[Étude historique en cours]

Dans l'ouvrage Recherches étymologiques sur les noms de lieux en Chablais, le village de Locum est désigné comme un ancien hameau de pêcheurs. Dans cette localité, des moulins sont attestés depuis le Moyen-âge. À l'emplacement, des chantiers navals, sur la mappe sarde de la paroisse de Thollon-les-Memises, un moulin, porté au numéro 2963, est la propriété de l'Abbaye de Saint-Bernard. Au mas les Rasses (qui signifie "scierie" en ancien patois et témoigne de la présence d'anciens artifices) un battoir (moulin à fruits) est aussi figuré au numéro 2961. Sur le cadastre de la commune de Meillerie, sur la section de Locum, un artifice est représenté au numéro 21. Ce bâtiment dispose d'une roue hydraulique. L'implantation des chantiers navals s'inscrit dans une longue tradition de construction de barques à fond plat. Utilisées pour transporter, des matériaux de construction, ces barques étaient aussi mobilisées en temps de guerre. Ainsi la présence d'une matière première à exploiter : les carrières de Meillerie et les forêts sur les versants expliquent la transformation des anciens moulins en ateliers. La chute d'eau dévolue aux anciens artifices de l'Abbaye de Saint-Bernard est transformée pendant la Révolution française. Au début du XIXe siècle, les moulins de Locum, une scierie et les artifices accolés aux bâtiments du chantier se développent. Mais c'est à partir de 1850 que Meillerie devient un port important de matière première (bois et pierres). On dénombre pas moins de 150 bateliers et 600 carriers entre Saint-Gingolph et Meillerie. François Jaquier, propriétaire des chantiers de Locum, fait construire 11 barques en 12 ans. La dernière grande barque reste la Neptune mise en eau en 1904. Ce site industriel sera aussi connu sous le nom de la Compagnie française de construction. Dans les années 2000, il ne reste que des vestiges des ateliers partagés entre une propriété privée et une plage publique.