Par arrêté préfectoral du 24 mai 1809, Jacques Antoine Degiuli dit Juillet (l'orthographe de ce patronyme varie selon les documents : de Guilly, ou Deguilly, Déguili ou Juilletti), maréchal, est autorisé à construire une forge à l’emplacement de l'ancien martinet qui se trouve au pied de la cascade de Briançon (FR.AD073, L183). Une scierie a probablement été établie vers 1815 (FR.AD073, 83S25). En 1856, Jean Jacques Degiuli est condamné pour le meurtre de son frère qu'il aurait commis dans la forge (FR.AD073, 6FS2 1171 et FR.AD073, 6FS 753). Le 9 octobre 1860, le maire de Notre-Dame-de-Briançon demande le maintien en activité du site au nom de Jean Jacques Juilletti. Celui-ci est le fils du condamné et voyage en France au moment de la demande. Le procès-verbal de reconnaissance de la direction générale des forêt du 29 octobre 1860 précise que "La famille Juilletti est pauvre. Sa réputation est déplorable. Le père du mineur Juilletti subit actuellement la peine des travaux forcés à perpétuité. Toutefois attendu que la peine du père ne saurait peser sur le fils encore mineur et dont la conduite n'a donné lieu jusque ici à aucun reproche [...]" (FR.AD073, 83S25). Une lettre du 3 novembre 1860 précise que le père "est mort civilement par suite d'une condamnation infamante". A cette date, le site comporte toujours une scierie est équipée d'une roue verticale de 1 mètre de large et un martinet. Les plans montrent qu'un battoir a été établi à proximité (FR.AD073, 49SPC10). L'autorisation de maintien en activité du site est accordée par arrêté préfectoral du 8 novembre 1864.
En 1876, le site appartient à Maxime Degiuli, maire de Notre-Dame-de-Briançon mais il est exploité par un locataire, Justin Gaspard Gillio (domicilié à Aigueblanche). Le 6 avril 1876, celui-ci demande l'autorisation d'installer une nouvelle une roue dans la scierie. L'autorisation est accordée le 3 juin 1876. En 1883, le site appartient à Charles Degiuli et il toujours exploité par Justin Gaspard Gillio. A cette date, le martinet est devenue une tournerie. La scierie et l'atelier de tourneur sont visibles sur le premier cadastre français de 1886 au nom de Jean Jacques Degiuli (section B, feuille 3, scierie : parcelle 482, tournerie : parcelle 483).
Actuellement, les bâtiments n'existent plus. La zone où ils se trouvaient a été modifiée lors de la construction du viaduc de la route nationale n°90 (viaduc du Champ-du-Comte) en 1889.