Dossier d’œuvre architecture IA73004078 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Usine de préparation de minerai de fer de la Société Schneider puis usine de production de ferro-alliage et de carbure de calcium dite usine de la Pouille
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Conseil Savoie Mont Blanc

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Saint-Pierre-d'Albigny
  • Hydrographies Ruisseau des Collombs ; bassin-versant de l'Arc inférieur
  • Commune Aiguebelle
  • Lieu-dit La Pouille
  • Cadastre 2017 A 954, 2045, 2480, 2481, 3046, 3047, 3048, 3049
  • Dénominations
    usine de préparation de produit minéral, usine de produits électrochimiques

Plusieurs bâtiments sont visibles au lieu-dit à la Pouille sur le cadastre napoléonien réalisé entre 1808 et 1812. Il s'agit d'une maison et d'une grange appartenant à Jean François Marie Bellemin (section B, parcelles 325, 327 et 329).

En 1875, la Société Schneider et Compagnie du Creusot exploite les mines des Hurtières qu'elle loue à la Société Grange. En 1877, la Société Schneider et Cie achète plusieurs terrains à la Pouille pour installer une usine de préparation du minerai. Construite en 1878, l'usine est implantée en contrebas d'un plan incliné descendant de la montagne de Montgilbert (IA7300, commune de Saint-Georges-des-Hurtières). Elle comporte trois fours à griller, un dépôt de dynamite (FR.AD073, 3P1899) et une installation de lavage sur le même modèle qu'une autre usine Schneider située à Allevard (Isère). Elle est reliée à la ligne PLM par un tronçon de voie ferrée de 1 kilomètre (FR.AD073, 96F452). Lors de l'exposition universelle de 1878, des dessins des fours de la Pouille sont exposés à Paris. D'après ces documents, ce sont des fours coulants de 12 mètres de haut chauffés par trois gazogènes (A.Habets, Rapports du jury international, 1880).

En 1886, la Société Schneider cesse d'exploiter les mines des Hurtières en raison de la crise métallurgique et de la baisse des prix de la fonte. Le bail avec la Société Grange se poursuit jusqu'en 1912. D'après un rapport de l'époque, à cette date, l'usine est en mauvais état (FR.AD073, 96F452).

En 1913, La Société C. Grange apporte à une jeune société en formation, la Société des Aciéries électriques d’Aiguebelle, les terrains de la Pouille afin d'y construire une usine de moulages d’acier au four électrique Chaplet-Néo-Métallurgie (L'écho des mines et de la métallurgie, 15 mai 1913).

En 1917, l'usine de la Pouille est exploitée par la Société des Aciéries électriques d’Aiguebelle (FR.AD073, 97s15).

En 1919, l'usine appartient toujours à François Grange et Compagnie de Randens et en 1927 à la Société anonyme française des Fonderies et Aciéries Électriques. Une nouvelle usine est construite pour la production de moulage d'acier. La Société anonyme française des Fonderies et Aciéries Électriques demande la construction d'une ligne haute tension entre l'usine et la centrale hydroélectrique de Saint-Léger (FR.AD073, S579).

En 1926 est exploitée par la Société des Mines métalliques de Maurienne qui l'utilise pour la métallurgie du cuivre (FR.AD073, 97s15).

L'usine de la Pouille est visible sur le premier cadastre français de 1940. Elle appartient toujours à la Société anonyme française des Fonderies et Aciéries Électriques. Elle produit du carbure de calcium, du ferro-silicium, du spiegel, du silico-manganese et du ferrochrome. Elle emploie 90 ouvriers. Elle est alimentée par cinq centrales hydroélectriques formant un réseau de 5500 volts dont 10% environ sert à l'éclairage des communes avoisinantes : la centrale de la Christine et la centrale de Gemilly (IA73004095) à Argentine, deux centrales à Saint-Léger, la centrale de Montsapey (IA) et la centrale de Pont de Chaney (IA).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'usine de la Pouille est la cible de plusieurs sabotages menés par la Résistance. Lors de la retraite allemande en août 1944, elle fait également l'objet de pillages et d'incendies. La Société dépose un dossier auprès du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme pour reconstruire les bâtiments endommagés (FR.AD073, 952W114 et FR.AD073, 952W115).

En 1951, l'usine de la Pouille appartient à la Société d'électrochimie et des Aciéries électriques d'Ugine (SECEMAEU). A cette date, elle est en phase de modernisation et d'équipement (FR.AD073, 84S1). L'usine atteint son apogée industrielle dans les années 1970 avec 360 employés. La partie de l'usine où se trouvait anciens les fours à griller de la période Schneider a été détruite lors de la construction de l'autoroute A43. Actuellement plusieurs bâtiments sont toujours en place. Ils sont sans affectation, utilisés comme ateliers ou comme espace de stockage.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1878, daté par source
    • 1919, daté par source
    • 1945, daté par source

L'usine de la Pouille se compose de plusieurs bâtiments. Des vestiges de la voie ferrée qui reliait autrefois l'usine à la ligne PLM sont toujours visibles.

La maison du directeur qui date des années 1920 est toujours en place.

  • Énergies
    • énergie électrique produite à distance
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le lieu-dit la Pouille est une zone industrielle. Elle est située entre l'autoroute A43 et la route départementale 1006.

Documents d'archives

  • FR.AD073, 84S1, Fonds de la Préfecture : Transports, Énergie, Service hydraulique. Aiguebelle. Affaires diverses, digues, 1862-1951.

    AD Savoie : 84S1
  • FR.AD073, 41SCP4, Fonds des Ponts et chaussées, ARC : Saint-Georges d'Hurtières, prises d'eau pour la création de diverses usines (demandes H. Rey, banquier à Aiguebelle), 1901-1910.

    AD Savoie : 41SCP4
  • FR.AD073, 3P1898, Matrice cadastrale des propriétés bâties, Aiguebelle, 1882.

    AD Savoie : 3P1899
  • FR.AD073, 97s15, Fonds de la Préfecture : Transports, Energie, Service hydraulique. Mines, arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne : concessions, permis de recherche, exploitation, Mines de la région de Modane (1917-1926), concession Schneider (1908), mines du Pelvoz à Termignon (1909-1942), 1908-1942.

    AD Savoie : 97s15
  • FR.AD073, 3P1899, Matrice cadastrale des propriétés bâties, Aiguebelle, 1911-1944.

    AD Savoie : 3P1899
  • FR.AD073, 96F452, Fonds Paul GIROD. Autres activités industrielles de Paul Girod, Mine de fer de Saint-Georges d Hurtières. Offre de reprise adressée à P. Girod et refus, rapport sur ces mines, 1912.

    AD Savoie : 96F452
  • FR.AD073, S579, Fonds de la Préfecture : Transports, Énergie, Service hydraulique. Lignes électriques, Arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne - 16,5 KW Usine de la Pouille-Saint-Léger, 1927-1928.

    AD Savoie : S579
  • FR.AD073, 952W114, Reconstruction. Dommages de guerre : destructions et reconstruction, Dossiers d'éléments d'exploitation RICA : entreprises industrielles. Aiguebelle : Société Française de Fonderies et Aciéries Électriques. Usine de la Pouille, Aiguebelle. Dossier administratif, plans, rapports d'expertise, 1927-1928.

    AD Savoie : 952W114
  • FR.AD073, 952W115, Reconstruction - Dommages de guerre : destructions et reconstruction, Dossiers d'éléments d'exploitation RICA : entreprises industrielles. Aiguebelle : Société Française de Fonderies et Acieries Electriques. Dossiers techniques de reconstitution, plans…, 1939-1945.

    AD Savoie : 952W115
  • FR.AD073, 3P 7384, Premier cadastre français, Aiguebelle, Section unique, feuille 7, 1940.

    AD Savoie : 3P 7384

Bibliographie

  • Le Patriote Savoisien, 26 août 1877.

  • Le Patriote Savoisien, 29 août 1877.

  • A.Habets, Rapports du jury international. Groupe VI. Classe 50, Le matériel et les procédés de l'exploitation des mines et de la métallurgie, Ministère de l'agriculture et du commerce, Exposition universelle de 1878 à Paris, Impr. nationale, Paris,1880.

  • L'écho des mines et de la métallurgie, 15 mai 1913.

    p.548.

Annexes

  • Le Patriote Savoisien, 26 août 1877.
  • Le Patriote Savoisien, 29 août 1877.
  • Le Patriote Savoisien, 22 décembre 1878.
  • L'écho des mines et de la métallurgie, 15 mai 1913, p.548.
  • La Société anonyme française des Fonderies et Aciéries Électriques
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil Savoie Mont Blanc