Dossier d’œuvre architecture IA73004356 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Rédacteur, Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Presbytère
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Épersy
  • Lieu-dit Épersy
  • Cadastre 1732 420  ; 1907 U4 603  ; 2015 A5 391
  • Dénominations
    presbytère
  • Destinations
    maison

Historique

Dès la mappe sarde (vers 1730), le presbytère d’Epersy occupe un emplacement situé au sud-est de l’église (n°420 : maison, cour et grange), avec un four à pain en limite de parcelle à l'est (n°421). Le bâtiment actuel présente des encadrements chanfreinés (porte principale, côté route, à chanfreins et congés ; fenêtres à chanfreins au rez-de-chaussée -façade ouest, travée centrale- et à l'étage -façade nord et ouest, en molasse, avec congés) sans doute remployés de ce bâtiment dont le plan de 1875 donne le plan-masse.

En 1874, le presbytère est en si mauvais état que l’archevêque rappelle le curé : afin d’obtenir un nouveau curé, la commune fait réaliser des travaux par M. Suavet, maître maçon et entrepreneur de Grésy-sur-Aix (ou de Mûres dans une autre délibération) : ouverture d’une fenêtre du côté du couchant, en molasse des carrières Collombe ou Blanc d’Epersy, avec barreaux, et rénovation pour la salle à manger ; démolition de la vieille cheminée et construction d’une neuve en molasse (1,50 m par 1,33 m), construction d’une grande fenêtre et rénovation pour la cuisine. Ces travaux sont cependant insuffisants et un nouveau devis est dressé le 12 novembre 1874 par "un entrepreneur capable de la localité" (1621 F). L’année suivante (délibération du 9 mai 1875), la commune décide de ne pas réparer mais de reconstruire le presbytère (AD Savoie, 2O 1332). La fabrique accompagne se projet en décidant, en juillet 1875, d’employer des capitaux reçus en legs afin de reconstruire le presbytère (600 F légués par M. Blanchin et 320 F légués en 1871 par le Rd Antoine Détraz) (AD Savoie, 2O 1331).

Le projet est dressé par l’architecte Grisard, d’Aix-les-Bains, entre mai 1875 (plans, rapport descriptif) et octobre 1876 (cahier des charges en date du 10 octobre 1876). Le rapport descriptif prévoit une cave en sous-sol, "ce qui permet d’élever le rez-de-chaussée de quelques marches au-dessus du sol habituel afin de le rendre tout à fait sain", au rez-de-chaussée, un salon, une salle à manger, une cuisine, une chambre de domestique, des lieux d’aisances, au premier étage quatre chambres à coucher et un cabinet pour bibliothèque, dans les combles, un grenier ; le bâtiment est construit sur l’emplacement du presbytère existant, avec remploi des matériaux. Le cahier des charges prévoit un béton composé de deux parties de mortier et de trois parties de cailloux et de pierres cassées, de la maçonnerie en moellon, de la pierre de taille pour les jambages, marches, appuis, seuils, paliers, de la molasse pour les encadrement des fenêtres et le potager, des cheminées comprenant un foyer avec bande foyère, contrecœur, deux jambages, un linteau, l’âtre déposé sur un arc en briques avec chape, des cloisons en brique avec poteaux et huisseries en bois, une couverture ardoise ; le devis estimatif est de 14 678,77 F. La commune projette dès la fin 1874 d’acheter pour la construction un terrain sur lequel se trouvait une grange démolie, appartenant à François Détraz feu Antoine, propriétaire agriculteur demeurant à Epersy, au prix de 500 F pour le terrain et 500 F pour les matériaux qui s’y trouvent (la vente est effective en janvier 1877, AD Savoie, 2O 1331). Le 16 décembre 1876, l’adjudication (selon les devis dressés les 3 mai 1875 et 30 septembre 1876 par l’architecte Grisard), est passée en faveur de Jean Daviet, entrepreneur à Mûres, pour un montant de 13 773 F.

Pour financer le projet, un secours de 5 000 francs de l’Etat est demandé (il sera finalement de 3000 F) ; il s’ajoute à une souscription en argent des habitants, de 3743 F, à la somme de 500 F promise par les Chartreux, à des prestations en nature des habitants représentant la somme de 2085 F (26 journées d’homme et 558 de voitures), à la valeur de l’ancien presbytère chiffrée à 700 F par l’entrepreneur Daviet ; malgré le rabais de 1270 F obtenu lors de l’adjudication, le projet doit être allégé de 2 202 F (suppression des chéneaux, du béton dans la cave, du revêtement en marbre des cheminées, d’une cheminée en molasse, des persiennes, du murs de clôture du bâtiment, de la marquise au-dessus de la porte d’entrée et de la niche couronnant la façade principale (rayés sur le plan de 1875).

La copie de la correspondance de Grisard (AD Savoie, 2O 1332) permet de suivre l’avancée laborieuse du chantier : en février 1877, la préparation du terrain est en retard, l’architecte demande que l’entrepreneur intervienne afin qu’il puisse tracer le nouveau bâtiment. En août 1877, Grisard avertit le maire que Daviet emploie du "très mauvais mortier" où la chaux est inexistante et utilise en maçonnerie "des cailloux ronds" et des "très vieilles molasses salpêtrées" : il doit démolir les parties mal faites et les refaire. En novembre 1877, Grisard somme Daviet de reprendre les travaux au plus vite, la livraison étant prévue le 1er octobre : il doit compléter les gaines de cheminées, terminer le toit, construire les voûtes du sous-sol, placer les châssis de fenêtres de manière à pouvoir vitrer, pour permettre au charpentier de faire ses planchers, aussitôt ceux-ci faits, construire les cloisons et les plafonds afin qu'au printemps il n’y ait plus que les peintures à terminer. Mais le 5 décembre 1877, Grisard écrit au préfet que l'entrepreneur Daviet a abandonné les travaux ; la partie exécutée a une valeur de 7300 F environ. Les travaux à terminer sont : "l’achèvement des déblais pour la cave, marches et seuils du rez-de-chaussée, escalier de la cave, fosse d'aisance, voûtes de la cave, planchers et soupieds, plafond d'avant-toit, une partie de canaux de cheminées et de la ferblanterie, cloisons, menuiserie, serrurerie, scellements, plafonds, enduits, travaux en ciment, peintures, badigeons, vitrerie et divers", pour 6700 F, avec un achèvement demandé pour le 1er avril 1878. En mai 1878, Daviet n’a toujours pas repris le chantier, mais en septembre 1878 les travaux ont avancé et en sont aux finitions (resserer le dessus du siège des latrines... badigeons... peindre les serrures, faire les rainures sous les dormants des fenêtres... poser des chenêts en molasse aux cheminées... revoir la peinture en général... peindre à l'huile les encadrements de molasse, figurer en peinture les angles dessous (?)...) ; Grisard souligne cependant la mauvaise qualité de la menuiserie. Une réception provisoire du chantier a lieu le 17 mars 1879, et Grisard établit une liste des malfaçons à réparer : menuiserie de mauvaise qualité (fenêtres et portes, qualité du bois et mise en oeuvre, persiennes), peinture mal faite, "les cheminées en molasse n'ont qu'une mauvaise couche de peinture"... Cependant le 6 avril 1879 la commune passe un accord avec l'entrepreneur pour accepter les travaux tels quels ; la commune fait faire des travaux de correction des malfaçons par MM. Conversy et Gilloz, menuisiers et M. Pianta, plâtrier (sous-traitants). Grisard dénonce les problèmes à cause desquels la prise de possession du presbytère est impossible, en particulier la pose de trois marches extérieures pour l'accès au rez-de-chaussée et le prolongement des descentes d'eau en zinc jusqu'au sol ; il fait reprendre la serrurerie par Jacquoud serrurier à Annecy.

Enfin, une délibération du 30 mai 1880 mentionne que le maire demande au curé Tissot de verser à la caisse municipale 500 F de don manuel des Rd Pères chartreux pour être employés au nouveau presbytère, et 100 F représentant la valeur de trois noyers abattus dans le jardin de la cure ; le maire projette également de construire un bûcher au presbytère (AD Savoie, 2O 1331).

Le dernier curé résidant à Epersy est décédé en 1929. Un gîte a été créé dans le presbytère en 1973, puis il a été réaménagé en deux appartements locatifs. L'enduit a sans doute été refait en même temps que celui de l'église (début 21e siècle).

Description

Le presbytère est édifié en bordure de la route du Chef-lieu. C'est une maison à un étage, avec cave en sous-sol (accès extérieur), de trois travées en façade principale et deux en façade latérale. Les murs sont enduits au ciment, les encadrements sont en calcaire (portes, fenêtre sur la façade ouest, travée centrale au rez-de-chaussée) et molasses (fenêtres, sauf les appuis qui sont en calcaire). le toit est en pavillon, en ardoise. L'édifice n'a pas été visité.

Dans la cour close de murs (portail à l'est de la façade sur route) est édifié une petite étable avec fenil (toit en appentis, encadrements en molasse).

Le presbytère est reconstruit entre 1875 et 1879 (le chantier a été abandonné à plusieurs reprises et a subi des malfaçons), à l’emplacement du presbytère précédent (avec remploi de matériaux), par l’entrepreneur Jean Daviet, de Mûres, sur les plans de l’architecte Grisard, d’Aix-les-Bains. Des décors étaient prévus en façade (marquise, niche) qui n'ont pas été réalisés faute de budget.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1875
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Grisard
      Grisard

      Grisard, architecte à Aix-les-Bains. Auteur des plans pour le projet d'agrandissement de l'école des filles de Saint-Offenge-Dessous (73), en 1867. Auteur des plans de caveaux pour la mairie-école de Pugny-Chatenod (73) en 1867.

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      architecte attribution par source
  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Techniques
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Savoie. Série 2O : 1331. Fabrique Cultes 1862-1880. Épersy. Reconstruction de l’église 1862-1866.

    AD Savoie : 2O : 1331
  • AD Savoie. Série 2O : 1332. Épersy. Ecole. Presbytère.

    AD Savoie : 2O : 1331

Documents figurés

  • Commune d’Epersy. Extrait de la mappe locale. Plan relatif à la mappe communale d’Epersy. [plans-masses de l'ancien presbytère et du presbytère projeté] / Grisard (architecte). 1 dess. encre noire, lavis rouge et jaune sur papier. Ech. 1 m 2372 (mappe locale) ; 1:1000 (mappe communale). 47,5 x 34,5 cm. Aix-les-Bains le 11 juillet 1875 (AD Savoie. Série 2O : 1332. Epersy. Ecole. Presbytère).

    AD Savoie : Série 2O : 1332
  • Commune d’Epersy. Canton d’Albens. Projet de construction d’un Presbytère dans la commune d’Epersy. Plan des caves. Plan du Rez-de-chaussée. Plan du 1er étage. Façade principale. Coupe / Grisard (architecte). 1 dess. : encre noire, lavis rouge sur calque toilé. Ech. 1:100. 40,5 x 60 cm. Aix-les-Bains, le 3 mai 1875 (AD Savoie. Série 2O : 1332. Epersy. Ecole. Presbytère).

    AD Savoie : Série 2O : 1332
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2017
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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