Annexe : description des peintures de la chapelle
La Crucifixion
La peinture monumentale de l´abside montre au premier registre plusieurs figures locales martyrisées pour leur foi, encadrant le Christ en croix. De gauche à droite, un premier groupe rassemble, aux côtés d'un ange vêtu d'une dalmatique, le père Bouchand, père blanc massacré au Sahara en 1878, le père Jean-Pierre Néel, dont le chapeau chinois rappelle son martyre en Chine en 1862, puis le père Tamet décapité en 1884 au Tonkin. Sont également présents, agenouillés au pied de la croix, le Curé d´Ars et le père Champagnat, séminaristes à Verrières-en-Forez. De l'autre côté de la croix du Christ, se trouve l´abbé Contancin, ancien professeur de rhétorique de l'Institution Victor-de-Laprade, tué à Verdun en 1916, soutenu par l´archange saint Michel. Derrière cette scène viennent ensuite deux enfants de chœur, le père Rival en soutane noire et le père Satre en soutane blanche, tous deux martyrisés au Laos. Un autre ange, vêtu d'une dalmatique, termine ce cortège de martyrs régionaux auquel s'ajoute Jeanne d´Arc, revêtue de son armure. Tous les regards convergent vers le Christ dont la croix est lumineuse. Le deuxième registre est occupé par quatre anges qui prolongent la dynamique ascensionnelle, intermédiaires entre la sphère terrestre et la sphère céleste ; ils offrent à Dieu le sacrifice du Christ et ceux de ses disciples.
L'Annonciation
L´œuvre du Père Couturier se poursuit avec une Annonciation qui préfigure la Crucifixion. Ici, l'iconographie de Marie annonce celle d'une Vierge de Douleurs. L´Ange, par sa main gauche bénissant la terre et sa main droite levée vers le ciel, dévoile le plan de Dieu : l'arrivée de Jésus dans le monde, son sacrifice et sa Résurrection pour sauver l´humanité entière.
La Vocation de saint Louis de Gonzague
Avec la vocation de saint Louis de Gonzague, les regards se croisent : celui du passé, symbolisé par la famille Gonzague restée dans l'ombre et celui de l´avenir, avec le Christ accompagnant le jeune Louis, tous deux éclairés par un halo de lumière. Faut-il y voir aussi une identification du peintre qui représente en arrière-plan, la vallée du Vizézy dans l'ombre, et sa maison familiale à l'Estiallet baignée de lumière.
Vierge de Pitié
La Vierge de Pitié, quant à elle, semble suspendue dans l´espace et dans le temps. Les teintes utilisées, l´intensité du contraste coloré figent le motif et lui ôtent toute expression. Le dessin est moins souple, plus géométrique ; alors que dans les peintures précédentes, les personnages sont représentés très étirés en hauteur, ici les bras de la Vierge constituent une horizontalité démesurément longue. Cette peinture murale est dédiée au Père Charmet, ancien professeur, fait prisonnier en 1940 puis organisateur, avec ses compagnons de captivité, d'un groupe d´action catholique ; il est déporté au camp de Buchenwald.