Dossier d’œuvre architecture IA74001008 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Moulins Lupin dit Moulin des Ecuries
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Annecy
  • Hydrographies le), Fier Inférieur Ruisseau de l'Aile
  • Commune Chavanod
  • Lieu-dit Moulins
  • Adresse 90 chemin des Moulins
  • Cadastre 0A 1 1, 142, 53, 54, 55
  • Dénominations
    moulin
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, bief, remise, four

Attestés depuis le Moyen Age, les moulins des écuries se trouvent dans un chapelet de six anciens artifices qui jalonnaient les rives du ruisseau de Maraflin ou du Marais de l'Aile. Avec le rachat du fief de Montrottier à Amédée VIII de Savoie, la maison Menthon devient propriétaire de ce domaine qui comprend deux moulins, un foulon, deux battoirs, deux truffets et l´ensemble des pièces de terres, prés et bois qui y sont contigus. Une note de greffe de 1499, atteste que le domaine, le bief et le chemin font partie intégrante du domaine du seigneur Charles de Menthon, maître de Montrottier et Chavaroche. Jusqu´à la Révolution française, les artifices restent dans la famille mais avec la nationalisation des biens du clergé, le moulin connaît plusieurs propriétaires dont le famille Lupin. En 1906, les moulins Lupin comprennent deux moulins, une huilerie et un battoir. La chute de la prise d´eau est estimée entre 3 mètres 20 et 4 mètres 20 développant un débit moyen de 50 litres par seconde. L´industrie principale exercée dans l´établissement reste la mouture à façon. L´ensemble des équipements disposent alors d´une puissance totale de six chevaux-vapeur. L´activité décline et les moulins sont reconvertis au début du XXème siècle en ferme puis en centre d'équitation dans les années 1990.

  • Remplois
    • Remploi
  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 13e siècle
  • Dates
    • 1499, daté par source

Les gorges du Fier forment un canyon naturel ménageant une galerie est-ouest conséquente qui charrient les eaux des principaux affluents du torrent. La roche calcaire et bitumeuse a permis de ménager un espace naturel majestueux, aussi les principaux affluents du Fier ont creusés de nombreuses galeries pour aller à la rencontre de la rivière. Le ruisseau du Marais de l´aile reste une exception puisqu´il forme une cascade qui se jette dans le Fier. Situé à 559 mètres en aval de cette chute d´eau naturelle, le barrage alimentant la prise d´eau constitue une véritable prouesse technique. A cet endroit, le dénivelé du ruisseau reste relativement faible, aussi pour palier à l´encaissement du moulin des Ecuries, se trouvant à 300 mètres en aval, la hauteur du seuil est d´environ 12 mètres de hauteur. La prise d´eau se fait sur la rive droite du ruisseau mais un glissement de terrain a fait chuter les fondations de cette dernière, si bien que le bief n´est plus alimenté. Situé à l´écart, le moulin reste desservi dans sa partie nord par un ancien chemin carrossable : le chemin des Moulins. Relié à la route de Belleville, cette impasse conduit directement à la cour intérieure du domaine, d´une surface de 138 m², cette terrasse en terre battue assure la jonction entre les deux bâtiments. Sur la plate forme supérieure, le premier moulin se développe selon un axe est-ouest, adossé dans sa partie est à l´aqueduc réalisé en pierre de taille. D´une emprise au sol importante : 253 m², cet édifice dispose d´un rez-de-chaussée, d'un étage carré et d'un étage sous comble qui a été fermé par des moellons. Un soin particulier a été apporté aux chainages d´angle et aux linteaux des percements. Accolé à la maison d´habitation, la remise comporte un vantail côté est et une succession de quatre travées pour la maison côté ouest donnant sur la cour. Les jambettes de la charpente et les aisseliers supportent l´avancée du toit ménageant un préau protégeant la façade antérieure. Sur la seconde terrasse, en contre bas, le second moulin, de dimensions plus contenues utilisent les mêmes principes architecturaux. Suivant un axe nord-sud, la façade postérieure ne comporte que très peu d´ouvertures car elle supportait les roues à augets du moulin. La façade antérieure ouest dispose de six travées donnant sur le jardin. Le toit à deux pans avec demi-croupe déborde grâce aux jambettes de la charpente. Côté cour, on accède au bâtiment par le premier étage mais aussi aux combles largement ouvertes sur l´extérieur grâce à la charpente apparente qui laisse entrevoir les aisseliers courbes et autres fermes en bois.

  • Murs
    • pierre
    • brique
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • Jardins
    bois de jardin
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Reconverti depuis plusieurs années en centre d'équitation, le domaine se trouve dans un zonage NC au regard du PLU. Les zones NC sont des zones correspondant à des espaces naturels productifs dont la protection s'étend à long terme en raison de l'atout économique qu'elles représentent. Il s'agit du cinquième moulin faisant partie du chapelet d'artifices de Chavanod et l'un des trois derniers constituant une trace tangible de cette activité dans le secteur. Dépendant aussi du château de Montrottier, cette propriété fait aussi partie d'un ancien ensemble artisanal et industriel puisque dans un secteur de 500 mètres autour du château de Chavaroche, on trouve l'ancienne tuilière, l'ancienne concession de mine, le centrale hydroélectrique et les ruines de la scierie et de l'usine d'asphalte.

  • Vue générale de la prise d'eau du moulin prisePhoto

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  • Seuil de prise d'eau alimentant le biefPhoto

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  • Elévation nord-est du bâtiment secondairePhoto

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  • Four à pain du moulin des EcuriesPhoto

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  • Vue intérieure du four à painPhoto

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  • Vue d'ensemble du domaine depuis le chemin intérieurPhoto

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  • Façade antérieure du moulin principale ordonnancée en quatre travéesPhoto

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  • Elévation nord-ouest du moulin principalPhoto

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  • Travée principale du mur pignon nord du second moulinPhoto

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  • Mur pignon sud du premier moulinPhoto

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  • Fermes en bois du second bâtiment du moulin donnant sur les comblesPhoto

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  • Façade antérieure du bâtiment du premier bâtiment du moulin donnant sur la cours intérieurePhoto

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Documents d'archives

  • AD Haute-Savoie : 11 J 60, Moulin Belleville, jugements. 1730.

Bibliographie

  • Département de la Haute-Savoie, Académie florimontane. CONSTANTIN Aimé, Revue Savoisienne, volume 140. 2000, p 120.

  • Etude sur Challes-les-Eaux, Chamoux, Faverges, Chavanod et Evires, dans l´Essor savoyard. 1960, n.p.

  • GERMAIN, Michel. JOND, Gilbert. Annecy et son lac autrefois. Montmélian : Fontaine de Siloé, 2000, 256 p. (Collection les Savoisiennes).

  • NICOLAS Jean, La Savoie au XVIII ème siècle : noblesse et bourgeoisie. Montmélian : Fontaine de Siloé, 2e éd., 2003, 1242 p.

  • SERAND Joseph, Le Château de Montrottier : étude historique et archéologique. Annecy : Gardet et Garin, 1949. 98 p, p.103.

  • REGAT, Christian. AUBERT, François. Châteaux de Haute-Savoie. Saint-Gringolph : Ed. Cabédita, 1994. 193 p.

  • MARIOTTE, Jean-Yves. Histoire des communes savoyardes : Genevois et lac d'Annecy. Roanne : Edition Horvath, 1981, 672 p.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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