Partis pris de l’intervention

- CONCEVOIR une intervention plastique dans l’espace dit du parc qui contribue par son échelle, ses formes, ses utilisations, ses matériaux, à diverses formes d’articulations avec l’architecture ;

- CONSIDERER les élèves, mais aussi l’ensemble des personnels ou visiteurs du lycée comme des acteurs potentiels d’une œuvre artistique environnementale qui, par ses usages, propose diverses ambiances ;

- PROPOSER des axes, des niveaux et des trajectoires au travers d’une intervention étendue sur le parc, pour permettre diverses formes de lectures physiques ou intellectuelles des composantes environnementales (bâtiments, promenades et allées, rivière, paysages...) ;

- ETRE EN LIEN avec l’histoire et la réalité rurale du site par la singularité d’une écriture de l’espace, la spécificité des formes produites et la qualité d’une ambiance immanente ;

- OFFRIR une grande diversité d’usages tout en limitant à l’extrême les nécessités d’entretien, qu’elles soient liées à l’œuvre ou aux espaces qui la reçoivent ;

- AFFIRMER un projet artistique précis, tout aussi riche qu’accessible pour l’ensemble des publics, mais dont diverses variations ou choix dans les étapes de l’élaboration finale ou de la réalisation peuvent permettre une bonne compréhension et appropriation des usagers.

Les avant-projets des artistes, primordialement sculpturaux dans l’espace du Parc, se sont heurtés à plusieurs reprises à l’échelle et au découpage de ce lieu. Réorientant leur intervention à des gestes plus globaux, ils ont redéfini l’objet sculptural par sa capacité d’écriture sur l’espace et ses usages.


Les successions des séries de petites plates-formes sont des séquences, ou des formes de scènes longitudinales qui intègrent une partie des chorégraphies (ou mises en scène) qui peuvent y être jouées. Chacun des modules (plate-forme) est dessiné et techniquement conçu en référence au schéma de principe de l’arbre.

Bien sûr les matériaux et les règles de construction imposent une forme de rigueur dans les lignes de design permettant d’assurer le rôle porteur de chacun des modules. Pour autant le contour final qui termine dans l’espace chaque module sera vivant, sensible.


Immanquablement, les ombres portées au sol, certainement très présentes sur ces espaces très exposés, évoqueront davantage des silhouettes végétales que géométriques.

Il faut considérer ces modules comme des présences hybrides entre architecture et végétal, entre surfaces utiles et ombres portées.


Si ces modules sortent matériellement du sol ils s’y « reprojettent » picturalement. Ou à l’inverse faut-il envisager les ombres comme premières, comme les surfaces denses de présences vivantes comprimées sur le sol, et dont la sculpture n’aurait ici pour objet que de les replacer à hauteur d’homme.

OoooO

O

Après diverses recherches sur une possible intervention dans l’espace assez vaste de l’esplanade, les artistes ont réalisé plusieurs observations qui ont conduit leur réflexion :


— Le parti pris assez nu des divers parterres, surélevés par rapport aux allées, confère finalement une bonne lecture de l’architecture en fonction des accès, tout en offrant par sa liberté d’usage aux élèves et son immédiateté spatiale un caractère animé et vivant. Comment cependant tenir une intervention dans une certaine échelle et une certaine cohérence par rapport à l’étendue et aux découpages de cet espace ?


— Si une relative horizontalité caractérise l’ensemble du parc, des observations plus attentives de plusieurs points de vue, révèlent :

• le léger « gradinage » des parterres, qui se poursuit d’ailleurs au-dessus et au-dessous par les bâtiments et le parking, et qui est souvent spécifique d’une exploitation agricole de terrains en pente ;


• une pente sud/nord d’un dénivelé d’environ 2,50 m sur l’ensemble de la longueur et qui se distingue assez nettement des extrémités des allées, ou face au bâtiment par l’apparition progressive d’un étage en rez-de-chaussée. L’intervention doit sans doute accompagner subtilement ces jeux horizontaux et peut-être appuyer certaines lignes.


— Le Parc est un espace traversé ou longé par de multiples allées qui sont à la fois riches de points de vue et susceptibles d’être agrémentées pour marquer des rythmes.

— Les parterres sont un lieu très fort de détente, de pause, de discussion pour les élèves. Sans tenter de rompre ou de contraindre ces divers usages, peut-être est-il possible ponctuellement d’exploiter et de structurer ces usages ? Le projet se compose de deux gestes sur l’espace du Parc, mais sur deux types d’espaces distincts :


1— jalonnement de l’allée centrale
Le premier geste consiste en un jalonnement de l’allée centrale qui sert également de chemin d’accès pour les personnes à mobilité réduite.
Dix éléments presque identiques sont créés avec pour enjeux d’avoir simultanément une action plastique sur ce trajet et fonctionnelle sous la forme de bancs.


Chaque banc se définit par un plateau de bois de forme ovoïde (contours variables à préciser) maintenu au moyen d’un simple axe vertical en acier galvanisé qui s’élève à une hauteur précise et différente de l’un à l’autre. Le haut de ces axes, à 3,40 m pour le premier et 1 m pour le dernier, forme sur la totalité de l’allée, une ligne rigoureusement horizontale.


Ce jalonnement en dix points est établi en fonction d’un intervalle de 10 m précisément.


2— dix interventions successives
Le second geste se situe sur les 3 parterres qui longent immédiatement le bâtiment principal. Ici encore, dix interventions successives sur l’ensemble, en positionnant chacune d’elles selon un axe orthogonal à l’allée centrale et passant par les bancs préalablement définis.


Ces dix interventions consistent en l’installation d’éléments mobiliers/sculptures dont le nombre augmente au fur et à mesure que l’espace des parterres s’élargit (de 1 à 10).


Ces éléments, déclinés du principe des bancs, forment de petites plates-formes en bois, s’élevant au- dessus du sol de 40 centimètres à 1 m par paliers de 15 cm environ.


Si l’ensemble des axes de support de chaque plateau (non traversant ici) sont installés selon des intervalles réguliers et de façon rigoureusement rectiligne, le décentrement des plateaux et la variation de leurs formes de contour ainsi que leur hauteur, doit conférer à chaque série un caractère singulier.