Dossier d’œuvre architecture IA74001093 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Chapelle Sainte-Anne puis scierie Burtin actuellement maison d'habitation et chapelle désaffectée
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Taninges
  • Commune Taninges
  • Lieu-dit Taninges Haute-Savoie
  • Adresse 9 rue Sainte-Anne
  • Cadastre 2012 0G 3469  ; 2012 0G 2636  ; 2012 OG 2635

Louis Forestier dans sa Monographie-guide de la commune de Taninges et du Praz-de-Lys, Taninges, explique que la chapelle Sainte-Anne est présente en rive gauche du Foron dès la fin du XVIe siècle. En 1583, après une crue dévastatrice du Foron, la chapelle Saint-Anne est édifiée, au nord du bourg, sous le « patronage des syndics, conseillers et bourgeois de Taninges ». En 1606, le Conseil de la ville y crée une rente afin d’y recevoir des prédicateurs du Carême. Les affectations de cette dernière changent tout au long du XVIIIe siècle, mais elle garde son caractère religieux jusqu’en 1833, date de la construction de la nouvelle église de la paroisse. Entre cette date et 1880, l’affectation de ce lieu nous est inconnue. Par un acte du 8 juin 1880, M. François Burtin demande l’autorisation au Conseil municipal d’établir sur la propriété de la commune et le long du torrent du Foron, des supports pour établir une conduite destinée à faire mouvoir ses artifices. Auparavant une prise d’eau aménagée après le barrage de la biallère (le bief) des Vouaves permettait d’en diriger une partie dans un canal d’amenée creusé dans le sol. Dès 1879, Monsieur François Burtin souhaite établir dans l’ancien bâtiment religieux, une scierie à bois. Il passe un certain nombre d’accords avec différents propriétaires pour faire passer la prise d’eau projetée. Par délibération du 3 juillet 1881, le Conseil municipal de Taninges consent à autoriser le Sieur Burtin François à appuyer sur la digue communale de rive gauche du Foron, le canal alimentant son usine. Il est autorisé à établir sur la digue et la propriété communale de Taninges, le canal destiné à amener l'eau à son usine. Par adjudication du 17 mai 1898, les associés Constant-Rey-Millet, Jules Nicodex et Charles Passerat, le premier négociant à la Tour et les deux autres à Taninges sont propriétaires des anciennes usines Mouthon. Situées juste en face et alimentées par la biallière des Vouaves, ces usines ponctionnent une partie des eaux du Foron. Il faut dire que l’autorisation accordée à M. Burtin pour établir une prise d’eau juste en face de ce site industriel est inédite. La plupart du temps, les services instructeurs prennent le soin d’espacer les artifices pour ne pas créer de remous et surtout pour ne pas affecter le débit d’une rivière. Les propriétaires des deux sites vont s’affronter plusieurs années avant d’arriver à un consensus. Par pétition en date du 1er juin 1914, M. Arthur Burtin, industriel, souhaite établir, en amont de sa scierie, un nouveau bief aérien destiné à conduire, dans le canal de la dérivation alimentant son usine, le trop-plein de la dérivation de l’usine de MM. Rey Millet et Cie, en rive opposée. Après cet accord, MM. Rey-Millet, Nicodex et Passerat, propriétaires de l’usine située sur la rive droite du Foron et dont la prise d’eau a été réglementée par arrêté préfectoral du 2 septembre 1904, autorisent M. Burtin à utiliser, à son profit, le trop plein de leur dérivation. Pour amener ce trop plein dans son bief, M. Burtin projette d’établir une canalisation aérienne rectiligne faite de tuyaux en tôle de 0,45 de diamètre intérieur. Cet ouvrage franchit le torrent sur une portée totale de 49 mètres. Il sera supporté par deux ou trois palées de charpente, sa hauteur au-dessus du fond du torrent atteindra 6,5 m dans l’axe du lit. Les eaux utilisées par M. Burtin seront comme par le passé, rendues au torrent sous la roue motrice de son usine, soit quelques mètres à l’aval du canal de fuite de l’usine de MM. Rey-Millet et Cie. A cette époque, M. Burtin fournit le courant électrique à la ville de Taninges. La chapelle Sainte-Anne ou la scierie Burtin est considérée comme l’une des premières microcentrales hydroélectriques du bassin du Giffre Moyen. Après avoir fait l’objet d’une rénovation réalisée par la COP SCI CHAPELLE SAINTE ANNE, les artifices de la scierie font en 2006-2007, l’objet d’une rénovation. Le bardage en bois qui protégeait la roue a été enlevé pour la laisser visible depuis les rives du Foron.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1er quart 17e siècle , daté par source
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1583, daté par source
    • 1606, daté par source
    • 1833, daté par source
    • 1879, daté par source
    • 1881, daté par source
    • 1914, daté par source

Le torrent du Foron prend sa source au roc d’Enfer. Il coule dans une vallée très resserrée entre des montagnes s’élevant à 700 ou 800 mètres au dessus du fond de son lit. Avant d’arriver à Taninges, il reçoit l’Arpettaz au pont des Gets et plusieurs ruisseaux descendants des montagnes voisines. Il a une pente de 4 à 5 centimètres par mètre, sa largeur près de Taninges est de 15 à 20 mètres. Les berges du torrent sont formées de rochers et de terres. A 233 mètres en amont de la scierie Burtin, le Foron dessine une courbe, c’est l’endroit idéal pour installer une prise d’eau. Par contre, la proximité du barrage de la biallère (du bief) des Vouaves partagent les eaux en deux. La scierie Burtin fait face à l’ancienne usine Bohly, c’est une situation inédite. Si le canal et le bief aérien n’existent plus en 2013, la roue, la salle d’eau et l’ancienne chapelle témoignent encore de cette activité. Le site se compose en fait de deux bâtiments accolés l’un à l’autre. Au nord-est, le premier bâtiment dévolu à des logements supporte, sur sa façade, les anciens corbeaux en métal qui soutiennent le canal aérien coudé pour épouser les formes du bâtiment. Dans un renfoncement du second bâtiment, une partie de l’édifice concentre l’ensemble des artifices, c'est-à-dire l’ensemble des mécanismes pouvant actionner la battante. La roue y est protégée des assauts du torrent par un haut mur. Dans son prolongement, la façade latérale donnant sur le torrent se part de dix travées parcourant les deux étages de l’édifice. Entièrement maçonné le sous-sol forme une digue protectrice. A cet endroit, les façades se parent d’un bardage en bois. Dans sa partie sud-ouest, cette façade comporte deux balcons avec garde corps en bois richement décorés. La grande halle est protégée par un toit à deux pans en tôle ondulée. Depuis la route du quartier Saint-Anne. On pénètre dans l’édifice soit par les portes aménagées dans mur pignon ou soit par des portes de la façade antérieure longeant cette voie. La chapelle se caractérise par son beffroi aplati en oignon (clocher à bulbe) surmonté d’une flèche et d’une croix. (Le descriptif sera complété ultérieurement).

  • Murs
    • pierre
    • béton
  • Toits
    ardoise, tôle ondulée
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • bulbe
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété d'un établissement public (incertitude), Il semblerait que la partie du bâtiment supportant la roue hydraulique soit une propriété publique, puisque la mairie de Taninges en est la propriétaire.
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier
  • Précisions sur la protection

    Au delà du caractère pittoresque du bâtiment qui témoigne du soin apporté à cette architecture traditionnelle, ce site fait partie de l’histoire de la commune de Taninges. Ancien lieu de culte, transformé en scierie hydraulique, ce site a participé à l’électrification de la ville. Cette partie de son histoire reste encore très mal connue. Le vieux bourg se structure autour de la place du marché en rive gauche du Foron. La chapelle Sainte-Anne ferme cette place dans sa partie nord. Les ruelles entrelacées forment un dédale, ménageant autant de découverte au promeneur. Avec l’ancienne usine Bohly située au nord mais sur l’autre rive, la scierie Burtin assure la transition entre un espace urbanisé et un espace naturel. Elle démontre l’intégration d’un tissu économique. Ce canal, la biallère (le bief) des Vouaves et la bézière (le bief) de Hauteville forment une ceinture économique et artisanale dans la partie nord et ouest de la ville. Entre jardins et parcs, ces sites s’intègrent parfaitement au tissu urbain. Au regard du PLU de la commune, la chapelle Sainte-Anne se trouve en zone UA qui correspond à un secteur d'habitat dense et représente le centre ancien de Taninges.

Documents d'archives

  • AD Haute-Savoie. 2 O 2067p. Équipement : aménagement, endiguement, égouts, électricité, télégraphe, fontaines. 1860 – 1937

    AD Haute-Savoie : 2 O 2067p
  • AD Haute-Savoie. 6 S 179. Prise d’eau dans le torrent du Foron en aval de la Bézière des Vouaves par M. Burtin François. 1879

    AD Haute-Savoie : 6 S 179
  • AD Haute-Savoie. 6 S 179. Établissement d’un bief par M. Burtin Arthur. 1914

    AD Haute-Savoie : 6 S 179
  • AP. Taninges et Col de Châtillon. 1 carte postale : noir et blanc. s.d. (Photographe Pittier, Annecy)

    AP
  • AP. Détail d'une poulie en bois. 1995. 1 photographie : couleur. 1995

    AP
  • AP. Le chariot de la "battante" avant les travaux de rénovation de la scierie Burtin. 1995. 1 photographie : couleur. 1995

    AP

Bibliographie

  • Abbé BASTHARD-BOGAIN, Les trois églises de Taninges, Taninges : Imprimerie Lison, 1970, 81 p.

Documents figurés

  • AD Haute-Savoie. 1Cd 5-COPIE. Taninges – Copie de la mappe, feuille n°19, 1728-1738. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1728-1738

    AD Haute-Savoie : 1Cd 5-COPIE
  • AD Haute-Savoie. 3 P 3/8481. Tableau d'assemblage du cadastre de Taninges, 1867. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1902

    AD Haute-Savoie : 3P3/ 8481
  • AC Taninges. 219 a. Service vicinal, commune de Taninges, chemin vicinal ordinaire n°2, Rectification, plan du tracé, 1:2372, 28 décembre 1883. 1 plan : calque. 1 : 2372. 1883

    AC Taninges : 219 a
  • AD Haute-Savoie. 3P3/ 8540. Extrait de la Section G : Lacune, Feuille n°10 du cadastre de Taninges, 25 août 1902. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1902

    AD Haute-Savoie : 3 P 3/8540
  • AP. Taninges (Haute-Savoie), la Vielle Place. 12 août 1928. 1 carte postale : noir et blanc. s.d.

    AP
  • AP. Taninges, la Scierie. 1 carte postale : noir et blanc. s.d. (Édition Héquet, Taninges)

    AP
  • AP. Détail de l’aqueduc aérien alimentant la scierie avec en arrière plan les travées de la façade postérieure est de l'usine Bohli. 1995. 1 photographie : couleur. 1995

    AP
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie