Dossier d’œuvre architecture IA73004469 | Réalisé par ;
Daviet Jérôme (Enquêteur)
Daviet Jérôme

Chargé de mission patrimoine bâti au Parc naturel régional du Massif des Bauges, en convention pour réaliser l'inventaire du patrimoine bâti de 2009 à 2023.

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Ecart de Montbenoît
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Combe de Savoie
  • Commune Saint-Pierre-d'Albigny
  • Lieu-dit Montbenoît, Mont-Benoît-dessus, Chapeau (le), Mont-Benoît-du-milieu, le Molard
  • Cadastre 1730 Mappe sarde ; 1891 A4 Toponymes Mont-Benoît-dessus, Mont-Benoît-du-milieu, Mont-Benoît. ; 2018 A5 Variantes entre le cadastre et les cartes IGN : - sur le cadastre de 2018, d'ouest en est : Mont-Benoît-dessus, Mont-Benoît-du-milieu, Mont-Benoît - sur la carte IGN de 2018, d'ouest en est : le Chapeau, le Molard, regroupés sous le nom de Mont-Benoît (en lettres plus grosses) qui désigne plutôt le hameau le plus à l'est (et le plus bas), à proximité duquel on a aussi les toponymes de Franc et le poizat (absents du cadastre). - sur la carte IGN en ligne en 2023 : même chose qu'en 2018 mais Montbenoît écrit en un seul mot.
  • Dénominations
    écart
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine, four à pain

Mont-Benoît-dessus (le Chapeau)

Le hameau compte 12 "maisons" sur la mappe, 11 "granges" (en partie localisées au mas voisin de Pré Magnin) et une "écurie". Un four appartenant à "la communauté" occupe le n°7722. Le four semble localisé en position centrale et les granges en périphérie, mais la mappe est en trop mauvais état pour s'en assurer.

Le plan cadastral de 1890 permet d'identifier un habitat en maisons mitoyennes à escaliers extérieurs de type maison de vigneron, complétées par des dépendances en périphérie immédiate. L'lot de maisons (ilot double en profondeur) et dépendance nord-est (2018 ZA 141 à 143, 152) donnait sur un "emplacement" possédé en copropriété par les riverains (1890 A 411 ; 2018 ZA 144). La plupart des dépendances a disparu, ainsi qu'une partie des maisons (rang situé au sud-ouest, dont il ne reste que la dernière maison, 2018 ZA 129) et que le four à pain qui occupait le centre du carrefour face à l'impasse du Château. Le bassin existe en 1890 ; four et bassins sont alors la propriété des habitants du hameau. La maison 2018 ZA 152 était en 1890 divisée en trois habitations du côté de la façade sud (l'arrière était une dépendance), dont une appartenait à un habitant de Sainte-Reine et pouvait être un cellier viticole.

Les maisons ont un étage de soubassement occupé par des caves (et peut-être des pièces d'habitation côté entrée, avec des caves côté enterré, comme pour 2018 ZB 152) et surmonté d'un rez-de-chaussée surélevé desservi par un escalier extérieur en pierre, avec palier et balcon filant reposant sur des passages voûtés donnant accès aux portes de caves. Le 3e niveau a souvent été converti en habitation, mais devait être auparavant un niveau de séchage (foin, noix, tabac). Les murs sont en petit moellon lité, avec des angles en gros moellons ou des angles arrondis sans chaînage (2018 ZB 143). Les encadrements sont en calcaire, avec des portes en arc en anse de panier pour les caves (pour lesquelles on trouve aussi des encadrements chanfreinés ou en bois : 2018 ZA 142). Les escaliers extérieurs on des marches maçonnées avec un dessus en lauze. Les toits sont à croupe, en ardoise, avec avant-toit débordant protégeant la ou les façades avec escalier.

L'existence de séchoirs à tabacs dans les combles est attestée par l'enquête orale. En 1890 le hameau est entouré de noyeraies et de vergers.

Mont-Benoît-du-Milieu (le Molard)

Le hameau a la même structure que le Chapeau : un ilot double de maisons de vigneron (2018 ZB 160 à 166), plus deux maisons (2018 ZB 167, maison de vigneron à escalier extérieur, dénaturée, et 172, ferme à juxtaposition avec un grand séchoir à piliers en parpaing de béton artisanal adossé sur l'arrière), et des granges-étables en périphérie (2018 ZB 183, grande grange-étables avec séchoir à trumeaux et débords en charpente).

Un four à pain est édifié au nord du hameau (2018 ZB 151). Il porte les dates 1848-1903. Un four (2018 ZB 151, repéré) existe déjà sur le mappe, à un emplacement proche mais de l'autre côté du chemin au sud (n°7630, four de "la communauté") ; en 1890, il occupe une parcelle à l'autre extrémité du hameau au sud (1890 A5 814, four "au village de Mont-Benoît-du-milieu"). Il est difficile de dire à quoi correspond la date gravée 1848 (déplacement du four vers le sud du hameau ?), celle de 1903 est cohérente avec l'aspect actuel du four et peut-être à son retour au nord. Le bassin commun est dessiné sur le cadastre de 1890 (1890 A5 811) ; il a été refait en béton au 20e siècle.

A l'est de ce hameau, au niveau du coude de la route qui descend vers Mont-Benoît, on trouve la trace d'un écart : le mas de Chez Bertrand sur la mappe sarde, comprenant trois maisons, des masures, des granges et un four (appartenant à une famille) ; deux corps de bâtiments ("maisons" et bâtiment), un four partagé, une croix et deux bâtiments isolés subsistent en 1890 mais cet écart a ensuite disparu.

Mont-Benoît ou Montbenoît

Le hameau présente toujours la structure en ilots doubles de maisons de vigneron (2018 A 615, 616, 619 à 621, qui semble avoir connu des changements d'affectation dès avant 1890, et 2018 A2 628 à 631, qui présente un exemple de venelle ou espace évitant la mitoyenneté entre les n° 628 et 629-630) plus une maison (2018 A 1167) et une ferme à juxtaposition (2018 A 1171, modifiée), entourées de granges-étables (2018 A 143, 608...) ; plusieurs habitations typées "maisons de vigneron" ont une grange-étable dans leur prolongement qui les rapproche de fermes à juxtaposition. On trouve ici également des abris à cochon dans des petits bâtiments isolée (sur 2018 A 1167, 613 et 614 - détruit). Au n°621, escalier extérieur avec palier en dalle de lauze au-dessus de la porte de cave voûtée.

Il n'y a pas de four sur la mappe sarde, mais un four et un bassin appartenant au hameau sont listés en 1890 (A5 1022 et 1023). Le four a été étudié lors de l'enquête du chantier 1425 en 1943, puis revu en 1970 (il est alors en bon état) avant la publication de 1977 (Raulin, p. 232). Il s'agissait d'un four à auvent non voûté adossé à un espace couvert utilisé lors de la fabrication mais aussi pour les réunions des habitants. La nature de la pierre utilisée pour le four (voûte, sole et bouche) n'est pas précisée ("pierre du pays"), mais la sole était de plan octogonal. l'ensemble était couvert d'un toit à croupe en ardoise. La porte en métal du four portait la date 1841. Ce four a été détruit. Le bassin (2018 A4 143) est en dalle de pierre, avec une partie en béton et la borne en béton ; il a été déplacé par rapport à 1890 (IA73004474).

Les trois noyaux portent chacun des toponymes distincts. Mont-Benoît est absent des mas de la mappe sarde, dont le livre des numéros suivis ne mentionne que les "Granges de Montbenoît" qui correspondent à un ensemble de petits bâtiments vers 1200 m d'altitude sous le col de l'Arclusaz, au niveau de la source du ruisseau des Fontanettes (elles sont encore signalées comme "ruines" sur la carte IGN au 1/25 000 de 2010, avec le toponyme Granges de Mont Benoît). Le hameau le plus haut porte sur la mappe le nom de Village des Chapots, repris sur l'IGN (le Chapeau) alors que les cadastres napoléonien puis français indiquent Mont-Benoît-dessus ; le hameau central est le Village du Mollard sur la mappe, ou le Molard sur l'IGN, enfin Mont-Benoît-du-milieu pour le cadastre ; enfin le dernier hameau est le mas de Vers Manuel (sur le Livre des numéros suivis, Gabriel Manuel est propriétaire de deux maisons, deux granges et deux jardins aux n° 1851 à 1855), puis Mont Benoît ou Montbenoît (dernière orthographe adoptée par l'IGN pour la carte au 1/25 000 sur laquelle on trouve aussi les toponymes Franc et le Poizat, inexistants sur le cadastre qui utilise l'orthographe Mont-Benoît).

Une maison a un linteau daté du 18e siècle (voir ci-dessous) mais l'essentiel du bâti date du 19e siècle, avec des constructions périphériques de la 1ère moitié du 20e siècle.

Relevé des dates portés : Mont-Benoît-dessus, 16 JANVIER 1723 (2018 ZA 143), 1848 (2018 ZA 132) ; Mont-Benoît-du-Milieu, 1848-1903 (four à pain, 2018 ZB 151), 1884 (2018 ZB 164), 1888 (2018 ZB 12), 1912 (sur IPN d'une dépendance, 2018 ZB 183) ; Mont-Benoît, 1832 (piédroit de porte de cave) et 1842 (linteau de porte de logis, 2018 A4 613), 1841 (porte du four, disparu) ; 1862 (peint sur l'enduit, 2018 A4 628), Z 1909 F (sur linteau béton, grange-étable 2018 A4 608).

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle

Le village de Montbenoît occupe trois replats sur les pentes de la dent d'Arclusaz, entre 660 et 550 m d'altitude. Il se compose de trois noyaux distincts, avec d'ouest en est Mont-Benoît-dessus autour de 660 m d'altitude, Mont-Benoît-du-Milieu autour de 620 m, et Mont-Benoît vers 550 m (les noms sont ceux des lieux-dits cadastraux).

L'habitat se compose d'un ou deux ilots doubles de maisons de vigneron mitoyennes (maisons d'une ou deux travées, sur trois niveaux avec escalier extérieur en maçonnerie : cave en étage de soubassement, habitat au rez-de-chaussée surélevé, séchoir dans le comble), et de granges-étables en périphérie. Certaines maisons ont une grange-étable dans leur prolongement qui les rapproche de fermes à juxtaposition. Chacun des écarts disposait d'un four à pain et d'un bassin appartenant aux habitants ; les fours sont existants (à des emplacements proches) dès la mappe sarde (sauf pour Mont-Benoît). Une croix de chemin signale le départ de la route du hameau.

Pour les trois écarts, le matériau employé est le petit moellon calcaire plat, ou calcaire lité (mêlé de blocs de nature diverse à Mont-Benoît-du-Milieu), souvent revêtu d'un enduit mince sur les parties habitées et laissé apparent pour les granges-étables ou les trumeaux des combles. Les encadrements sont en pierre de taille. Les escaliers extérieurs sont en maçonnerie, avec en général des dessus de marche en lauze ; le garde-corps est parfois maçonné (2018 ZA 129, 2018 A4 630). Les granges-étables présentent des extensions en charpente sous toiture. Les toits sont essentiellement en ardoise, à croupe ou demi-croupe (qui peut être très débordante et fermée pour former une extension au fenil/séchoir).

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe

F-JDT-Villages et Ecarts-Bauges

  • Disposition majoritaire par rapport à la pente perpendiculaire aux courbes de niveau
  • Trame urbaine dominante village groupé
  • Matériau dominant calcaire lité
  • Habitat permanent site d'habitat permanent
  • Environnement du village ou écart vigne
  • Intérêt patrimonial moyen
  • Parties constituantes bassin (3), four à pain (1 existant, 2 détruits), croix de chemin, oratoire, statue monumentale
  • Type d'habitat dominant maison de vigneron
  • Habitat en rangs rangs mixtes
  • Statut de la propriété

Bibliographie

  • RAULIN, Henri. L'architecture rurale française. Savoie. (Coll. dir. par Jean Cuisenier, Musée national des Arts et traditions populaires). Paris : Berger-Levrault, 1977.

    p. 232, SA 53
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Daviet Jérôme
Daviet Jérôme

Chargé de mission patrimoine bâti au Parc naturel régional du Massif des Bauges, en convention pour réaliser l'inventaire du patrimoine bâti de 2009 à 2023.

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