• enquête thématique régionale, Patrimoine XXe siècle
Ancien château du Mas Rillier, actuellement statue-chapelle monumentale de Notre-Dame du Sacré-cœur de Miribel
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Miribel
  • Lieu-dit Mas Rillier
  • Adresse montée neuve
  • Cadastre 2017 AC 146
  • Précisions

C’est sur l’éperon de l’ancien château du Mas Rillier à Miribel qu’a été édifiée une statue-chapelle monumentale en béton armé. Le sculpteur parisien Georges Serraz a été chargé de réaliser le modèle sculpté, tandis que l’architecte lyonnais Louis Mortamet a assuré son édification. Elle est commanditée par le père Thomas, curé du Mas Rilllier et membre de la confrérie Notre-Dame du Sacré-cœur. Une souscription populaire est organisée pour financer la construction. Le chantier est bien documenté grâce à des textes illustrés, publiés fréquemment dans le Bulletin de Notre Dame du Sacré-cœur et rédigés par les différents acteurs du chantier.

Ainsi, il est communiqué dès le bulletin de mars-avril 1935 que le sculpteur Georges Serraz est sélectionné pour réaliser le modèle de la statue. Le chantier débute en février 1938 par les terrassements puis les fondations en béton. La cérémonie de la pose de la première pierre a lieu le 9 octobre 1938, attirant 12 000 personnes. Les travaux continuent pendant la guerre, non sans problèmes de main d’œuvre et d’approvisionnement en matière première. La statue est dévoilée au cours d’une grande cérémonie le 5 juillet 1941. Suite à l’acquisition en novembre 1941 d’un carillon d’une cinquantaine de cloches, l’aménagement de la parcelle se poursuit avec le projet d’un campanile. L’architecte Louis Mortamet est à nouveau chargé de la construction. Il est inauguré le 20 juillet 1947, et reste aujourd’hui un des rares carillons français à ne pas avoir été automatisé. Des concerts sont organisés par la mairie à plusieurs moments de l’année. La statue de la Vierge du Mas Rillier est la troisième statue monumentale réalisée par Georges Serraz. La première est un Christ du Sacré-cœur de 14 mètres de hauteur réalisé en 1927 sur l’île de Madère. La seconde est un Christ-Roi de 22 mètres, situé sur la commune des Houches (Haute-Savoie), à proximité de Chamonix. Elle est construite entre 1933 et 1934.

Inscription au titre des MH de la statue en 2019 (en attente de l'arrêté préfectoral).

La statue en béton armé prend place au nord-ouest d’une esplanade réalisée sur l’emplacement des ruines du château médiéval. Elle est constituée d’un corps creux dont le socle à gradins est aménagé en chapelle et le sommet d’une étroite plate forme, accessible par un escalier intérieur en vis. Le tout atteint la hauteur de 32,60 mètres. Un programme iconographique avec inscriptions et sculptures était prévu pour agrémenter le socle-chapelle, mais seulement l’inscription a été réalisée. On peut lire : “Notre Dame du Sacré-cœur - l’Espérance des Désespérés” sur la face sud-est, et au nord-ouest "l’Immaculée Vierge Marie, placée entre le Christ et l’Église, a toujours arraché le peuple chrétien aux plus grandes calamités. - Sa Sainteté le Pape Pie XI”.

La structure du corps de la statue se compose de six pylônes de béton armé reliés entre-eux par les paliers de l’escalier en vis. Les pylônes reposent sur la partie supérieure du socle qui est un plancher renforcé par des structures métalliques. Le tout forme le squelette de la statue. Autour de ce squelette, l’enveloppe figurative donne son aspect à la Vierge. Cette enveloppe est souhaitée si mince que les acteurs du chantier parlent de « voile de béton ». Pour le construire, il a fallu réaliser à la main des coffrages de bois uniques. Ils sont réalisés à partir d’un modèle au 1/10e que Georges Serraz a fait parvenir sur le chantier. Les charpentiers utilisent des machines à mettre au point pour agrandir les dimensions du modèle. Leur travail a un certain écho dans la profession : la revue Le Compagnonnage rédige en 1942 un article décrivant “un coffrage difficile”. A la fin du chantier, le sculpteur intervient pour les finitions de surface en donnant un aspect lisse au béton.

La statue est réalisée en béton armé coffré sur place. Les coffrages de bois réalisés pour l'occasion ont été salués par les compagnons charpentiers, et ont fait l'objet d'un article dans le revue Le Compagnonnage.

  • Murs
    • béton armé
    • béton
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH
  • Précisions sur la protection

    Extension de protection en juin 2019 (en attente de l'arrêté préfectoral)

Bibliographie

  • Mallet, Alice, Des géants de béton : les statues monumentales de Georges Serraz (1883-1964), mémoire de master 2, sous la direction de Laurent Baridon, 2017-2018

    CRMH Rhône-Alpes
  • Bulletin de l’Association des Anciens Elèves de l’Ecole Centrale Lyonnaise, n°224, janvier 1927, p. 128 ter.

    Clerjon Pierre, Richard et Maison Saint-Louis, Histoire de Lyon, depuis sa fondation jusqu’à nos jours, Lyon, Théodore Laurent, 1830, vol. Tome 3/6.

    De Beauregard, G., « Le Christ-Roi des Houches », dans Académie du Faucigny, 1942, T. IV, p. 90-91.

    Delassiat, C.-M., Guide pratique des excursions et promenades dans toute la vallée de Chamonix, Récits minutieusement détaillés et racontés par des touristes lettrés..., Annecy, impr. de F. Albry, 1948.

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    Guigue, M.-C., Topographie historique du département de l’Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères,... : accompagnée d’un précis de l’histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu’à la Révolution, Bourg-en-Bresse,

    Gromier Ainé, Libraire-Editeur, 1873, 518 p.

    Laurent, Théodore, Miribel. Essai historique sur Miribel, précédé d’une Dissertation sur la double voie souterraine présumée romaine qui passe sous cette ville, Lyon, Laurent, place Saint-Pierre, 1834, 145 p.

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    AP
  • -Payraud, N., Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle , thèse de doctorat d'Histoire, Étienne Hubert (dir.), Lyon,Université Lumière Lyon 2, 2009, 461 p.

    -Beaufort J., Miribel de 1900 à l’An 2000 , Miribel, Jean Beaufort, 2000, 205 p.

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    -Bulletin Notre-Dame du Sacré-coeur , juin 1932 à janvier-février-mars 1950 (lacunes), Le Mas-Rillier, Miribel, Archives Municipales de Miribel (Ain)

    -BNF JO 69108 : Bulletin de Notre-Dame du Sacré-coeur, Bibliothèque nationale de France.

    -Perroy, H., Elle est l’Espérance des Désespérés – St Ephrem , Lyon, 1946, n.p.

    -Ponsard, Le Révérend Père Thomas, prêtre de l’Oratoire, curé du Mas-Rillier, apôtre de NDSC – Sa vie, sa mort, son oeuvre , Paris, Maison Généralice de l’Oratoire, 1953, n.p.

Annexes

  • Extrait du Bulletin Notre-Dame du Sacré-coeur, mars-avril 1938
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel