Dossier d’œuvre architecture IA73003757 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Maison forte (?), puis château dit de Montfalcon du Cengle, actuellement hôtel de voyageurs (Relais château)
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Saint-Offenge-Dessous
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse route Sainte-Euphémie
  • Cadastre 1730 Su 1896 à 1903  ; 1804 216 à 219  ; 1880 D2 93 à 99  ; 1880 B3 368  ; 2013 D2 221 à 224  ; 2013 B3 1004
  • Dénominations
    maison forte, château, hôtel de voyageurs
  • Précision dénomination
    relais châteaux
  • Appellations
    château de Montfalcon du Cengle
  • Parties constituantes étudiées

La mappe sarde de 1730 montre l’emprise du château et des différents bâtiments situés à ses abords ; Paul Guichonnet parle de maison forte, voir annexe 1). Celle-ci est identique à l’actuelle, moins l’aile ouest, construite plus tardivement, vers la fin du 18e siècle ; elle est présente sur le plan masse de culture de 1804. L’emprise de cette aile est néanmoins représentée sur la mappe sarde, mais occupée par des hachures rouges (elles signalent les agrandissements postérieurs à 1730)

D’autres éléments, aujourd’hui disparus, apparaissent sur la mappe, comme une construction rectangulaire sur l’angle nord-est du château, non identifiée, encore présente sur le cadastre de 1804. Idem pour l’élément de forme hexagonale, placé à l’est et au droit de l’entrée de la demeure, qui représente vraisemblablement une tour (de pigeonnier, ou défensive ?).

Un dernier ensemble de deux constructions, placées dans l’angle sud-est de la cour située au-devant du château, existe en 1730, puis seule la plus petite des deux demeure en place en 1804, pour disparaître à son tour du cadastre de 1880. A cette dernière date, l’actuel four à pain est cadastré. Un dernier bâtiment, situé au sud-ouest de la cour, était déjà présent sur la mappe sarde, mais plus étroit qu’il n’apparaît ensuite sur le plan de 1804 et aujourd’hui encore. Cette construction, ancienne dépendance (hangar à voitures hippomobiles et écuries à chevaux ?), a vraisemblablement été reconstruite à la fin du 19e siècle, ou au début du 20e siècle et récemment transformée en salle de réception.

La mappe sarde nous apprend également que l’actuelle route de Cusy passait au pied du château avant d’être par la suite, comme indiqué sur le plan de 1804, dirigée sur le côté nord de l’église. Un autre chemin donnait accès au côté est de la cour (encadré par la tour hexagonale et les deux constructions ci-dessus présentées) ; il se raccordait, plus à l’est, à un chemin vicinal se dirigeant vers les alpages de la commune.

Les différentes phases de construction de l’édifice sont difficilement identifiables. Beaucoup d’éléments architectoniques ont un style pouvant remonter aux 15e ou 16e siècle (portes à linteau en accolade, piédroits chanfreinés, à congés, avec cavet…). Ces éléments ont ici un type de taille spécifique : bouchardage, arêtes planes, plutôt propre au 19e siècle ; cependant quelques exemples semblables, notamment suisses et datant du 16e siècle, démontrent l'utilisation locale de ces techniques au 16e siècle. L’édifice, entièrement crépi, ne laisse entrevoir aucune trace de remaniements.

Aux vues de l’emprise du bâtiment au 18e siècle, et des différents éléments anciens encore en place, l’édifice du 15e siècle était vraisemblablement constitué d’un corps de bâtiment rectangulaire sur quatre niveaux distribués par un escalier en vis situé à son extrémité nord. Quelles étaient les fonctions des différentes tours de plan rectangulaire situées au nord de l’édifice ? La tour nord-ouest semble plus ancienne que celle située au nord-est, d’une part parce que la façade ouest de la première comporte un fruit assez important et que les baies ouvertes dans la même façade, du 15e siècle (?), semblent être en place ; d’autre part la chaîne d’angle de la tour nord-est comporte des pierres en remploi.

Vraisemblablement à la fin du 18e siècle, l’aile ouest du château est construite, et au 19e siècle plusieurs aménagements et percements sont réalisés. D’importants remaniements, difficilement identifiables, ont dû être réalisés durant ces deux derniers siècles : les façades sont harmonisées, et la distribution des différents niveaux est repensée.

Au-devant du château, au nord, la cour principale était en forme de T, avec vraisemblablement son accès principal à l’ouest, et peut-être une seconde entrée au sud. Le portail actuel, situé au sud, et en arc plein-cintre, a vraisemblablement été déplacé car à cet emplacement, en 1730, se trouvait un espace vert (un jardin ?). Une seconde cour se trouvait, comme c’est encore le cas, mais plus étroite, à l’est du bâtiment. Enfin, la cour principale, a été raccourcie au nord-ouest, du fait de la construction de l’aile ouest du château.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle, 16e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : milieu 19e siècle , (incertitude)

Le château, situé dans l’angle nord-est d’un espace clos, a un plan en L. L’accès principal à cet espace, constitué d’une cour à l’est, et d’un jardin en contrebas, à l’ouest, s’effectue par un large et haut portail situé au droit du bâtiment placé dans l’angle sud-ouest de la cour. L’encadrement de cette double porte en arc plein-cintre est en pierre de taille, avec chanfrein et congés. Une large corniche (en brique enduite ?) surmonte le portail, le tout couvert par un petit toit à débords, à longs pans et croupes, recouvert d’ardoises. Deux autres accès, secondaires, sont aménagés au nord (donnant dans le jardin, et au droit de l’ancien tracé d’accès à la cour du cadastre de 1730), et à l’est, à l’emplacement de l’ancien accès principal figurant sur le même document.

La construction actuelle, située au sud de la cour, et ayant vraisemblablement servi de remise et d’écurie, comporte, en façade sur cour, deux larges portails avec arc plein-cintre en brique, et deux baies rectangulaires avec un linteau également en brique ; à l’étage les baies du fenil ont été remaniées.

En face de l’actuelle salle de réception, se trouve un four à pain (voir IA73003758). La cour est séparée du jardin situé en contrebas par un muret en pierre dans lequel deux passages avec degrés ont été aménagés pour passer de l’un à l’autre.

Au nord du château se trouve un large pré, et à l’est de sa cour, une pelouse en pente conduit à une petite habitation (voir IA73003759), seul vestige de la ferme qui devait anciennement appartenir au château.

Le château comprend deux corps de bâtiments principaux : le premier, d’orientation nord-sud, est le plus ancien ; le second, d’orientation est-ouest est réalisé postérieurement. La construction possède aujourd’hui quatre niveaux : un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage de comble. Les élévations sont irrégulières, hormis celles de l’aile ouest, plus récente, qui sont à travées régulières. Le matériau de construction du gros-œuvre est en moellon de calcaire, avec quelques blocs de tuf, et l’ensemble des murs sont recouverts d’un enduit couvrant à la chaux. L’encadrement des baies et les chaînes d’angles sont en pierre de taille et en calcaire. Enfin, les toitures sont à longs pans avec croupes, ou en appentis, recouvertes d’ardoises.

Le plan au sol du château relevé en 2014 (voir illustrations) permet d'analyser la distribution du rez-de-chaussée. Un escalier en vis tournant d’est en ouest, accessible depuis la façade principale, se trouve derrière la porte d’entrée ; plusieurs petites fenêtres à cavet l’éclairent. Le noyau est en pierre, tout comme les marches, recouvertes de bois jusqu’au 1er étage, puis recouvertes de ciment. La terminaison de l’escalier possède un noyau de diamètre supérieur à celui des parties inférieures. L’escalier distribue alternativement les ailes nord/sud et est/ouest de la façon suivante : les 17 premières marches conduisent au premier étage de l’aile nord, accessible par une porte homogène avec chanfrein, congés et coussinets à ressauts. Les cinq marches suivantes mènent au premier étage de l’aile ouest ; la cage d’escalier, jusqu’alors circulaire, forme un angle droit pour permettre la réalisation de la porte d’entrée encadrée de bois. 12 marches plus haut, une nouvelle porte avec chanfrein, congés, et linteau à double accolade donne sur le deuxième étage de l’aile ouest. Il reste 12 marches pour parvenir aux combles par le biais d’une porte située dans l’angle nord-est de la cage d’escalier.

Le rez-de-chaussée du plus ancien corps de bâtiment comporte une série d’espaces fermés par une porte, desservis par un couloir d’orientation sud/nord placé sur le côté gauche de l’aile en entrant. La première salle, située en face de l’escalier, est plafonnée ; deux placards de dimensions différentes sont aménagés dans le mur nord ; la porte d’entrée, avec linteau à accolade, piédroits chanfreinés et congés, est en pierre de taille bouchardée et semble en place. La deuxième salle abrite les sanitaires ; la porte d’accès, en pierre de taille, chanfreinée et avec congés semble avoir un linteau sur coussinets remonté. Le troisième espace est un étroit dégagement, sans fonction particulière, et ouvert sur le couloir, sans porte. Enfin, le couloir ouvre, à son extrémité, dans la plus grande pièce, servant aujourd’hui de cuisine ; la porte d’accès, en pierre de taille, a son linteau en accolade et des encadrements chanfreinés avec congés ; elle semble avoir été remontée. Depuis la cuisine, deux portes communiquent avec deux caves, placées dans les tours en saillie situées au nord du château. La première cave au nord-ouest, voûtée en berceau, est accessible par une porte à encadrement en pierre chanfreiné, avec congés, a priori remontée ; le sol est en terre battu légèrement surélevé par rapport au sol de la cuisine. La seconde cave au nord-est, plus étroite, est voûtée en berceau brisé, et accessible par un escalier étroit de quatre degrés ; la porte d’entrée, remontée, a son encadrement en pierre de taille au linteau chanfreiné. Plusieurs jours, dont deux murés dans le mur sud, ouvrent sur cet espace.

Un dernier espace, aveugle, et de l’importance de la première cave, est inaccessible. Accolé à celle-ci, contient-il du remblai ?

Le premier étage de ce premier corps de bâtiment n’a pas été visité, à la différence du second qui abrite des chambres, actuellement proposées à la location. Ce troisième niveau comprend une pièce centrale, un salon, sur lequel donnent un ensemble de pièces servant aujourd’hui de chambre, adossées à des salles de bain. Plusieurs portes anciennes, remontées, avec chanfrein, congés, feuillures, linteau à accolade, ferment, ou donnent accès aux chambres. A la lecture du plan de distribution de ce niveau, et de l’emprise des plafonds à la française, il semblerait qu’il n’y ait eu, avant réalisation du cloisonnement du 19e siècle, que cinq pièces environ.

Le corps de bâtiment d’orientation est-ouest est accolé au précédent, en retour d’équerre. Au rez-de-chaussée, les deux espaces ont été considérablement remaniées. Les fenêtres ont leur encadrement à feuillure pour les volets bois, mais la majorité des baies ont été modifiées. Il est à noter la présence, sur le mur pignon ouest de l’aile, un escalier à double volée droite convergente en pierre de taille permettant d’accéder à ne porte-fenêtre, et la présence d’un escalier droit en bois pour accéder à l’étage, à l’angle nord-ouest du rez-de-chaussée, masqué par une cloison en bois. Le premier étage de ce premier corps de bâtiment n’a pas été visité, il possède cependant, sur le mur pignon ouest, un balcon en bois, supporté par des équerres en fer forgé, avec un garde-corps en fonte (motif de volutes) ; ce balcon est protégé par un avant-toit à lambrequins. Le second étage, a contrario, a été aménagé en logement. Il possède cinq pièces aménagées au 19e siècle.

Le comble à surcroît a quasiment la même emprise que le plan au sol. Cinq espaces sont délimités : le corps de bâtiment ouest, la tour nord-ouest, l’espace attenant, la tour nord-est, et le restant du corps de bâtiment nord-sud. Notons la présence d’une baie chanfreinée remontée, et celle d’un pigeonnier dans la tour nord-ouest : présence de trous carrés aménagés dans les murs, enduits de ciment, sur toute leur hauteur.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, comble à surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • GUICHONNET, Paul. Les pages d'histoire de Paul Guichonnet. Les seigneurs de Saint-Offenge. Dactylographié. Mairie de Saint-Offenge-Dessous (lieu de conservation). S.d. [fin 20e siècle]. Lien internet : http://domaine-de-saint-offenge.e-monsite.com/pages/historique-du-chateau-de-montfalcon.html.

    AC Saint-Offenge-Dessous

Annexes

  • Les pages d'histoire de Paul Guichonnet. Les seigneurs de Saint-Offenge
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2015
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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