet égard peu entendu.