L'usine de la société Gambin sur la commune de Viuz-en-Sallaz a été conçue en 1960 par l'architecte moderniste René Gagès accompagné par Jean Prouvé (pour certains panneaux de façade).
A la fin des années 1950, François Levret, maire de Viuz-en-Sallaz, soutenu par le conseil municipal, décide de profiter de la décentralisation industrielle encouragée par le gouvernement pour tenter d'implanter un établissement industriel sur sa commune. Il entame des démarches à Paris et notamment, en fin d'année 1957, avec les établissements Gambin, de Boulogne-Billancourt. Suivra la construction d’une usine de machines-outils à Viuz-en-Sallaz choisie parmi d'autres sites potentiels. Une main d'œuvre locale abondante ainsi que la proximité de Genève joueront un rôle dans le choix d’implantation. L'usine est inaugurée en mai 1960 avec 240 ouvriers dont 134 familles venant de la région parisienne qui sont logées dans des cités ouvrières : Lachat, les Granges, Servaz (détruite) et les Bouloz (barre détruite) et où il reste très peu de maisons. En 1967, cette société emploie 630 employés. L'usine est spécialisée dans la fabrication de la fraiseuse Gambin, dotée d'une tête bi-rotative dite universelle. La société est touchée par la crise économiques des années 1970 (des licenciements en 1972). Une première fermeture a lieu en 1976 avant de redémarrer en 1978 avec un personnel réduit. L'usine Gambin fermera définitivement en mars 1994. L'usine est aujourd'hui occupée par la société G.L.F. Bois.
Venue de Boulogne-Billancourt, la société Gambin a fait construire un bâtiment neuf à Viuz-en-Sallaz pour son emménagement en 1960. Le bâtiment a été conçu par l'architecte moderniste René Gagès. Cette usine a été pensée selon le concept de « daylight factory » : modèle américain basé sur l'organisation scientifique du travail, associé à une série de dispositifs architecturaux améliorant les conditions de travail des ouvriers et donc leur productivité. Par ailleurs, l'usine Gambin est pensée également sur le modèle de l' « usine verte », telle que théorisée par Le Corbusier : création d'une ambiance de travail basée sur la proximité proche et lointaine de la verdure et du soleil. Un projet de logements collectifs "la Closerie des Allys" et de densification de la cité Lachat a été réalisé par l'architecte Catherine Boidevaix en 2012-2013 dans un grand respect de la cité-jardin sur laquelle elle s'est appuyée: simplicité et rusticité.
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon