Dossier d’œuvre architecture IA74002570 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Domaine hospitalier de Rocherex , actuellement ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Cusy
  • Lieu-dit le Grand Pré
  • Adresse chemin du Rocheray
  • Cadastre 1732 Su 1970, 1971, 1985 Mas du Rocheray ; 1890 E13 922 Lieu-dit Rocheray barré, remplacé par les Christollets ; 2015 E13 1249, 1250
  • Dénominations
    ensemble agricole, ferme
  • Appellations
    Domaine de Rocherex
  • Parties constituantes non étudiées
    abreuvoir, étable à vaches, grange, remise agricole, laiterie, four à pain

Au 17e siècle, en 1646, les fils d’Aymé de Pingon, Jacques, Sylvestre et Claude Eugène deviennent seigneurs des terres de Cusy à la mort de leur père. Une inimitié profonde nait avec François Charvet, avocat, bourgeois à Chambéry. Les barons de Cusy supportaient mal l’ascension de la famille Charvet qui acquerrait régulièrement de nouvelles terres sur la commune. A sa mort en octobre 1700, François Charvet, notable, lègue tous ses biens aux Hospices civils de Chambéry. La propriété du Rocherey en fait partie et comporte alors cinq bâtiments. Durant plus de 200 ans, les Hospices la louent sous forme de bail à la famille Paris de Cusy. Le cadastre de 1732 signale au lieu-dit Rocheray des parcelles propriétés de l’Hôtel-Dieu : n° 1968 (pré), n° 1970 (grange), n° 1971 (maison), n° 1972 (cour placeage), n° 1985 (grange au Rapillay), n° 1986 (placeage), n° 1987 (pré), n° 1988 (pré). Le cadastre de 1890 pointe les n° 920 (jardin) et 922 (maison) appartenant aux Hospices civils de Chambéry. En 1923, François Paris et Louis Morel, beaux-frères, signent un bail commun pour l’exploitation de la ferme du Rocherey. En 1927, les Hospices vendent aux enchères la propriété, achetée par les deux beaux-frères. En 1928, l’indivision est cassée et la propriété revient à Louis Morel. Marie Morel, fille de Louis, épouse Philibert Miege et hérite en 1930 de la propriété de Rocherey. Louis Miege, fils de Philibert reprend la ferme familiale en rachetant les parts de son frère et de sa sœur en 1969. Tout au long de ces dizaines d’années, la ferme de Rocherey subit diverses modifications concernant ses bâtiments : réfection des toits, rénovation des étables et de la maison d’habitation. L’activité principale de la ferme a été et est toujours l’élevage bovin en production laitière. En 1986, lors du départ à la retraite de Louis Miege, son fils Gilles reprend l’exploitation agricole et la modernise : construction d’une nouvelle étable, achat de matériel de fenaison plus performant, augmentation de la production laitière. En 1990 à la mort de Louis Miege, Gilles Miege et sa famille rénovent la maison familiale. Cette maison, avec ses grosses pierres, ses murs épais de plusieurs dizaines de centimètres, son ouverture en arc brisé, témoigne d’un passé plus que tricentenaire.

L’habitation, vraisemblablement le corps de bâtiment le plus ancien, a subi beaucoup de transformations. La partie centrale est un élément d’un corps de bâtiment pouvant remonter au 15e siècle, voir bien avant : elle présente deux portes en arc brisé sur ses deux murs gouttereaux ; la pièce, dite chapelle, dans laquelle donne la porte du côté de la façade principale, à l'est, a des murs de 80 cm d'épaisseur ; deux corbeaux au-dessus de la cette porte et d'autres à l'intérieurs sur le mur latéral nord reliant les deux portes signalent des dispositions modifiées, comme la présence possible d’un balcon ou galerie en façade. La longue poutre en bois à droite de la porte en arc brisé (façade est) indique la présence ancienne d’un large passage. Les baies du rez-de-chaussée du bâtiment sont en partie du 19e siècle, toutes les autres ont été repercées (ou agrandies) au 21e siècle, concomitamment à la réfection de l’enduit des façades.

Le four à pain a été agrandi sur sa partie droite par rapport au plan cadastral de 1890 (portes avec linteau de type IPN).

La grange-étable ouest, présente sur le cadastre de 1890 dans les mêmes proportions, a des portes aux piédroits en pierre de taille calcaire et au linteau de type IPN ou en brique, brique que nous retrouvons au niveau des petites ouvertures pour leur linteau en arc segmentaire.

La grange étable est, présente également sur le cadastre ancien, avait dans sa partie ouest une remise (ou loge) ouverte, espace aujourd’hui fermé par un mur en moellon de béton sur le mur pignon ouest et de moellons de calcaire sur les façades nord et sud ; vraisemblablement concomitamment le bâtiment est surélevé à l’aide de moellons de béton. Le traitement des baies est identique à celui de la grange-étable précédente.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle , (incertitude)
    • Principale : 19e siècle

La ferme étudiée est constituée d’un ensemble de sept bâtiments répartis autour d’une cour centrale irrégulière. Un long bassin-lavoir en béton armé à deux bacs trône au centre de la place. Autour de la maison d’habitation gravitent un bâtiment abritant une laiterie / chaudière, un hangar récent et proche d’un four à pain, une remise, une première grange-étable puis une seconde agrandie d’une stabulation au revers.

La maison d’habitation comprend trois niveaux. Le rez-de-chaussée comprend trois parties transversales, salon et autres pièces dans la première ; deux espaces successifs avec murs épais et corbeaux dans le mur droit, présence de deux bénitiers dans le premier espace dénommé « chapelle », portes extérieures (sur chacune des façades) en arc brisé et chanfreinées dans la deuxième ; enfin une cave en profondeur accessible par la façade principale par l’intermédiaire d’une porte encadrée d’une baie et surmontée d’une large et ancienne poutre en bois (ancienne ouverture ?). A l’étage ce sont les chambres, et d’autres, aménagées dans le comble (présence de vélux dans la toiture).

Le gros œuvre, en moellon de calcaire, est enduit au ciment teinté en jaune clair. Les ouvertures anciennes sont en pierre de taille calcaire et les récentes ont leur encadrement régulier au ciment. La toiture à longs pans, croupes et coyau est couverte en ardoise ; les débords égaux des avant-toits fermés sont soutenus par des aisseliers.

Le petit bâtiment rectangulaire proche de la maison d’habitation abrite une chaudière pour l’alimentation des cochons et une laiterie. Construction maçonnée et enduite au ciment avec toit à longs pans couvert de dalles en fibrociment.

Le four à pain est accolé à une porcherie accessible par deux portes encadrées d’une trappe conique en saillie et en béton pour alimenter l’auge des cochons. Le four à pain est devancé d’une voûte maçonnée en arc plein-cintre. L’encadrement de la bouche du four et la margelle située au-devant sont en molasse et un large cendrier en pierre calcaire et en saillie est fiché dans l’épaisseur du mur gauche. La construction, en moellon de calcaire, est enduite et couverte d’un toit à longs pans couvert de dalles en fibrociment.

La première grange-étable est divisée en nombreux espaces qui de gauche à droite, faisant face à la façade principale, abritent successivement une écurie à chevaux, une grange, une étable puis à nouveau une grange et une étable. Les portes ont leur encadrement en pierre de taille et un IPN comme linteau ; les petites fenêtres ont leur encadrement cimenté avec un linteau en arc segmentaire constitué de briques. La toiture à longs pans et croupe est couverte d’ardoises et de fibrociment ; désaxée, la charpente a un important débord sur la façade principale orientée au nord, débord soutenu par des aisseliers dans sa partie de droite. La construction en moellon de calcaire est enduite à pierre vue.

La seconde grange-étable, surélevée en moellon de béton possède également de multiples espaces fermés qui, de gauche à droite, abritent un atelier, une étable, une grange, puis à nouveau une étable. Les baies ont leur encadrement en pierre de taille calcaire et un linteau en brique et en arc segmentaire. Le gros-œuvre du premier niveau est en moellon de calcaire, et la toiture à longs pans et demi-croupes est en ardoise.

La remise est en charpente et bardage bois vertical. Le toit à longs pans et demi-croupes et couvert en ardoise. L’avant-toit est très important sur la façade principale.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Typologies
    logis et grange-étable dans des bâtiments distincts, sur cour
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Annexes

  • Acte de propriété pour vente du domaine de Rocherex (extrait)
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2019
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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