Dans un article de 1960, Peter Thornton analyse, mises en cartes et dessins à l’appui, les prémices de l’oeuvre de Revel en 1733, auquel est déjà attribuée, par les sources contemporaines, l’invention du « point rentré » dit point "berclé". Ses créations, des tissus pour robe ou robe de chambre pour homme, adoptent un même dessin à motifs compacts de fleurs et fruits au modelé lourd, rehaussé de trames blanches et noires créant des ombres profondes à effet naturaliste. D’après Thornton, l’une des signatures de Revel est l’ajout au motif « d’une petite branche ou une gerbe de fleur formant une boucle vers le bas […] arrondissant le bord inférieur ». Outre les caractéristiques qu’il décrit, la forme des fleurs aux pétales déchiquetés, la présence de lilas et de lourdes coloquintes crevées rapprochent le tissu de la chape de Vic-le-Comte des oeuvres du fameux dessinateur, notamment d’un tissu conservé au Victoria and Albert Museum de Londres. Directement inspiré d’un dessin de Revel ou copie d’un de ses suiveurs, ce tissu illustre magistralement son style, développé dans les années 1730-1740, lié au courant « Rocaille » des arts décoratifs
L'ornementation de la robe de cette chape est caractéristique du genre naturaliste rendu par la technique du berclé développé par Jean Revel à Lyon dans les années 1730-1740. Le tissu rouge et blanc serait un type précoce de "lampas des Indes" dont des exemples plus tardifs sont connus (notamment à Craponne-sur-Arzon : IM43000869). D'après le recensement mené par le chanoine Craplet dans les années 1950-1960, cette chape proviendrait de Pignols (63), ancienne paroisse proche de Vic-le-Comte dont les curés étaient nommés par l'abbaye de Manglieu. Un voile de calice assorti au fond est conservé à la cathédrale de Clermont, il a peut-être été déposé par le Chanoine Craplet.
Photographe du Musée des Arts Décoratifs, Paris.