• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
ensemble de 2 immeubles Les Tournavelles I et Les Tournavelles II
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Les Arcs - Bourg-Saint-Maurice
  • Commune Bourg-Saint-Maurice
  • Lieu-dit Arc 1800
  • Adresse Villards
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    Les Tournavelles I et II
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble

I. HISTORIQUE

A. Dates et acteurs

Le projet est élaboré en 1978 pour le compte de la « Société Foncière de l´Arc » (domiciliée à Bourg Saint-Maurice), maître d´ouvrage de l´opération.

La conception du projet est due à Bernard Taillefer qui conçoit seul, les projets au sein du « Groupe des Arcs », depuis que Roger Godino a constitué en 1975 une équipe d´architectes et d´ingénieurs intégrée à la « Société des Montagnes de l´Arc », dans laquelle Bernard Taillefer est chargé de diriger l´architecture d´Arc 1800.

Charlotte Perriand poursuit sa collaboration avec l´équipe de concepteurs, et définit les dispositions intérieures des studios et des distributions.

La mise en oeuvre du projet est assurée le bureau d´études « COGEM » (bureau d´études lié à la « Société Foncière de l´Arc »), avec André Chedal.

Le permis de construire est accordé en novembre 1978 ; la livraison des logements s´échelonne sur deux années : Tournavelles I (Noël 1980) et Tournavelles II (Noël 1981).

B. Origine du projet

Les résidences « Tournavelles I » et « Tournavelles II » sont programmées dans le cadre de la mise en oeuvre de la ZAC des Villards, dont le plan est étudié par Gaston Regairaz architecte urbaniste à l´Atelier d´Architecture en Montagne.

Le village des Villards, second village construit à Arc 1800 à partir de 1978, devant comprendre 3000 lits touristiques, est conçu pour être le centre principal de la station d´Arc 1800.

Le quartier des Villards est construit sur un site formant un épaulement de terrain, qui domine la vallée de l´Isère à l´aval, et s´ouvre à l´amont sur les pentes du domaine skiable. C´est ce qui guide la composition de la Z.A.C. des Villards établie sur une disposition très compacte des constructions entre elles, dispositions très différentes des choix retenus jusque-là pour les quartiers du Charvet (Arc 1800) ou de Pierre Blanche (Arc 1600).

Le quartier est organisé avec les principes suivants :

- absence de voirie intérieure, car tous les stationnements sont concentrés dans un parking couvert, enterré dans la pente,

- création d´un espace central, la « place du village des Villards », vaste plate-forme aménagée sur la dalle béton des garages, avec une double galerie commerciale, et les résidences autour : « ...j´imaginais cette place comme dans nos villages traditionnels : y seraient groupés les services civils et religieux ; une place animée les jours de fête, vivante, accueillante... » (Charlotte PERRIAND. Une vie de création, p. 370),

- organisation des urbanisations en deux séquences linéaires :

---- à l´amont, disposées en front de neige (ouvertes du côté de l´amont vers la « grenouillère », et du côté de l´aval sur la place centrale : les résidences « Tournavelles I » et « Tournavelles II ») ;

---- à l´aval, disposées en balcon, et bâties sur le socle du parking souterrain, ouvertes du coté de l´amont sur la place centrale, et du coté de l´aval dominant la vallée : les résidences « les Arandelières, « Becqui Rouge », Aiguille des Glaciers ».

- aménagement d´un parcours piétons horizontal, placé sur une courbe de niveau (1800 environ), permettant une liaison depuis le village du Charvet jusqu´au village de Charmettoger , placé en bordure de la place des Villards,

- avec la résidence « Arandelières », les résidences « Tournavelles » (« Tournavelles I » et « Tournavelles II ») sont les premières constructions réalisées au quartier des Villards, une fois le garage enterré sorti de terre.

Le projet des résidences « Tournavelles » repose sur la mise en oeuvre de plusieurs principes développés déjà par ailleurs sur les réalisations précédentes :

- Charlotte Perriand développe un logement plus spacieux que les grandes opérations de « la Muraille » (Belles Challes et Lauzières à Charvet en 1974) en reprenant l´expérience acquise avec les studios de la résidence « Nova » dont la première tranche est achevée en 1978 ; chaque logement est organisé dans une trame de 5,00 mètres de largeur (et 7,00 mètres de profondeur), permettant d´isoler le séjour de la chambre en les disposant tous les deux en façade ;

- chaque studio est décalé l´un par rapport à l´autre dans deux directions :

---- en plan, afin de créer le mouvement d´arc de cercle, chaque studio est en retrait l´un par rapport à l´autre ;

---- en hauteur, chaque studio est décalé l´un par rapport à l´autre ;

les studios sont distribués à chaque niveau par une coursive centrale inclinée et traitée en rampe ;

- l´immeuble est composé de deux parties distinctes assemblées de part et d´autre de la coursive inclinée ; chacune des deux parties étant indépendante en nombre de niveaux ; (principe expérimenté à Belles Challes Lauzières et développé systématiquement à la Nova).

Avec le projet des « Tournavelles », Bernard Tailleffer poursuit une écriture nouvelle pour les toitures, introduite en 1975 avec la réalisation des premières « Pagodes » au Charvet, et en 1977 avec les toitures multiples pour la résidence « les Arandelières » ; le traitement de la toiture comme un repère visuel devient un principe qui sera développé et amplifiée par la suite (quartier de Charmettoger : les résidences « les Mirantins » en 1981).

C. Programme

Les résidences des « Tournavelles » (réalisées en trois années de 1978 à 1981) comprennent au total 950 lits, répartis en 184 studios (et des commerces en pied d´immeuble), pour une superficie de 11 500 m2 de plancher, répartis ainsi :

- la résidence des « Tournavelles I » (1980), (93 studios, 479 lits, 5 300 m2 de plancher, et des commerces en pied d´immeuble) ;

- la résidence des « Tournavelles II » (1981), (91 studios, 471 lits, 5200 m2 de plancher, et des commerces en pied d´immeuble).

Les deux immeubles sont semblables, composés chacun d´un corps de bâtiment unique ;

Chacun des bâtiments est organisé en trois parties (joints de dilatation), disposées symétriquement, suivant un arc de cercle convergent vers le front de neige et formant entre elles un angle de 10° environ ; (alors que pour la résidence la Nova, la courbe générale de l´édifice est obtenue par des murs de refend jamais parallèle entre eux ).

D. Principes du projet

D.1 - Parti général, situation dans l´ensemble de la station

Le quartier des Villards se trouve au coeur du plateau d´Arc 1800, et disposé suivant une orientation tournée vers l´est et l´ouest, dans un secteur très dégagé ; le choix de l´urbanisation s´est porté dès l´origine sur une composition concentrée autour d´une place centrale crée sur la dalle du parking couvert collectif du quartier ; toutes les résidences sont édifiées soit sur l´infrastructure des parking (« Arandelières », « Becqui Rouge », « Aiguille des Glaciers »), soit en bordure de la structure enterrée (« Grand-Arbois », « Armoise », « Tournavelles »).

Les résidences « Tournavelles » sont construites en bordure du front de neige, séparant ainsi l´espace du ski de l´espace commercial développé en contrebas sur la place des Villards ;

La desserte automobile de la résidence « Tournavelles » est limitée aux dessertes de service, du coté de la place des Villards , tandis que le front amont est laissé libre pour la circulation des piétons et des skieurs ;

La résidence « Tournavelles » est placée directement en limite du domaine skiable, en contact direct avec les grands départs des Villards (le télésiège du Carreley, le télésiège débrayable des « Villards », et le télécabine « Transarc » qui donne accès directement au domaine skiable supérieur d´Arc 2000) et des grandes pistes de retour qui descendent des crêtes de l´Arpette et des Frettes.

D.2 - Orientation / exposition / volumétrie / organisation / distribution

Les immeubles « Tournavelles I» et « Tournavelles II» sont composés chacun de trois parties (joints de dilatation), disposées symétriquement, suivant un arc de cercle convergent vers le front de neige et formant entre elles un angle de 10° environ ;

Chacune de ces parties est organisée à partir de deux distributions verticales communes disposées dans les deux raccordements reliant les trois parties entre elles ;

Chaque immeuble est partagé en deux (à l´identique des résidence « Nova » ou « Lauzières »), par la coursive intérieure qui sépare l´édifice dans le sens de la longueur en deux parties.

E. Référence typologique

La construction est implantée de façon complexe : l´édifice est placé parallèlement aux courbes de niveau du terrain, tout en étant construit dans une légère déclivité ;

Les immeubles « Tournavelles I » et « Tournavelles II » présentent des décalages multiples, caractéristiques communes aux édifices des Arcs :

- le décalage en hauteur entre chaque travée de studios (principe expérimenté à l´hôtel du Golf à Arc 1800 en 1973), conduit à distribuer les studios par des coursives inclinées (des rampes) ;

- le décalage de hauteur entre chaque travée, prévus dans le même que celui la pente du terrain ;

- des décalages de nombre de niveaux pour les deux parties longitudinales de l´édifice (principe expérimenté à l´immeuble « Lauzières » en 1974) ;

- la composition en deux bâtiments accolés par leur façade la plus longue, autour de la rampe commune de desserte des studios (principe expérimenté à l´immeuble « Lauzières » en 1974) ;

- des décalages systématiques et irréguliers entre les versants composant les toitures.

F. Inventions techniques

La technique du porte neige est mise au service d´une expression déliée de la toiture, permettant :

- une expression mouvementée de la toiture ;

- des organisations particulières pour les studios des derniers niveaux.

J.-F. LYON-CAEN/C. SALOMON-PELEN

Les résidences les Tournavelles forment l'un des premiers programmes réalisés dans la ZAC des Villards. Le projet est élaboré en 1978 pour la Société Foncière de l'Arc (domiciliée à Bourg-Saint-Maurice), maître d'ouvrage de l'opération. La conception est due à B. Taillefer qui conçoit seul, les projets au sein du "Groupe des Arcs", depuis que R. Godino a constitué en 1975 une équipe d'architectes et d'ingénieurs intégrée à la SMA, dans laquelle B. Taillefer est chargé de diriger l'architecture d'Arc 1800. C. Perriand poursuit sa collaboration avec l'équipe de concepteurs, et définit les dispositions intérieures des studios et des distributions. La mise en oeuvre du projet est assurée par le bureau d'études COGEM (bureau d'études de la SMA), avec A. Chedal. Le permis de construire est accordé en novembre 1978, et la livraison des logements s'échelonne sur 2 années : Tournavelles I (Noël 1980) et Tournavelles II (Noël 1981).

Les résidences Les Tournavelles comprennent deux immeubles semblables (93 et 91 studios, 479 et 471 lits), disposés symétriquement suivant un arc de cercle convergent orienté vers le front de neige et composés chacun de logements spacieux, pour lesquels C. Perriand repart de l'expérience conduite avec les studios de la résidence Nova (1ère tranche achevée en 1978). Chaque logement est organisé dans une trame de 5 mètres de largeur (et 7 mètres de profondeur), permettant d'isoler le séjour de la chambre en les disposant tous les deux en façade. Chaque studio est décalé l'un par rapport à l'autre dans deux directions : en plan, créant le mouvement d'arc de cercle de chaque immeuble, et mettant en retrait chaque studio l'un par rapport à l'autre ; en hauteur, chaque studio est décalé l'un par rapport à l'autre. Chaque immeuble est composé de deux parties distinctes assemblées de part et d'autre de la coursive inclinée, desservant tous les studios, et chacune des deux parties est indépendante en nombre de niveaux. La composition de la toiture suit ces décalages de niveaux et de parties d'immeubles, proposant une multitude de pans inclinés, formant autant de repères. B. Taillefer poursuit là une écriture nouvelle pour les toitures (imaginée en 1975 avec les premières Pagodes au Charvet, et en 1977 avec les toitures multiples de la résidence Arandelières), et devient un des principes d'architecture développé par la suite (les Mirantins en 1981 à Charmettoger).

  • Murs
    • crépi
    • essentage de planches
    • béton armé
  • Toits
    bois en couverture
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
    • escalier hors-oeuvre : escalier droit
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    immeuble parallèle à la pente, coursive ou rampe centrale
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AM Bourg-Saint-Maurice. Dossier de permis de construire

Bibliographie

  • PERRIAND, Charlotte. Une vie de création. Odile JAMob, 1998

    p. 370
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble