Le projet fondateur
Le premier projet de route entre Trévignin et le col de Plainpalais (situé à proximité de La Félcaz sur la commune des Déserts) date de 1882. Il est dressé par l’ancien agent voyer d’arrondissement Pierre Bron et adressé au maire d’Aix-les-Bains. En 1887, la Ville d'Aix-les-Bains, motivée par la création d'une station de villégiature au Revard (voir Station du Revard), vote la construction de cette route et approuve l'étude détaillée commandée à Pierre Bron et remise en 1888. La route envisagée débute à Trévignin, passe par le col de la Clusaz et dessert le plateau du Revard avant de rejoindre le col de Plainpalais. Le projet, bien qu'approuvé par la préfecture en 1890, est abandonné. Il rencontre en effet l'opposition des communes du Montcel et de Trévignin et se heurte à la concurrence du chemin de fer à crémaillère reliant Aix au Revard en bonne voie de réalisation (1h15 pour accéder au Revard en train et 4 à 5h par la route).
L'accès au Revard par Chambéry
En 1909, le lancement officiel de la saison hivernale au Revard (jusqu'alors station de villégiature estivale : voir Station du Revard) incite le conseil général à entreprendre la construction d'une route entre le col de Plainpalais et les hôtels du Revard. L'accès automobile au Revard est désormais possible par Chambéry et Les Déserts.
L'accès au Revard par Aix-les-Bains
C'est au début des années 1930 et grâce à l'action déterminante du sénateur Maurice Mollard (également maire d'Aix-les-Bains à partir de 1932) que la création d'une route entre la ville thermale et le Revard se concrétise. Le sénateur entreprend de faire classer la route existante (entre le col de Plainpalais et le Revard) dans la voirie nationale afin de bénéficier des subsides de l'État pour la construction de la portion restante, entre le Revard et Aix, présentée comme le prolongement de la première partie. Le 12 mars 1932, le ministre des Travaux publics fait savoir qu'il est disposé à classer dans la voirie nationale la nouvelle route du Revard à condition que le département de la Savoie fournisse une contribution aux dépenses. Le 19 mai 1932, le Conseil général de la Savoie s'engage à apporter gratuitement à l’État les terrains nécessaires à l'établissement de la route du Revard. Le vote du crédit requis est obtenu sans grande difficulté puisque, sur les 413 800 frs nécessaires, 400 000 doivent être pris en charge par la Compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée, propriétaire de la station du Revard, et versés directement aux communes de Trévignin et du Montcel.
Découpés en 4 sections, les travaux de la « lacune » de la Route du Revard (10 741 m), dont le profil reprend à peu de chose près celui du projet Bron de 1887-1888, sont lancés par le ministre de la Santé publique Justin Godart, qui, le même jour que la pose de la première pierre des Thermes nationaux d'Aix-les-Bains, donne le premier coup de pioche à Trévignin le 30 septembre 1932. Les deux premières sections, entre Véniper et Pré-Froidant, sont achevées en 1934 tandis que les deux suivantes, entre Pré-Froidant et le Revard sont terminées deux ans plus tard. Une première caravane inaugurale accède au Revard en novembre 1936 et la route est ouverte à la circulation en 1937.
Avant la construction de cette route, qui prit 6 ans, il fallait en voiture plus de 45 km par Chambéry pour atteindre le Revard. La nouvelle route, qui d'Aix-les-Bains à son point de jonction avec celle venant de Chambéry a une longueur totale de 19,870 km, réduit de moitié cette distance.
Agent voyer d'arrondissement. Auteur du projet de route entre Aix-les-Bains et le Revard dressé en 1882. Il est également probablement l'auteur des plans du chemin de fer à crémaillère reliant Aix-les-Bains au Revard dressés en septembre 1889.