Dossier d’œuvre objet IM43000861 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, tissus et ornements liturgiques en Auvergne
chasuble, étole, manipule, voile de calice, bourse de corporal : ornement réversible : ornement rouge, ornement vert, église paroissiale Saint-Caprais
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne - Craponne-sur-Arzon
  • Commune Craponne-sur-Arzon

Cet ornement, brodé au "passé à deux endroits" entièrement réversible est brodé selon une technique décrite en 1770 par Charles-Germain de Saint-Aubin dans "l'art du brodeur" et Louis de Farcy en 1890 dans "la broderie du XIe siècle à nos jours..". Cette technique de haut niveau est rendue ici encore plus complexe par l'emploi du filé et du sorbec. L'ornementation florale parmi les entrelacs garnit la totalité des pièces de l'ensemble. Quoique partiellement stylisée, elle est identifiable et un bon nombre de fleurs, en vogue dès le début du XVIIe siècle, sont représentées. Elles sont cultivées dans les jardins royaux et font l'objet de catalogues, recueils et florilèges qui inspireront les brodeurs. La tulipe qui fait l'objet d'une faveur sans précédent à l'époque, nouvellement introduite en France, dont les bulbes se négocient à prix d'or sur le marché flamand, est bien présente, comme le lys, le lys martagon, le narcisse, la rose, l’œillet, l'iris, l'ancolie. La famille des fritillaires est illustrée, non pas la fritillaire impériale qui connait un réel engouement et trône en exergue des florilèges peints et gravés, mais la plus modeste fritillaire d'Espagne : fritillaria hispanica umbellifera, publiée notamment dans les ouvrages de Daniel Rabel (pl. 64), Emanuel Sweert (pl. 7) et Jean-Théodore de Bry (pl. 33).

L'origine de cet ornement n'est pas connu. Traditionnellement on attribue les travaux de broderie à des institutions religieuses féminines, l'une d’entre-elles : les Augustines dépendant du couvent de Vals près le Puy s'établit à Craponne en 1645. La dextérité nécessaire à ce type de réalisation pourrait cependant être l’œuvre de brodeur professionnel et la réalisation ne pas être locale. Au XVIIe siècle la puissante famille de Polignac, introduite à la cour royale, qui compte en ses rangs un futur cardinal, possède les terres de Craponne et pourrait être à l'origine de ce don. On ne peut exclure non plus la présence d'André Boutier ancien prieur de la maison des Carmes de Paris, réformateur des Carmes anciens de Clermont en 1631 qui meurt en odeur de sainteté à Craponne en 1643 (d'après Audigier). D'après Ambroise Tardieu "le peuple enleva son habit et ses hardes, que l'on conservait en 1683, comme reliques précieuses".

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle

Cet ornement est réversible, une face de gros de Tours rouge et une face de gros de Tours vert, entièrement brodées "à deux endroits", de motifs strictement identiques sur chaque face. Les broderies sont de filé, filé riant et sorbec (filé riant à l'âme de soie de couleurs qui diffèrent du jaune et du blanc).

  • Catégories
    tissu
  • Matériaux
    • soie, trame taffetas, brodé
    • soie, chaîne
    • fil métal
  • Mesures
    • h : 119 (= chasuble)
    • la : 69 (= chasuble)
    • h : 116 (= étole)
    • la : 20 (= étole)
    • h : 61,5 (= voile de calice)
    • la : 65,5 (= voile de calice)
    • h : 48 (= manipule)
    • la : 19 (= manipule)
    • h : 23,5 (= bourse de corporal)
    • la : 20,5 (= bourse de corporal)
  • Iconographies
    • fleur, lys, narcisse, tulipe, rose, oeillet, iris, ancolie
  • Précision représentations

    Bien qu'un dessin de galon brodé de feuillages et de pois matérialise des orfrois sur la chasuble, c'est l'ensemble de l'ornement qui est brodé sur toute sa surface. L'ornementation, identique sur les deux côtés, est à entrelacs de feuillages au sein desquels s'inscrivent des motifs de fleurs et feuillages variés. Plusieurs fleurs quoique stylisées sont identifiables : le lys, le lys martagon, le narcisse, la tulipe, la rose, l’œillet, l'iris l'ancolie et la fritillaire d'Espagne.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Bibliographie

  • SAINT-AUBIN, Charles-Germain de. L'Art du brodeur, 1770.50p.- [10p. de pl.] in : Description des arts et métiers,… Paris : Saillant ; Desaint, 1761

    BnF
    p. 14
  • BRY, Jean-Théodore de. Florilegium novum, hoc est : Variorum maximeque rariorum florum ac plantarum singularium unà cum suis radicibus & cepis, eicones diligenter aere sculptae & ad vivum ut plurimum expressae... New Blumbuch... a Johanne Theodoro De Bry cive Oppenheimense, [Frankfurt am Main], 1612. - Éd. et gravé par Jean Théodore De Bry.

    Pl. 33
  • RABEL, Daniel. Recueil de miniatures de fleurs et d'insectes d'après les gravures du Theatrum florae. 1624.

    BnF
    Pl. 64
  • SWEERTS, Emanuel. Florilegium amplissimum et selectissimum, quo non tantum varia diversorum florum... genera, sed et rarae quamplurimae indicarum plantarum... formae... quatuor... linguis offeruntur et delineantur, autore Emanuele Sweertio. Amstelodami : apud J. Janssonium, 1641.

    BnF
    Pl. 7
  • AUDIGIER, Pierre. Histoire de la ville de Clermont en Auvergne, mss 11485, BnF R 69047

    BnF : Mss Fonds français 11485, R 69047
    F°228 r., 228 v.
  • MAITRIAS. Adrien. Esquisse historique sur la ville de Craponne. Craponne : Savinel, 1854.

    p.69-70
  • TARDIEU, Ambroise. Histoire de la ville de Clermont-Ferrand. Moulins : Desrosiers, 1870-1871.

    p. 394
  • FARCY, Louis de. La broderie du XIe siècle jusqu’à nos jours d’après les spécimens authentiques et les anciens inventaires. Angers : Belhomme, 1890. 144 p.

    BnF
    p. 14
  • VERON-DENISE, Danièle. La place et le rôle de la fleur dans la broderie du XVIIe siècle / Danièle Véron-Denise. In : COLLOQUE (21-22 juin 2002, Paris, Musée du Louvre). Rinceaux et figures : l'ornement en France au XVIIe siècle : [actes du colloque] / collectif sous la direction d'Emmanuel Coquery,... Saint-Rémy-en-l'Eau : M. Hayot ; Paris : Musée du Louvre, 2005. P. 100-111.

  • Auvergne-Rhône-Alpes. Service régional de l'inventaire général du patrimoine culturel. Étoffes d'Auvergne : histoires de soieries sacrées /dir. par Delphine Renault, Félicie Fougère ; textes, recherches Maryse Durin-Tercelin ; photographies Christian Parisey ; dessins cartes Guylaine Beauparland-Dupuy ; documentation Sandrine Moulin. Lyon : Lieux-Dits, 2021. 224 p.

    Fig. 152, p. 137

Périodiques

  • PAGNON, Josiane. Les ornements liturgiques réversibles : premières approches d'un bilan. Patrimoines du sud [en ligne], 1 / 2015 mis en ligne le 23 février 2015. 30 p.

Annexes

  • Farcy, Louis de, 1890, p. 14
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Édifice
église paroissiale Saint-Caprais

église paroissiale Saint-Caprais

Commune : Craponne-sur-Arzon