Durant le 19e siècle, les moulins du Crêt situés sur le ruisseau du Nanget, en limite avec Mûres et qui appartenaient à la famille Petit vont connaître différents propriétaires dont M. Chappet.
Le 11 avril 1862, Jacques feu Nicolas Daviet né à Viuz-la-Chiésaz vend aux frères Dominique et Jacques feu Donat Vincent propriétaires demeurant à Mûres, la généralité des immeubles qu’il a acquis de Claude feu Claude Petit par vente faite le 2 janvier 1836, soit « bâtiment, moulins, battoir, pressoir, pré, champ, jardin, bois de la montagne sauf le pressoir et le battoir sur Mûres lieu-dit à la Montagne…le droit au cours d’eau pour faire mouvoir les artifices existants sur les immeubles et le dit droit que possède le vendeur et tous les meubles outils et ustensiles servant à l’exploitation au Crêt »
En 1866, Dominique Vincent exploite le moulin à farine au lieu-dit Vers le Crêt sur le ruisseau de Lambet. L’usine est mise en action par trois roues à augets et renferme deux meules à farine et un battoir à chanvre, chômant plus de quatre mois par année. Cette usine se compose de trois bâtiments dont deux renferment chacun une paire de meules et le troisième servant d’habitation comprend un appartement de trois pièces. Le battoir à chanvre est établi dans un hangar monté sur colonnes.
En 1876, le moulin est exploité par Joseph Belleville. Le 19 octobre 1879, Dominique Vincent vend à Jean-Baptiste feu Jean-Baptiste Chappet de Gruffy, l’ensemble de ses immeubles au lieu-dit au Crêt, n° 451, 968 à 974, 977 à 989 « qui consiste en pré, moulins et battoirs à chanvre avec tous immeubles, outils et ustensiles servant à l’exploitation de ces artifices. Le 7 juin 1880, Jean-Baptiste Chappet dit le têtu se marie à Julie Ogier veuve Lanternier. Le 20 février de l’année suivante, J.-B. Chappet, cultivateur, fait un bail pour neuf ans à Joseph Belleville, meunier de Viuz-la-Chiésaz. Un autre bail de neuf ans est signé le 17 janvier 1886 entre MM. Charmet et Michel Petit de Viuz-la-Chiésaz, les moulins loués sont en bon état d’entretien.
Les moulins de Michel Petit (moulins Petit) et de Jean-Baptiste Chappet (fermés à Michel Petit), sont les seuls moulins de la commune pour subvenir aux besoins de ses habitants.
Le 8 avril 1889, obligation par les mariés J.-B. Chappet et Julie Ogier à Joseph Long négociant à Alby-sur-Chéran hypothéquant « maisons, bâtiment, moulins, battoirs, artifices … dont le centre d’exploitation est Chez Mermet.
Le 16 juillet 1890, Joseph Long vend à Michel Petit, fils majeur d’Etienne, moulin, écluses et servitudes à Viuz-la-Chiésaz qu’ils ont acquis en avril 1890. L’ensemble est décrit ainsi : « 1. La maison construite en pierre est couverte en chaume se composant au rez-de-chaussée d’une écurie et d’une chambre où se trouve une bluterie à farine ; au premier étage, 2 chambres à coucher et une autre chambre où se trouve une paire de meules à moudre le grain, un galetas au-dessus, cour et emplacement au devant et confiné au levant par un chemin de servitude, au midi par un ruisseau, au couchant par maison et cour appartenant aux mariés Chappet Jean-Baptiste et Julie Ogier et au nord par pré restant aux vendeurs. 2 Un autre corps de bâtiment aussi construit en pierre et une partie en ardoise et partie en chaume servant à l‘usage d’un moulin composé d’une paire de meule avec bluterie ; le dit bâtiment éloigné du premier d’une cinquantaine de mètres. 3. Ecluse à l’usage de ces moulins d’une superficie de 7 ares cinquante centiares environ, éloignée du bâtiment… Son compris dans cette vente les meules, virants, tournants et autres meubles ou ustensiles quelconques servant à l’exploitation des moulins ».
Il ne reste aujourd’hui que quelques ruines à cet emplacement.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )