La gare inférieure du téléphérique est construite en 1935-1936. Le bâtiment abritant l’équipement technique est conçu par l’ingénieur André Rebuffel en 1935 ; la partie dédiée à l’accueil des voyageurs dessinée par l’architecte chambérien Laurent Pierron est construite dans la foulée.
Dès juillet 1935, cette partie fait l’objet d’un projet dessiné par le Service d’Architecture de la Compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). Avec son toit à deux versants, son pignon recouvert d’un essentage de bois et ses parties basses maçonnées, le projet adopte l’allure d’un chalet. A ce style pittoresque, il semble que les commanditaires, comme André Rebuffel, aient préféré la modernité des lignes Art déco proposées par Laurent Pierron, notament dans ses réalisations chambériennes. La tour signal qui surmonte le bâtiment technique, signée Pierron, devait être équipée d’un pinceau lumineux (non réalisé) et s’inspire de celle construite par l’architecte Mallet-Stevens pour le pavillon de l’exposition des Arts décoratifs de 1925.
Après l’arrêt du fonctionnement du téléphérique en 1969, la gare inférieure est vendue et occupée par des propriétaires privés avant d’être acquise par la Communauté d’Agglomération du Lac du Bourget (CALB aujourd'hui Grand Lac). Aujourd’hui, le bâtiment en friche est condamné et en instance de démolition.
Ingénieur français spécialisé dans la construction de transports par câbles (téléphériques) dans la première moitié du XXe siècle.
Biographie établie par Jean-Pierre Petit (architecte, CAUE 73):
Ingénieur civil français ; élève externe le l’École nationale des Ponts et Chaussée, promotion 1902. Dès sa sortie d’École en 1906, Rebuffel intègre le bureau d'études de l'entreprise milanaise Ceretti & Tanfani qui travaillait au projet d'un chemin de fer aérien. Ingénieur très inventif, il dépose le brevet d'un téléphérique à trois câbles, et conçoit le projet du 1er téléphérique pour voyageurs de France, à Chamonix, sur les pentes de l'Aiguille du Midi, dont le chantier commencé en 1909, interrompu par la guerre, s'achèvera en 1924. Sitôt après guerre, il s'installe à son propre compte à Paris, en tant qu'ingénieur conseil et maître d’œuvre spécialisé en funiculaires aériens. En son nom, il concevra et dirigera la partie technique de téléphériques toujours plus innovateurs et puissants : ceux de Planpraz (1925-28) et du Brevent (1930), à Chamonix ; du Salève (1932), près de Genève ; du Veyrier-du-Lac (1934), près d'Annecy ; du Béout(1934), à Lourdes ; et du Revard (1935). Puis il s'associera jusqu'en 1959 avec l'entreprise de Pierre Monziès pour d'autres téléphériques : Las Donas à Auron ; les Grandes Rousses à l'Alpe d'Huez ; Bellevarde à Val d'Isère... Il inventa également le catérail, téléphérique à cabines automobiles, dont le prototype fut installé en 1946 aux Tovets, dans la toute naissante station de Courchevel. Dans les années 50, il deviendra membre du Conseil supérieur du tourisme, et président de Commission à l'Organisation internationale des transports par câbles. Ses premiers téléphériques furent tous salués comme étant d'avant-garde, soit pour leurs innovations et performances techniques, notamment les inventions des « double-boucle » et « boucle tri-câbles », et l'absence de pylône intermédiaire, soit pour leur architecture due à son choix de ne collaborer qu'avec des architectes modernes de renom. Ce fut le cas pour le téléphérique du Revard, commandé par la S.H.T.-P.L.M., considéré à l'époque comme « le plus puissant du monde » et auquel contribuèrent les architectes L. Pierron, pour la gare inférieure, et L. Guidetti, pour la gare supérieure.