L´ours présent à l´origine dans toute la France est continuellement repoussé dans les zones les plus reculées. Au XVIIIe s., alors qu´il ne subsiste plus que dans les montagnes des Vosges, du Jura, des Alpes et des Pyrénées, la chasse s´intensifie avec des procédés parfois ancestraux. La fosse à ours, connue depuis la préhistoire et fréquente en Chine et en Mongolie est peu courante en France. Elle est inconnue dans les Pyrénées et se retrouve essentiellement dans les Alpes du nord. Jean-Pierre Courtin en dénombre 11 en Haute-Savoie (Chablais, Faucigny, Bauges) de deux types différents. Le premier type, le plus courant, est une cavité profonde d´environ 3,50 m, évasée vers le bas, aux parois murées de pierres jointoyées avec une ouverture circulaire ou quadrangulaire d´un diamètre de 1m à 1,30 m. Le deuxième type, adapté aux sols glacières à faible cohérence est constitué de parois palissées de pieux de bois et généralement de dimensions plus importantes. Ces fosses étaient généralement situées sur passages réguliers de l´animal pas trop loin des habitations. Elles étaient recouvertes de branches et pouvaient être approvisionnées d´appâts et dotées d´un système d´alerte.
Bien que nécessitant un important travail, la fosse à ours semble d´un usage plus fréquent que les pièges à mâchoires même si au moins un exemplaire à double ressort, long de 1,25 m, et pesant près de 25 kilogrammes fut utilisé en Bauges.
Le développement des armes à feu permet d´organiser des battues administratives dès le début du XIXe s. comme l´atteste un arrêté du maire de Doussard pris en 1805 pour abattre près de Verthier. A la fin du XIXe s., la chasse à l´ours s´intensifie et les quinze dernières bêtes sont abattues entre 1865 et 1893.
Chargé de mission patrimoine bâti au Parc naturel régional du Massif des Bauges, en convention pour réaliser l'inventaire du patrimoine bâti de 2009 à 2023.