Dossier d’opération IM00000005 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, tissus et ornements liturgiques en Auvergne
Présentation de l’opération tissus et ornements liturgiques en Auvergne
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  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Auvergne
  • Adresse
    • Commune : Allier
    • Commune : Cantal
    • Commune : Haute-Loire
    • Commune : Puy-de-Dôme

Introduction : l'étude :

L'étude des tissus et ornements liturgiques s'est poursuivie dans la région Auvergne (département de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme) de 2012 à 2019. Elle s'est déroulée dans près de 250 édifices contenants des 300 communes visitées selon une progression et des modalités décrites au sein du cahier des clauses scientifiques et techniques joint en annexe.

Les données historiques :

L'ex Région administrative de l'Auvergne (avant la fusion de 2016) comprend, avant la Révolution, l'emprise des régions historiques d'Auvergne (Haute-Auvergne et Basse-Auvergne), Bourbonnais et Velay, tout comme le territoire des anciens diocèses et de leur réseau d'archiprêtrés et paroisses1. Au sein de ces paroisses, depuis le Moyen-Age jusqu'au XXe siècle sont acquis et offerts des objets du culte dont une partie est parvenue jusqu'à nous, principalement regroupés dans les sacristies des églises paroissiales, parmi lesquels des tissus et ornements liturgiques.

Une partie des tissus est liée au culte des reliques. Ces tissus, parmi les plus anciens, d'origine orientale, tapissaient les reliquaires au Monastier-sur-Gazeille (43) : IM43000947 et IM43000948, ou Mozac (63) ou ont été découverts dans un dépôt de reliques à Aiguilhe (43) : IM43001106. Tout au long de L’Époque moderne et pendant la période contemporaine des traces de ces tissus considérés comme des reliques de contact sont attestées ou sont parvenus jusqu'à nous ainsi une soutane dépecée du Père Gaschon, prêtre mort en odeur de sainteté à Ambert (63) en 1815 : IM63004044 .

Les commandes :

La majorité des vêtements et tissus ornant l’Église d'Auvergne est comme ailleurs le fruit de commande des fabriques (à l’Époque moderne et contemporaine) ainsi que des commandes de particuliers (noblesse, clergé et par la suite bourgeoisie). Dans certains cas, lorsque les revenus des fabriques sont insuffisants, la législation (Édit royal de 1695) prévoit que les gros décimateurs de la paroisse sont tenus de fournir les ornements liturgiques. Des sondages dans des fonds d'archives de l'Ancien-Régime (série G pour le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire) permettent d'identifier nobles, notables et religieux à l'origine des commandes et des dons. Un dépouillement approfondi des archives des visites pastorales de la première moitié du XIXe siècle dans le Puy-de-Dôme permet d'identifier le même type de commanditaire. Les œuvres elles- mêmes, supports d'armoiries, permettent aussi d’identifier les donateurs, ainsi Monseigneur Pélacot : IM43001096.

Durant le XIXe siècle la commande officielle joue un grand rôle dans l'ameublement des églises et l'acquisition d'ornements liturgiques, spécialement dans le cas des cathédrales (Moulins : IA03000486, Le Puy-en-Velay : IA43000685, Saint-Flour : IA15000450 ) et des dons aux églises pauvres (Thoras - ancienne commune de Croisances : IM43000913, Allier - région de Lapalisse : IM03000566, Roannes-Saint-Mary : IM15002071, Roumégoux : IM15002075, Saint-Saury : IM15002077).

Les fabricants :

Divers types de fabricants ont pu être étudiés en Auvergne avant la Révolution : des brodeurs identifiés notamment dans les fonds d'archives du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire ainsi que des fabricants de tissu mentionnés par la bibliographie identifiés par analogie stylistique. Les sources permettant d'identifier fabricants de tissu et fabricants d'ornements sont peu nombreuses pour cette période, les principales pièces d'archives concernant une "Demoiselle Brun" et un certain "Morel de Lyon" sont conservées parmi les archives départementales du Puy-de-Dôme (A.D. 63 : 3G280-26 : Compte concernant la recepte et dépense qu’a fait Mr l’abbé Delaire prévot pour l’ornement neuf destiné pour les fêtes annuelles, 24 juillet 1737 ; cote 26bis b : mémoire de Mde Brun, 13 déc. 1734 ; 26 bis h : Déboursé de Monsieur Morel de Lyon… reçu de sept. 1734).

Des fabricants de tissu ont pu être identifiés aux XVIIIe siècle et XIXe siècle dont des productions sont conservées parmi les collections du musée des Textiles de Lyon, le musée des Arts décoratifs de Paris ou le musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne. De multiples sources ont été explorées pour identifier les fabricants d'ornements étudiés du XIXe siècle et XXe siècle : les étiquettes cousues sur les ornements eux-mêmes, les annuaires commerciaux, les catalogues de fabricants et les archives communales (sondages parmi celles de Saint-Floret, Puy-de-Dôme et Sainte-Anastasie, Cantal).

Les résultats : les types de tissus et broderies étudiés

les dénominations :

Différents types de tissus ont été étudié, en majorité des vêtements presque exclusivement du culte catholique, un seul vêtement du culte orthodoxe a été pris en compte : un phelonion au Puy-en-Velay : IM43001105.

Parmi les tissus étudié 57% de chasubles appartiennent dans la plupart des cas à des ornements complets ou non, accompagnés de linge et garniture liturgiques pouvant être constitués de : chapes, dalmatiques, étoles, manipules, voiles de calice ou bourses de corporal, pales... Pour les cathédrales, des ensembles complets et abondants aux tissus assortis constituent les ornements pontificaux, complétés de mitres, sandales liturgiques...

Des tissus d'antependium, morceaux de broderie, bannières de procession, voiles d'exposition du saint sacrement, conopées, bourses à quêter, bourses reliquaires, costumes de statues, garnitures de dais, pavillons de ciboires, costumes de Suisse, mozettes, témoignent de la diversité des tissus d'église étudiés.

les techniques, décor et datations :

Les techniques variées ont été employées dans la mise en œuvre de ces textiles, de la technique des tissus unis, façonnés, jusqu'aux techniques de broderies. Il est à souligner que les techniques de broderie ne figurent pas parmi les plus prestigieuses (on constate l'absence d'or nué) bien que les broderies "à deux endroits" avec du sorbec d'un ornement réversible de Craponne-sur-Arzon révèle un haut niveau de technicité : IM43000861.

L'association des techniques et des décors, très liée à l'évolution du répertoire iconographique des arts décoratifs contemporains, permet de dater assez souvent les pièces rencontrées. Parmi les pièces les plus anciennes plusieurs "morceaux de tissus" médiévaux ont déjà été étudiés par des spécialistes (voir bibliographie) ou peuvent être rapprochés par analogie de tissus déjà étudiés. Ils ne représentent qu'un nombre restreint de pièces (moins d'une dizaine), certains, documentés ont disparu à la Révolution, d'autres ont été volés au début du XXe siècle. Parmi les pièces ou ensembles d’Époque moderne, moins d'une trentaine remontent pour tout ou partie au XVIIe siècle, la majorité, près de 30% du corpus total a été réalisée au siècle suivant. Plus de 70% des pièces étudiées appartiennent pour tout au partie à l’Époque contemporaine (dont les trois quarts sont du XIXe siècle). Il est à rappeler que les pièces identifiées comme antérieures à la Révolution ont été étudiées dans leur totalité quand une sélection importante a été opérée dans le vestiaire liturgique du XIXe siècle et que seuls les éléments significatifs ont été sélectionnés pour le XXe siècle (voir CCST en annexe).

Conclusion : l'apport de l'étude, la publication.

L'étude, entre 2012 et 2019 a permis d'étudier et d'analyser 1296 pièces ou ensembles textiles variés, représentatifs pour la plupart des arts décoratifs de l'époque de leur réalisation, parmi lesquels quelques exemples remarquables pouvant être attribués à des donateurs ou des fabricants renommés. Elle a permis de mettre en lumière ces ensembles patrimoniaux totalement méconnus du public car ayant perdu leur valeur d'usage, remisés parfois dans des lieux de conservation inaccessibles .

Pour mieux faire connaître ce patrimoine textile, une synthèse de l'étude est publiée en 2020 (parution 2021).Auvergne-Rhône-Alpes. Service de l'inventaire général du patrimoine culturel. Etoffes d'Auvergne : histoires de soieries sacrées / textes et recherches Maryse Durin-Tercelin, phot. Christian Parisey, dess. Guylaine Beauparland-Dupuy. Lyon : Lieux-Dits, 2021.Auvergne-Rhône-Alpes. Service de l'inventaire général du patrimoine culturel. Etoffes d'Auvergne : histoires de soieries sacrées / textes et recherches Maryse Durin-Tercelin, phot. Christian Parisey, dess. Guylaine Beauparland-Dupuy. Lyon : Lieux-Dits, 2021.

1Voir (lien ci après) : cartographie réalisée par l’université d’Auvergne par S. Gomis et I. Langlois, « Centre d’Histoire Espaces et Cultures », université Clermont Auvergne, 2017. Programme Atlas Historique Auvergne, Bourbonnais, Velay. https://atlas-historique-auvergne.msh.uca.fr

Annexes

  • Cahier des clauses scientifiques et techniques, 1ère version janvier 2021
Date(s) d'enquête : 2012 - 2019 ; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel