Ministère des Cultes

Cathédrale de Moulins (Allier)

Confection d’ornements

Devis estimatif

1° chapes

Pour une chape : Étoffe 8m à 11fr 30 90,40

Doublure 6m à 5 fr 30

Orfrois 3m50 à 4 fr 14

Galon 11m à 0,75 8,25

Frange 3m à 6 fr 18

Garniture 20

Façon 20

____

200,65

Cinq chapes à 200fr 65 1003fr 25

2° chasubles :

Pour une chasuble :

Étoffe 6m à 11fr 30 67,80

Doublure 4m 50 à 5 fr 22,50

Croix 20

Galon 13m à 0,75 9,75

Façon 15

____

135,05

15 chasubles à 135fr05 2025fr 75

3° Dalmatiques

Pour une dalmatique

Étoffe 6 m à 11 fr 30 67,80

Doublure 4m50 à 5 fr 22,50

Orfrois 6m à 4 fr 24

Galon 18 m à 075 13,50

Façon 15

____

142,80

15 dalmatiques à 142 fr 80 2142fr

4° Antipendium l’unité 130,30 130,30

2 antipendium 260,60

5°Echarpe 85,75

6°Coussin 30

7°Grémial 40

8°Epistolier 80

___________

Total général 5667,35

Soumission de la Directrice de confection

Je soussignée Pauline Metz, directrice d’une maison de confection à Moulins rue Chaveau, 13

Après avoir pris connaissance du nombre de pièces composant l’ornement demandé par Monseigneur l’Évêque, examiné l’étoffe qu’il a choisi, calculé le prix de la façon et celui des différents accessoires, m’engage à fournir l’ornement dont il s’agit pour la somme de cinq mille six cent soixante sept francs, trente cinq centimes, total du devis, tous frais sans exception à ma charge.

Moulins, le 11 février 1879.

Pauline Metz.

Moulins le 25 février 1879

Monsieur le Ministre,

Voici près de trente ans que je n’ai demandé d’ornement pour ma cathédrale. En 1852, dix mille huit cent quatre-vingt-dix-huit francs m’avaient été accordés pour les pièces principales d’un ornement blanc, modestement complété ensuite par une libéralité particulière. Je me réservais d’avoir recours à celle du gouvernement quand les conditions plus convenables de notre église nous permettraient de nous servir avec honneur de ce qu’il nous aurait donné ; ce temps me parait venu aujourd’hui.

Je prends donc la liberté, Monsieur le Ministre, de solliciter un ornement pontifical rouge qui nous a manqué jusqu’à présent et dont nous ne pouvons nous passer toujours. J’ai eu soin d’en faire dresser un devis que je joins à la présente lettre avec la soumission de la personne choisie pour l’exécution.

Deux choses peuvent vous frapper dans ce devis. 1° le grand nombre de pièces dont l’ornement se compose ; 2° la modicité relative du prix total.

Pour le nombre, je me suis conformé au cérémonial des évêques qui fait loi dans toute l’église, sans ajouter ni retrancher de ce qu’il demande. C’est pourquoi j’ai préféré renoncer à des magnificences qui ne sont pas absolument nécessaires, et me borner à une simplicité décente plutôt que d’omettre ce qui est tellement requis par nos règles liturgiques, que lorsqu’il manque il faut le remplacer par des accessoires rapportés d’ailleurs, et qui forment avec les pièces principales une bigarrure fâcheuse.

Cette simplicité où l’on s’est attaché à la solidité plus qu’à tout le reste, permet donc une grande économie. En même temps elle laisse étendre sur l’ensemble une dépense qui auparavant était absorbée par quelques pièces privilégiées et répartit la fabrication sur un plus grand nombre d’ouvriers. En outre faisant confectionner cet ornement ici sous mes yeux, j’évite les frais d’une confection plus couteuse, j’occupe des ouvrières de ma ville épiscopale et en même temps je fais surveiller de près la bonne exécution de leur travail.

J’espère donc, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien agréer ma demande. Elle n’a contre elle que d’avoir été trop longtemps différée malgré nos besoins. Mais ce délai avait son excuse dans l’état de mon église et la difficulté, faute de sacristies, d’y garder le mobilier que nous possédions. Il me paraissait plus convenable de l’entretenir à mes frais, plutôt que de compromettre, faute de soins, les dons du gouvernement.

Agréez, je vous prie, Monsieur le Ministre, avec l’expression anticipée de ma reconnaissance, celle de ma haute considération.+ Pierre Evêque de Moulins