Le 28 janvier 1714, Claudaz Cugnard (fille de François, née en 1682 à Crest-Voland, épouse de François Curton, d'Ugine) vend à Noel Pontet-Caille dit Trallion de la paroisse d'Héry (fils de Claude) deux bâtiments de moulins et tout leur matériel ainsi qu'un emplacement où se trouvait un ancien moulin. Elle a hérité de ses biens par son oncle Aymé Gaydon mais elle est contrainte de les vendre pour se libérer des dettes de l'hoirie (FR.ADHS074, 6C 308).
Le site est visible sur la mappe sarde de 1733 au lieu-dit Le Becq. Il comporte un moulin amont (parcelle 486, IA73004018) et un moulin aval (parcelle 484) mentionnés comme appartenant à Claudaz Cugnard malgré la vente de 1714.
Par la suite le moulin aval appartient à la famille Clarey-Fromage puis à la famille Ruche. Le 17 août 1868, le meunier François Ruche (feu François, né à Saint-Nicolas-la-Chapelle) vend le moulin qui comporte deux paires de meules, à Jean Ruche (feu Nicolas) pour la somme de mille francs (FR.AD073, 4Q 605).
Le 22 juillet 1871, Jean Ruche demande de construire une scierie attenante au moulin. L'autorisation de construction est accordée par arrêté du 3 avril 1872. Les roues du moulin et de la scierie sont situées de part et d'autre du bâtiment et sont actionnées par deux dérivations distinctes. Le 25 mars 1875, Jean Ruche demande de déplacer la scierie car il est difficile de la faire fonctionner en même temps que le moulin étant donné que le ruisseau est alimenté par la fonte des neiges. Il souhaite l'installer à environ 40 mètres en aval, après la confluence du nant des moulins avec un affluent. L'autorisation de déplacement est accordée le 26 septembre 1876 et la nouvelle scierie est établie (IA73004017). Le moulin Ruche continue de fonctionner mais en septembre 1890, il est dévasté par un incendie (Le Courrier des Alpes, 23 septembre 1890). Reconstruit en 1899, il appartient à la veuve de Jean Ruche. A partir de 1903, il appartient à Jean François Marin-Lamellet (époux Chevallier). Le moulin est mentionné dans le recensement de 1917 au nom de François Marin-Lamellet mais le document précise "Fermé depuis la guerre. Le propriétaire en raison de ses nombreux travaux ne peut pas le faire marcher" (FR.AD073, 284 R 1). La matrice cadastrale des propriétés bâties indique que le moulin et la maison du meunier sont en ruine en 1923 (FR.AD073, 3P1313). Ces ruines sont représentées sur le premier cadastre français de 1942. Actuellement, seuls quelques vestiges de murs de pierre témoignent de l'existence du site.