Il semblerait que les moulins de Verthier soient déjà mentionnés en 1305 comme faisant partie des dépendances des nobles de Duing-Beauvivier. Avant 1788, le Marquis de Sales en devient le propriétaire de par son Comté de Duingt. Ce dernier acense trois moulins, un foulon et un battoir avec droit de pêche à la Reisse de Verthier au Sieur Masset de Saint-Jorioz. Sous la Révolution française, ils deviennent la propriété de M. Eustache Philippe d´Annecy qui les vend en 1809 au Sieur Dominique feu Pierre Prolat (ou Prola ou Prolaz), demeurant à Ivrée. M. Pierre Prolat ajoute aux artifices, un martinet. Ce site comporte une grosse forge pour réduire la fonte en fer et la petite forge pour convertir le fer forgé en instruments aratoires, à l´aide d´une roue pour un marteau de martinet. M. Dominique Prolaz (ou Prola ou Prolat) maintient ses activités de 1810 à 1816 et il souhaite même ajouter une scie à marbre à ses installations. Dans l´ouvrage de la Chambre royale d´agriculture et de commerce de Savoie, édité en 1826, les auteurs témoignent de la qualité des marbres débités dans sa scierie. Les marbres de Doussard tenaient une place importante dans la production du site mais d´autres marbres en provenance de diverses parties des Alpes étaient aussi utilisés. Lors des Expositions Universelles de 1825 et 1847 organisées à Turin, M. Prolaz reçoit la médaille de bronze. En 1832, il loue un moulin « blanc, deux gros, un foulon et un battoir à chanvre et à gruaux d´orge » à la Reisse de Doussard tout en se réservant les martinets, le pressoir à huile, la scierie à bois et à marbre noir de la Biollaz acheminé depuis la commune de Faverges. M. Prolaz fabrique toutes sortes d´articles comme des cheminées et des tables à café. Les artifices pour son exploitation opèrent tous mécaniquement et sont mis en activité par l´Eau Morte qui peut faire mouvoir plus de trente lames à la fois. En 1858, M. François Rey reprend la gérance de l´usine. Au début du XXème siècle, M. Calixte Binvignat propriétaire des lieux, vend en indivision les bâtiments. Le moulin situé à l´ouest du canal de dérivation est racheté par M. Charles Coppier en 1918, alors que M. Aristide Joseph Binvignat hérite de l´ancienne machine à battre le blé, du bâtiment de la dynamo et turbine situé à l´est du canal. En 2011, la propriété a été rachetée par un particulier qui souhaite rénover les édifices. Si le barrage a disparu, le canal de dérivation est encore visible et dispose d´un aqueduc et d´un bassin, situés en amont des anciens bâtiments du Moulin de la Reisse.
- enquête thématique régionale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
- © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Assemblée des Pays de Savoie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays de Savoie - Faverges
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Hydrographies
le), Lac d'Annecy Torrent de l'Eau-Morte
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Commune
Doussard
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Lieu-dit
la Reisse
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Adresse
130 allée de La Reisse
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Cadastre
0B 2
7, 235, 228, 229, 2972, 2970, 2967, 2966
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Dénominationsscierie
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Parties constituantes non étudiéesscierie, moulin, logement, bief
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Période(s)
- Principale : 1er quart 14e siècle
- Principale : 3e quart 18e siècle
- Principale : 2e quart 19e siècle
- Principale : 2e quart 19e siècle
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Dates
- 1305
- 1788
- 1832
- 1918
- 2011
Depuis le village de Faverges, le torrent qui alimente le Moulin de la Reisse est appelé du nom d´un moine de l´Abbaye de Talloires : Saint-Ruph mais ce torrent est aussi connu sous le nom de La Glière. A la sortie de la commune de Faverges, cette rivière devient l´Eau Morte où elle traverse un couloir pour arriver aux plaines agricoles du hameau de Verthier. Situé à l´est de la commune de Doussard, ce hameau est une porte d´entrée pour accéder à la commune de Talloires. La situation de l´ancien moulin est différente. Très peu visible depuis les grands axes de communication, le moulin reste difficilement accessible car il est desservi par une impasse : l´allée de la Reisse (du bief en patois) située au droit de la route de la poudrière. Depuis cette route, le bourg formé par ce moulin est visible d´assez loin puisque les parcelles agricoles, relativement planes, laissent apparaître les bois qui suivent le cours de l´ancien canal de dérivation qui n´est plus alimenté en 2011. Ce canal débouche sur un aqueduc maçonné qui s´appuie sur la façade antérieure du bâtiment du moulin. Un second bassin réalisé en pierre de taille s´appuie sur le bâtiment de la dynamo situé juste en face du moulin. Les bâtiments sont distribués de part et d´autre du canal en partie alimenté en 2011. Au nord-est, le bâtiment de la dynamo, de plan carré comporte un rez-de-chaussée et un étage sous combles protégé par un toit à quatre pans. Les ouvertures y sont plus généreuses sur les murs pignons, le toit a été reconstruit. Plus austère, le bâtiment du moulin dispose que très peu d´ouvertures sur sa façade postérieure. Contigüe au canal de dérivation, cette façade dispose de deux travées avec deux baies. Les encoches supportant les arbres des roues sont encore visibles. La façade antérieure dispose d´une extension en appentis avec un toit terrasse qui permet de ménager les accès à l´étage ne comprenant que trois travées. En fait, ce bâtiment était éclairé par un astucieux système : de larges baies avaient été aménagées en dessous des combles et apportaient la lumière à tout l´édifice; elles ont été progressivement comblées. Le toit à deux pans est en tôle ondulé et permet de protégé les murs de la façade antérieure grâce à un pan débordant. Cet ensemble complète le petit bourg de la Reisse dont les bâtiments sont répartis autour d´une place triangulaire.
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Murs
- pierre
- bois
- béton
- ciment
- marbre
- enduit
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Toitstuile plate mécanique, ardoise, béton en couverture, tôle ondulée
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Plansplan régulier en L
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Étages3 étages carrés
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Énergies
- énergie hydraulique
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Statut de la propriétépropriété privée
Témoin d'une activité peu commune, le sciage du marbre, cet artifice est un moulin au fil de l'eau qui va connaître dans les prochaines années plusieurs mutations. Un changement de propriété s'est opéré ces dernières années et les édifices sont en cours de réhabilitation. De plus, les plaines agricoles entourant le bourg de la Reisse subissent une pression foncière. La route de la Pourdrerie dessert des axes secondaires qui conduisent à autant de logements secondaires ou principaux. Les logements individuels ou semi collectif commencent à densifier cette zone qui était encore, il y a une trentaine d'année une zone agricole.
- © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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Copie de la mappe sarde, cadastre de 1739, atlas, 7 ème feuille, copie. 1728-1738Plan
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Extrait de la Section B Feuille n°2 du cadastre de Doussard, 1:1 000. 29 juillet 1905.Plan
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Vue aérienne 2011, Conseil général de la Haute-Savoie/ Direction des Affaires Culturelles/ SIG/ BDORTHO® - BDCARTO® - © IGN - copie et reproduction interditesPlan
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Vue de la façade latérale nord-est du bâtiment supposé du moulin à blé et reproduction interditesPhoto
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Vue du mur pignon sud-est de la remise et reproduction interditesPhoto
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Vue générale du hameau de la Reisse prie depuis le biefPhoto
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Vue de l'élévation nord-ouest de la scierie et reproduction interditesPhoto
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Vue de l'élévation nord-est de la scierie et reproduction interditesPhoto
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Emplacement supposé de l'ancien barrage de la prise d'eau et reproduction interditesPhoto
Bibliographie
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TISSOT R. La houille blanche à Faverges. In Bulletin d'Histoire et d'Archéologie, Les Amis de Viuz Faverges. Lyon : CCF, 1973, n°14, 4ème trimestre, 37 p.
p. 25
Documents figurés
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Cadastre 2011, Conseil général de la Haute-Savoie/ Direction des Affaires Culturelles/ SIG/ BDORTHO® - BDCARTO® - © IGN - copie et reproduction interditesPlan