Le poids de la couverture est reporté sur douze poteaux équarris de même section. Des cales de bois sont insérées entre le pied de chaque pilier du milieu et une pierre de soutènement enchâssée dans le sol. Ainsi posés par rangées de trois depuis les murs pignon, les poteaux ne sont pas solidaires des maçonneries de pierres. Ce dispositif confère une élasticité à l’ensemble. Quatre lignées de poteaux se répartissent sur la façade antérieure. Ces derniers sont contreventés par des pièces secondaires qui en assurent la stabilité mais qui ont l’inconvénient d’encombrer l’espace intérieur ne facilitant pas la circulation.
Deux sablières basses posées sur le soubassement de pierre se développent sur les deux façades latérales. Sur chacune, quatre poteaux semblent arrimés. En partie basse, les poteaux sont ceinturés par 4 poutres latérales fixées sur le pourtour de l’ossature. Le mode d’assemblage a été dicté par les contraintes induites par le manque de ressources en bois et la difficulté d’acheminer les matériaux de construction à cette altitude. Les pièces de bois semblent avoir été équarries dans des résineux. D’un seul niveau, la partition intérieure se fait suivant l’orientation des contre-fiches ou aisseliers. Ceux-ci sont liés aux poteaux ou à la sablière haute par embrèvements à double-gorges qui font la jonction. Ce squelette en bois dispose dans sa partie haute d’assemblages à tenon et mortaise semi-découverts ou à demi-queue d’aronde piqués par des chevilles. Quand deux pièces se superposent, elles sont taillées à mi-bois et se situent à la jonction des poteaux avec les entraits. Des marques d’assemblage sont visibles. Une seule inscription est déchiffrable sur la poutre du côté de l’écurie. Cette dernière est un réemploi.
Pour cette charpente traditionnelle, la disposition semble répondre aux efforts de compression, de traction et de poussées latérales du poids de la neige en hiver. De plus, l’assemblage au sol conditionne l’orientation des aisseliers. Il faut signaler deux enrayures montées sur un plan vertical et rayonnant autour du poinçon de deux poteaux joints à mi-bois. Des clous en métal piquent des poutres latérales ou le bardage des cloisons extérieures. Une observation visuelle de l’ensemble montre que toutes les pièces composant l’ossature sont homogènes donc réalisées à la même période. Peu d’éléments de réemploi sont utilisés. D’autres éléments ont été supprimés pour faciliter la circulation des hommes en position debout. Le plus étonnant est l’utilisation d’une poutre transversale qui fait la liaison entre la double-poutre de la mezzanine et la panne sablière nord. Cette dernière est posée sur un poteau rond de petite section qui n’en supporte en rien le poids. Ce renfort n’est pas justifié. Les planchers de la mezzanine et de la grange ont été démontés. Les pierres en dallage sont encore présentes du côté de la cuisine (la chaoune) et la partie de l’enclos au cochon (le boëton).