Louis-Pierre Baltard conçoit le décor du Palais de Justice. Il choisit l'iconographie pour le tympan est de la salle des Pas perdus, un "hommage des Beaux-Arts, du Commerce et de l'Industrie à la ville de Lyon", probablement vers 1837, et en fait les dessins. Baltard fait entreprendre les travaux préparatoires de la pierre : mise en place des blocs de pierre de Seyssel et épanelage par un tailleur de pierre oeuvrant sur le chantier du palais. Baltard en commence l'exécution, très vite critiquée. En 1845, le Conseil des Bâtiments civils désigne un sculpteur pour achever le haut-relief mais l'ébauche est toujours en place en 1857 ; elle n'est démolie qu'en 1859-1860. Jean-François Legendre-Héral présente le modèle de son haut-relief en mars 1846, l'exécution commence, en pierre de Seyssel, au second semestre de la même année et s'achève en 1847.
Baltard avait prévu un second bas-relief pour le tympan occidental ayant pour thème "La Justice et l'Indulgence". Une lettre de lui au préfet du Rhône le 24 avril 1844 mentionne le thème iconographique : "ce bas-relief purement allégorique présente d'un côté l'Accusation, au milieu la Justice et la Vérité, de l'autre l'Indulgence qui médite appuyée sur le temple de Janus et des têtes à deux faces qui expriment le temps passé et le temps présent."
Legendre-Héral sollicite, dès mars 1847, l'exécution de ce second relief où il souhaite représenter "...d'un côté l'Innocence, la Veuve et l'Orphelin protégés par la Justice ; du côté opposé le Crime poursuivi par les (...) et le Génie des Lois. La figure principale divise la composition en deux parties ; un cadavre est au pied de la Justice qui accueille la plainte de l'Orphelin, de la Veuve ..." Sa première esquisse n'est pas acceptée. Un an plus tard, son nouveau projet est mieux accueilli mais des raisons de santé l'empêche de réaliser son projet. Il décède en 1851. Après d'autres péripéties, le sculpteur Guillaume Bonnet est appelé par l'architecte du Palais, Abel Jouffray, Selon l'architecte Hittorf, le sujet devra puiser son inspiration de l'esquisse de Prud'hon [La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime ?]. Guillaume Bonnet réalise trois esquisses pour décembre 1859, puis la maquette de la composition finale en mai 1860. Cette dernière est immédiatement approuvée. Le haut-relief est achevé en mars 1862. (cf BERTIN. BODET. CADIOT. CHOMER. DALZOTTO. MARTIN. VIOUT. La Justice à Lyon d'un Palais à l'autre)