La date de construction des moulins de la Revue n'est pas connue. Ils n'apparaissent pas sur la mappe sarde de 1731. Ils comportaient plusieurs artifices installés sur la même dérivation : un moulin à farine à trois paires de meules, une scierie, un pilon à cidre, un martinet et par la suite une parqueterie.
Le 23 juin 1829, la propriété des moulins de la Revue est partagée entre les frères Pierre Marie et François (feu François) Favre (ou Favray). Pierre Marie obtient le moulin, la scie et le battoir et François devient propriétaire du martinet (FR.AD073, 6E8881). Par acte du 13 mars 1833 passé chez maitre Gouttry, Jean François Jond (négociant, feu Ambroise) acquiert de François Marie Favre (maréchal-taillandier) le martinet de la Revue (Courrier des Alpes, 11 janvier 1848). Un état des lieux du matériel est dressé à cette occasion (FR.AD073, 4Q568). L'acte de vente précise aussi que le bâtiment est en mauvais état. Le 28 janvier 1861, Jean Marie Favray, le propriétaire du moulin et de la scierie, demande l'autorisation de les maintenir en activité. Le site comporte aussi un pilon à cidre. A cette date, le martinet appartient à la famille Marin-Lamellet (FR.AD073, 43SPC4). L'autorisation de maintien en activité est accordée par arrêté préfectoral du 10 avril 1866. En 1882, le martinet appartient à Pierre Marie Marin-Lamellet (fils de Joseph Maurice) puis en 1891, à Gabriel, Émile et Joseph Alfred Favray. Il est mentionné comme inutilisable en 1908 de même que le pilon à cidre qui se trouve à proximité (FR.AD073, 3P1346). En 1922, l'ensemble du site appartient à Gabriel, Luce, Marie, Agnès et Césarine les enfants de Jean Marie Favray. Le moulin à farine est mentionné dans le recensement des moulins de 1917 au nom de Gabriel Favray et en 1923 au nom de Joseph Favray. D’après le recensement de 1924, il est exploité par Maxime Lamellet (époux Favray, cabaretier). Le site est visible sur le premier cadastre français de 1942 (section B, feuille 2). Le document montre qu'un grand bâtiment correspondant à une parqueterie a été construit le long de la dérivation, en face de l'ancien martinet. Actuellement, une partie de cette parqueterie, n'existe plus, l'autre est utilisée comme espace de stockage. L'ancien moulin à farine et le martinet sont devenus des logements. La scierie est sans affectation et le pilon à cidre n'existe plus.