Présentation du projet de décoration par Perrin-Fayolle, 30 juillet 1969 (AN 19960366/10)

1 - Notice sommaire sur la cité scolaire de St Rambert

La cité scolaire de St Rambert est située à 10 km au nord de la ville de Lyon, sur une colline boisée, dans un vaste parc dominant la Saône et jouit dans sa partie sud-est d’une vue remarquable sur l’agglomération ; elle est implantée sur les terrains de l’ancien lycée Jean Perrin datant de l’époque Napoléon III et dont les bâtiments subsistent et ont été intérieurement réaménagés. Elle abrite 2.000 élèves.

Le terrain est divisé en 2 parties séparées par un boulevard public. L’une des parties a été affectée à la construction des bâtiments de l’Internat, tandis que l’autre a reçu les locaux d’enseignement.

La configuration des lieux avec la présence de très beaux massifs d’arbres, en particulier des conifères, a conditionné le parti d’implantation des bâtiments. C’est ainsi que l’externat a été développé en quatre niveaux suivant une longue courbe de près de 200 m de long à grand rayon, face à la vue sur la ville. De même, sur l’autre partie du terrain, le groupe des bâtiments de l’internat a été composé en bordure du ravin boisé limitant le terrain au Nord, et de telle façon que les façades principales Sud s’ouvrent sur les grands espaces verts et les terrains de jeux.

Toutes les constructions ont été traitées suivant la trame uniforme de 1 m 75 avec une ossature verticale et horizontale en béton armé, tandis que les murs extérieurs, en béton, ont reçu un revêtement de pierre pelliculaire servant de banche.

Les menuiseries extérieures et les huisseries intérieures sont réalisées en éléments métalliques peints ; les couvertures des immeubles sont en terrasse.

Une polychromie intérieure a été spécialement étudiée en fonction des climats de travail ou de détente.

2 - Montant de la décoration

Le crédit réservé au titre du 1% décoration s’élève à :

- internat garçons : 32.086,17 Frs.

- aménagement du château : 33.399,00 Frs.

- Total : 65.485,17 Frs.

3 - Emplacement

Les entrées principales de l’externat et de l’internat se trouvent de part et d’autre du boulevard séparant les deux terrains de la cité et sont placées face à face.

Étant donné, d’une part les faibles sommes affectées au titre du 1% à chacune des 2 opérations Internat ou Externat, et d’autre part la position des 2 entrées principales, il est apparu préférable de grouper en une seule opération plus importante les sommes réservées à chacune des 2 parties.

Ainsi, un élément décoratif unique a été prévu dans le secteur des entrées situé sur une pelouse s’étalant devant l’Internat et dans un emplacement dégagé des bâtiments et des vues.

L’environnement est constitué selon les angles de visions, soit par un fond de très beaux arbres, soit par les bâtiments de l’internat qui présentent des façades très sobres et très rythmées, à revêtements de pierres blanches (type Hauteville).

4 - Nature

L’élément décoratif devrait se présenter comme une sculpture en forme de signal vertical.

5 - Matière

Étant donné l’espace environnant assez vaste, les effets de la lumière et le contexte ambiant, la composition devrait offrir un aspect assez massif, avec des éléments de sections assez lourdes de façon à compter comme une présence forte plutôt que comme un volume structuré par des formes linéaires ou filiformes.

La pierre ou le béton semblent donc particulièrement indiqués pour sa réalisation.

La présence d’eau, soit sous forme d’un bassin, soit sous forme de ruissellement sur la sculpture, serait intéressante.

La canalisation d’amenée d’eau étant proche, il serait relativement facile de la tirer jusqu’à la sculpture, dans ce cas la somme nécessaire à ce petit travail d’adduction serait sans doute à prendre sur le montant total prévu pour la décoration.

6 - Volume

Il serait souhaitable que l’ensemble de la sculpture-bloc s’inscrive dans un volume de dimensions d’envergure suivantes :

- hauteur : 4.60 m environ

- section : 1.60 / 1.60 environ

7 - Sujet

L’architecte préférerait un sujet qui ne soit pas de tendance trop figurative mais plutôt abstraite, de façon à laisser à l’imagination la possibilité d’extrapoler librement dans différentes directions.

Elle devra permettre d’exprimer les élans et les fraîcheurs de la jeunesse sans aucune référence de caractère triste ou morbide.

8 - Maquette proposée par le sculpteur : Louis Leygue

L’étude faite par le sculpteur Louis Leygue, d’après les photos de maquette jointes au présent dossier, correspond aux souhaits exprimés précédemment et pourrait être intitulée : « Le Vaisseau de Lumière ».

Jacques Perrin-Fayolle, 30 juillet 1969